o A. Interrogatoire
o Il est centré sur le contexte de survenue du traumatisme et l’analyse du terrain physiologique du
patient. Ainsi, il précise :
o – les circonstances du traumatisme afin d’évaluer son mécanisme, l’énergie cinétique l’ayant
déterminée et identifier les forces de décélération (accident de circulation en véhicule léger ou deux
roues, chute d’une hauteur, tentative d’autolyse) ;
o – la notion de malaise responsable du traumatisme ;
o – les plaintes fonctionnelles immédiates et leur évolution dans le temps ;
o – l’existence d’une perte de connaissance témoignant de la commotion cérébrale et la notion d’un
intervalle libre avant l’installation d’un trouble de conscience ;
o – un comportement d’addiction ou une prise médicamenteuse ;
o – l’état physiologique du patient (antécédents personnels, traitement d’entretien, en particulier un
traitement anticoagulant).
o B. Examen clinique
o Dès l’admission, en salle de déchoquage, cet examen exhaustif et précis guide la stratégie à court et
moyen terme. Comme tout traumatisme crânien expose à un traumatisme du rachis cervical, des
précautions de mobilisation doivent être prises (bloc soulevé tracté d’un patient porteur d’une
minerve rigide). Cet examen doit procéder systématiquement appareil par appareil, débutant par le
thorax, l’abdomen, les ceintures et les membres, le rachis et l’appareil neurologique. Nous précisons
les grandes étapes de l’examen du traumatisme craniofacial.
o 1. Évaluation des fonctions vitales
o Sont concernées les fonctions :
o – hémodynamique, un choc hypovolémique n’est jamais secondaire à un traumatisme crânien isolé.
Une épistaxis grave peut être incriminée mais la recherche de lésions viscérales thoraciques,
abdominales ou périphériques s’impose ;
o – ventilatoire, le maintien d’une hématose normale garantit une oxygénation cérébrale de qualité,
La lésion faciale peut induire une obstruction des voies aériennes supérieure qui peut nécessiter
l’usage d’une canule de Guédel.
o 2. Examen du crâne et de la face
o Il comporte :
o – inspection et palpation du crâne à la recherche d’une déformation de la voûte par un fragment
embarré, d’une plaie du scalp dont les conséquences hémorragiques imposent parfois une suture
hémostatique après un parage sommaire, d’une issue de matière cérébrale lors de plaie
craniocérébrale ;
o – inspection des plaies de la face dont la topographie doit être notée sur un schéma. Les plaies
jugales sont classées en moitié antérieure compliquée de lésions mandibulaires et en moitié
postérieure compliquée de lésion du canal de Sténon et/ou du nerf facial. Les plaies des lèvres et de
la bouche peuvent se compliquer d’obstruction des voies aériennes supérieures (lambeau de
muqueuse, dents, épistaxis). Les plaies de paupières sont scindées en lésion du canthus interne avec
son risque de plaie du canal lacrymal qui impose une réparation chirurgicale, lésions du bord libre
et celles de la paupière supérieure avec atteinte du muscle releveur de la paupière ;
o – recherche d’un traumatisme du globe occulaire : contusion, plaie perforante du globe. Un
hématome périorbitaire bilatéral fait suspecter une fracture de la base du crâne ;
o – recherche d’une paralysie faciale périphérique immédiate ou précoce par une manœuvre de Pierre
Marie et Foix chez les patients inconscients, témoignant de la section du nerf facial dans le canal de
Fallope par une fracture transversale du rocher ;
o – recherche d’une plaie du pavillon de l’oreille.
o 3. Recherche d’un écoulement de LCS
ou d’une hémorragie de la face
o L’issue de LCS par le conduit auditif externe (otorrhée) témoigne d’un traumatisme du rocher. Par
le nez (le côté doit être noté), l’extériorisation de LCS signe l’existence d’une fistule ostéodurale de
l’étage antérieur de la base du crâne. Mais l’écoulement peut être postérieur vers l’oropharynx.
o Une otorragie, émission de sang rouge par le conduit auditif externe, est la conséquence d’une
fracture du rocher avec déchirure du tympan ou de la peau du conduit. Une fracture de l’os
tympanal peut en être la cause.
o Une épistaxis, hémorragie provenant une fosse nasale, bénigne dans la majorité des cas peut
constituer l’urgence médicochirurgicale responsable d’un choc hypovolémique.
o 4. Examen neurologique
o Cet examen, suivant le niveau de conscience des patients, permettra de guider les stratégies
initiales.