Prise en charge du Polytraumatisé en imagerie Dr Frank Pilleul Hôpital E.Herriot Pas de stratégie de prise en charge des polytraumatisés sans le recours à l'imagerie médicale. Préciser l'existence et la nature des lésions mais elle contribue également à en évaluer la gravité. Oriente et soutient les décisions thérapeutiques et notamment l'indication d'une laparotomie. Aujourd'hui, la prise en charge des patients polytraumatisés doit être effectrue si échographie et examen tomodensitométrique 24 heures sur 24. Pré requis en imagerie • Complet – Hiérarchiser la prise en charge thérapeutique • Rapide avec peu de mobilisation • De qualité Imagerie à disposition • Radio simple : – ASP, Radio Pulmonaire, Os • Imageries en coupe – Echographie, Scanner, IRM • Opacifications « invasives » – Artériographie Aujourd’hui • Deux niveaux dans le bilan radiologique – Initial : • radiographies simples – Secondaire : • Fonction du niveau Aujourd’hui Bilan radiologique Bilan secondaire / Niveau Bilan initial Radio pulmonaire Drainage PNO Thoracotomie Bassin Face Embolisation ? Niveau 1 Niveau 2 - 3 Échographie Tomodensitométrie Bloc opératoire Salle angiographie Bilan initial : RP couché • Qualité médiocre +++ • 1 seule question: y a-t-il un pneumothorax nécessitant un drainage thoracique en urgence ? RP ou US ? Pour le Dc de PNO Etude prosepctive sur 8 mois (176 patients) avec le scanner comme gold standard. 53 (30%) vrai PNO RP US – Sensibilité – Spécificité 75.5% 100% (95% CI = 61.7% à 86.2%) (95% CI = 97.1% à 100%) – Sensibilité – Spécificité 98.1% 99.2% (95% CI = 89.9% à 99.9%) (95% CI = 95.6% à 99.9%) Bonne concordance avec le scanner en échographie pour la quantification du PNO. Acad Emerg Med. 2005. A prospective comparison of supine chest radiography and bedside ultrasound for the diagnosis of traumatic pneumothorax. Blaivas M, Lyon M, Duggal S. Rupture Aortique RP conditionne stratégie Dc ? Près de 16 signes radiologiques sont susceptibles d'être associés à une rupture aortique. RP Normal = VPN 98 % • Elargissement du médiastin • • • > à 8 cm. Effacement des contours de la crosse aortique. Déviation de la trachée vers la droite. Abaissement de la bronche souche gauche. Bilan initial : Bassin • Éliminer une fracture du bassin • 2 fonctions – En l'absence de fracture du bassin = sondage urinaire possible – En cas de choc hémorragique avec fracture grave du bassin = embolisation radiologique ? STABLE ASP Bilan secondaire / niveau 1 Échographie • Réalisable rapidement sans mobilisation • Examen de référence pour le diagnostic des hémopéritoines. – Recherche un épanchement intra péritonéal et le quantifie. • Échographie abdominale doit être immédiatement disponible 24 h/ 24, doit être effectuée par un médecin qualifié => décision de laparotomie immédiate Place de l’échographie abdominale Études randomisées sur la place de l’échographie dans la prise en charge des polytrauma ne fournissent pas de résultats suffisamment pertinents Devant la faible sensibilité de l’ US, sa place dans un algorithme de prise en charge doit être bien contrôlé. Les résultats de cette méta analyse suggère que l’US présente une efficacité diagnostique mineure chez le polytraumatisé. Emergency ultrasound-based algorithms for diagnosing blunt abdominal trauma. D Stengel, et al. 2003 Bilan secondaire / Niveau > 1 • Scanner corps entier – Passer en bilan initial ? – 1 seul examen / 1 seule mobilisation • Exploration exhaustive: – Anatomique / Fonctionnelle Apport scanner – poly trauma Temps de scanner : – 12 s crâne – 19-21 s face – cervical (1 mm) – 32-50 s thorax, abdomen, et pelvis (2 mm) 140 ml de contraste (300 mg I/ml) à 3 ml/s. Sensibilité Spécificité 94 % 100 % Acta Radiol. 2005. Value of multidetector computed tomography in assessing blunt multitrauma patients. Ahvenjarvi L et al. Thorax Acquisition hélicoïdale avec injection de produit de contraste. • Lésions pariétales 50 % lésions pariétales sont méconnues sur la RP • Épanchements pleuraux meilleure visualisation des pneumothorax antérieurs qui peuvent passer inaperçus sur un cliché conventionnel (25 %) • Contusion pulmonaire beaucoup plus étendue que sur la RP • Position des drains thoraciques éventuels et contrôle de leur efficacité • Pneumomédiastin rupture trachéobronchique ou oesophagienne ? • Hémomédiastin rupture sous-adventitielle de l'aorte ? • - de 20 % des patients avec signes de rupture aortique sur RP ont une angiographie + Différencier hémomédiastin antérieur (fracture sternale) et postérieur (fracture rachis) Crâne Scanner sans injection est l'examen clé lésions osseuses : fractures de la voûte, embarrures, fractures de la base avec brèche ostéoméningée, pneumo-encéphalie ; hématome extradural (HED) / hématome sous-dural (HSD) à effet de masse important, en partie lié à l'attrition cérébrale sous-jacente hémorragie méningée : diffuse ou ventriculaire avec risque d'hydrocéphalie IIaire contusions, hématomes intracérébraux, oedème avec effacement des citernes de la base, engagements lésions axonales diffuses peu visibles en TDM. mise en évidence : Lésion neurochirurgicale urgente (HED ou certains HSD) Hypertension intracrânienne (HTIC) pour guider la thérapeutique, aider à poser l'indication de monitorage de la pression intracrânienne Scanner sans lésion compressive= instaurer une fenêtre de sédation… Score de la Traumatic Coma Data Bank => approche pronostique du TC Rachis charnière cervico-occipitale : 18 % des lésions chez le TC grave 50 % méconnues sur les clichés standard. Esquilles intracanalaires, hernies discales, dislocations. Abdomen - Bassin Hémopéritoine, pneumopéritoine, stigmate de lésion d'un organe creux. Lésions d'organes : fracture, hématome sous-capsulaire ou contusion de la rate (le plus fréquent), du foie (le plus grave), les lésions du pancréas. Bilan morphologique et fonctionnel du rein. Scanner normal n'élimine pas une lésion intestinale Hématome rétropéritonéal, évitant une laparotomie inutile et dangereuse devant un choc hypovolémique. Rupture de diaphragme : siège à gauche +++ inaperçue chez le patient ventilé Foie Scanner : Sensibilité 99% Spécificité 96.8% Monitoring lésions en traitement conservateur : complications biliome, abcès, nécrose, pseudo anévrysme. Classification scanner 1 Avulsion capsulaire, lacération superficielles < 1 cm prof, hématome sous capsulaire < 1 cm épaisseur sang péri portal 2 Lacération(s) 1–3 cm prof, hématome 1–3 cm diamètre 3 Lacération > 3 cm, hématome > 3 cm 4 Hématome massif > 10 cm, destruction lobaire ou dévascularisation 5 Destruction bilobaire ou dévascularisation Extravasation de contraste ? • 42 mois, 276 patients avec trauma du foie. – 212 patients stables => Scanner – 15 patients avec un extravasat de contraste • 3 types : – Type I extravasat dans le péritoine (n=6) => instable puis laparotomie – Type II hémopéritoine et extravasat dans le foie (n=6). • 4 patients : laparotomie pour hémostase. – Type III extravasat dans le foie sans hémopéritoine (n=3). RAS Fang, Jen-Feng MD et al. J of Trauma 2000 Poletti et al. Radiology 2000 Rate : classification 0 1 2 3 4 hématome sous capsulaire fissure capsulaire rupture superficielle sans atteinte du hile rupture profonde avec atteinte partielle du hile, artères segmentaires ou atteinte majeure d’un pôle atteinte massive de la rate, fracture hilaire ou les deux Trauma splénique Chirurgie Grade III-IV-V / 0-I-II N.O.M ? Embolisation sélective Conclusion Bilan radiologique Scanner corps entier