Avant propos
Au d´ebut des ann´ees 80, P. Baum et A. Connes ont conjectur´e que les groupes de K-
th´eorie de la C∗-alg´ebre r´eduite d’un groupe discret pouvait ˆetre d´ecrits de fa¸con g´eom´etrique
via un morphisme appel´e application d’assemblage, ayant pour source un objet de nature
g´eom´etrique canoniquement associ´e au groupe : la K-th´eorie topologique. Cette conjecture
a d`es lors connu une ´evolution rapide. Elle a tout d’abord ´et´e montr´ee pour les sous-groupes
discrets de SO(n, 1) par G. Kasparov [37] , puis pour les sous-groupes discrets de SU(n, 1)
par P. Julg et G. Kasparov [33]. La c´el´ebration des 20 ans de cette conjecture a clotur´e une
s´erie de r´esultats spectaculaires :
– `a la fin des ann´ees 90, la conjecture de Baum-Connes a ´et´e demontr´ee pour les groupes
ayant la propri´et´e de Haagerup (en particulier les groupes moyennables) par N. Higson
et G. Kasparov [30] ;
– au d´ebut des ann´ees 2000, la barri`ere de la propr´et´e (T) de Kazdhan a ´et´e franchie
par V. Lafforgue [40]. La conjecture de Baum-Connes a ensuite ´et´e montr´ee pour les
groupes hyperboliques au sens de Gromov par I. Mineyev et G. Yu [44], puis pour les
sous-groupes discrets de SP(n, 1) par P. Julg [32].
Cette conjecture a ´et´e d’autre part g´en´eralis´ee successivement aux groupes localement com-
pacts, aux actions de groupes par automorphismes sur des C∗-alg`ebres et enfin aux groupo¨ıdes.
Dans le cas des groupes presque connexes, la conjecture est connue sous le nom de conjec-
ture de Connes-Kasparov. Elle a ´et´e montr´ee r´ecemment par J. Chabert, S. Echterhoff et R.
Nest [16]. Ces trois auteurs ont aussi montr´e la conjecture de Baum-Connes pour les groupes
alg´ebriques lin´eaires sur un corps local de caract´eristique nulle. Dans le cas des actions de
groupes et des groupo¨ıdes, on sait d´esormais que la conjecture est fausse, des contre-exemples
ayant ´et´e exhib´es par N. Higson, V. Lafforgue et G. Skandalis [31] et par N. Ozawa. La conjec-
ture a toutefois ´et´e v´erifi´ee pour une tr`es large classe d’actions de groupes et de groupo¨ıdes
et la conjecture originale (pour les groupes discrets) reste jusqu’a pr´esent ouverte.
Dans ce manuscrit, nous ´etudions divers aspects de cette conjecture pouvant ˆetre regrou-
per selon trois axes :
– une s´erie d’articles est consacr´ee `a l’´etude de la K-th´eorie topologique (dit membre de
gauche de la conjecture de Baum-Connes), afin d’obtenir des propri´et´es de permanence
de la conjecture de Baum-Connes (stabilit´e par passage `a un sous-groupe ferm´e, par
extensions, etc..). Ces travaux ont en grande partie ´et´e r´ealis´es en collaboration avec
J. Chabert et S. Echterhoff.
– Dans une collaboration avec M. Matthey, nous ´etudions la nature alg´ebrique de l’image
par l’application d’assemblage de termes provenant des surfaces.