Thérapies ciblées en oncologie digestive: sélection d`effets

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Thérapies ciblées en oncologie
digestive: sélection d'effets
indésirables à connaître
Romain Coriat
Service de gastroentérologie
CHU Cochin
[email protected]
Panitumumab
Cetuximab
Bevacizumab
Régorafenib
Sunitinib
Everolimus
Romain Coriat
Service de gastroentérologie
CHU Cochin
[email protected]
Thérapies ciblées
Troubles glycémiques
Inhibiteur de mTOR
HTA
Anti-angiogéniques
Toxicité cardiaque
TKI
Toxicité cutanée
Anti-EGFR
3 Everolimus – Hyperglycémie
Effets des inhibiteurs mTOR sur la glycémie
Méta-analyse
Ensemble des
hyperglycémies
Hyperglycémies
grade 3 (2,5 à 5 g/l)
ou 4 (> 5 g/l)
Sivandran et al, Cancer Treatment Reviews, 2014
Everolimus – Hyperglycémie
Hyperglycémie
Everolimus
N
Radiant 1 (strate 1)
Radiant 1 (strate 2)
Radiant 2
Radiant 3
115
45
216
207
%
Tous
grades
13
13.3
12
13
%
Grade
3/4
4.3
4.4
5
5
Temps
exposition
(semaine)
37
38
Les signes cliniques : fatigue,
Sécheresse buccale,
Syndrome polyuro-polydipsie
Hyperperglycémie à traiter : si deux valeurs de glycémie à jeûn ≥ à 1,26 g/L
Lombard Bohas et al, Bull Cancer, 2014
Mécanisme de l’hyperglycémie
Lombard Bohas et al, Bull Cancer, 2014
Lombard Bohas et al, Bull Cancer, 2014
Hyperglycémie :
conduite à tenir selon grade CTCAE
Grades
Grade 1
13%
Taux de la glycémie à
jeun
Modification de dose
> LSN – 1.6 g/l
• 
Aucune modification
• 
Maintenir la dose si la tolérance est
satisfaisante
• 
En cas d’intolérance, suspendre le traitement
jusqu’à amélioration à un grade ≤ 1, puis
reprendre à la même dose
• 
Interrompre jusqu’à amélioration à un grade
≤ 1, puis reprendre à dose réduite
• 
Arrêt du traitement
> LSN 8,9 mmol/l
> 1.6 – 2.50 g/l
Grade 2
> 8,9-13,9 mmol/l
> 2.5 – 5.0 g/l
Grade 3
> 13,9-27,8 mmol/l
Hospitalisation indiquée.
5%
> 5.0 g/l
Grade 4
> 27,8 mmol/l
Pronostic vital engagé.
L’exacerbation d’un diabète
pré-existant peut intervenir
dès le début du traitement
Si glycémie à jeun ≥ 1,26 g/l
ou glycémie ≥ 2g/l
ou HbA1c ≥ 6,5%
Débuter un traitement par metformine.
En cas d’échec, avis endocrinologique
Spectre de toxicités des traitements anti-angiogéniques
O
Toxicités de classe
• HTA
• Protéinurie
• Hémorragie
• Toxicité vasculaire
Veineuse
MVTE
Capillaire
Artérielle
AVC, IDM, AOMI
IC, …
Anticorps anti VEGF: Bevacizumab
VEGF Trap: Aflibercept
TKI anti angiogénique: Sunitinib, Sorafenib, Regorafenib
Toxicités singulières
Sd mains pieds
Asthénie
Diarrhées
Cytopénie
Hypothyroïdie
Peau
…
Toxicité vasculaire sous anti-angiogéniques oraux
* Hypertension artérielle :
" 
Dès les 15 premiers jours de traitement,
"   Tous
grades ≥ 26 %, grade 3 ou 4 : ≥10 %
• 
Syndromes coronariens aigus : rares
• 
Insuffisance cardiaque congestive, à évoquer en cas
de dyspnée inhabituelle
Résumé des caractéristiques produit. http://www.emea.europa.eu/humandocs/PDFs/EPAR/sunitinib/H-690-PI-fr.pdf
Chu TF et al. Lancet. 2007 Dec 15;370(9604):2011-9.
Telli Ml et al. Ann Oncol. 2008 Apr 23.
Evaluation des risques et surveillance clinique des
patients sous anti-angiogéniques
"   Recueil des facteurs de risques cardio-vasculaires :
"   Age,
sexe,ATCD personnels et familiaux (IDM, HTA, diabète)
"   Tabac,
dyslipidémie, …
"   Examens complémentaires :
"   ECG
"   Echographie
cardiaque pré-thérapeutique
"   Surveillance de la pression artérielle :
"  Auto-mesure
"  Type
"  3
ambulatoire (appareil validé ANSM)
OMRON M5
prises matin et soir, 3j de suite par semaine
"  HTA
= PA ≥ 140/90 à 3 reprises
Anti angiogénique
– Hypertension
Recommandations
de prise
en charge clinique Prise en charge de l’HTA sous anti-angiogéniques
Examens complémentaires: NFS, plaquettes, schizocytes, LDH, bilirubine
libre, haptoglobine, Bandelette urinaire : hématurie, protéinurie
Traitements anti-hypertenseurs
déconseillés
"
"
"
"
"
  Verapamil (Isoptine®)
  Nifedipine (Adalate®)
  Nicardipine (Loxen®)
  Diltiazem (Tildiem®)
  Félodipine (Flodil®)
conseillés (si TKI)
"
"
"
"
"
"
  IEC
  ARA2
  Centraux
  Diurétiques ?
  β-bloquants ?
  Amlodipine
Prescription-type
•  Aprovel 150 mg/jour
•  Iono et protéinurie à J15 et J30, puis
mensuellement
•  OMRON M5, surveillance de la PA matin et soir
3 jours par semaine par IDE à domicile
Toxicité cardiaque
 
Effet de classe
 
Toxicité cardiaque des inhibiteurs de tyrosine kinase
(sorafenib et sunitinib)
Avec modifications ECG et altérations myocardiques
ETUDE CANCER DU REIN :
 
74 patients sous TKI
 
33.8% Toxicité cardiaque
 
40.5% modifications ECG
 
18% patients asymptomatiques
 
9.4% hospitalisations en
soins intensifs de cardiologie
ACFA à J14
Schmidinger et al,JCO, 2008
Toxicité cutanée
 
TKI
 
Les anti EGFR
Toxicité cutanée du Sunitinib
Oedeme palpébral
Syndrome acral
Grade 3 : 1,3 % Grade 2 : 5 %
Hyperkératose
C Robert, Cours de l’IGR, 2010
Coloration cutanée ≠ ictère !
C Robert, Cours de l’IGR 2010
Dépigmentation capillaire… réversible
Robert, Lancet 2003
Traitement des toxicités cutanées
"   Soins de pédicure (préventif !) et hydratation,
"   => soulager les points de pression
"   => crème émolliente: Dexeryl ®, Avibon ®
"   Et en cas de…
"   Hyperkératose : Kératolytique : Xerial ® 50+ ou Akerat®
"   Erythème douloureux : Diprosone ® pommade
Diapo: Dr Mir, Gustave Roussy
Quel grade ?
Grade 1
Quel traitement ? Traitements locaux
•  Les dermocorticoïdes : Diprosone®
•  Les émollients à base d’urée ou acide salicylique :
Xerial®
•  Cicatrisants : Bepanthene® Avibon®
•  Port de semelles afin de répartir la pression
Mesures préventives
Traitement de l’hyperkératose avant de débuter
le traitement
Chaussures confortables
Diapo: Dr Mir, Gustave Roussy
Décollement des
zones de pression
hyper-kératosique
marche possible
Diapo: Dr Mir, Gustave Roussy
Quel grade ?
Grade 2
Quel traitement ?
Traitements locaux -généraux
Interruption temporaire ?
Diminution de la dose du TKI ?
Diapo: Dr Mir, Gustave Roussy
Diapo: Dr Mir, Gustave Roussy
Quel grade ?
Grade 3
Quel traitement ?
Traitements locaux -généraux
Arrêt du TKI
avec reprise soit à pleine dose soit à
dose réduite dès l’amélioration des
symptômes
Diapo: Dr Mir, Gustave Roussy
Toxicité des anti-EGFR
Lacouture Nature Reviews Cancer 6, 803–812 (October 2006) | doi:10.1038/nrc1970
Essai STEPP
Prévention des toxicités cutanées des anti-EGFR
CCRm
non résécable
(n = 95)
ECOG0-1
*
Prophylaxie systématique
de la toxicité cutanée*
(n = 48)
FOLFIRI + pMab
6 mg/kg (J1 = 15)
R
Irinotecan + pMab
9 mg/kg (J1 = 21)
Traitement
de la toxicité cutanée
éventuelle lors de
son apparition**
(n = 47)
Crème hydratante, crème de protection solaire, crème hydrocortisone
1%, doxycycline 100 mg x 2/j.
** À la discrétion de l’investigateur.
  Échec 1ère ligne avec fluoropyrimide-oxaliplatine
+ bévacizumab
  Critère de jugement principal : évaluation
cutanée
  aux semaines 1 à 6, 7, 9/10, 13/14
E.P. Mitchell et al., ASCO 2009, LBA4027
Essai STEPP
Prévention des toxicités cutanées des anti-EGFR
Traitement
prophylactique
(n = 48)
Traitement
à la demande
(n = 47)
31,0
40,7
Toxicité cutanée
de grade 2 (%)
11 (23)
19 (40)
Toxicité cutanée
de grade 3 (%)
3 (6)
10 (21)
Toxicité cutanée
grade 2 + 3 (%)
14 (29)
29 (62)
RR (%)
7 (15)
5 (11)
SD (%)
24 (50)
25 (53)
Suivi médian
E.P. Mitchell et al., ASCO 2009, LBA4027
OR
0,3
(0,1-0,6)
Conclusion
• Les thérapies ciblées en oncologie digestive présentent des
effets indésirables spécifiques fréquents, et majoritairement
non sévères.
•  L’éducation du patient est primordiale
•  Les ordonnances anticipées sont à privilégier
•  Le patient doit connaître et savoir prévenir les situations à
risque
Toxicité spécifique pulmonaire
 
mTOR
Everolimus – Pneumopathie non infectieuse
•  Effet
de classe des dérivés de la rapamycine
•  Asymptomatique +++ ou Symptômes Respiratoires non
spécifiques
•  Généralement réversible
•  Signes radiologiques :
– condensation “en verre dépoli”
– condensations parenchymateuses diffuses avec
une prédominance au niveau des bases
pulmonaires.
Everolimus – Phase III - RADIANT 3
4 mois après l’arrêt de l’everolimus
Everolimus – PNI
Management
Evérolimus
Modification de dose
  Pas de traitement spécifique
•  Aucune modification de dose
Grade
Symptômes
1
Signes radiologiques,
sans signe clinique
2
Signes cliniques
(dyspnée, toux), sans
retentissement sur
l'activité quotidienne
3
Signes cliniques
(dyspnée, toux), avec
retentissement sur
l'activité quotidienne,
oxygénothérapie
indiquée
4
Pronostic vital
engagé, assistance
respiratoire
  Consultation pneumologue
  Corticothérapie si l’origine infectieuse,
néoplasique ou autres causes sont exclues
  Consultation pneumologue
  Corticothérapie si l’origine infectieuse ,
néoplasique ou autres causes sont
exclues
  Si détresse respiratoire : traitement
concomitant par corticothérapie et
antibiothérapie
  Interruption temporaire ou
réduction du traitement à 5mg
si symptômes gênants
  Après amélioration à un grade
≤ 1 : reprendre à 5 mg.
Possibilité d’une ré-escalade de
dose.
  Si absence d’amélioration à un
grade ≤ 1 arrêt du traitement
•  Interruption temporaire du
traitement jusqu’à amélioration
à un grade ≤ 1
•  Reprendre le traitement dans
les 2 semaines à 5mg en cas de
preuve d’un bénéfice clinique
•  Arrêt définitif du traitement
1.  Porta C et al. Eur J Cancer. 2011;47:1287-1298; Moldawer NP, Wood LS. Kidney Cancer J. 2010;8(2):51-59; Eisen T et al. J Natl Cancer Inst.
2012;104:93-113.
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