e nd 2 !/ IM 11 e ud V ét NPT S vuàlatélé décembre 2005 la lettre d’information du Syndicat National de la Publicité Télévisée édito sommaire Efficacité publicitaire TV : 2 marques, mémoires et comportements : influence des facteurs temps et répétition Un protocole d'expérience inédit “ En 2003, le SNPTV et IM! faisaient le point sur les atouts du message télévisé dans la construction du souvenir publicitaire. > Souvenez-vous … Les principaux résultats de cette recherche spécifique démontraient que la télévision sollicite plus de ressources attentionnelles que les autres médias, est génératrice de souvenirs et de plaisir et apporte d'avantage quant à l'attribution de la marque. L'expertise IM ! a aussi permis de quantifier le « plus » d'un message « Visuel + Auditif ». 100 Le Laboratoire d'Etude des Mécanismes Cognitifs. Résultats sur la mémoire explicite Scores prouvés, souvenir spontané et reconnaissance à 4 contacts. 70 50 visuel + auditif visuel auditif Aujourd'hui, le nouveau laboratoire d'étude exclusif SNPTV / IM! approfondit ces résultats avec à un double objectif : 3 Résultats sur la mémoire implicite Souvenirs que le participant ne peut exprimer consciemment. 4 1. Mieux connaître le souvenir publicitaire TV et le quantifier précisément afin de disposer de valeurs de référence quantitatives concernant : - la valeur du souvenir explicite et implicite après plusieurs expositions à des messages publicitaires nouveaux sur des marques à la fois connues et inconnues, - l'évolution du souvenir dans le temps. 2. Mieux comprendre les effets de la répartition des contacts publicitaires dans le temps car il n'existe pas actuellement de mesures précises sur cette question : - ni dans le domaine scientifique : existent principalement des mesures sur des espaces temps inférieurs à une journée, - ni dans le domaine publicitaire : à l'exception d'expériences passées et de « modélisations » définies par Zielske, Agostini, Morgenzstern, … Cette étude s'inscrit dans la lignée de ces premières recherches, précieuses pour le marché. Elle s'appuie de nouveau sur l'expertise d'une équipe de scientifiques du Laboratoire d'Etude des Mécanismes Cognitifs de l'Université Lumière Lyon 2, disposant d'une large expérience reconnue dans ce type de mesure. Ce laboratoire nous permet ainsi de contrôler avec précision et rigueur les paramètres d'exposition : degré d'attention, visibilité, espace temps entre répétitions, … et de mesurer, en phase de restitution, des effets mémoriels spécifiques tels que l'amorçage (mémoire implicite). Un lexique et une bibliographie vous sont fournis en dernière page pour continuer vos recherches. Quelle est la distribution idéale pour des spots TV ? Découvrez-le dans ce nouveau numéro de vuàlatélé ! A vos modèles de mediaplanning TV ! Lexique Bibliographie Agenda 1, quai du Point du Jour F- 92656 Boulogne Cedex Tél : +33 (0)1 41 41 43 21 Fax : +33 (0)1 41 41 43 30 [email protected] 66, rue Escudier F - 92100 Boulogne Tél : +33 (0)1 41 31 59 80 Fax : +33 (0)1 41 31 68 39 [email protected] vuàlatélé N°11 1 dossier Un protocole d'expérience inédit Le Laboratoire d'Etude des Mécanismes Cognitifs. mardi mercredi jeudi 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 D D D D D D D D 9 10 11 12 13 14 15 16 D D D D D D D D 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 D D D D D D D D Le visionnage et la récupération Les films ont été présentés à des groupes de 10 à 15 personnes, installés dans une salle calme à lumière constante, au moyen d'un vidéo projecteur. Les La mesure du souvenir est 3 jours après réalisée 1 jour après la pour l’autre tests de récupération ont été dernière visualisation pour moitié effectués par des scientila moitié des partipants. des participants. fiques dans six box expérivendredi samedi dimanche lundi mardi mercredi jeudi mentaux individuels. J+1 Scénario 2 Scénario 3 D D D D D D D D D D D D D D D D D D D D D D D D 1 2 3 4 5 6 7 8 D D D D D D D D 17 18 19 20 21 22 23 24 D D D D D D D D D D D D D D D D 17 18 19 20 21 22 23 24 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 Lors de chaque session, 24 films étaient présentés, en deux sessions de 12 films, séparées par une pause de 2 minutes. Au cours de la pause, les participants visionnaient un mini programme sans interférence avec les messages publicitaires. Après la présentation de chaque film, une pause de 5 secondes intervenait au cours de laquelle les participants devaient juger si le film mettait bien en valeur le produit ou le service dont il faisait la promotion et donner leur appréciation du film. D = Distracteur La méthode > 125 participants sont venus au laboratoire, sans connaître le but de l’étude, tous les jours pendant 7 jours consécutifs pour des séances d'exposition aux messages, et sont revenus deux fois pour des tests de récupération. Ces participants sont représentatifs de la population française en termes de sexe et de catégorie professionnelle. > Les films-cibles sont des films publicitaires visionnés plusieurs fois par les participants et qui feront l'objet de mesure du souvenir. Au total les participants vont visionner 24 films-cibles francophones, jamais diffusés en France, répartis de façon équilibrée en films de marques connues et non connues. Le caractère connu et non connu des produits et services ayant été établi sur la base d'un pré-test réalisé au Laboratoire. > Les films-distrateurs sont des films publicitaires nécessaires à l'expérience pour son orchestration, mais qui ne feront pas l'objet de mesures détaillées. L'expérience a nécessité 72 films-distrateurs francophones jamais diffusés en France. > Pour les tests de mémorisation implicite, des Scores prouvés, souvenir spontané et reconnaissance à 4 contacts. > Score prouvé : pourcentage de publicités rappelées spontanément par un participant. Citation de la marque ou du produit ou d'un élément spécifique et non ambigu du film. J+3 La procédure ou l'encodage la moitié du groupe est interviewée Scénario 1 l’autre moitié du groupe est interviewée Disposition des films pour tester différents “scénarii de répétition”. Chaque participant est confronté aux trois scénarii. logos-distrateurs de marques connues et non connues, différents des 24 films-cibles et 72 films distracteurs, ont été utilisés. Chaque jour, du mardi au lundi, chaque participant a vu 24 messages. (Les distracteurs étaient tous différents). Au total, tous les participants ont été soumis à 4 contacts de films-cibles suivant 3 scénarii différents : Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 Enfin, pour disposer d'une mesure du « souvenir restant » après un long délai, les participants ont été rappelés 2 mois après l'expérience. 57% 50% 34% J+1 J+3 2 mois Score prouvé à 4 contacts 50% Scénario 1 58% 52% Scénario 2 Scénario 3 Score prouvé à quelques jours (moyenne J+1 / J+3) selon type de scénario 50% 50% 57% 59% Scénario 1 Scénario 2 57% 47% Scénario 3 Score prouvé à quelques jours (moyenne J+1 / J+3) selon type de scénario et la notoriété de la marque marques connues marques non connues > Le scénario 2 donne les meilleures La phase de récupération performances. La phase de récupération durait environ 45 minutes par participant et était composée des étapes suivantes : • identification perceptive, • rappel libre - souvenir prouvé et notoriété spontanée. à noter Michelin / DDB (Canada) Le schéma de l'expérience IM! / SNPTV permet de s'approcher des conditions réelles de réception du message publicitaire : • avec de véritables messages publicitaires, • dans des conditions “écologiques” de délai temporel (jours), • dans des conditions “écologiques” de mémorisation : mémoire incidente. Résultats sur la mémoire explicite Pour éviter l'influence des forces créatives des messages et de la notoriété des marques, 3 groupes différents ont été créés avec rotation des films pour chaque type de scénarii. vuàlatélé N°11 2 en savoir + en savoir + A 2 mois, les scores prouvés confirment la prédominance mémorielle sur la répartition du scénario 2. A 2 mois, les scores spontanés confirment la prédominance mémorielle sur la répartition du scénario 2. 44% 20% 30% 29% 15% 13% Scénario 1 Scénario 1 Scénario 2 Scénario 2 Scénario 3 Scénario 3 Score spontané à 2 mois Score prouvé à 2 mois 43% 45% 27% 32% 31% 28% 30% 19% Scénario 1 Scénario 2 Scénario 3 Score prouvé à 2 mois 30% 16% J+3 2 mois Score spontané à 4 contacts 31% Scénario 1 Scénario 1 8% Scénario 2 Scénario 3 marques connues marques non connues > Souvenir spontané : pourcentage des marques ou produits rappelés spontanément. J+1 7% Score spontané à 2 mois marques connues marques non connues 37% 22% 10% 36% Scénario 2 34% > Reconnaissance à 4 contacts. Le test réalisé porte essentiellement sur la rapidité de reconnaissance. Méthodologie : deux images ont été extraites de chacun des 24 films-cibles, ces images ont été mélangées avec les images de 24 films jamais vus. La réponse des participants se faisait au clavier : images vues ou non vues. Résultats : une excellente reconnaissance : en moyenne 98,1% de réponses exactes, même à 2 mois : 96,3%. En revanche, il existe des variations sur les temps de reconnaissance en fonction du degré de notoriété des marques : le temps de reconnaissance est plus court pour les films de marques connues. Résultats sur la mémoire implicite Souvenirs que le participant ne peut exprimer consciemment. La méthodologie > Test réalisé en début de phase de restitution. > Présentation de logos : 24 issus des 24 films-cibles, et 24 autres qui n'ont pas été vus lors de l'expérience. > Les logos sont vus par les participants dans des conditions perceptives dégradées (précédés et suivis d'un masque). Le temps de présentation des logos était compris entre 33 et 100 millièmes de seconde. > Les participants devaient prononcer le nom du Produit, du Service ou de la Marque. Ils étaient encouragés à deviner s'ils pensaient ne pas avoir identifié le logo. Après 4 contacts avec les logos dans des messages publicitaires TV, leur identification est nettement plus aisée. 41% 18% Logos des films vus 4 fois Autres logos, non vus au cours de l’expérience % moyen d’identification des logos Même si le score est déjà élevé pour des logos totalement inconnus avant l’expérience, le résultat est encore plus fort si la marque est déjà connue. 59% Scénario 3 à retenir Score spontané à quelques jours (moyenne J+1 / J+3) selon type de scénario 49% 40% 22% Scénario 1 48% 24% Scénario 2 20% Scénario 3 Après 4 contacts sous attention correcte (mais sans volonté d'apprendre) : • une reconnaissance excellente, • plus de 50% d'éléments retenus dans la semaine qui suit, et encore 30% deux mois après, • plus de 30% des Marques et Produits retenus dans la semaine qui suit, et encore 16% deux mois après. Efficacité comparée des différents scénarii : Marques connues Score spontané à quelques jours (moyenne J+1 / J+3) selon type de scénario et la notoriété de la marque marques connues marques non connues > Le score spontané est plus élevé pour les marques connues quel que soit le scénario. > Le scénario 2 est toujours le meilleur. 24% Marques non connues A quelques jours A 2 mois A quelques jours A 2 mois + + ++ = + -- ++ - En conclusion, la distribution idéale est de privilégier une distribution des contacts telle que « répéter, mais pas sur la même journée » « attendre » - « présenter à nouveau » pour construire un souvenir optimisé à quelques jours ou à long terme. Marques connues Marques non connues % moyen d’identification des logos en fonction de la notoriété de la marque à retenir Ces résultats mettent en évidence l'existence d'une trace implicite forte après 4 contacts publicitaires TV. Les participants ont été « amorcés » de façon importante. Les logos sont ainsi plus facilement identifiés lorsqu'ils sont revus, même dans des conditions très difficiles. Cet effet participe activement à la construction de l'efficacité publicitaire : un logo plus vite identifié, va faciliter le rapprochement avec le consommateur. A noter que sur des logos totalement inconnus, après 4 contacts TV, déjà 24% sont « inscrits » dans notre mémoire. 3 lexique Cognition : acte intellectuel par lequel on acquiert une connaissance. La psychologie rassemble sous le nom de "cognition" diverses opérations mentales : la perception (visuelle, auditive…), la mémoire, l’apprentissage, le langage (oral et écrit), la résolution de problèmes. Mémoire : capacité qui nous permet d'acquérir une information, de la conserver intacte et de la restituer à la demande. La restitution des souvenirs est facilitée ou altérée par la complexité des informations, la concentration lors de l’apprentissage ou du rappel des souvenirs, le contenu émotionnel de l’information apprise. rWet Mind : the New Cognitive Neuroscience Editions Free Press 1992, 1995 de O. Koenig et S. Kosslyn. Perception subliminale : perception d’une image ou d’un objet trop brève pour apparaître à la conscience, mais qui est néanmoins traitée par le cerveau. On admet qu’il existe une perception subliminale, mais les hypothèses sur son influence durable et sur son utilisation par la publicité sont mythiques. rVocabulaire des Sciences Cognitives Editions Puf 1998, de O. Houdé, D. Kayser, O. Koenig, J. Proust et F. Rastier. rIntroduction à la psychologie cognitive Editions Armand Collin 2001 de C. Tijus. Sciences cognitives : c'est un nouveau champ du savoir dont l'objectif est de mieux comprendre les "mystères de l'esprit" à travers une démarche interdisciplinaire à laquelle participent la psychologie cognitive, la neuropsychologie, les neurosciences et l'informatique. Les sciences cognitives étudient les capacités d’acquisition d’informations, leurs transformations en représentations et connaissances, et leurs utilisations ultérieures pour guider les comportements. rCerveau & Psychologie Editions Puf 2002 de O. Houdé, B. Mazoyer et N. Tzourio-Mazoyer. rCerveau & Psychologie N°2 Revue trimestrielle éditée par « Pour la Science ». www.cerveauetpsycho.com rDans la tête du client : ce que les neurosciences disent au marketing Editions d'Organisation 2004 de G. Zaltman. Canderel / Impact/BBDO (Liban) Mémoire à court terme : mémoire immédiate qui nous offre la capacité de retenir, pendant une durée comprise entre une et quelques dizaines de secondes, jusqu'à sept éléments d'information en moyenne. Elle ne stocke l’information que pour la durée d’une tâche en cours d’exécution. FNAC / DDB groupe Belgium (Belgique) Mémoire à long terme : (ou mémoire secondaire) stocke les informations pendant une longue période et même pendant toute la vie. D'une capacité considérable, la mémoire à long terme est dépositaire de nos souvenirs, de nos apprentissages, en résumé, de notre histoire. Elle comporte trois phases : mémorisation ou encodage, conservation ou stockage, restitution ou rappel. Belgacom / Duval Guillaume (Belgique) Mémoire explicite (consciente) : mémoire où les mécanismes d’apprentissage opèrent sous des processus conscients. Son contenu peut être interrogé directement et peut être exprimé par le langage. Elle comporte la mémoire épisodique (connaissances concernant des événements vécus bien situés dans l'espace et le temps) et la mémoire sémantique (connaissances générales). Mémoire implicite : il s'agit d'une forme de mémoire où l'on ne retient pas l'expérience qui en est à l'origine. Elle se caractérise par un apprentissage et une mémorisation involontaire et inconsciente ; son contenu ne peut être interrogé directement, mais s'exprime à travers la performance. en savoir + snptv.org/etudes/memoire rLe cerveau et la pensée : la révolution des sciences cognitives Editions Sciences Humaines, coordonné par Jean-François Dortier, Rédacteur en chef du magazine Sciences Humaines. rCerveau et comportement Editions de Boeck Université 2002, de B. Kolb, Jan Q. Whishaw. rVotre mémoire : bien la connaître, mieux s'en servir Larousse, sous la direction du Dr Bernard Croisile. A noter dans les agendas ! Mardi 24 janvier 2006 à partir de 19h00 : palmarès Ipsos de la publicité TV. En partenariat avec le SNPTV, grande soirée de remise des Prix des publicités télévisées préférées des Français. Aux cotés des régies publicitaires TV, le SNPTV vous souhaite de belles fêtes de fin d’année et vous donne rendez-vous en 2006 ! SNPTV décembre 2005 - N° SIREN 421 240 508 – contact : [email protected] - conception : Zegroup Amorçage : facilitation du traitement d'une information (reconnaissance ou identification) consécutivement à la présentation antérieure de cette même information ou d'une information liée ; l'amorçage fait partie de la mémoire implicite. Bibliographie