DOSSIER PÉDAGOGIQUE | THÉÂTRE DE L`ÎLE | SAISON 2016

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DOSSIER PÉDAGOGIQUE | THÉÂTRE DE L’ÎLE | SAISON 2016
CRÉATION
Te x t e d e P i e r r e C o r n e i l l e
Compagnie Les Incompressibles
Mise en scène de Jean-Paul Smadja
SÉANCES SCOLAIRES DÈS LA 4ÈME
Mardi 26 juillet à 9h
Mercredi 27 juillet à 9h
Jeudi 28 juillet à 9h et 13h30
Durée : 1h30
Tarif : 600 Frs par personne (élève et accompagnateur)
Inscription aux séances scolaires à effectuer sur le site internet du
Théâtre de l’île, www.theatredelile.nc.
Les artistes et l’équipe du Théâtre de l’île sont à votre disposition pour
vous accompagner lors de la préparation de votre venue en séance
scolaire.
SÉANCES TOUT PUBLIC
Vendredi 29 juillet à 20h
Samedi 30 juillet à 18h
Dimanche 31 juillet à 18h
Les représentations tout public sont aussi ouvertes aux classes.
Pour bénéficier du tarif exceptionnel à 1600 Frs réservé aux groupes
scolaires, merci d’effectuer une demande auprès du département
Jeune Public
ACTIONS CULTURELLES
Des lectures d’extraits pourront être envisagées dans les établissements
scolaires, ainsi que des ateliers théâtre. Une étude de mise en scène
peut également être menée avec les classes.
Merci de prendre contact avec le département jeune public.
Texte disponible au centre de ressources du Théâtre de l’île.
Ce dossier a été réalisé à partir des documents fournis par la compagnie.
C O N TA C T S
DÉPARTEMENT
Actions culturelles
Laurent Rossini
25.50.52
[email protected]
www.theatredelile.nc
JEUNE
PUBLIC
Séances scolaires
Chloé Alvado
25.50.52
[email protected]
1. LA PIÈCE
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2. NOTE D’INTENTION
DU METTEUR EN SCÈNE 3
3. L’AUTEUR
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4. LA COMPAGNIE
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5. L’EQUIPE ARTISTIQUE
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6. ÉTUDE PÉDAGOGIQUE
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6.1 La pièce
10
6.2 La mise en scène
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6.3 L’illusion
11
7. ÉTUDE SCÉNIQUE
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8. ÉTUDE DE TEXTE
13
ANNEXE
14
LES INCOMPRESSIBLES
EXAMEN DE CORNEILLE SUR L’ILLUSION
COMIQUE
LA PIÈCE
Pridamant, père trop autoritaire, a chassé son fils Clindor à cause de
ses fredaines.
Sans nouvelles depuis plus de dix ans, il consulte le mage Alcandre
qui, grâce à ses pouvoirs, lui fait apparaître son fils dans ses multiples
péripéties.
Pridamant découvre alors que son fils est devenu valet d’un capitan
veule et vantard, qu’il est amoureux de la jeune Isabelle, et que meutrier
de son rival, il est condamné à mort mais réussit à s’échapper.
Devenu finalement grand seigneur, il trompe sa femme avec l’épouse
d’un prince mais, découvert, il est poignardé par le mari jaloux.
Au comble du désespoir, Pridamant découvre alors qu’il a assisté à une
comédie jouée par Clindor et ses camarades de troupe et se réjouit à la
perspective de retrouver enfin son fils.
Texte
Pierre Corneille
Mise en scène
Jean-Paul Smadja
Assistante à la mise en scène
Lucie Dorio
Avec
Stéphane Piochaud,
Éric Dudognon,
Jean-Paul Smadja,
Lucie Dorio,
Benoit Nyikeine,
Rémi Leduc,
Linda Terii
Scénographie et lumière
Laurent Lange
Création sonore
Éric Dudognon
NOTE D’INTENTION
DU METTEUR EN SCÈNE
Pourquoi jouer cette pièce ? A-t-elle encore de nos jours un quelconque intérêt ? Presque quatre cents ans
après, elle demeure toujours d'actualité sur le plan théâtral car la mise en abyme que Corneille manie avec
maestria nous plonge directement dans le caractère fictionnel d'une œuvre théâtrale.
L'illusion en question, c'est bien sûr le « théâtre dans le théâtre », puisque le spectateur assis dans la salle
assiste à l'histoire de ce père qui lui-même assiste au spectacle proposé par le mage et concernant la vie de
son fils.
Ce va-et-vient continuel entre représentation et réalité, destiné à leurrer le spectateur (le vrai ou Pridamant?)
et à l'entraîner dans les méandres de la fiction, constitue le ressort principal de l'intrigue.
Cette sorte de « télé réalité » de l'époque a ceci d'original que non seulement elle transgresse la règle des trois
unités, d'action, de temps, de lieu, mais qu'elle mélange les genres allant de la farce à la tragédie et joue sur
les différents niveaux de représentation qui s'enchâssent dans le but d'égarer le spectacteur tout en le tenant
pris par les rebondissements.
Et c'est aussi et surtout une vision du monde réel comme une vaste scène de théâtre où se joue la comédie
humaine, si tristement d'actualité, où les personnages créent l'illusion de ce qu'ils voudraient paraître aux yeux
de l'autre mais se jouant eux-mêmes cette comédie illusoire.
« La Vie est un songe » disait Calderon.
Jean-Paul Smadja
Dossier pédagogique L’illusion Comique - Saison 2016 - Théâtre de l’île
3
L’AUTEUR
Né le 6 juin 1606 à Rouen d’une famille bourgeoise, Pierre Corneille fait des
études de droit et occupe des offices d’avocat dès 1624.
Bien plus attiré par l’écriture que par la plaidoirie, il propose sa première pièce
dite « comique », Mélite, en 1629, qui rompt avec la tradition de la farce et de
la comédie à l’italienne.
Répondant aux commandes, il produit coup sur coup plusieurs pièces dans la
même veine comique dont L’illusion comique, qui lui permettra de se diriger
davantage vers la tragédie. Il devient le protégé de Richelieu grâce à sa pièce
Excusatio.
C’est avec Le Cid, sujet à polémique, qu’il crée ce qu’on appellera plus tard
« le dilemme cornélien ».
Il s’essaie à la dramatisation des jeux politiques à l’avènement de Louis XIV
avec Rodogune et approfondit davantage la relation entre la quête de l’identité
du héros et les questions de légitimité politique et d’amour princier dans
Andromède.
Après un bref retour au comique avec Le Menteur, et une très courte incursion
dans la fonction de procureur des Etats de Normandie, obtenue grâce à
Mazarin, il délaisse l’écriture théâtrale en 1650 pour se consacrer à la traduction
de L’Imitation de Jésus-Christ dont les livres, édités de 1652 à 1656 avec une
dédicace du pape Alexandre VII, connaissent un énorme succès de librairie.
Après quelques débuts de relation difficile, il se rapproche de Molière pour une
collaboration fructueuse avec Psyché en 1671.
En 1641, il épouse Marie de Lampérière dont il aura huit enfants et meurt le 1er
octobre 1684 à Paris.
SES ŒUVRES
- THÉÂTRE •
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Mélite (1629, première œuvre, comédie)
Clitandre ou l’Innocence persécutée (1631)
La Veuve (1632)
La Galerie du Palais (1633)
La Suivante (1634)
La Place royale (1634)
Médée (1635)
L’Illusion comique (1636)
Le Cid (1637)
Horace (1640)
Cinna ou la Clémence d'Auguste (1642)
Polyeucte (1642)
Le Menteur (1644)
La Mort de Pompée (1643)
Rodogune (1644)
La Suite du Menteur (1645)
Théodore (1646)
Héraclius (1647)
• Don Sanche d’Aragon (1649)
• Andromède (1650)
• Nicomède (1651)
• Pertharite (1651)
• Œdipe (1659)
• La Toison d'or (1660)
• Sertorius (1662)
• Sophonisbe (1663)
• Othon (1664)
• Agésilas (1666)
• Attila (1667)
• Tite et Bérénice (1670)
• Psyché (1671 - versification de la pièce
en collaboration avec Molière)
• Pulchérie (1672)
• Suréna (1674)
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DIVERS Au lecteur (1644; 1648; 1663)
Discours du poème dramatique
Discours de la tragédie
Discours des trois unités
Lettre apologétique
Discours à l’Académie
Épitaphe de Dom Jean Goulu
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TRADUCTION L'Imitation de Jésus-Christ
Louanges de la Sainte Vierge (1665)
Psaumes du Bréviaire romain
L'Office de la Sainte Vierge
Vêpres des dimanches et complies
Hymnes du Bréviaire romain
Hymnes de Saint Victor
Hymnes de Sainte Geneviève
Dossier pédagogique L’illusion Comique - Saison 2016 - Théâtre de l’île
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LA COMPAGNIE
LES INCOMPRESSIBLES
Créée en 1998, la compagnie Les Incompressibles s'affirme dès le début dans le domaine du café-théâtre avec des
sketches en prise directe avec la réalité sociale et politique du Territoire, puis propose progressivement au public
calédonien des pièces d'auteurs du Territoire de souche européenne (Ismet Kurtovitch, Nicolas Kurtovitch, Jean
Mariotti, Florence Desmazures…), kanak (Pierre Gope), français (Nathalie Papin, Bernard-Marie Koltès, Beaumarchais,
Antoine de Saint Exupéry…) ou étrangers (Hanokh Levin).
Elle organise aussi des interventions dans les lycées et collèges, à l'IUFM, à l'IFPSS, au centre de soins psychiatriques,
ainsi que des ateliers pour adolescents et adultes.
1998
- Les Calédofolies, série de sketches en café-théâtre.
1999
- Kraddouch et Popinette, création à la demande de la DPASS destinée au jeune public.
2000
- Pastorale Calédonienne, de Ismet Kurtovitch, centre culturel Tjibaou.
2001
- Le Hamster qui aimait les livres, de Florence Desmazures,
- L’Affaire du Lieutenant F. Crumpley, d’Ismet Kurtovitch, présentée à l’occasion des Journées du Patrimoine.
2002
Une partie des comédiens suit une formation au Conservatoire d’Art Dramatique d’Avignon.
2003
Participation avec la Compagnie Nez à Nez au spectacle Les Fourberies de Scapin, au centre culturel du Mont Dore,
au Théâtre de l’île et en province Nord.
2004
- Mange-Moi de Nathalie Papin,
- Les Petites Comédies Rurales de Roland fichet au Théâtre de Poche,
- Les Contes de Poindi de Jean Mariotti adapté par Nicolas Kurtovitch.
2005
- Euphoric Poubelle, monologue de Paul Allio au Théâtre de Poche de Nouméa et à Lifou,
- Les Champs de la Terre de Pierre Gope,
- Les Comédies Broussardes d’Ismet Kurtovitch présenté lors du Festival Equinoxe à Nouméa puis en province Nord.
2006
- Euphoric Poubelle à Nouméa,
- Les Champs de la Terre à Nouméa, en province Nord et au festival d’Avignon,
- Les Comédies Broussardes à Nouméa, en province Nord et au Vanuatu.
2007
- Maîtres et Valets, création théâtrale avec la Compagnie Nez à Nez au Théâtre de l’île,
- Combat de Nègre et de Chiens de Bernard-Marie Koltès au Théâtre de l’île.
2008
- Reprise de Combat de nègre et de chiens au centre culturel Tjibaou, et en tournée (Lifou, Poindimié, Hienghène,
Païta et La Foa),
- Reprise de Maîtres ou Valets au centre culturel du Mont-Dore, puis en tournée en Nouvelle-Calédonie et au
Vanuatu,
- Création de Frangins de Jean-Paul Smadja, jouée au centre d’Art puis en appartements,
- Création de On Peut toujours espérer d’après le Cabaret de Hanokh Levin, jouée au Théâtre de Poche.
Dossier pédagogique L’illusion Comique - Saison 2016 - Théâtre de l’île
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2009
- Reprise de On Peut toujours espérer, diffusée en province Nord et Sud et au Théâtre de l’île,
- Reprise de Frangins dans différents appartements de Nouméa et périphérie ainsi qu’en province Nord,
- Création de La Baignoire, d’après le recueil de Jean-Michel Ribes au Théâtre de Poche.
2010
- Reprise de La Baignoire au Festival Nox’Tambules à Nouméa,
- Le Barbier de Séville de Beaumarchais au Théâtre de l’île et en province Sud,
- La Carte Blanche des Incompressibles, mini-festival de plusieurs spectacles sous forme de cabaret au Théâtre de
Poche.
2011
- Reprise de Le Barbier de Séville au Théâtre de l’île,
- Création de Le Petit Prince d’après Antoine de Saint Exupéry, au Théâtre de l’île puis en tournée dans les provinces
Sud et Nord.
2012
- Création de Montserrat d’Emmanuel Roblès au Théâtre de Poche de Nouméa,
- Reprise de Le Petit Prince aux centres culturels de Païta, du Mont Dore et Tjibaou.
2013
- Reprise de Montserrat au Théâtre de l’île de Nouméa,
- Création de La Vie Sinon Rien d’Antoine Rault au Théâtre de Poche de Nouméa,
- 2 comédiens suivent une formation professionnelle à Paris (école Lecoq et Sorbonne).
2014
- Création de Golden Joe de Eric-Emmanuel Schmitt au Théâtre de l’île de Nouméa,
- Création de Les Amis du Placard de Gabor Rassov au Théâtre de Poche.
2015
- Retour des 2 comédiens de leur formation professionnelle (Lecoq et Sorbonne),
- Reprise de Les Amis du Placard à Bourail,
- Création de Avis de Tempête, idée originale et mise en scène de Lucie Dorio, présentée au Théâtre de Poche de
Nouméa.
2016
- Création de L’Illusion Comique de Corneille au Théâtre de l’île de Nouméa,
- Création de Si Brassens m’était conté de Jean-Paul Smadja au Théâtre de Poche,
- Reprise de Avis de Tempête (Maisons de quartier…)
Dossier pédagogique L’illusion Comique - Saison 2016 - Théâtre de l’île
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L’ÉQUIPE ARTISTIQUE
JEAN-PAUL SMADJA
COMÉDIEN / METTEUR EN SCÈNE
Aujourd’hui directeur de la compagnie Les Incompressibles, Jean-Paul Smadja s’est formé lors de stages avec
des professionnels.
En Nouvelle-Calédonie, il crée le Théâtre de l’Heure en 1982. En 1998, il joue le rôle du commandant Cousteau
dans Traversées. En 2003, il rejoint la compagnie Nez à Nez, pour Les Fourberies de Scapin.
Depuis 2004, il participe à toutes les créations de la compagnie Les Incompressibles, comme acteur ou metteur
en scène. On a pu le voir dans Les Petites Comédies Rurales, Les Comédies Broussardes d’Ismet Kurtovitch,
Combat de nègre et de chiens de Bernard-Marie Koltès, On peut toujours espérer de Hanokh Levin, Frangins
qu’il a lui-même écrit, ou encore La Baignoire, Euphoric Poubelle, Le Barbier de Séville, Le Petit Prince, …
En 2007, il assure la direction d’acteurs de Maître et Valets avec la Cie Nez à Nez.
Dernièrement, il a monté Montserrat de Emmanuel Roblès et Golden Joe de Éric-Emmanuel Schmitt au
Théâtre de l’île.
On a pu également le remarquer à la télévision dans la série Foudre où il incarne le rôle de Monsieur Watson,
et dans Louise Michel aux côtés de Sylvie Testud. Il tourne aussi régulièrement dans des court-métrages (Feu
nos pères, l’Archipel des Forçats, …), ainsi que dans Kanak, l’histoire oubliée.
STÉPHANE PIOCHAUD
COMÉDIEN
Né en 1978 en Nouvelle-Calédonie, Stéphane Piochaud est comédien et co-fondateur de la compagnie Les
Incompressibles.
En 2002, après six ans de pratique au sein des Ateliers Théâtre de la Ville de Nouméa, suivis de quatre
ans d’expériences professionnelles diverses et déterminantes, il suit une formation au Conservatoire d’Art
Dramatique d’Avignon, sous la direction de Pascal Papini.
De retour en Nouvelle-Calédonie, il joue régulièrement sur les scènes du Théâtre de Poche, du Théâtre de
l’Ile, du centre culturel Tjibaou, et des centres culturels de la Grande Terre et des Iles.
Il tourne également en France avec Les Champs de la Terre de Pierre Gope. Il a joué Montserrat
dans la pièce éponyme d’Emmanuel Roblès représentée au Théâtre de l’Ile en octobre 2013.
En 2015, on a pu le retrouver au Théâtre de l’île dans Dialogues des Carmélites adapté et mis en scène par la
compagnie Kalachakra et Un Fil à la patte de Georges Feydeau, mis en scène par Dominique Jean.
Il signe par ailleurs quelques mises en scène, dont les Comédies Broussardes d’Ismet Kurtovitch, et intervient
comme directeur d’acteur, notamment dans le cadre des créations de l’Ecole de Cirque de Nouvelle-Calédonie.
Parallèlement, il mène une réflexion et une activité pédagogique en animant des stages et des ateliers en
direction des milieux scolaires, institutionnels et privés.
Souhaitant approfondir la question de la transmission et de la pédagogie, il obtient en 2013 la Licence
Professionnelle - Encadrement d’ateliers de pratiques théâtrales – à l’Institut d’Etudes Théâtrales de la Sorbonne
Nouvelle–Paris III, et décroche en 2014 un Master 1 Recherche en Etudes Théâtrales sur la problématique de
l’objet-marionnette dans la formation de l’acteur.
LUCIE DORIO
COMÉDIENNE
Elle prend goût au théâtre avec la troupe des étudiants de l’Université de la Nouvelle-Calédonie «Les
Strapontins» à l’époque sous la direction de Marie-Eve Delatte.
Elle décide alors de consacrer sa carrière au théâtre et part en métropole suivre une formation privée,
«Actor’Sud» à Marseille.
Avec la compagnie Calédo-folies-les Incompressibles, on a pu la voir dans de nombreuses pièces, notamment
Le Barbier de Séville de Beaumarchais et Le Petit Prince d’après Antoine de Saint Exupéry.
Elle participe également aux créations d’autres compagnies comme les compagnies Nez à Nez (Le Syndrome
de l’autruche,...) ou Kalachakra (Dialogues des Carmélites). Dernièrement, elle était Viviane Duverger dans Un
Fil à la patte, mis en scène par Dominique Jean.
En 2012, désireuse de parfaire sa formation de comédienne et d’explorer la voie de la mise en scène, elle est
partie suivre un cursus de deux ans à l’école internationale de théâtre Jacques Lecoq, l’amenant à s’initier à
diverses techniques théâtrales, dont le jeu masqué et le clown.
Dossier pédagogique L’illusion Comique - Saison 2016 - Théâtre de l’île
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ÉRIC DUDOGNON
COMÉDIEN
Musicien professionnel depuis les années 80 (batteur, guitariste), il arrive en Nouvelle-Calédonie en 1995 et
aura l’occasion de se produire avec la plupart des formations calédoniennes.
Après une rencontre déterminante avec Sylvain Lorgnier (Les Artgonautes du Pacifique), il devient comédien
au début des années 2000 et se produit dans différents spectacles de contes musicaux.
Suivront beaucoup d’autres expériences théâtrales au sein des principales compagnies du territoire.
Avec la compagnie les Incompressibles, il a joué dans Combat de Nègre et de Chiens de Bernard-Marie Koltès,
On Peut Toujours Espérer de Hanohk Levin, Le Barbier de Séville de Beaumarchais, Montserrat de Emmanuel
Roblès et récemment dans Golden Joe de Eric-Emmanuel Schmitt.
On a également pu le voir dans Le 8ème Jour, Le Singe Blanc, deux créations de la compagnie Les Kidams.
Ainsi que dans Chasse Partie, Les Précieuses Ridicules de Molière aux côtés de la compagnie L’Archipel.
Et enfin, dans On Tuera tous les Auteurs de Alain Mardel, et Love de Murray Schisgal avec la Fokesasorte
compagnie.
LINDA TERII
COMÉDIENNE
Linda Terii a fait ses débuts sur les planches en 2003, avec une formation d’art vivant à Paris. S’en suivent des
représentations au théâtre du gymnase, du musée Dapper, de l’Université de Denfert-Rochereau et au Théâtre
du Rond Point et jouera dans une vingtaine de courts métrages.
Arrivée en 2012 en Nouvelle- Calédonie, le Festival de La Foa lui offre cette même année le prix d’interprétation
et partagera ce même prix en 2015 avec Stéphane Piochaud. Elle obtient également 2 prix d’aide à la création
de la province Sud pour ses scénarii de court métrage La lune et le Soleil et Fleur de nuit (Epiphyte) ainsi qu’un
prix coup de cœur au Festival de Koné pour la réalisation du film Paradis artificiel. Elle enseigne aussi la danse,
compose et chante.
Ces dernières années, on a pu la découvrir dans Montserrat de Emmanuel Roblès, mis en scène par Jean-Paul
Smadja.
BENOIT NYIKEINE
COMÉDIEN
Après une carrière au sein du ministère de la défense, il revient sur le territoire en 2007.
En 2008, il rejoint le BAT (Bureau d’accueil des tournages) espérant intégrer Louise Michel de Solveig Anspach.
Puis pris pour des figurations en publicité, il traverse Taxical, il est pressenti et joue en 2012 Kanak, l’histoire
oubliée un film réalisé par Stéphane Kappes,
En 2013 ce sont Les Tourneurs de films et Les fantômes du Bagne de Maxime Lebras, et Les Îles d’en face une
série télévisée française humoristique créée par Philippe Giangreco
En 2014, sur les planches, il donne de la voix dans L’air de rien une Comédie musicale de Gauthier Rigoulot
(Cie Origin’)
En même temps, il intervient lors de la manifestation les nuits des musées : il lit des poèmes et réalise des
performances.
En 2015, il participe au spectacle La rencontre de mondes avec le Chorale Vocal mis en scène par Richard
Digoue, puis à Plein Phare sous la houlette de Dominique Jean.
RÉMI LEDUC
COMÉDIEN
Comédien, jongleur, musicien… Rémi Leduc est un passionné du spectacle vivant. Il était clown, jongleur et
comédien pour le Gibus. Il a participé au festival Pikinini (jonglage, balle de contact…). Il a joué dans Golden
Joe avec les Incompressibles.
Il était également comédien dans le spectacle de rue Vieille France sous le Chapitô et pour l’anniversaire de
la ville en 2015.
Il a aussi participé à divers spectacles avec Dominique Jean dont Nocturne pour la nuit des musées, et Un Fil
à la patte présenté au Théâtre de l’île.
Côté musique, il a fondé le groupe « Y en a sous l’chapeau » qui propose régulièrement des concerts à
Nouméa.
Dossier pédagogique L’illusion Comique - Saison 2016 - Théâtre de l’île
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LAURENT LANGE
SCÉNOGRAPHE / CRÉATEUR LUMIÈRE
Né en Normandie dans les années 60, Laurent Lange a été initié très tôt par son père à la photographie et par
voie de conséquence à la « cuisine » de l’image.
Son parcours professionnel suit un tracé marqué par le monde du spectacle.
Logiquement attiré par la lumière en dépit d’une formation qui aurait du l’emmener vers la musique, il devient
dans les années 90 créateur d’éclairage pour le théâtre et les musiques actuelles.
Il prend en 1993 la direction technique d’une salle de spectacle dans la banlieue de Rouen. Il est également,
pendant huit ans, le photographe attitré d’une compagnie de théâtre.
En 1996, le centre culturel Tjibaou en Nouvelle-Calédonie recherche son régisseur général et il tente l’aventure.
Nouvelle vie, nouveaux horizons, nouvelles tâches qui mettent pour un temps un frein à ses activités
photographiques.
Son contrat se termine en 2001, après 5 années riches en rencontres, en spectacles, en tournées, en lumière...
Décidé à rester en Nouvelle-Calédonie, il devient éclairagiste et photographe indépendant et collabore depuis
12 ans avec de nombreuses compagnies de danse et de théâtre calédoniennes.
Depuis quelques années, il met également son expérience de la lumière au service des lieux d’exposition et
des musées de Nouméa.
Dossier pédagogique L’illusion Comique - Saison 2016 - Théâtre de l’île
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ÉTUDE PÉDAGOGIQUE
Pierre Corneille, en 1636, écrit cette pièce qui réunit plusieurs registres, passant de la comédie au drame, entremêlée
de comique, voire de pathétique et d'épique. Cependant, sa caractéristique principale reste le côté féérique qui
emporte le spectateur dans une espèce de machine à remonter le temps.
Outre le fait qu'elle soit écrite en alexandrins et comporte 5 actes, son autre particularité consiste en une mise en
abyme du théâtre lui-même ; on a là les prémices du "théâtre dans le théâtre", d'où le titre « L'illusion ».
En effet, Corneille place le spectateur de la salle au même rang que Pridamant, spectateur forcé du spectacle qui se
déroule sous ses yeux dans la grotte.
L’illusion comique peut être rapprocher à d’autres textes tels que Le songe d'une nuit d'été (Shakespeare, 1600), La
Vie est un songe (Calderon, 1635), L'impromptu de Versailles (Molière, 1663), Le Théâtre Comique (Goldoni, 1750) et
Les acteurs de bonne foi (Marivaux, 1757) et aussi plus proche de nous à Pirandello.
L'histoire est simple : un père, trop autoritaire, après avoir vainement recherché son fils qu'il a lui-même banni depuis
une dizaine d'années, s'en remet aux pouvoirs d'un soi-disant « mage » pour lui en donner des nouvelles. Celui-ci
va donc le faire assister aux différentes péripéties qui ont jalonné la vie de ce fils, sous la forme de « fantômes » qui
évolueront sous ses yeux ébahis. C'est ce que nous appellerions de nos jours au cinéma des « flash back ».
Cette comédie « à tiroirs », comporte plusieurs niveaux :
• Niveau 1 : l'exposition des faits par Pridamant et Dorante (« réalité actuelle »)
• Niveau 2 : la vie de Clindor (valet de Matamore, amoureux volage de Lyse et d'Isabelle, sa condamnation et
sa fuite) - (« réalité passée », non actuelle)
• Niveau 3 : la tragédie (mort de Clindor) - (« irréalité théâtrale »)
Cette structure admet d'office un niveau 0 : celui de la salle, où le spectateur réel, qui a payé sa place, accepte
conventionnellement de se soumettre à l'illusion théâtrale quelle qu'elle soit.
Bien que la pièce se déroule en alexandrins, ce qui pourrait lasser rapidement un spectateur actuel, les événements
se succédant avec rythme permettent de suivre avec suspense les évolutions amoureuses de Clindor et de participer
activement à son jeu ainsi qu'à sa détresse pendant les quatre premiers actes.
Et Matamore, dont le ridicule aère les différentes phases d'un rire libérateur, bien qu'ayant un rôle secondaire, illustre
parfaitement le mécanisme de l'illusion. Car s'il ne vit que dans ses rêves de conquêtes guerrières et amoureuses, la
réalité ne manque pas à chaque fois de le soustraire à son monde virtuel pour le placer face à sa vacuité.
Mais ce personnage nous permet, jusqu'à sa disparition (à l'acte IV) de ne pas oublier que nous sommes dans la
comédie.
6.1 LA PIÈCE
Voici quelques travaux pouvant être effectués en classe :
• Recherche sur l’auteur et ses œuvres
• Recherche sur son époque (la France menacée de toutes parts : guerre de Trente Ans, guerre d’Espagne, menace
autrichienne, Paris en « état d’urgence »)
--> « demeurer si paisible en un temps plein de guerre » (vers 706…)
• Effectuer des recherches sur la place qu’occupe le théâtre à cette époque :
--> « cessez de vous en plaindre : à présent le théâtre
Est en un point si haut que chacun l’idolâtre… » (vers 1645…)
• Recherche sur le « Baroque » :
- en architecture (refus des lignes droites, colonnes torsadées)
- en littérature (enchaînement d’images et de mouvements propres à surprendre le lecteur, prépondérance
du bizarre, de l’incongru, du choquant, de l’insolite)
• Résumer l’intrigue générale en quelques lignes
• Résumer le contenu succinct de chaque acte
Dossier pédagogique L’illusion Comique - Saison 2016 - Théâtre de l’île
10
• Retrouve-t-on dans cette pièce la règle des trois unités (de temps, de lieu et d’action) ?
--> unité de temps : la vie de Clindor retracée sous les yeux de son père représente une bonne dizaine d’années
qui sont incluses dans la durée réelle du spectacle soit 1h30.
--> unité de lieu : l’acte I se situe en Touraine (didascalie de Corneille), les trois actes suivants à Bordeaux, et le
dernier quelque part dans un jardin en pleine nuit.
--> unité d’action : trois intrigues se chevauchent et s’emboîtent l’une dans l’autre comme des poupées russes
(intrigues à tiroirs)
• Déterminer les différents genres que traverse la pièce : de pastorale au début avec Clindor, Matamore, Isabelle,
on passe à la comédie (Clindor, Lyse) puis au drame (mort d’Adraste, emprisonnement de Clindor) de nouveau à la
comédie avec la libération de Clindor, le tout agrémenté d’une pointe picaresque avec les apparitions de matamore
et ses rodomontades. Et pour finir on tombe dans la tragédie avec la mort de Clindor et d’Isabelle.
• Déterminer le caractère de chaque personnage :
- Matamore, capitan fanfaron mais couard (recherche sur ce personnage : son origine, ses différents aspects, son
rôle) aujourd’hui « gros mytho » !
- Clindor, valet flatteur et rusé,
- Adraste, amoureux éconduit, moins sympathique que Clindor
- Isabelle, « lolita » ou jeune fille qui sait ce qu’elle veut, franche et ferme dans ses choix ?
- Lyse, servante amoureuse et facilement intrigante
- Quel est le rôle réel joué par Alcandre ?
• Étudier le ressort comique du langage de Matamore et ses effets sur le ton de la pièce.
• Que penser de la relation père-fille : quelles sont les marques de l’autoritarisme de Géronte (vocabulaire, temps de
conjugaison… ; à rapprocher des raisons du bannissement de Clindor par son propre père).
Observer l’habileté de la réponse d’Isabelle.
• Étudier le duel Géronte/Matamore, l’attitude de celui-ci.
• Comparer les monologues d’Isabelle et de Clindor (Acte IV) : comment celui-ci vit-il sa sentence ? Comment en
ressent-on la peur ? Se montre-t-il lâche, veule ?
• Étudier la peine de mort au temps de Corneille (pendaison, décapitation, roue…)
• Étudier le retournement de Lyse.
6.2 LA MISE EN SCÈNE
• Quelle option de mise en scène (classique, moderne, commedia dell’arte, farce…) choisiriez-vous pour cette pièce ?
• Comment figurer la grotte et les personnages fantomatiques ?
• Comment mettre en avant le côté « magique » du travail d’Alcandre ?
• Pour quel choix de costumes, maquillages, masques, accessoires opteriez-vous ?
• La versification doit-elle respecter scrupuleusement rythme, hémistiches, diérèses, phrasé ou peut-on envisager
une tournure plus actuelle pour valoriser le sens du texte tout en respectant une diction claire et parfaitement
articulée ?
• Choisissez un passage que vous mettrez en scène en justifiant vos choix.
6.3 L’ILLUSION
Présente à chaque scène, elle commence avec Alcandre qui utilise sa baguette comme les trois coups du brigadier
de théâtre. Sans artifice superflu et pipeur (encens, herbes, parfums), il prévient très clairement l’auditoire (« sous
une illusion vous pourriez voir sa vie … des spectres pareils à des corps animés ») mais son aura mise en place par le
discours de Dorante lui permet d’emmener le spectateur dans son illusion.
La mise en abyme est encore plus probante à l’acte V où les personnages interprètent des rôles de composition
(donc non réels), destinée à tromper le spectateur, Pridamant en premier lieu, qui reste victime des effets de cette
illusion.
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Question que l’on peut se poser : où cette illusion s’arrête-t-elle ? Les personnages que Pridamant saluera à la fin
sont-ils vraiment réels, et que dire alors des vrais comédiens qui interprêtent ces rôles ?
« Être ou ne pas être », là est la question !
ÉTUDE SCÉNIQUE
ACTE I
À quoi servent ces scènes d’exposition ? (clarté de la situation, lancer l’action, capter l’attention du spectateur)
ACTE II
Mise en place des personnages, leur fonction interrelationnelle, leur caractère.
- Rôle de Matamore ?
- Clindor/Matamore : vraiment admiratif ou hypocrite ? Comment conforte-t-il Matamore dans sa cour à Isabelle ?
Pourquoi ?
- Isabelle/Matamore : à quoi joue-t-elle ? Pourquoi ne pas l’éconduire comme Adraste ?
- Clindor/Isabelle : est-il si franc qu’il veut le paraître ? Que met-il en avant pour justifier son peu d’empressement ?
- Adraste/Clindor : combat de coqs amoureux ; comment expliquer l’apparente victoire de Adraste ?
- Mise en place de l’intrigue (Adraste parviendra-t-il à obtenir l’appui du père d’Isabelle ? Lyse va-t-elle vraiment
concourir à la perte de Clindor ? Isabelle va-t-elle se soumettre à la volonté d’Adraste et de son père ?)
- Pridamant : à quoi servent ses incursions dans la pièce ?
ACTE III
L’action se noue dans l’obstacle que présente Géronte aux souhaits des amants.
Confrontation père-fille : argumentation respective.
Rôle et importance du père-pouvoir à cette époque « ne répliquez pas quand j’ai dit Je le veux ! » (cf. Molière,
Beaumarchais).
Habileté d’Isabelle vis-à-vis de son père.
Affrontement Matamore/Géronte : qui est le plus comique des deux ?
Le double jeu de Clindor avec Lyse, que penser de lui et de son discours ? (cynisme, sincérité)
La couardise de Matamore devant le courage déterminé de Clindor ; comment s’y prend-il pour sauver la face ?
Lyse seule : « Que de pensées diverses en un coeur amoureux » : le « drame cornélien ».
Le drame, non prévu.
ACTE IV
Romanesque et comique, même si on frôle la tragédie qui se met en place.
Monologue d’Isabelle, l’annonce de son choix de mourir.
L’intervention de Lyse : l’espoir renaît grâce à sa générosité et son abnégation.
Disparition de Matamore, devenu inutile (pourquoi ?)
Monologue de Clindor, le pathétique de sa situation, sa prise de conscience sur la réalité de sa vie, il rehausse son
statut d’homme.
L’heureux dénouement ; le «happy end» rocambolesque.
--> Importance de la scène 10 ?
ACTE V
L’adultère vu par Lyse (qu’en penser aujourd’hui ?)
Il semblerait que l’on assiste à une redite des scènes précédentes :
- de nouveau Clindor dit aimer Isabelle mais la trompe avec Rosine (à la place de Lyse)
- il trompe également son bienfaiteur actuel comme il trompait Matamore
- il se dédouane de son action vis-à-vis d’Isabelle en la minimisant et glorifiant son amour conjugal pour elle
- il se montre également bravache vis-à-vis de la mort comme il le faisait vis-à-vis de Matamore
- cette fois c’est lui qui succombe, contrairement à Adraste et rencontre plus de résistance que face à Matamore
Que penser du discours de Clindor pour justifier son inconduite ?
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Etudier la noblesse de sentiments de son épouse et son sens du devoir.
Que penser du revirement de Clindor face à ce discours ?
Le sacrifice d’Isabelle : qu’en penser aujourd’hui ?
SCÈNE 5
Attitude ou jeu d’Alcandre face au désespoir de Pridamant (cynisme, désinvolture ?)
--> « Ainsi de notre espoir la fortune se joue » - « D’un juste désespoir l’effort est légitime »
En fin de compte, est-ce vraiment un mage ou le metteur en scène de cette comédie ?
Réaction de Pridamant, en tant que père puis quand il comprend son «illusion»
--> Finalement, en quoi consiste « l’Illusion » ? (à rapprocher des films, jeux vidéo, rêveries..)
--> L’apologie du théâtre : à remettre dans le contexte historique et qu’en penser aujourd’hui ?
ÉTUDE DE TEXTE
Expliquer :
- « Ce mage, qui d’un mot renverse la nature » (vers 1)
- « Les novices de l’art, avec tous leurs encens … vous faire peur » (vers 127 - 133)
- « Je le tiendrai rendu, si j’en ai des nouvelles » (vers 117)
- « Par des spectres pareils à des corps animés » (vers 152)
- « Que j’aurais sans cela de poulets à vous rendre. » (vers 285)
- « L’éclat de tels suivants … N’a besoin que de lui pour ces commissions » (vers 432)
- « Eh! De grâce, monsieur, traitez mieux votre fille ! » (vers 662)
- « Faites un autre essai de mon obéissance. » (vers 670)
- « Telle est l’humeur du sexe : il aime à contredire » (vers 677)
- « Et c’est pour acquérir un nom bien relevé…. à battre le pavé. » (vers 707)
- « J’ai fondé mon refus sur sa condition » (vers 1080)
- « Parce qu’elle a bon dos j’en fais mon Bucéphale » (vers 1162)
- « Et que sur la moitié d’un perfide étranger … il voudra se venger ? » (vers 1531)
- « Il vit encore en moi : soûlez son ennemi » (vers 1576)
- Veillaque - bélître - hymen et hyménée - ambroisie
- Analogie guerrière de Matamore avec l’actualité (Perse, Mogor, sultan,…)
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ANNEXE : EXAMEN DE CORNEILLE SUR L’ILLUSION COMIQUE
Je dirai peu de chose de cette pièce : c’est une galanterie extravagante qui a tant d’irrégularités qu’elle
ne vaut pas la peine de la considérer, bien que la nouveauté de ce caprice en ait rendu le succès assez
favorable pour ne me repentir pas d’y avoir perdu quelque temps.
Le premier acte ne semble qu’un prologue ; les trois suivants forment une pièce que je ne sais comment
nommer : le succès en est tragique ; Adraste y est tué, et Clindor en péril de mort ; mais le style et les
personnages sont entièrement de la comédie. Il yen a même un qui n’a d’être que dans l’imagination,
inventé exprès pour faire rire, et dont il ne se trouve point d’original parmi les hommes. C’est un capitan
qui soutient assez son caractère de fanfaron pour me permettre de croire qu’on en trouvera peu, dans
quelque langue que ce soit, qui s’en acquittent mieux.
L’action n’y est pas complète, puisqu’on ne sait, à la fin du quatrième acte qui la termine, ce que
deviennent les principaux acteurs, et qu’ils se dérobent plutôt au péril qu’ils n’en triomphent. Le lieu y
est assez régulier, mais l’unité de jour n’y est pas observée.
Le cinquième est une tragédie assez courte pour n’avoir pas la juste grandeur que demande Aristote [...].
Clindor et Isabelle, étant devenus comédiens sans qu’on le sache, y représentent une histoire qui a du
rapport avec la leur, et semble en être la suite. Quelques-uns ont attribué cette conformité à un manque
d’invention, mais c’est un trait d’art pour mieux abuser par une fausse mort le père de Clindor qui les
regarde, et rendre son retour de la douleur à la joie plus surprenant et plus agréable.
Tout cela cousu ensemble fait une comédie dont l’action n’a pour durée que celle de sa représentation,
mais sur quoi il ne serait pas sûr de prendre exemple. Les caprices de cette nature ne se hasardent
qu’une fois ; et quand l’original aurait passé pour merveilleux, la copie n’en peut jamais rien valoir.
Le style semble assez proportionné aux matières, si ce n’est que Lyse en la sixième scène du troisième
acte semble s’élever un peu trop au-dessus de caractère de servante. [...]Je ne m’étendrai pas davantage
sur ce poème. Tout irrégulier qu’il est, il faut qu’il ait quelque mérite, puisqu’il a surmonté l’injure des
temps, et qu’il paraît encore sur nos Théâtres, bien qu’il y ait plus de trente années qu’il est au Monde,
et qu’une si longue révolution en ait enseveli beaucoup sous la poussière, qui semblaient avoir plus de
droit que lui de prétendre à une si heureuse durée.
Pierre Corneille, 1660
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