Consommation de drogues chez les personnes affectées d'une déficience de développement 459
Crosby et Nugent (1998) ont interrogé 642 personnes traitées du
fait de leur utilisation abusive de substances dans deux cliniques
affiliées à des universités. Les auteurs ont identifié deux sous-
groupes manifestant des troubles reliés à cette utilisation : le
groupe MR + SD (retard mental et trouble de toxicomanie) et le
groupe SD (trouble de toxicomanie).
Les auteurs ont constaté que le groupe MR + SD représentait
6,2 % de la population totale. Ceci est très troublant, si on consi-
dère que les personnes affectées d'une déficience de dévelop-
pement représentent environ 1 à 3 % de la population générale.
Ceci pourrait indiquer que la prévalence des crises et problèmes de
santé mentale reliés aux toxicomanies est presque le double chez
les personnes affectées d'une déficience de développement, par
compa-raison à la population générale.
D’autres données semblent émerger, indiquant la gravité et la
fréquence élevée des déficiences développementales associées aux
troubles reliés à la toxicomanie. Le programme SARDI (Substance
Abuse Resources and Disability Issues) et le centre RRTC
(Rehabilitation Research and Training Centre) sont basés à la
faculté de médecine de l’université Wright de l’état de l'Ohio à
Dayton. En 1996, le RRTC a publié des résultats indiquant que la
déficience développementale était le principal handicap chez
4,3 % des personnes interrogées, tandis que la déficience d’ap-
prentissage était le principal handicap chez 14,3 % des personnes
interrogées. Dans le cadre de la même enquête, 12,8 % des
personnes interrogées s’identifiaient comme souffrant de défi-
cience développementale/retard mental et comme ayant utilisé des
drogues illicites durant les douze derniers mois.
Malgré le peu de données disponibles dans ce domaine, il semble
que la prévalence des troubles reliés à la toxicomanie soit iden-
tique ou supérieure chez les personnes affectées d'une déficience
de développement (Annand & Rug, 1998). Ces personnes semblent
également faire l’objet de crises et avoir besoin de services spé-
cialisés presque deux fois plus que la population générale. De plus,
le taux global de récupération est inférieur pour ce groupe. La