Anesthésie pour chirurgie de l'aorte abdominale
Francis Bonnet : Professeur des Universités, praticien hospitalier
Ngai Liu : Chef de clinique-assistants
Pierre-Louis Darmon : Chef de clinique-assistants
Département d'anesthésie-réanimation, hôpital Henri-Mondor, 94010 Créteil France
Résumé
Les patients soumis à la chirurgie aortique ont un risque élevé de cardiopathie ischémique. Les
complications cardiovasculaires sont la principale cause de morbidité et de mortalité périopératoire
chez ces pat
ients. L'évaluation préopératoire repose sur un faisceau d'éléments cliniques et une
hiérarchie d'examens établie en fonction de chaque patient pour apprécier la qualité de la
perfusion myocardique et de la fonction ventriculaire. L'objectif de l'anesthési
e est de préserver la
stabilité hémodynamique et de prévenir la survenue d'épisodes d'ischémie myocardique. Plusieurs
stratégies anesthésiques sont possibles pour atteindre cet objectif. Un monitorage hémodynamique
attentif en raison de l'instabilité cardi
ovasculaire inhérente à ce type de chirurgie et le dépistage de
l'ischémie per-
et postopératoire sont nécessaires pour guider des interventions thérapeutiques
rapides. Les principales complications pouvant obérer la période postopératoire sont la survenue
d'un infarctus du myocarde, d'une insuffisance respiratoire, d'une insuffisance rénale et d'une
ischémie mésentérique.
La chirurgie de l'aorte abdominale est un geste relativement stéréotypé. Elle s'effectue sur une
population de patients souffrant très f
réquemment de cardiopathie ischémique et de
bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) en raison d'une communauté de facteurs de
risque de ces deux maladies avec la pathologie aortique obstructive ou anévrismale. Les patients
soumis à la chirurgie ao
rtique qui subissent le plus souvent une intervention programmée posent
différents problèmes. En période préopératoire, la principale préoccupation est l'évaluation du
risque opératoire en sachant jusqu'où il est raisonnable de pousser les investigations e
t sur quelles
mesures thérapeutiques préventives elles peuvent déboucher. En période peropératoire, il importe
d'instaurer une surveillance hémodynamique et de détecter la survenue d'une ischémie
myocardique ainsi que de choisir une technique anesthésique
hémodynamiques. Enfin, la période postopératoire est marquée par une incidence accrue
d'ischémie myocardique et comporte un risque de complications cardiaques et respiratoires ainsi
que de complications spécifiques qu'il importe également de prévenir et diagnostiquer.
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Evaluation préopératoire
La maladie athéromateuse qui est à l'origine de la pathologie aortique a d'autres localisations,
vascu
laires, cardiaques ou rénales qui peuvent retentir sur le roulement de l'intervention prévue
et se compliquer à cette occasion. L'incidence possible de ces pathologies sur le déroulement de
l'anesthésie doit être évaluée de façon à anticiper la survenue
des complications en corrigeant les
facteurs de risque préopératoires.
Pathologie cardiovasculaire associée
Cardiopathie ischémique
L'évaluation préopératoire des cardiopathies ischémiques chez les patients soumis à la chirurgie
aortique constitue
un exemple modèle des problèmes rencontrés lors de l'évaluation du risque
opératoire en néral. Le dépistage d'une pathologie donnée chez un sujet devant être opéré n'a
d'intérêt que :
si cette pathologie est fréquente ;
si elle est susceptible de retentir sur le bon déroulement de l'anesthésie et de la chirurgie ;
s'il existe un test fiable, c'est-à-
dire sensible et spécifique permettant de l'identifier ou de
prédire la survenue de complications périopératoires ;
si la découverte de cette pathologie ou
l'appréciation de sa sévérité amènent à
entreprendre une thérapeutique correctrice ou à modifier la conduite de l'anesthésie de
façon à diminuer ce risque. Examinons ces quatre points dans le cadre de la chirurgie
aortique.
Les patients soumis à la chirur
gie aortique ont une incidence élevée de cardiopathie ischémique. Il
y a quelques années, Hertzer et coll. ont en effet montré en pratiquant une coronarographie chez
tous les patients devant être opérés de l'aorte que plus de 66 % d'entre eux avaient des l
ésions
sténosantes significatives d'au moins un tronc coronaire principal
[50]
. Un point plus
particulièrement intéressant est que nombre de patients atteints de cardiopathie ischémique
ét
aient en fait asymptomatiques. Pourtant plus de 40 % de ces patients avaient des lésions
coronaires sévères dans l'étude de Hertzer et coll.
L'existence d'une cardiopathie ischémique est un facteur pronostic défavorable chez les patients
soumis à la chirur
gie aortique. En effet, les complications cardiovasculaires sont la principale cause
de mortalité opératoire et à distance chez ces patients
[6, 11, 85]
. La notion de risque a été bien
définie chez les patients ayant un antécédent d'infarctus du myocarde. Chez ces patients il existe
un risque de récidive, augm
enté par rapport à la population générale et qui dépend notamment de
l'ancienneté de la nécrose
[94]
; bien que ce risque ait été récemment revu à la baisse
[87]
il reste
supérieur dans les trois premiers mois suivant la nécrose à ce qu'il est dans la période des trois à
six mois suivants et ne se stabilise qu'après un an. Les patients ayant des manifestations
d'ischémie my
ocardique préopératoire fréquentes sont aussi plus exposés au risque d'infarctus
postopératoire, même si la relation de causalité n'est pas directe
[84]
.
L'identification des facteurs de r
isque de complications postopératoires est un problème difficile.
Comme mentionné plus haut, des antécédents récents d'infarctus constituent un risque accru de
récidive périopératoire. Goldman et coll. ont défini un index de risque de complications cardiaq
ues
chez les patients soumis à une chirurgie non cardiaque, basé sur des données cliniques et
d'examens complémentaires simples
[45]
. Malheureusement cette stratification du risque cardiaq
ue
ne s'applique pas aux patients candidats à la chirurgie aortique qui constituent une population
présélectionnée à risque augmenté
[52]
. La réalisation d'une épreuve d'effort permet d'év
aluer la
réserve coronaire des patients et pourrait constituer un bon test de discrimination
[15]
. Toutefois,
en raison d'une claudication intermittente ou d'une hypertension artérielle so
uvent associée, une
épreuve d'effort ne peut être effectuée ou menée à son terme dans bon nombre de cas. Les
patients ayant une incidence élevée d'épisodes ischémiques avant la chirurgie sont probablement à
risque de complications
[34, 68, 84]
mais les capacités de déambulation de ces patients sont réduites,
ce qui diminue la valeur prédictive des tests
[29]
. Après l'étude initiale de Boucher et coll., il est
apparu intéressant d'effectuer une discrimination des patients à l'aide d'une tomosci
ntigraphie de
perfusion myocardique au thallium sensibilisée par le dipyridamole
[13]
. Le dipyridamole crée en
effet un vol réversible en cas de lésion coronaire sténosante. Les images sci
ntigraphiques sont
enregistrées immédiatement après injection de dipyridamole et à distance. Elles montrent une
perfusion homogène en l'absence de lésion coronaire. Chez les patients ayant des antécédents
d'infarctus, il existe un ou plusieurs défauts de p
erfusion qui apparaissent comme des images
lacunaires persistant à distance de l'injection de dipyridamole. En cas d'ischémie, le dipyridamole
fait apparaître une image lacunaire qui disparaît à distance. Le travail de Boucher et coll. concluait
que les scintigraphie au thallium-
dipyridamole permettait, mieux que les données cliniques,
d'identifier sur la présence de lacunes réversibles, les patients susceptibles de développer des
complications postopératoires. Cet examen non invasif qui semblait sensible e
t spécifique connut
alors un engouement certain
[23, 29]
que vint tempérer l'expérience acquise par d'autres équipes
mont
rant que, outre certaines difficultés diagnostiques, la valeur prédictive de la scintigraphie au
thallium n'était pas aussi bonne que prévu, en raison notamment de la grande fréquence des
anomalies de perfusion dans la population étudiée
[66]
. D'autre part, un défaut de perfusion
constaté à la scintigraphie ne correspondait pas toujours à une lésion coronaire sténosante
accessible à un geste thérapeutique
[19]
. En présence d'un examen négatif, le risque opératoire est
en revanche considéré comme très faible
[23, 29]
. En conclusion, il n'existe pas actuellement de test
fiable permettant d'identifier les patients à risque de complications et atteints de lésions curables.
La stratégie d'évaluation s'établit donc sur un faisceau d'arguments
[28]
(tableau I)
. En
particulier, la décision d'effectuer une coronarographie qui implique une forte probabi
lité de lésion
curable n'est prise qu'en conjonction avec un cardiologue et après confrontation aux explorations
antérieures.
Le traitement des sténoses coronaires authentifiées améliore-t-
il le pronostic de la chirurgie
aortique ? Aucune étude prospective
ne permet de pondre à cette question. Toutefois, si l'on
admet que le pronostic à moyen et à long terme de ces patients dépend de l'existence d'une
cardiopathie ischémique, il semble logique de traiter les lésions coronaires authentifiées avant
chirurgi
e aortique soit par pontage soit par dilatation en fonction de la nature de ces lésions.
D'autre part, plusieurs séries toutefois non comparatives montrent que la morbidité postopératoire
des patients ayant des sténoses coronaires traitées est remarquablement faible
[20, 64, 79]
.
En conclusion, la stratégie d'évaluation se discute en fonction de chaque patient (tableau I)
. Le
schéma décisionnel suivant peut être proposé. Chez les patients asymptomatiques, si les données
de l'
interrogatoire, de l'examen clinique, de l'électrocardiogramme (ECG) et de la radiographie
thoracique ne mettent pas en évidence d'anomalie, il n'est pas nécessaire de poursuivre plus loin
les investigations préopératoires. S'il existe des anomalies électriques (sous-
décalage de ST) ou
radiologiques (cardiomégalie), il peut être utile d'effectuer un ECG d'effort ou une scintigraphie au
thallium et en fonction des résultats de débattre avec un cardiologue de l'opportunité de poursuivre
les investigations par
une coronarographie. Les patients symptomatiques ont soit un angor
instable, et dans ce cas il est évident qu'il faut équilibrer leur traitement avant l'intervention, soit
un angor stable et dans ce dernier cas les investigations à entreprendre se discute
nt en fonction
des examens et des traitements précédemment effectués. Si les patients ont été auparavant
complètement explorés, il n'y a pas d'indication à reprendre les investigations sauf pour le cas
la symptomatologie aurait franchement évolué. Dans
le cas contraire les examens complémentaires
qui se discutent sont à nouveau l'ECG d'effort et la scintigraphie au thallium, puis éventuellement
la coronarographie.
Insuffisance cardiaque
L'évaluation de la fonction ventriculaire gauche s'effectue selo
n le même mode de raisonnement.
Les patients symptomatiques ayant une dyspnée d'effort sont susceptibles d'avoir une fonction
ventriculaire altérée, ainsi que les patients qui, même asymptomatiques, ont une cardiomégalie
révélée par une radiographie thorac
ique préopératoire. Ces patients relèvent d'une mesure de la
fraction d'éjection soit par échocardiographie soit par angioscintigraphie. Une fraction d'éjection
abaissée est un bon indice de complications cardiovasculaires potentielles
[33, 36]
. Les patients
ayant développé une insuffisance cardiaque doivent être conduits à l'intervention avec un
traitement le mieux adapté p
ossible à leur condition. La notion d'une insuffisance cardiaque
influence également le choix des techniques anesthésiques de monitorage peropératoire et la
stratégie de soins postopératoires.
Hypertension artérielle
L'hypertension artérielle, très fré
quente chez les patients opérés de l'aorte, est en partie à l'origine
des lésions d'athérome qui entrent dans la genèse de la maladie aortique. L'hypertension artérielle
n'est pas forcément un facteur de risque de complications à condition qu'elle soit équ
ilibrée, et
qu'elle ne s'associe pas à une cardiopathie ischémique ou à une insuffisance cardiaque
[80]
. Une
néphropathie hypertensive est à prendre en considération avant chirurgie aortiq
ue car une
aggravation postopératoire de la fonction rénale est fréquente
[72]
. La valeur de la créatinine peut
parfois être proche de la normale du fait d'une augmentation de la pression
de perfusion, alors
ischémique, une hypotension peropératoire pou
rra aussi avoir des conséquences préjudiciables sur
la perfusion myocardique. Enfin, les patients hypertendus ont souvent une hypertrophie cardiaque
concentrique et une altération de la compliance ventriculaire qui les rend très sensibles aux
variations de
volémie. Ils justifient donc, comme les insuffisants cardiaques, d'une surveillance
hémodynamique peropératoire appropriée.
Lésions athéromateuses carotidiennes associées
La recherche de lésions athéromateuses carotidiennes et d'antécédents d'accident
s neurologiques
transitoires ou définitifs fait partie du bilan systématique précédant la chirurgie aortique. Ces
lésions étant fréquentes (de 10 à 20 % des cas), les sténoses carotidiennes ainsi dépistées ont été
souvent opérées de façon préventive dans l
a crainte de la survenue d'un accident neurologique
dans les suites de la chirurgie aortique. Cette attitude a été remise en cause
[3]
car plusieurs séries
de la littérature montrent que le
risque d'accident neurologique dans les suites de la chirurgie
aortique est le même, qu'il existe ou non des lésions carotidiennes
[14]
. En l'absence d'étude
prospective randomisée démont
rant l'intérêt ou non de la chirurgie carotidienne prophylactique
avant chirurgie aortique, il semble raisonnable de n'opérer que les patients ayant des indications
reconnues de la chirurgie carotidienne, c'est-à-dire ceux ayant des sténoses serrées (> 75
%) et
des antécédents d'accidents neurologiques.
Interférences des traitements cardiovasculaires avec l'anesthésie
Si la règle générale est de ne pas interrompre les traitements cardiovasculaires à l'occasion de la
chirurgie, cette attitude n'est pas s
ans poser quelques problèmes. Certes, personne ne conteste le
bien-
fondé du maintien des traitements bêtabloquants en prémédication et de leur reprise rapide
en période postopératoire en raison du risque de rebond à l'arrêt, mais il est clair qu'un traitem
ent
bêtabloquant limite en période peropératoire les possibilités d'adaptation à une hémorragie
[80]
. De
même, la réintroduction d'un traitement antihypertenseur en période postopératoire
chez un
patient par ailleurs hypovolémique n'est pas souhaitable et des traitements de substitution,
rapidement réversibles, se révèlent plus maniables pour les périodes per-
et postopératoires. Enfin,
récemment le risque d'hypotension peropératoire sévère
, associé au maintien des inhibiteurs de
l'enzyme de conversion, a été souligné, amenant à recommander leur interruption
[56, 107]
.
L'utilisation de diurétiques pose peu de problèmes en dehors des désordres ioniques. Les effets des
inhibiteurs calciques peuvent s'ajouter à ceux des halogénés pour diminuer les résistances
vasculaires riphériques et la contractilité. Les in
hibiteurs calciques peuvent aussi potentialiser
l'effet des curares et réduisent les besoins en anesthésiques généraux. Bon nombre de patients
reçoivent des traitements anticoagulants qui doivent être contrôlés et relayés par une héparine
avant l'intervent
ion. Les antiagrégants peuvent interférer insidieusement avec l'hémostase
peropératoire et il est de bonne règle d'interrompre les traitements par ticlopidine. En ce qui
concerne l'aspirine aucune attitude n'étant codifiée, c'est le degré d'allongement du
temps de
saignement effectué dans de bonnes conditions de fiabilité qui semble le meilleur guide de la
conduite à tenir, et notamment si une anesthésie locorégionale est envisagée.
Bronchopneumopathie chronique obstructive
Du fait d'un tabagisme import
ant, les patients soumis à la chirurgie aortique ont souvent une BPCO
plus ou moins évoluée. Tabagisme et BPCO augmentent significativement la morbidité respiratoire
postopératoire c'est-à-dire le risque d'atélectasie, de pneumopathie ou d'insuffisance res
piratoire
aiguë
[102]
. L'évaluation de cette pathologie est d'abord clinique (ancienneté de la dyspnée,
infection respiratoire récente). Les données des explorations fonctionnelles respir
atoires sont
relativement peu contributives pour préciser le risque, même si une hypercapnie de repos, un
VEMS (volume expiratoire maximal/seconde) inférieur à 1 litre ou une valeur du rapport VEMS/CV
implique néanmoins une préparation visant à éradiquer les foyers infectieux bronchopulmonaires et
à améliorer la fonction respiratoire par une kinésithérapie préopératoire.
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Conséquences hémodynamiques de la chirurgie aortique
La chirurgie aortique abdominale implique des manoeuvres de traction mésentériq
ue et de
clampage et déclampage de l'aorte sus- ou sous-
rénale qui ont des conséquences
hémodynamiques spécifiques et focalisent souvent l'attention. Paradoxalement, les variations
hémodynamiques peuvent être parfois plus marquées au cours de l'anesthésie
en dehors de la
période de clampage, en raison d'une hémorragie brutale ou d'une simple intubation.
Syndrome de traction mésentérique
En début d'intervention peut survenir un syndrome hémodynamique très particulier sultant de la
traction exercée sur
le mésentère pour extérioriser les anses grêles et exposer l'aorte. Ce
syndrome est caractérisé par un effondrement de la pression artérielle, une tachycardie et une
élévation du débit cardiaque. Il résulte d'une libération de prostaglandines vasodilatatri
ces comme
en témoignent l'érythème cutané qui l'accompagne, l'élévation des taux plasmatiques et l'effet
préventif des anti-
inflammatoires non stéroïdiens inhibiteurs connus de la synthèse des
prostaglandines
[93, 106]
.
Clampage aortique
Le clampage de l'aorte réalise une augmentation de la post-charge du ventricule gauche
[46, 71]
.
Classiquement ses conséquences sont d'autant plus marquées qu'il est haut situé (le clampage sus-
rénal a plus de retentissement que le clampage sous-rénal) et
que la circulation collatérale est
moins développée (le clampage d'un anévrisme a plus d'effet que celui d'une sténose
athéromateuse)
[53, 91]
. L'adaptation hémodynamique dépend de la qualité du myocarde. Les
patients ayant une cardiopathie ischémique agissent souvent au clampage par une élévation des
pressions auriculaire et capillaire pulmonaire en raison d'une altérati
on de contractilité ou de
compliance
[2, 46]
. Le débit cardiaque baisse modérément en réponse au clampage
[46, 71, 103]
.
Plusieurs mécanismes peuvent rendre compte de cette ba
isse du débit cardiaque, le plus classique
étant la diminution du retour veineux du fait de l'exclusion d'un territoire perfusé. Plus récemment,
il a été suggéré que la diminution du débit cardiaque était la réponse normale à une réduction des
besoins métaboliques résultant de l'arrêt de la perfusion des membres inférieurs
[39]
. Le clampage
aortique même sous-rénal modifie la circulation rénale
[17, 37, 39]
; le débit sanguin rénal diminue et
notamment le débit cortical ainsi que la filtration
glomérulaire et la diurèse. Quoi qu'il en soit, les
modifications hémodynamiques résultant du seul clampage aortique sont souvent minimes,
notamment quand il est sous-
aortique dans le cadre d'une pathologie occlusive aortique et le
clampage ne constitue pas obligatoirement le " temps fort " de l'intervention.
Les contraintes anatomiques, liées par exemple au développement d'un anévrisme intéressant les
artères rénales, peuvent parfois obliger le chirurgien à un clampage sus-
rénal. Le retentissement
hémodynamique est dans ce cas plus important. Le clampage sus-
rénal provoque bien entendu une
période d'ischémie rénale. Pour éviter la survenue d'une insuffisance rénale postopératoire,
plusieurs équipes préconisent d'administrer soit du mannitol, soit du furosé
mide ou de la dopamine
[11, 25, 49]
.
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