Persistance du Canal Arteriel

Persistance du Canal Arteriel
Samedi, 20 Février 2010 16:45 - Mis à jour Mercredi, 10 Mars 2010 15:49
En Bref
- Le canal artériel est un vaisseau sanguin présent à la base du cœur chez le fœtus qui
normalement se ferme quelques jours après la naissance. - Parfois ce canal ne se ferme pas et
entraîne un souffle cardiaque puis une maladie cardiaque grave.- La persistance du canal
artériel provoque une dérivation du sang de son trajet normal et peut entraîner des
modifications cardiaques sévères.- L’intervention consiste à fermer le canal artériel persistant.Il est important de réaliser cette intervention rapidement avant que des modifications
cardiaques irréversibles ne s’installent. Le risque opératoire est également moins élevé si le
problème est pris rapidement.- En dehors de toute complication chirurgicale, l’intervention guérit
définitivement l’animal atteint.
Qu’est-ce que le canal artériel ?
Le canal artériel est un vaisseau sanguin normal présent chez le fœtus du chien, du chat mais
aussi chez l’homme. Ce canal se situe à la base du cœur et relie l’artère aorte et l’artère
pulmonaire. Ce vaisseau permet au sang de court-circuiter les poumons non fonctionnels chez
le fœtus, l’oxygénation du sang se faisant au niveau du placenta. Ainsi le sang évite les
poumons du fœtus et passe directement dans le corps. A la naissance ce canal se ferme. Il
peut cependant persister quelques jours et se refermer pendant la première semaine de vie. Qu’est-ce qu’une persistance du canal artériel ?
Lorsque le canal ne se ferme pas après la première semaine de vie on parle de persistance du
canal artériel. Du fait du changement de pression dans les vaisseaux à la naissance, le sang
passe depuis l’aorte vers l’artère pulmonaire par le canal persistant. Cela induit un afflux de
sang au niveau des poumons. Au bout d’un certain temps l’afflux de sang qui retourne au cœur,
après être passé par les poumons, provoque une dilatation de l’oreillette puis du ventricule
gauche. En plus des difficultés respiratoires et de l’œdème pulmonaire possible, la persistance
du canal artériel entraine une insuffisance cardiaque.
Symptômes
Lorsque l’animal est jeune il n’y a pas de signes cliniques en dehors d’un souffle cardiaque
permanent. Les signes cliniques apparaissent au fur et à mesure de l’évolution de la maladie
souvent avant la première année.- difficultés respiratoires, toux, fatigue, intolérance à l’effort, sy
ncopes...
Non opéré un animal meurt d’insuffisance cardiaque au bout de quelques mois à quelques
années.
Diagnostic
Un frémissement peut être perceptible en posant les mains sur le thorax. A l’auscultation, on
retrouve un souffle cardiaque permanent.
La radiographie du thorax peut montrer, en fonction des stades, une hypertension pulmonaire,
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une dilatation de l’oreillette et du ventricule gauche et parfois même une dilatation de l’artère
pulmonaire et de l’aorte.
L’échographie établi le stade de la maladie cardiaque et met en évidence au doppler le canal
persistant.
Traitement En cas de maladie cardiaque évoluée, il faut mettre en place un traitement médical avant
d’envisager une intervention chirurgicale. Le traitement de cette maladie est un traitement
chirurgical. Le but est de fermer le canal par ligature ou grâce à un clip métallique.
Cette opération délicate se fait sous anesthésie générale. Le chien est relié à diverses
machines d’anesthésies qui lui permettent ainsi de respirer.
Le chirurgien réalise une ouverture du thorax en écartant les cotes et récline les poumons pour
arriver au niveau des vaisseaux de la base du cœur. Le canal artériel est disséqué puis clipé ou
ligaturé. Les poumons sont remis en place et la paroi costale est refermée. Un drain peut être
mis en place. Le pronostic après opération est très bon. Les animaux opérés récupèrent en quelques jours
une activité normale. Des souffles droits ou gauches sont parfois présents après l’intervention
mais disparaissent en quelques semaines. En cas d’insuffisance cardiaque le cœur met un
certain temps à retrouver une forme et un fonctionnement normal. Il restera neanmoins parfois
des séquelles lors de maladies cardiaques très évoluées avant l’opération.
Complications possibles
L’anesthésie de ces très jeunes et très petits animaux est délicate et il existe un risque de
mortalité bien que minime. Les protocoles d’anesthésie pédiatriques les plus récents
(monitoring complet, réchauffement, utilisation d’anesthésiques particuliers) permettent de
minimiser au maximun ce risque. Une hémorragie mortelle peut survenir lors de la dissection du
canal. La mise en place de clip permet de diminuer ce risque en limitant au minimum la
dissection.
1 à 2 % des animaux présentent dans les 2 mois
qui suivent l’intervention une re-perméabilisation du canal et doivent être réopérés.
Un clip mal serré peut migrer c'est pourquoi, le plus souvent, 2 clips sont mis en place par
mesure de sécurité.
Une infection de la plaie ou parfois de la plèvre peut survenir bien que des antibiotiques soient
administrés et que l’intervention se soit déroulée dans des parfaites conditions de stérilité.
Une accumulation de liquide ou d’air peut survenir sous la peau du thorax ou au niveau de la
plaie, d'ou la présence du drain.
Douleur
Les traitements contre la douleur sont mis en place avant, pendant et après l’opération. Des
médicaments à base de morphine sont administrés et une anesthésie locale de la paroi costale
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est réalisée. Ces techniques permettent à l’animal de ne pas souffrir durant les heures et les
jours qui suivent l’intervention.
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