Anne-Marie Catudal et Daphnée Veilleux-Lemieux
2. Anatomie et physiologie de la nociception
La nociception est l’ensemble des phénomènes à l’origine du message nerveux impliqué dans la
sensation de la douleur. Les terminaisons nerveuses à l’origine de la douleur sont appelés
nocicepteurs. Ceux-ci sont localisés dans les tissus cutanés, musculaires, articulaires et osseux.
Lorsqu’un stimulus douloureux survient, une cascade d’événements nerveux s’en suit. Au niveau
de l’organe atteint, que ce soit la peau, les viscères ou une articulation par exemple, des
récepteurs spécifiques de la nociception s’activent. Certains organes en sont très concentrés,
comme la peau, d’autres dépourvus, comme le cerveau. Ces « nocicepteurs » perçoivent donc le
stimulus mécanique, chimique ou thermique et un signal nerveux est envoyé par le nerf
périphérique jusqu’à la moelle épinière, puis voyage jusqu’au cortex, ou la douleur proprement
dite est alors perçue. Un influx nerveux de type rétrocontrôle est retourné à la moelle épinière
afin de modulée la douleur.
Trois types de nocicepteurs sont connus : mécaniques, mécano-thermiques ou polymodaux.
Nocicepteurs mécaniques Activés par des pressions mécaniques (fibres Aδ)
Nocicepteurs mécano-thermiques Activés par des températures extrêmes (fibres Aδ)
Nocicepteurs polymodaux
(+ nombreux)
Activés par des stimuli mécaniques, thermiques et
substances algogènes (fibres C)
Les substances algogènes sont libérées dans l’espace extracellulaire après le dommage tissulaire
et sont responsables de la sensibilité périphérique : histamine, substance P, prostaglandines,
ATP, glutamate, etc.
Les nocicepteurs ont certaines caractéristiques communes :
- Seuil élevé de déclenchement
- Intensité proportionnelle à la stimulation
- Capacité de sensibilisation : diminution du seuil de réaction après stimulations répétées