PATHOGÈNES SOURIS - Direction des services vétérinaires

Anne-Marie Catudal et Daphnée Veilleux-Lemieux
Direction des services vétérinaires
PATHONES
SOURIS de la théorie à la réalité
Anne-Marie Catudal et Daphnée Veilleux-Lemieux
Table des matières
1. Introduction et définitions ...................................................................................................... 3
2. Généralités .............................................................................................................................. 4
3. Historique ................................................................................................................................ 6
4. Prévalence ............................................................................................................................... 6
5. Virus ......................................................................................................................................... 9
6. Bactéries ................................................................................................................................ 12
7. Parasites ................................................................................................................................ 14
8. Techniques de détection ....................................................................................................... 15
9. Avenir… .................................................................................................................................. 17
Anne-Marie Catudal et Daphnée Veilleux-Lemieux
1. Introduction et définitions
À Québec, près de 75 % des animaux utilisés en recherche ou en enseignement sont des
rongeurs qui sont principalement des souris transgéniques. Les rats sont utilisés dans une
proportion moindre. Les maladies infectieuses peuvent être considérées comme l’une des
variables les plus importantes pouvant interférer avec les résultats de recherche. Les
infrastructures, les équipements ainsi que les procédures doivent réduire au maximum la
propagation des pathogènes.
Les lignées de souris, qu’elles soient transgéniques ou non, possèdent des phénotypes
particuliers. Elles peuvent spontanément développer une paralysie, être plus susceptibles à
l’hydrocéphalie, avoir des stéréotypies comportementales et autres particularités. Il en est de
même pour la susceptibilité aux maladies et aux infections.
Outre les susceptibilités de lignées, d’espèces ou d’âge, il est important de savoir que les
animaux réagissent de manière différente aux infections naturelles et aux infections
expérimentales. En effet, une souris infectée naturellement par un pathogène peut ne
démontrer aucun signe clinique, mais il en est tout autre lorsqu’elle est infectée
expérimentalement.
Finalement, la présence de pathogènes de manière simultanée peut modifier grandement la
réponse de l’animal à son environnement, mais aussi aux effets potentiels des maladies.
Vous pouvez donc constater que plusieurs facteurs sont présents. Nous ciblerons donc les
pathogènes dont la prévalence était plus élevée en animalerie dans les dernières années ainsi
que leurs effets sur la recherche.
Définitions :
Infection : présence d’un agent infectieux dans l’organisme, tels les bactéries, les virus, les
parasites, les fungus mais aussi les prions (peu connu chez les rongeurs toutefois).
Agent commensal : micro-organisme qui fait partie de la microflore d’un animal et qui profite de
l’hôte, sans lui nuire.
Agent pathogène opportuniste : micro-organisme qui ne provoque habituellement pas de
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maladie, mais qui peut l’engendrer lorsque le système immunitaire et la résistance de l'individu
sont affaiblis.
Agent pathogène strict : agent infectieux qui peut entraîner une maladie chez son hôte. Cet
agent infectieux est généralement retrouvé chez les hôtes malades uniquement.
Maladie : Animal présentant des signes cliniques tels qu’un pelage ébouriffé, une diminution du
poids corporel, de la diarrhée ou tout autre signe visible.
2. Généralités
Il est important de savoir qu’une infection n’est pas synonyme de maladie. Un animal infecté ne
démontrera pas nécessairement de signes cliniques. La majorité des agents infectieux causent
des effets invisibles qu’ils soient locaux ou systémiques. Malgré l’absence de signes, les
répercussions sur les résultats de recherche peuvent être importantes, notamment lorsque les
pathogènes affectent le système immunitaire, le système reproducteur, etc. En plus de l’effet
direct du pathogène, des résultats biaisés pourraient être observés à la suite du traitement avec
un médicament systémique ou topique. Les coûts associés aux ressources humaines et
matérielles utilisées lors du traitement sont également à considérer en plus des conséquences
sur les animaux infectés et tous ceux hébergés dans l’animalerie, si l’euthanasie est la seule
option possible. Les conséquences dépendent du pathogène.
Il est donc impératif de tout mettre en œuvre pour identifier les agents potentiellement
« problématiques » et de diminuer les risques de contamination des animaux. Une absence de
signes cliniques ne permet pas de conclure à une absence de l’un de ces agents. Les facteurs qui
entraineront une infection sont nombreux et sont liés aux agents infectieux en cause ainsi
qu’aux animaux.
La contamination des animaux peut s’effectuer selon trois modes de transmission des agents
infectieux :
- Contact direct : Agent dont un contact direct entre animaux ou animaux-humains est
requis pour la transmission. Ex : Teigne, mites
- Contact indirect : Agent dont la transmission se fait grâce à l’environnement. Ex :
Maladie respiratoire transmise par aérosol
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- Vecteur passif : Agent dont la transmission se fait grâce à des objets. Ex. : Cages,
cachettes, litière, eau, nourriture, etc.
La provenance des contaminants provient surtout des animaux infectés qui excrètent le
pathogène dans leurs urines, leurs fèces, leurs sécrétions respiratoires, mais aussi les squames
de la peau, le sang, le lait. Cette excrétion va de l’animal infecté à l’animal porteur selon un des
modes de transmission mentionnés ci-haut. L’animal s’infecte majoritairement par la voie
digestive et respiratoire. L’inoculation par voie cutanée est aussi une possibilité lors d’injection
ou de traitements. Certains agents infectieux peuvent se transmettre par voie sexuelle.
Les animaux doivent donc provenir de fournisseurs reconnus où des tests sont effectués
régulièrement et dont les résultats sont connus par l’animalerie. Toutes les souris provenant
d’un fournisseur non autorisé doivent être considérées comme sources potentielles d’infection.
L’état de santé des animaux peut être compromis durant le transport. Il est donc primordial de
vérifier l’état des boites de transport à l’arrivée des animaux. Un transport direct entre le
fournisseur et l’animalerie va permettre une diminution des risques de contaminations.
Les souris sont en contact direct avec de la litière, de la nourriture, de l’eau ainsi que des
éléments d’enrichissement en tout temps. Les sources et le traitement de ces éléments doivent
être analysés afin de mettre des mesures opérationnelles suffisantes pour réduire l’introduction
d’agents pathogènes dans les cages. C’est pourquoi la nourriture, la litière ainsi que l’eau
doivent être stérilisées ou traitées de manière à éliminer les pathogènes (par exemple : osmose
inversée ou irradiation).
L’environnement implique aussi l’air fourni aux animaux et il est important d’utiliser des cages
adaptées. Les cages conventionnelles ou munies exclusivement de couvercles filtres sont à
proscrire et sont interdites en colonies. Les changements de cages ne doivent pas être effectués
à l’air libre puisque la meilleure protection demeure au niveau de la cage.
L’humain est essentiel à la recherche d’un point de vue expérimental (pour effectuer le
protocole) ainsi qu’au maintien de bonnes pratiques pour le bien-être des animaux
(changement de cages, alimentation, traitement, désinfections régulières, etc.). Il est important
de diminuer l’entrée des pathogènes par l’humain. Plusieurs actions simples doivent être mises
en place afin de limiter la contamination : limiter l’accès strictement au personnel nécessaire
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