4
D’abord, sur la compréhension et la perception de l’originalité de la
gouvernance responsable pour souligner qu’il faudrait peut-être souligner en
premier lieu que la gouvernance est « l’art d’organiser et d’orienter l’exercice
du pouvoir »6. En deuxième lieu, la bonne gouvernance est « la manière dont
le pouvoir est exercé dans la gestion des ressources économique et sociales
d’un pays en vue de son développement »7, elle équivaut souvent « au bon
fonctionnement de l’Etat assimilé à la bonne gestion technique des ressources
publiques »8. En dépit de la batterie d’exigences qu’elle implique, elle lie
légitimité et efficacité. Transformée en formule générique, « la bonne
gouvernance est devenue un substitut du bon gouvernement »9. Cette
conception relève des stratégies de la Banque Mondiale.
En troisième lieu, la gouvernance responsable vise à concilier l’autorité et la
légitimité de l’Etat en vue de le rendre plus efficace mais dans le respect du
droit et des droits.
Cette conception est plus défendue par les institutions internationales
comme le PNUD. Cette Institution postule en effet que, dans une société régie
par la bonne gouvernance, « les droits de l’homme et les libertés
fondamentales sont respectés, ce qui permet à chacun de vivre dans la
dignité ; les individus ont leur mot à dire sur les décisions qui affectent leur
vie ; les citoyens sont à même de demander des comptes aux décideurs, la
vie en société est gouvernée par des pratiques, des institutions et des règles
équitables et applicables à tous ; les femmes sont égales des hommes dans
les sphères publique et privée de la vie ; les individus échappent aux
discriminations négatives ; l’action publique d’aujourd’hui tient compte des
besoins des générations futures ; les politiques économiques et sociales
s’attachent à répondre aux besoins et aspirations des individus ; les décisions
économiques et sociales visent à éradiquer la pauvreté et à élargir les choix
accessibles à tous »10.
Mais parler de la gouvernance responsable amène à s’interroger :
La gouvernance responsable ne serait-elle pas le trait d’union entre la
gouvernance politique qui se réfère au système politique pratiqué et concerne
la manière dont les autorités sont choisies et remplacées et dont les
institutions fonctionnent ; la gouvernance administrative qui concerne le
système de gestion et de fonctionnement de l’administration publique et la
gouvernance économique et des entreprises qui fait référence à l’ensemble
des systèmes, procédures et organisations impliqués dans la régulation de
6 Mathias Eric Owona Nguini, « Un regard sur la gouvernance au Cameroun et ses contours politiques, juridiques et
managériaux », enjeux n°47-48 novembre 2012, p.75.
7 Lire Rapport Banque Mondiale 1992.
8 Bonnie Campbell, « La gouvernance, une notion éminemment politique ».
9 Daniel Mockle, La gouvernance, Le droit et L’Etat, BRUYLANT Bruxelles, 2007, p.253.
10 PNUD, Rapport mondial sur le développement humain 2002, chapitre2 : « La gouvernance démocratique au service du
développement humain », pp.51-61.