Observatoire des finances locales - 2000
En effet, l’année 2000 ne devrait connaître que de très faibles augmentations des
taux communaux (communes et groupements), ce qui n'a rien de surprenant
compte tenu de la proximité des échéances électorales.
Les départements ont eux aussi fortement
limité la progression de leurs taux. Parmi les
départements de métropole, en 2000, seuls 8
d’entre eux réévaluent leurs taux alors que
17 les diminuent et que l’ensemble des
autres ne les modifient pas. Ce constat
permet même aux départements d’afficher
une baisse des taux moyens.
Pour les régions, les résultats moyens font
apparaître de fortes hausses de taux mais
qui ne sont dues, en fait, qu’à cinq régions ;
les autres régions poursuivent leur politique
de stabilité fiscale.
L’ensemble des collectivités locales va en
fait profiter d’une croissance très soutenue
des bases de taxe professionnelle en 2000
(+ 5,2 %, estimation à législation constante1)
en rapport avec la croissance économique
des années antérieures.
D'après les premières estimations, les bases de taxe professionnelle, par leur
propre dynamisme, compenseraient en 2000 la perte de la "part salaires" : à taux
constant une collectivité percevrait en moyenne exactement le même produit de taxe
professionnelle en 2000 qu'en 1999 avant versement des compensations par l'Etat.
Le produit de la fiscalité directe des collectivités locales va donc poursuivre, dans le
contexte de réforme que l'on connaît, sa bonne évolution mais une part plus
importante sera perçue sous forme de compensations avec la deuxième année
d'application de la reforme de la taxe professionnelle (voir annexe 5-C). En tout et
d'après les premières estimations faites, ce sont près de 44 milliards de francs que
les collectivités locales doivent percevoir en 2000 sous forme de compensations dont
plus de 21 milliards au titre de la suppression de la "part salaires" dans la taxe
professionnelle (13,1 milliards en 1998).
En 2000, comme en 1999, les principales entreprises bénéficiaires de la réforme de
la taxe professionnelle sont celles qui sont implantées dans les petites communes
(voir annexe 5 - C).
Par ailleurs, si le collectif budgétaire en cours d'examen au Parlement est adopté, la
taxe d’habitation devrait subir, dès l’automne 2000, deux modifications : la
1 A législation constante c'est à dire en réintégrant les compensations liées à la
suppression de la part salaire dans les bases de taxe professionnelle.
è En 1999, l'ensemble des
groupements à fiscalité propre
prélevaient 9,0 % du produit des 4
taxes directes locales.
En 2000, sous l'impulsion de la loi du
12 juillet 1999 relative au renforcement
et à la simplification de la coopération
intercommunale, les structures
intercommunales à taxe profes-
sionnelle unique (TPU) se sont
fortement développées : la population
concernée par la TPU a triplé entre
1999 et 2000 passant de 4,2 millions
d'habitants à 12,6 millions.
Cette montée en puissance des
groupements à TPU devrait se
poursuivre sur plusieurs années et
engendrer de profondes modifications
du paysage fiscal local.
D'ores et déjà, les nouvelles
communautés d'agglomération
prélèvent un peu moins de 11 milliards
de francs au titre de la taxe
professionnelle sur l'exercice 2000.