Rantes, MIP1-a et b tandis que le CCR2 se lie à MCP-1, -2
et 3.
Le mécanisme d’action de la mutation CCR2 64I peut
s’expliquer par une modification directe de la cinétique
d’infection, ou par un effet indirect de la concentration
physiologique du CCR2 sur la disponibilité du CCR5 à la
surface des cellules cibles, ou par un déséquilibre de liaison
entre les différents gènes du groupes de gènes CCR 1 à 5
(mutation structurale ou régulatrice).
Une étude similaire a été réalisée par N.L. Michael et coll. sur
16 sujets séronégatifs à haut risque et 395 sujets séropositifs
de la cohorte de San Francisco. Comme le groupe précédent,
aucune association de la mutation CCR2 64I avec une
augmentation de la transmission de la maladie n’a a été mise
en évidence. Contrairement à ce qu’a publié le groupe de
Smith, il n’a été montré ni effet de la mutation CCR2 64I sur
la progression de la maladie ni corrélation avec la charge
virale. Ces auteurs suggèrent que les différences observées
sont dues à la faible taille de leur cohorte. Ils proposent donc
d’étudier d’autres populations afin de déterminer le rôle exact
des variants CCR2 sur l’interaction ligand couplé au signal,
sur l’entrée du virus et sur son pouvoir réplicatif in vivo. En
effet, il a été récemment montré que le ligand MCP-1 du
CCR2b et des anticorps dirigés contre le N terminal du
CCR2b pouvait réprimer la réplication du VIH. Il est possible
que de tels effets soient médiés via les corécepteurs majeurs
du VIH, à savoir le CCR5 et le CXCR4.
Ces deux études confirment l’importance nouvelle des
corécepteurs des chimiokines et de leur mode d’action dans
l’infection à VIH et dans la progression de la maladie. De
larges études de cohortes sont encore nécessaires pour
préciser leur rôle exact dans l’infection, l’évolution, et le
pronostic de la maladie à VIH. Dans l’état actuel de nos
connaissances, il est prématuré d’extrapoler les applications
thérapeutiques. Cependant, comme le suggèrent Smith et
coll., les mutations présentes sur les corécepteurs du VIH ont
des implications importantes puisque certains (et d’autres
découverts ou non) sont requis pour l’entrée du VIH dans la
cellule et pour son dissémination. Il est donc probable que
dans un futur proche les stratégies thérapeutiques puissent
s’appuyer sur des critères non seulement virologiques et
immunologiques mais aussi génétiques.
http://publications.crips.asso.fr/transcriptase/62_872.htm (4 sur 4) [24/06/2003 10:58:19]