© Christian Berthelot
Lazare
Rabah Robert
Touche ailleurs que là où tu es né
du 30 janvier au 15 février 2014
Représentations : mardi, jeudi 19h30, mercredi, vendredi, samedi 20h30, dimanche 15h, relâche lundi
Tarifs : 24 / 15 / 12 / 9
Réservation : sur place ou par téléphone au 01 41 32 26 26 / du mardi au samedi de 13h à 19h
ou bill[email protected] et en ligne sur : www.theatre2gennevilliers.com
Service de presse :
Théâtre de Gennevilliers Philippe Boulet 01 41 32 26 10 boulet@tgcdn.com
Compagnie Vita Nova Isabelle Fabre 06 23 44 04 74 yzafabre@hotmail.com
Lazare
Rabah Robert
Touche ailleurs que là où tu es né
du 30 janvier au 15 février 2014
texte et mise en scène, Lazare
scénographie, costumes, accessoires, Marguerite Bordat
direction musicale, Benjamin Colin
lumière, Vincent Gabriel
chorégraphie et assistanat à la mise en scène, Marion Faure
conseil artistique, Daniel Migairou
construction du décor, Olivier Berthel
aide à la construction du décor Ateliers du Grand T
avec
Guillaume Allardi, Anne Baudoux, Benjamin Colin, Bianca Iannuzi, Julien Lacroix, Bénédicte Le Lamer,
Mourad Musset, Giuseppe Molino, Yohann Pisiou
durée : 1h50
Production Vita Nova. Direction de production, administration, diffusion Emmanuel Magis / ANAHI
Coproduction Théâtre National de Bretagne/Rennes, Studio-Théâtre de Vitry, Le Grand T/Nantes, Théâtre Jacques-Prévert dʼAulnay-
sous-Bois, La Fonderie /Le Mans, ARCADI (Action Régionale pour la création artistique et la diffusion en Ile-de-France).
Avec le soutien du Théâtre de Gennevilliers, centre dramatique national de création contemporaine, de lʼInstitut Françaisministère des
Affaires étrangères et européennes, du Fonds SACD Théâtre et de la DRAC Ile-de-Franceministère de la culture et de la
communication.
Avec le soutien pour l'écriture de Beaumarchais et du CNL.
Spectacle créé le 13 novembre 2012 au festival Mettre en scène/ TNB/Rennes
Le texte est publié aux éditions Les Solitaires intempestifs.
en tournée :
26 et 27 février 2014 Comédie de Valence
4 mars 2014 Espaces pluriels, Scène conventionnée de Pau
12 et 13 mars 2014 Théâtre des 4 saisons Gradignan en partenariat avec le TnBA-Bordeaux.
du 18 au 20 mars 2014 Le Grand T Nantes
25 mars 2014 La Coupe dʼOr Rochefort
1er et 2 avril 2014 La Vignette Montpellier
13 et 14 mai 2014 Comédie de Béthune
++
[samedi 8 février à 18h]
Rencontre philosophique : « Les partages des temps »
Emmanuel Alloa invite Jacques Rancre !en regard du spectacle de Lazare
(entrée libre sur réservation)
Le Théâtre de Gennevilliers est subventionné par le ministère de la Culture et de la Communication, la Ville de Gennevilliers et le
Conseil Général des Hauts-de-Seine.
Rabah Robert
Touche ailleurs que là où tu es né
Une famille retrouve les bribes de son histoire après la disparition de la
figure du père et est aspirée dans la fiction de ses fantasmes où plusieurs
temps se mélangent.
Rabah Robert, Algérie-France, France-Algérie : les personnages sʼembarquent
dans un train qui part vers lʼinnommé. Une famille est confrontée à la disparition du
père, et quatre personnages – la mère, le fils Libellule et ses sœurs – se heurtent
aux mystères de sa vie. Dans la pièce se mélangent plusieurs types de langages :
des langues existantes, ré-inventées et turbulentes, des chansons écrites par
Lazare et inspirées de répertoires aussi divers que le blues, lʼopéra, la chanson
française ou les chants révolutionnaires, et aussi des tableaux peints à la van Gogh
par la mère, qui se lève au milieu de la nuit. Dans leur solitude, les enfants,
Libellule et ses sœurs, fantasment ce quʼa été la vie du père au moment de la
guerre dʼAlgérie. Des événements ont eu lieu. Le train remonte jusquʼà la conquête
de lʼAlgérie, aux enfumades des populations « indigènes » orchestrées par le
général Bugeaud... La mémoire familiale fragmentée, incomplète, élabore un
théâtre à partir de cette chambre de lʼimaginaire.
Valérie Mréjen
Pour moi, les trois pièces, Passé-je ne sais où, qui revient, Au pied du mur sans porte, et
Rabah Robert, traversent une partie cachée de lʼHistoire de France. Je ne raconte pas
lʼHistoire de France, je raconte les trous. Quʼest-ce quʼon fait des trous ? Comment on vit
quand il y a des trous ? À travers lʼhistoire de cette famille, on revisite ces temps.
Comment on fait aujourd'hui pour être ensemble, travailler ensemble ? Puisque je suis là,
comment je fais maintenant ?
Lazare
Rabah Robert
Jʼai cherché longtemps le titre, je mʼen suis tenu à Rabah Robert parce quʼil est lʼévocation de deux pays séparés,
loin et si proches. La France, un pays soudé à un autre, lʼAlgérie, qui tantôt disparaît tantôt apparaît à la surface.
Singulièrement, depuis bientôt dix ans, je mʼinterroge sur le va-et-vient entre la langue écrite et celle que lʼon parle,
je tends lʼoreille vers ceux qui avec très peu de mots inventent un langage parce quʼils le font vivre. Jʼarrache à la
vie des éléments qui me font tressaillir, comme des regards et des manières de parler venus dʼailleurs, des
métissages de langues, des rues secrètes où ceux qui nʼont pas accès au théâtre offrent la poésie vivante.
La dualité entre différents types de langues crée des flottements, des chocs et frottements de monde.
La combinaison des absences
La disparition du père est lʼun des centres vides autour duquel sʼarticule la pièce. Cʼest lʼépaisseur distante
progressivement accumulée du temps où depuis sa mort jʼai pu vivre sans lui.
Rabah Robert ouvre le monde du pays du Sourd Sommeil puisquʼil est devenu une image. Jʼécris une pièce sur lui
pour me rapprocher de lui, pour lʼinclure précisément. Cʼest lʼâme conductrice, initiatrice de la pièce. La disparition
dʼun être cher est quelque chose que nous connaissons tous. En dépassant le cas personnel, je veux écrire la
contraction du temps, lʼavant et lʼaprès de la mort du père.
Dans la construction des scènes, lesves sʼouvrent les uns dans les autres comme des poupées russes.
Franchir les seuils, le seuil est ailleurs, passage à travers soi dans lʼautre.
Les personnages qui reviennent
Ce projet est le dernier volet du triptyque commencé avec Pas- je ne sais où, qui revient et Au pied du mur
sans porte. On retrouve les mêmes personnages mais dʼune pièce à lʼautre, quelque chose en eux a changé. Il
sʼagit pour moi dʼajouter des rapports nouveaux, dʼunir diverses parties, de répéter des signes afin que lʼœuvre se
réfléchisse à lʼinfini.
Lazare, avril 2012
© Christian Berthelot
Rabah Robert, troisme volet dʼun triptyque
Rabah Robert part dʼun principe assez simple, le père qui
est mort est là avec les autres sur le plateau, il est lʼabsent
toujours présent. La mère, qui avait pris des cachets dans
Au pied du mur sans porte, parle de la maladie de la
mélancolie. Dans cette nouvelle pièce, on va essayer de
voir quels sont les systèmes de pensée qui mènent à la
violence. Jʼavais évité ce thème sur Pasje ne sais où
qui revient, et là jʼai trouvé un moyen de le traiter, en
passant par des clowns, des personnages comme les
chapeliers, qui évaluent, jugent, créent des modes de
fonctionnement quʼils diffusent, communiquent,
transportent et transmettent. Les chapeliers, ce sont des
virus. Des maladies qui aliènent les modes de
fonctionnement. Ils sont le virus du libéralisme le plus total,
ces maladies qui arrivent dans les maisons, au cœur dʼune
famille, par le biais dʼune faiblesse et qui engendrent des
comportements.
Je me suis posé la question du
but de la colonisation : est-ce
une immense affaire
commerciale, dʼexpropriation,
de razzia, de vol ? Et
aujourdʼhui, ne pourrait-on pas
parler dʼune forme de
colonisation économique, une
forme de colonisation par
lʼabêtissement ? Artaud dit :
« Un esprit qui dort est envahi
par dʼautres esprits ». Quʼest-
ce que cʼest que de ne pas
être sujet ? Pour être sujet
quand on est colonisé, que ce
soit par lʼéconomie, que ce soit
par la pensée, ne faut-il pas
passer par la violence ? Cʼest
une question, je nʼai pas de
réponse.
Le colon, cʼest aussi le père.
Avec la mort du père, se pose
la question de notre plénitude
à chacun de nous, et de ce
que lʼon va faire de notre vie.
Être colonisé, cʼest percevoir
lʼastre qui hante nos prisons à
travers les barreaux, percevoir
le monde, les couleurs, les
mouvements, et cet appel à se
créer avec le monde qui va.
Dans cette pièce, Ouria, environnée de violences, se met
peindre comme Vincent van Gogh, alors quʼelle est femme
de nage et ne connaît rien à la peinture. Un contrepoint,
une forme de révolution par lʼindividu. Dans Rabah Robert,
il est question de révolution. Et après le changement tant
espéré, le retour à lʼordre, la récupération par les néraux
prenant le pouvoir et spoliant le peuple.
[…]
Ouria, la mère a toujours été, dans mes pièces, une figure,
une sorcière qui, dans un pot de cendres, fait renaître le
feu. Elle a toujours eu un rapport à lʼart qui était justement
un art assez sauvage, proche dʼune e. Elle construit
cette magie depuis longtemps. La mère est dans ce
mouvement-là, qui est toujours, en passant par le rêve, de
peindre un tableau et en même temps, ce pays ils sʼen
vont prendre le train, elle le connt puisquʼelle lʼa peint.
Elle nʼest pas du tout barrée, maman. Loin de là, maman
nʼest jamais barrée. Elle est un contrepoint important. Jʼai
choisi deux points très opposés : Ouria et van Gogh.
Jʼaurais pu prendre un autre peintre moins connu. Mais la
puissance rythmique de son geste me semble essentielle.
La mère vit un passage à la conscience : dans mes pièces,
bien que sa vie soit très dure et quʼelle travaille réellement,
elle est souvent prisonnière dans un monde dʼenfants, et
là, il y a cette prise de conscience. Pour elle et pour
Libellule.
Lʼécriture de Rabah Robert marque pour moi un passage à
une poésie plus écrite, qui porte la trace de plusieurs
voyages, en Algérie, en Hollande, en Russie. Les auteurs
russes ont été présents tout au
long de ce cheminement.
Certains vers sont inspirés de la
rythmique de Marina Tsvetaeva,
cʼest très rapide, très précis,
assez monstrueux en fait.
Dʼautres auteurs que
jʼaffectionne sont présents dans
lʼécriture de Rabah Robert,
comme Kafka ou Rimbaud.
Certains mouvements du texte
changent complètement la
phrase, la démolissent et la
mettent ailleurs. On retrouve du
Alice au pays des merveilles
dans les chapeliers. Et Beckett,
dans le sens les gens ne
comprennent pas leur vie et
voudraient quʼau théâtre on
comprenne tout.
Les personnages arrivent
toujours dʼun endroit pour
arriver à une fin, un ailleurs. La
tension des corps fait exister la
situation sur un objet, un objet
imaginaire ou un objet concret.
Il nʼy a pas de parole sans quʼil
y ait le corps avant. Je
demande au corps de lʼacteur
dʼouvrir des temps de lʼordre de
lʼimaginaire, de les ouvrir
comme étant un espace
habitable. (…) Le geste vient, et
après on dit ce qui a eu lieu, on peut jouer avec le temps,
le changer, leformer, le sceller.
La question du temps est souvent posée dans ce théâtre-
: temps dʼexistence, temps des mémoires, temps du
maintenant, temps impossible. Le temps impossible est lié
au temps du rêve ou à des choses qui ne devraient pas
être là, mais se trouvent là. (…) Ce qui mʼintéresse, cʼest
de rentrer dans des temps de perception. Dans mes
pièces, les personnages sont des ensembles, ils
ressemblent à une page dʼécriture où tout est déjà presque
déterminé par des mouvements. (…) Ce à quoi jʼaspire
dans Rabah Robert, cʼest de travailler sur du temps réel.
La fiction naît du corps, le el est tisde fiction. Cʼest
parce que mon corps rentre dans un endroit précis, ou une
forme ou un mouvement, que se crée de nouveau du réel.
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