Généralités Cours Neurologie Février 2011 Système nerveux central Système nerveux périphérique Plan des cours Pathologie centrale AVC Pathologie périphérique AVC Epilepsie Céphalées SEP Neuropathies, Guillain Barré Myasthénie Myopathies SLA 02/2011 Pathologie dégénérative : Parkinson, Creutzfeldt ANATOMIE 1 Latéralisation Hémisphère gauche : dominant chez 95% des droitiers et 2/3 des gauchers : langage, calcul, lecture, écriture, analyse Décussation Hémisphère droit : orientation, compréhension du monde extérieur, reconnaissance des formes, musicalité, affectivité VASCULARISATION Le système carotidien: carotide primitive A. carotide externe carotide interne: A. cérébrale moyenne (« sylvienne ») A. cérébrale antérieure A. 2 Le système vértébro-basilaire: vertébrales droite et gauche: Tronc basilaire: A. cérébelleuses A. cérébrales postérieures Réunion des 2 systèmes au niveau du polygone de Willis (communicantes antérieures et postérieures) Permet la prise en charge d’un territoire par l’autre (création de circulation collatérale) A. Réseau veineux Polygone de Willis GENERALITES : AVC Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) : 1ère cause de handicap moteur 2ème cause de démence 3ème cause de mortalité dans les pays industrialisés (60 000/an). Un AVC survient toutes les 4 minutes en France, ce qui représente environ 130 000 AVC / an. On estime que 10 à 20% des patients décèdent le premier mois. Sur les survivants: 20% restent institutionnalisés et 80% en moyenne regagnent leur domicile mais 50% environ présentent des déficiences +/- invalidantes 3 Définition (OMS) Incidence : 210 pour 100 000 habitants et par an. Prévalence : de 4 à 8 pour 1 000 habitants dans les pays occidentaux. Mortalité : 130 pour 100 000 habitants (soit environ 62 000 décès au total dus à un AVC). Coût : 10,7 % des dépenses de santé soit 18 000 euros/an pour 1 AVC. présence de signes cliniques de dysfonctionnement cérébral focal (ou global) de survenue aiguë avec des signes persistants 24 heures ou plus, ou conduisant à la mort, sans autre cause apparente qu’une origine vasculaire. classifications les accidents ischémiques d’origine artérielle : AIT (10 à 20%) accidents ischémiques constitués (65 à 70%), les hémorragies intraparenchymateuses (10 à 15%), Facteurs de risque : âge, HTA, diabète, dyslipidémies, alcool, tabac, cardiopathies… 4 Définitions: Réduction critique du débit sanguin cérébral due à une occlusion partielle ou totale d’une artère cérébrale par : Thrombose = athérome +++ AVC Ischémiques embolie cardiaque ( FA, endocardite) dissection artérielle maladies rares… Souffrance du parenchyme cérébral en réponse à une hypoxie Apparition BRUTALE d’un déficit neurologique dissection Définitions: AIT : Épisode neurologique entièrement résolutif en moins de 1 heure AVC régressif : si régression plus lente des signes AVC constitué : persistance de séquelles plus ou moins importantes 5 Ischémie sylvienne superficielle: Hémiplégie AVC tronc cérébral : syndromes alternes Éventuellement HLH ou quadranopsie Troubles du langage si hémisphère majeur : Broca, Wernicke, mixte Heminégligence (hémisphère mineur) AVC sylvien : artère cérébrale moyenne AVC cérébral antérieur AVC cérébral postérieur Signes à prédominance Brachio-faciale Hémi-hypoesthésie controlatéraux Ischémie sylvienne profonde: (NGC) Hémiplégie totale massive et proportionnelle +/- signes sensitifs Pas d’HLH, troubles du langage de type articulatoire Ischémie sylvienne totale: Tableau sévère associant tous les signes précédents Ischémie dans le territoire de la Cérébrale Antérieure Hémiparésie à prédominance crurale +/- troubles sensitifs Mutisme initial fréquent SD frontal: apathie, indifférence, trouble de l’attention, grasping, persévérations, troubles du comportement… Ischémie dans le territoire de la Cérébrale Postérieure Hémiplégie proportionnelle Troubles visuels: HLH (cécité corticale si atteinte bilatérale) Douleurs (thalamus++) +/- troubles cognitifs (mnésiques, phasiques de compréhension…) +/- troubles de la vigilance 6 Ischémie dans le tronc cérébral (vertebro basilaire) HLH et quadranopsie Atteintes des paires crâniennes Somnolence fréquente Dysarthrie et troubles de la déglutition au premier plan Ex : Sd de Wallenberg….. Déficit moteur controlatéraux de la sensibilité thermo algique homolaréraux Troubles Ischémie cérébelleuse X Syndrome cérébelleux homolatéral Risque majeur d’engagement cérébral AVC Hémorragiques Signes cliniques brutal Signes déficitaires :+/- similaires à ceux de l’AVC ischémiques Céphalées, nausées beaucoup plus fréquentes Troubles de la vigilance fréquents, précoces Crises d’épilepsie (20%) Étiologies: HTA (capsulo-thalamique ++), malformation vasculaire rompue (anévrisme, MAV…), tumeurs cérébrales angiopathie amyloïde, troubles de l’hémostase, remaniement hémorragique d’un AVC ischémiques… 7 Complications des AVC Déficit Immobilisation Escarres Perte d’autonomie Spasticité Risque thromboembolique Douleurs Constipation Difficultés de communication Incotinence, RAU…. Sd dépressif, perte d’espoir,isolement…. AVC Troubles de la déglutition : Pneumopathies dénutrition Conduite diagnostique devant un déficit neurologique brutal = AVC jusqu’à preuve du contraire 1 - Phase pré-hospitalière : URGENCE MEDICALE SAMU, transport en urgence Admission annoncée Information, éducation, campagnes d’information du grand public et des populations à risque 8 2 – Prise en charge aiguë : Établissements d’accueil: Aux Urgences: Glasgow UNV (Unité Neuro-Vasculaire) +++, service des urgences… Heure du déficit capillaire Constantes : Pouls, TA, T° et saturation Biologie (standard, coagulation, enzymes cardiaques…) VVP : perfusion NaCl Surveillance +++ déficit/conscience/TA, scopée si possible Glycémie Plateau technique: imagerie cérébrale angio-IRM si possible angio-TDM Unité identifiée pour thrombolyse si < 3h En pratique Arrivée à l’USINV +/-O2 Scope 2 VVP SpO2 Examen clinique: Interrogatoire : PNI ATCD TTT heure et modalités d’apparition du déficit NIHSS Reste Dextro de l’examen général (cardiovasculaire+++) ECG : à la recherche d’une origine cardio-embolique (FA…) Score NIHSS L'échelle NIHSS ( National Institute of Health Stroke Score ) a été décrite en 1989 pour servir à évaluer les patients ayant un AVC en phase aiguë. En théorie noté de 0 à 42. souvent décès si > 28 corrélation entre le score obtenu dans les 24 premières heures et le volume de tissu infarci prédiction fiable du handicap résiduel du patient. 9 TDM (ou IRM) cérébral + TSA +++: Lui seul peut différencier une ischémie d’une hémorragie et permettre d’adapter la PEC Prise en charge thérapeutique 1- AVC ischémique: Thrombolyse Critères: <3h (voire 4h30), NIHSS 4-25, < 80 ans, pas de pathologie invalidante ou majorant risque hémorragique… Actilyse IV, surveillance neuro, NIHSS, constantes… Thrombolyse intra-arterielle thrombolyse Thrombolyse Intra arterielle +/- mécanique par thromboaspiration (neuro radiologue+++) Combinaison (IV + IA ou IV + IA Méca) Relais TTT médical à 24h après TDM cérébral de contrôle thromboaspiration 10 2- AVC hémorragique: TTT médical de l’AVC ischémique: Antiagrégants plaquettaires: Aspirine IV 250 mg puis relais per os (Kardegic 75, 160 ou 300mg ou Plavix) Rarement anticoagulant en phase précoce Avis neurochirurgical (surtout AVC fosse postérieure): embolisation anévrisme, drainage TTT médical: réduire le risque hémorragique ! risque de remaniement hémorragique indications : Dissection artérielle, Thrombophlébite Respect HTA physiologique pour préserver une bonne perfusion cérébrale : Maintien HTA (limites = 18/10): Inhibiteur calciques IVSE (LOXEN°) Mesures générales limites = 22/11 Inhibiteurs calciques IVSE (LOXEN°) si > objectif Mesures générales 3- Mesures générales : éviter les complications Arrêt anti-coagulation si possible (cf valves mécaniques cardiaques) Ne pas introduire d’Aspirine, CI absolue à la thrombolyse 3- Mesures générales : éviter les complications Maintien bonne oxygénation: O2 Limiter encombrement : aspiration, kiné, 30° Bilan de déglutition, SNG si troubles prévention complications de décubitus : Équilibre hydro électrolytique Équilibre glycémique +++ 3- Mesures générales : éviter les complications Prévention complications infectieuses TTT fièvre +++ (mesures physiques, paracétamol) +/- Prévention de l’œdème cérébral: Mannitol, PAS DE Corticoïdes +/- Prévention de l’ulcère de stress: IPP Kiné et ergothérapie précoces Disponibilité, écoute, dépistage d’un syndrome dépressif Nursing positionnement au lit bas de contention +/- HBPM prévention Reprogrammation mictionnelle, SV temporaire …. Correction des FDRCV en post-AVC: HTA : objectif <140/90 mmHg ( ou 130/80 si diabète) Hypercholestérolémie: Statines, même si LDL normal quand origine athéromateuse Diabète : dépistage ++ Adaptation du traitement Tabac, objectif Hb glyquée<6.5% OH… : aide au sevrage 11 Bilan étiologique: ACFA ETT/ETO (holter ECG, ETO…) Sténose carotidienne serrée symptomatique (Echo Doppler TSA) Bilan AVC Jeune (thrombophilie…) Cardiopathie…(ETT, ETO) Traitements étiologiques non médicaux endarteriectomie Endarteriectomie si stenose sérrée ou angioplastie Antibiotiques +/- chirurgie si endocardite angioplastie 4- Soins de Suite et de Réadaptation MPR: Soins complexes ou quantitativement importants de rééducation et/ou réadaptation patients plus jeunes Préparation et suivi RAD Equipe PLURIDISCIPLINAIRE : Médecins, IDE, MK, ergo, orthophonistes, neuropsy, psychologues, assistantes sociales, AS ….. 12 4- Soins de Suite et de Réadaptation 5 – Sortie : RAD si possible. ≠ fin des soins !!! Médecin traitant, MK, Orthophoniste Modes d’hébergement à la sortie : Services de Soins Médicalisés (SSMED): Besoins de rééducation moindres, poly pathologies, fatigabilité, pas de RAD possible Accès aux professions de rééducation Mission de réinsertion et de RAD retour à domicile +/- avec aménagements aides techniques déménagement, domicile d’un proche, famille d’accueil institution (MAS, foyer, RPA, maison de retraite, EHPAD…). Aides (MDPH++ ) : financières, techniques, humaines… Les services d’aides à domicile : SIAD, HAD… Conclusion Conclusion Pathologie grave et fréquente, cause majeure de handicap Savoir reconnaitre les signes ++++ Prise en charge urgente (chaque minute compte) surtout si thrombolyse Nombreuses complications Rôle de l’IDE au premier plan : mise en œuvre des traitements, surveillance, prévention des complications, aide au retour à domicile, participation à la rééducation…. 13