Action de cycles de tension sur l’aimantation du fer Ch. Maurain To cite this version: Ch. Maurain. Action de cycles de tension sur l’aimantation du fer. J. Phys. Theor. Appl., 1908, 7 (1), pp.497-506. <10.1051/jphystap:019080070049700>. <jpa-00241333> HAL Id: jpa-00241333 https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00241333 Submitted on 1 Jan 1908 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. 497 ACTION DE CYCLES DE TENSION SUR L’AIMANTATION DU FER ; Par M. CH. MAURAIN. Lorsqu’on produit un cycle de tension sur un fil de fer soumis à un champ magnétisant, l’aimantation du fil est modifiée ; dans ces modifications on peut distinguer, comme dans celles dues aux cycles de torsion, deux parties, modifications irréversibles et modifications fixées ou cycliques; si, le champ magnétisant étant maintenu fixe, on produit un cycle de tension, l’aimantation est portée à une valeur eii général différente de sa valeur initiale ; un deuxième cycle de tension identique au premier produit une variation de l’aimantation plus faible que la première, et, après un certain nombre de cycles, l’aimantation est fixée, c’est-à-dire qu’elle reprend la même valeur après de nouveaux cycles de tension ; mais elle parcourt elle-même, pendant qu’on effectue le cycle de tension, un certain cycle fermé. Les phénomènes sont ici plus compliqués que pour la torsion, à cause du renversement, découvert par Villari, dans le sens des effets d’une tension sur l’aimantation, renversement qui se produit pour une certaine valeur du champ magnétisant. Je me propose, dans le mémoire actuel, de montrer, ainsi que je l’ai déjà fait pour la torsion. (1) , comment la considération des courbes normales ou anhystérét£ques cl’ai1nantat£on permet de préciser et de prévoir dans tous les cas les effets d’un cycle de tension sur l’aimantation. Courbe normale ou anhystérét£que d’ccÚnantat£on obtenue par Z’cLCtion de cycles de tension. L’action répétée de cycles de tension limites 0 et T, sur un fil de fer soumis à un champ identiques, de magnétisant donné, conduit l’aimantation à une certaine valeur - dépend en général de l’aimantation initiale T du cycle de tension; mais, si T est assez grand, la valeur limite de l’aimantation est bien déterminée, toujours la même quelle que soit la valeur initiale. Dans ces conditions, il correspond à chaque valeur du champ magnétisant une valeur limite bien déterminée de l’aimantation, et, si on opère ainsi pour différentes valeur’s du champ, on obtient une courbe d’aimantation bien définie, qui limite; et de (i) cette valeur limite l’amplitude J. de J. de Phys., 41 série, Phys., 4e série, t. Y, p. 380-389: mai 1907. (Juillet 1908.) t. VII. 33 Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019080070049700 498 catégorie des courbes normales ou anhystérétiques en réduisant, par des procédés variés, l’hysobtenues d’aimantation térésis magnétique. Mes expériences ont été faites avec un fil de fer, dit fil de clavecin, de 0-111,46 de diamètre et environ 50 centimètres de longueur; l’aimantation était mesurée parla méthode magnétométrique unipolaire. Le fil a d’abord été écroui par une tension prolongée de 6 kilogrammes (soit 36 kilogrammes par millimètre carré de section) ; dans la suite des expériences, il n’a jamais été soumis à une tension supérieure à 6 kilogrammes. Les cycles de tension étaient obtenus par écoulement lent de mercure dans un vase ou hors du vase, et terminés en soulevant ou en abaissant le vase lui-même au moyen d’un support à crémaillère; quand j’avais à effectuer successivement un grand nombre de cycles, je me contentais de soulever et abaisser lentement le vase à la main. J’ai déterminé pour ce fil la courbe anhystérétique d’aimantation obtenue par l’action répétée de cycles de tension de limites 0-6 kilogrammes ; la réduction de l’hystérésis par l’action de ces cycles est complète pour les champs supérieurs à 15 gauss environ, et par suite cette région supérieure de la courbe anhystérétique est parfaitement déterminée; au-dessous de 15 gauss, la réduction de l’hystérésis n’est pas tout à fait complète; la partie correspondante de la courbe anhystérétique n’est donc pas entièrement déterminée par l’action unique des cycles. Nous allons voir comment on peut l’obtenir. CompaTa£son des courbes anhystéj’étiques obtenues respect£vement magnépar l’action des cycles de tension ou par l’action cl’un On peut réduire complètement l’hystique alternatif clécî-oissant. térésis magnétique en superposant à l’action de chaque champ magnétisant celle d’un champ magnétique alternatif d’amplitude initiale suffisante et décroissant jusqu’à zéro ; la courbe anhystérétique obtenue ainsi avec le fil de fer étudié ici, à tension nulle, et qui est parfaitement définie, est représentée (fig. i) en trait pointillé (courbe C’). Si, en chacun de ses points, on fait agir des cycles de tension de limites 0-6 kilogrammes, on constate une petite augmentation de l’aimantation, mais il suffit de quelques cycles de tension pour amener l’aimantation à une valeur limite fixe. La courbe C, en trait plein, représente le lieu des points ainsi obtenus; au-dessus de 15 gauss, c’est-à-dire dans la région où on peut obtenir la réduction complète de l’hystérésis magnétique par des cycles de tension 0-6 kil06 rentre dans la - 499 grammes, les points de cette courbe C coïncident parfaitement avec qu’on obtient, comme je viens de l’exposer, par l’action unique de cycles de tension ; et, en effet, comme je l’ai dit plus haut, chacun de ces derniers points est indépendant de la position du point repré- ceux sentatif de l’aimantation au moment où on commence à faire agir les cycles de tension; or prendre le point initial sur C’, c’est prendre simplement un certain point initial particulier. Ainsi, dans toute cette région, la courbe C représente la courbe anhystérétique définie plus haut. D’ailleurs, dans la région correspondant à des champs inférieurs à 15 gauss, pour lesquels la réduction de l’hystérésis par les cycles de tension n’est pas tout à fait complète, la courbe C est intermédiaire entre les points limites inférieur et supérieur qu’on obtient dans cette réduction incomplète de l’hystérésis, lesquels sont d’ailleurs peu éloignés, de sorte que dans cette région encore on peut consi= dérer la courbe C comme représentant la courbe anhystérétiques à la tension. Ainsi, la courbe anhystérétique correspondant de tension est un peu au-dessus correspondant à l’action de cycles de la courbe anhystérétique corres- pondant à l’action d’un champ alternatif décroissant. Quand on veut obtenir un point de la première, le plus simple est d’obtenir d’abord 500 le point correspondant de la seconde, ce qui n’exige qu’une manoeuvre de rhéostats ; il suffit alors de quelques cycles de tension pour obtenir le point cherché, tandis qu’il en faut un grand nombre si on opère indirectement. Cas de cycles de tension d’aniplitude ’infér£eure à 6 kilogr’ammes. De tels cycles ne réduisent complètement l’hystérésis magnétique que pour des champs magnétiques d’autant plus élevés que l’amplitude des cycles est plus faible. Ainsi, pour le fil étudié, des cycles de limites 0-3 kilogrammes ne réduisent complètement l’hystérésis qu’au-dessus d’environ 35 gauss. Dans les cas où la réduction de l’hystérésis est complète, les points limites obtenus sont, aux erreurs de lecture près, sur la courbe anhystérétique C. Dans les cas où la réduction est incomplète, les points limites inférieur et supérieur comprennent entre eux la courbe (:. On peut donc considérer, au moins très approximativement, la courbe C comme représentant la courbe anhystérétique d’aimantation correspondant à tous les cycles de tension d’amplitude inférieure ou égale à 6 kilogrammes ; il n’en est pas tout à fait de même pour la torsion : les courbes anhystérétiques correspondant à des cycles de torsion de différentes amplitudes diffèrent un peu, très peu cependant. C’est cette courbe C, que j’appellerai pour abréger courbe anhystérétique par tension, qui va intervenir dans la suite de ce mémoire. Action irréversible d’un cycle de tension. Cette action irréau de la à définir versible est facile courbe anhystérétique C ; moyen l’état magnétique initial du fil est représenté par un certain point du plan aimantation-champ magnétique; si, maintenant fixe le champ de ce cycle est de magnétique, on produit un cycle de tension, - - point relJrésentat£{ du point correspondant de la courbe anhystérétique C, c’est-à-dire du point de même abscisse. Considérons, par exemple, le cycle d’hystérésis magnétique représenté dans la ou dans la ~’ ; il est coupé par la courbe en des si anhystérétique points B, B’ ; on produit un cycle de tension en partant d’un point de la branche C’AB, qui est au-dessous de la rapprocher le anhystérétique, l’action de ce cycle est de relever le point représentatif; si on part d’un point de la branche BC, qui est audessus de la courbe anhystérétique, l’action du cycle de tension est au contraire d’abaisser le point représentatif; cette action du cycle, mesurée par la variation de l’aimantation, c’est-à-dire par le déplacement du point représentatif, est la plus grande dans la région où courbe 501 Fic. 2’. 502 la courbe d’hystérésis est la plus éloignée de la courbe anhystérétique. L’action est nulle pour le point B où la courbe anhystérétique coupe la courbe d’hystérésis. Ainsi, la considération de cette courbe anhystérétique donne le sens et indique la grandeur de l’action d’un cycle de tension. Si on joint par un trait les points obtenus en faisant agir le cycle de tension en différents points de la courbe d’hystérésis, on obtient courbe à deux branches, analogue aux courbes hystérétiques, mais dont chaque branche est intermédiaire entre la branche correspondante de la courbe hystérétique et la courbe anhystérétique; elle passe par les points B, B’ où ces deux dernières courbes se coupent. On obtiendrait des courbes intermédiaires analogues en joignant les points obtenus, à partir des points d’une même courbe d’hystérésis, par des actions identiques, par exemple action d’un même nombre de cycles de tension semblables, ou encore d’un très grand nombre de cycles de tension d’amplitude insuffisante pour la réduction complète de l’hystérésis. J’ai donné des exemples de ces courbes intermédiaires dans le mémoire relatif à l’action de cycles de tension, je n’y insiste pas ici. ou cyclique d’un cycle de tension. D’une manière Action a été amené le de l’aimantation générale, quand point représentatif en un point limite par l’action répétée de cycles de tension, de nouveaux cycles de tension semblables donnent lieu à une action fixée, se traduisant, dans le plan aimantation-torsion, par une courbe fermée. Les phénomènes alors observés sont fort complexes, ce qui provient, je crois, de ce qu’en un point limite quelconque l’hystérésis magnétique n’est pas, en général, complètement réduite. J’ai obtenu au contraire des résultats simples en étudiant l’action fixée d’un cycle de tension 0-6 kilogrammes aux différents points de la courbe anhystérétique, c’est-à-dire en des points où l’hystérésis magnétique par rapport au champ est entièrement réduite. La seule variable qui intervienne alors pour modifier les phénomènes est la valeur du champ magnétique, ou, si on veut, la valeur de l’aimantation, qui est alors bien fixée par celle du champ magnétique. La fig. 3 représente quelques-uns des cycles ainsi obtenus ; les abscisses représentent les tensions en kilogrammes, les ordonnées l’aimantation ; les ordonnées sont comptées de même pour tous les cycles, qui sont ainsi directement comparables, en grandeur et en position, comme les cycles aimantation-torsion que j’ai étudiés pré- une -i--~ 503 cédemment dans les mêmes conditions. La valeur du champ magnétique correspondant à chaque courbe est indiquée à côté de la courbe. Un premier résultat assez frappant est la faiblesse des variations, bien que la tension atteigne la valeur considérable de 36 kilogrammes par millimètre carré ; lorsdu’on étudie de tels cycles dans des conditions où l’hystérésis magnétique n’est pas réduite, on obtient des variations bien plus grandes. Fi. 3. D’ailleurs les courbes ont une allure inverse pour les champs faibles et les champs intenses ; pour les champs faibles, tous les du point qui correspond à une tension points du cycle sont nulle, d’autant plus au-dessus que la tension est plus forte, et la branche d’aller du cycle est la branche inférieure ; pour les champs intenses, tous les points du cycle sont au-dessous du point qui correspond à une tension nulle, d’autant plus au-dessous que la tension est 504 plus forte, et la branche d’aller du cycle est la branche supérieure. Dans la région moyenne, les cycles présentent des maximums ou minimums peu accentués, correspondant à des valeurs intermédiaires de la tension ; la branche de retour se rapproche de la branche d’aller et passe au-dessous d’elle, d’abord en partie, puis sur toute sa longueur. On trouve ainsi, dans la forme de ces courbes, la manifestation du phénomène de renversement de Villari dans l’action d’une tension sur l’aimantation. Nous en trouverons plus loin une manifestation en quelque sorte plus nette en étudiant les courbes anhystérétiques d’aimantation correspondant à différentes tensions. FIG. 4. Si maintenant on considère l’amplitude des cycles précédents, on peut la représenter en fonction du champ magnétisant par la courbe de la fig. 4. Cette amplitude part de zéro pour un champ nul, c’està-dire aussi pour une aimantation nulle, puisqu’il s’agit ici d’un point de la courbe anhystérétique ; l’amplitude de la variation est ensuite positive, passe par un maximum pour environ 5 gauss, décroît, s’annule pour 26 gauss environ, et devient ensuite négative. Ainsi, dans l’action cyclique ou fixée des cycles de tension se feste le renversement de Villari ; quant it l’ciction irrévers£ble de tels cycles, elle est tout à fait analogue à celle de cycles de torsion les changements de sens qui s’y produisent dépendent seulement de la position du point représentatif initial par rapport à la courbe anhystérétique, et non du phénomène de Villari ; la considération de la courbe anhystérét£que permet de bien distinguer les deux ordres de Courbes anhystérétiques d"aimccntation obtenues sous une tension déterminée. Dans ce qui précède, rai étudié l’action de cycles de tension ramenant le fil à une tension nulle. On peut se proposer une étude d’un genre différent soumettre un fil à une tension fixe, et - 505 étudier les propriétés magnétiques du fil ainsi tendu. On trouve dans les mémoires et dans les ouvrages classiques un grand nombre d’études de ce genre, par exemple les courbes de première aimantation et les courbes d’hystérésis de fils tendus ; mais la comparaison de ces courbes entre elles, et particulièrement avec celles qui correspondent à une tension nulle, est assez complexe, à cause des phénomènes d’hystérésis magnétique. On peut obtenir des résultats plus simples en réduisant l’hystérésis magnétique par un des nombreux procédés possibles ; à la vérité, les courbes anhystérétiques obtenues en réduisant l’hystérésis par différents procédés sont un peu différentes, mais ces différences sont assez faibles pour que les résultats obtenus en employant un des procédés de réduction donnent des indications suffisantes sur l’allure des phénomènes. J’ai utilisé ici la réduction de l’hystérésis par l’action d’un champ magnétique alternatif décroissant, dont l’emploi est très commode. FIG. 5. La courbe anhystérétique obtenue ainsi à tension nulle est la courbe C’ de la fig. 1, reproduite fig. 5 en trait plein ; sur la fig. 5 sont tracées en outre la courbe anhystérétique correspondant à une tension de 2 kilogrammes (..... ) et celle correspondant à une tension de 6 kilogrammes (----l. L’examen de ces courbes montre d’abord que l’action d’une tension, même forte, sur l’aimantation anhystérétique, c’est-à-dire sur 506 stable, est assez faible ; on trouve des variations beaucoup plus grandes quand on opère sur les courbes de première aimantation ou sur les courbes hystérétiques, à cause de l’influence de l’hystérésis. D’ailleurs on retrouve ici le phénomène de Villari : dans les champs faibles, les courbes sont d’autant plus élevées qu’elles correspondent à une tension plus forte ; c’est l’inverse dans les champs intenses ; la courbe anhystérétique correspondante à une tension nulle est coupée par la courbe correspondant à 6 kilogrammes pour un champ d’environ 45 gauss, et un peu plus loin par la courbe correspondant à 2 kilogrammes. Si donc on voulait représenter la variation de l’aimantation stable pour un champ donné en fonction de la tension, on aurait : pour un champ faible, une courbe croissante (entre 0 et 6 kilogrammes) ; pour un champ intense ; une courbe décroissante, et pour des champs compris dans une région moyenne, des courbes présentant un maximum d’ailleurs très peu marqné. Si on se reporte aux cycles (aimantation-tension) obtenus aux différents points de la courbe anhystérétique C, on voit que les variations des phénomènes y présentent tout à fait la même allure que celles observées sur les courbes actuelles. Les deux sortes de phénomènes, tout à fait comparables, ne correspondent d’ailleurs pas à des conditions identiques, puisque la courbe anhystérétique C est obtenue en réduisant l’hystérésis par l’action de cycles de tensont obtenues en réduisant sion, tandis que les courbes de la l’hystérésis par l’action d’un champ alternatif décroissant. l’aimantation PHÉNOMÈNES PSEUDO-PHOTOGRAPHIQUES (1); Par M. P. VILLARD. En 1860, de La Blanchère écrivait : « Par l’addition d’un peu de solution argentifère au liquide pyroune gallique, image négative faible vire instantanément au positif et se développe ensuite normalement dans cet état. » Le même auteur ajoute que, conformément à une observation faite par Schouwaloff 5 (1) Communication janvier 1906. faite à la Société française de Physique : Séance du