Communication concernant la mise en œuvre de la tarification par unité pour les patients résidant en MRS-MRPA Cette lettre adressée aux médecins, médecins coordinateur et conseiller (MCC) et pharmaciens est une initiative commune, soutenue, cosignée et publiée par les partenaires APB, OPHACO, BVAS/Absym, Kartel/GBO, Domus Medica, INAMI, AFMPS, SPF des Affaires Sociales et de la Santé Publique. La mise en œuvre de la tarification à l’unité (TàU) est effective pour l’ensemble des patients résidant en MRS-MRPA depuis le 1er septembre 2015. Toutefois, celle-ci se révèle complexe et pose beaucoup de problèmes pratiques sur le terrain qui peuvent être préjudiciables pour le patient ainsi que pour les intervenants. Un grand nombre de problèmes peuvent toutefois être résolus par une meilleure collaboration entre les différentes parties (médecins prescripteurs, MCC, pharmaciens, infirmiers et gestionnaires des MRS-MRPA). Le 18 janvier 2016, une réunion a eu lieu au cabinet de la ministre des affaires sociales et de la santé publique réunissant l’ensemble des associations professionnelles représentatives des médecins et des pharmaciens, l’INAMI et l’AFMPS. Les volontés de collaboration se sont clairement exprimées sur plusieurs points afin d’assurer une application opérationnelle correcte de la TàU ainsi qu’une meilleure gestion de la qualité et des risques liés à la dispensation des médicaments en MRS-MRPA. Les partenaires à l’initiative de cette lettre comptent sur votre collaboration au niveau local afin de soutenir la mise en application des différents points consensuels qui suivent et de participer à une concertation constructive: Il faut que la tarification à l’INAMI et la facturation aux patients soit le reflet exact de ce qui a été prescrit et dispensé au patient, que cette dispensation respecte scrupuleusement l’intention thérapeutique du médecin, permette le suivi pharmaceutique et la réalisation d'un schéma de médication continuellement mis à jour. La tarification à l'unité (TàU) requiert, au niveau de l’ordonnance, la mention systématique de la posologie et de la durée de traitement (ou du nombre de comprimés) (Il s’agit, pour rappel, d’une obligation légale). Il est également nécessaire que le pharmacien soit averti instantanément de toutes les modifications aux traitements (initiation, adaptation, suspension, arrêt). Des modalités claires de communication doivent être définies au sein de chaque maison de repos. La prescription, base du schéma de traitement, doit être établie avant la dispensation. Le fait d’avancer un conditionnement sans prescription n’est pas une pratique de qualité et ne peut être qu’une mesure d’exception (pour des raisons impérieuses de santé du patient). La délivrance ne peut se faire que si le pharmacien est en possession de l'ordonnance pour chaque traitement/conditionnement. Toutefois, ceci est parfois difficile en pratique et complique sérieusement la mise en œuvre de la délivrance en MRS-MRPA, et encore plus de la TàU. Il est préférable d'envisager, en concertation, la généralisation de la prescription en DCI dans les MRSMRPA. Ceci permet au médecin de prescrire un traitement pour une période définie jusqu’à trois mois sur une seule ordonnance (mention de la posologie et de la durée du traitement) et facilite le travail du pharmacien. Un des points sensibles de la TàU est l’arrêt du remboursement par l’INAMI pour un solde de boite non utilisé. C'est donc le pharmacien qui, désormais, supporte le coût de cette non-utilisation. Toutefois, il peut réutiliser ce solde de boite (dans certaines conditions, mais pas toujours) pour un autre patient. La prescription en DCI peut incontestablement faciliter cette réutilisation puisque la même marque est choisie par le pharmacien pour une même molécule et un même dosage, ce qui diminue le gaspillage et le risque financier potentiel. Il est souhaitable que médecins, médecin coordinateur et pharmacien au niveau de la MRS-MRPA s'accordent sur un formulaire et définissent ensemble des choix sur base qualitative. La prescription en DCI devrait ainsi devenir la règle en MRS-MRPA. Le schéma de traitement mentionnant l'intention thérapeutique du médecin (molécule, posologie, durée) est un outil de travail indispensable qui doit être instauré systématiquement. Il pourrait à terme remplacer la prescription telle qu’on le connait aujourd’hui. Se concerter pour la mise en œuvre d’un formulaire thérapeutique dans chaque institution. Le formulaire présente un double intérêt : 1. Sélection d’une marque, pour une même molécule et un même dosage, en fonction de critères qualitatifs (forme, excipients, taille, blisters, …) 2. Sélection, au sein d'une même classe thérapeutique, des molécules elles-mêmes dans l'intérêt des patients âgés. Fraction de comprimés (½ ou ¼): fractionner un comprimé est parfois nécessaire - mais pas toujours possible - dans certaines situations. La prescription d'un médicament en usage chronique sur base d'une posologie avec fraction de comprimé est considérée comme une pratique non recommandée et la dispensation comme des soins pharmaceutiques inappropriés étant donné les risques importants de variation de dose. Un arbre décisionnel a été élaboré et approuvé à l’INAMI qui permet de limiter cette pratique autant que possible. Attestation (chapitre IV): lorsqu'une attestation est requise pour appliquer le tiers payant, il est nécessaire qu'elle soit effectivement disponible au moment de la dispensation. Le fait que ce ne soit pas toujours le cas en pratique n'est généralement pas du ressort du médecin mais cette condition doit être un point d'attention permanent dans l’intérêt du patient. Fractionnement de comprimes Gestion des prescriptions de doses fractionnées Dosage adapté au patient ? Dosage pertinent documenté dans la notice (ou justifié après contact avec le médecin) Oui Non Dosage adapté disponible ? Spécialité équivalente présentée avec le dosage prescrit Oui Non Forme galénique permettant le fractionnement ? Obtention garantie de 2 doses équivalentes ? Oui Non Spécialité adaptée à la préparation magistrale ? Respect de l’AR du 12/10/2004, stabilité du principe actif, sécurité de la manipulation Oui Remplacement Même molécule, dosage adéquat, même nombre de jours de traitement Dispensation suivant la prescription Non Exécution d’une préparation magistrale Concertation avec le médecin