CHAPITRE 10. ANNEAUX ET CORPS 3
Théorème 10.1 (Théorème de Bézout) Si aet bsont deux entiers relatifs il existe uet vtels que au+bv =
a∧b, de plus pour tout couple d’entiers uet v a ∧bdivise au +bv. On en déduit que aet bsont premiers
entre eux si et seulement si il existe uet vdans Ztels que au +bv = 1.
Plus précisément si a≥1et b > 1sont premiers entre eux il existe uet vdans Navec 0<u<bet
0≤v < a tels que au −bv = 1.
Théorème 10.2 (Théorème de Gauss) Soit a,bet ctrois entiers relatifs.
— Si adivise bc et est premier avec balors il divise c.
— Si aest premier avec b, si aet bdivisent calors ab divise c.
Les pgcd et les ppcm de deux entiers peuvent être calculés à l’aide d’une décomposition en facteurs
premiers. On en déduit la relation
ab = (a∨b)(a∧b)
si aet bsont deux entiers positifs.
10.2 Z
nZ
nest un entier strictement positif.
10.2.1 Structure d’anneau
Proposition 10.9 La relation de congruence est compatible avec la multiplication. On peut donc, par
passage au quotient, munir Z
nZd’une structure d’anneau commutatif. La projection canonique de Zsur Z
nZ
est un morphisme d’anneaux.
10.2.2 Eléments inversibles
Proposition 10.10 Un élément mde Z
nZest inversible si et seulement si met nsont premiers entre eux.
Il y a donc φ(n)éléments inversibles dans Z
nZ.
Proposition 10.11 L’anneau Z
nZest un corps si et seulement si nest premier.
En général l’ensemble Z
nZ∗des éléments inversibles de Z
nZest un groupe multiplicatif d’ordre φ(n). On
en déduit que pour tout entier mpremier avec n mφ(n)≡1mod n.
Application à la cryptographie.
Proposition 10.12 Soit Aun anneau. L’application
c:Z→A
m7→ m.1A
est un morphisme d’anneaux. Sont noyaux est un idéal de Z. Il est de la forme nZ. L’entier ns’appelle
la caractéristique de l’anneau A. Si n= 0 l’image de cest un sous-anneau de Aisomorphe à Z. Si n > 0
alors il existe une unique application Cde Z
nZvers Atelle que c=C◦pet elle réalise un isomorphisme
de Z
nZsur un sous-anneau de A.
Proposition 10.13 La caractéristique d’un corps est nulle où est un nombre premier. Si la caractéristique
de Kest nulle alors Kest infini.
La caractéristique de Z
pZ, où pest un nombre premier, est p. On remarquera que Z
pZ(X)est un corps infini
dont la caractéristique est p.