
Un test aussi classique et 
simple que le dosage de 
l’acide urique peut encore 
réserver des surprises. 
La Société française de 
rhumatologie a récemment 
attiré l’attention des 
biologistes sur les valeurs 
de référence de l’uricémie 
qu’elle juge un peu trop 
élevées en général, surtout 
pour les patients atteints 
de goutte. Une bonne 
compréhension de la 
lecture des résultats entre 
biologistes médicaux, 
praticiens et patients 
étant indispensable, nous 
consacrons ce LabInfo à ces 
nouvelles préconisations.
ÉDITORIAL
RESTER SOUS LA BARRE 
DES 60 MG/L
D’OÙ VIENT 
L’HYPERURICÉMIE?
Plus de 95 % des hyperuricémies 
sont primitives et résultent :  
• d’un excès de synthèse des 
purines au niveau du foie ;
• de l’augmentation du catabolisme 
des purines (cancer et traitement 
hémopathique et cytolytique) ;
• d’un trouble de l’excrétion 
tubulaire rénale d’acide urique.  
Par ailleurs, un patient goutteux sur 
trois a un parent goutteux. Quant 
aux hyperuricémies secondaires, 
responsables de 2 à 5 % des 
gouttes, elles sont majoritairement 
imputables à une insuffisance 
rénale chronique ou à des 
diurétiques.
L’uricémie est encore mal contrôlée chez un certain nombre de patients goutteux, 
entraînant des crises qui pourraient être évitées et un risque de chronicité de la maladie. 
Les  dernières  recommandations  des  sociétés  savantes  européennes  (EULAR)  et 
américaines  (ACR)  insistent  sur  l’importance  du  traitement  hypouricémiant  et  de 
l’éducation du patient.
HYPERURICÉMIE ET RISQUE DE GOUTTE
On estime à 1% la prévalence de la goutte, ou arthropathie microcristalline, au sein 
de la population adulte française. Les plus touchés sont les hommes de plus de 40 
ans. Les cristaux d’urate de sodium s’accumulent dans les articulations et les tissus. 
Ils provoquent  dans un premier temps des accès inflammatoires puis des lésions 
irréversibles. La corrélation entre une uricémie élevée, due à une maladie métabolique, 
et le risque de goutte est avérée. Ce risque est particulièrement important lorsque 
l’uricémie dépasse le seuil de solubilité de l’urate de sodium. Aussi est-il essentiel, 
chez les patients goutteux, de maintenir l’uricémie sous un seuil de sécurité fixé à 
60  mg/L  (ou  360  micromol/L).  La  mise  en  place  d’un traitement  hypouricémiant, 
efficace dans la majorité des cas, y contribue.
UN TRAITEMENT AU LONG COURS
L’objectif est d’entraîner la dissolution des cristaux d’urate de sodium et d’éviter qu’ils 
ne se reforment. Un traitement de l’hyperuricémie est préconisé en cas de crises 
aigües  récidivantes,  d’arthropathies,  de  tophis  et  de  modifications  radiologiques 
au  cours  de  la  goutte.  Il  s’agit  non  seulement  d’éviter  les  crises  de  goutte  mais 
également la chronicisation de la maladie qui risque d’entraîner des arthropathies 
destructrices ou des lésions rénales.
Le traitement associe mesures pharmacologiques et hygiéno-diététiques : 
Il est recommandé :
−  d’initier le traitement à distance d’une crise ;
−  d’évaluer les facteurs de risque et de comorbidité (obésité, consommation d’alcool, 
syndrome métabolique, hypertension, maladie rénale etc.) ;
−  d’informer le patient des facteurs de risque de l’allopurinol et d’arrêter immédiatement 
le traitement en cas de réaction cutanée ;
−  d’expliquer que la bonne observance du traitement conditionne en grande partie 
son succès.
En cas d’accès aigu, la colchicine orale ou les AINS sont les médicaments de première 
intention dont la prise doit débuter dans les 24 heures qui suivent le début de la crise. 
n  inhibiteurs de la xanthine oxydase 
(allopurinol) en première intention ;
n ou febuxostat ;
n ou pegloticase.
n perte de poids progressive ;
n  régime hypopurinique (éviter les abas, les 
sardines, les mollusques, les crustacés) ;
n  arrêt de la consommation de bière  
avec ou sans alcool ;
n sevrage tabagique.
MESURES PHARMACOLOGIQUES MESURES HYGIÉNO-DIÉTÉTIQUES
Uricémie
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LABINFO | N°25
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J-F. Roubache, B. Rousset-Rouvière et B. Sébé
Directeur de la Publication : R. Fabre 
Imprimé par l’imprimerie Ménard 2721 La Lauragaise 
31670 Labège • Parution avril 2014
Numéro ISSN : 2104 - 2136
N°25