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57057
Findings présente les résultats opérationnels des analyses économiques et sectorielles réalisées par la Banque
mondiale et les gouvernements membres dans la Région Afrique. Findings est une publication périodique du Centre
pour la gestion de l'information, de la technologie et la connaissance (Knowledge, Networks, Information and
Technology Center - KNIT).
La santé environnementale et le développement durable en Afrique
Subsaharienne
(traduit de l'anglais)
En dépit de son importance pour le développement durable, il existe très peu d'informations sur
les liens de la santé environnementale. La santé environnementale étant multisectorielle, elle
échappe à l'attention concentrée durant l'élaboration des projets. Récemment toutefois, la Banque
mondiale a conduit une étude sur les opérations de l'Afrique Sub-Saharienne afin d'évaluer leurs
dimensions de la santé environnementale et les leçons tirées qui pourraient être transférées aux
projets sans compliquer indûment la gestion des projets. Un rapport en trois volumes intitulé :
Bridging Environmental Health Gaps, a été produit à la suite de l'étude.
En faisant une analyse détaillée de la fourniture d'eau et de la sous-section hygiène,
particulièrement les facteurs liés à la gestion des déchets, l'étude explore comment les
considérations de la santé environnementale peuvent être traitées dans les projets assistés par la
Banque.
Le Volume I contient les éléments de fonds sur la santé environnementale aussi bien qu'une liste
pour l'intégration de la santé environnementale dans les projets. Il examine 203 projets
d'infrastructure en Afrique Sub-Saharienne de 1984 à 1994, 62 Rapports d'Achèvement, 124
revues environnementales, et 25 Plans Nationaux d'Action de l'Environnement. L'analyse montre
que la contribution des spécialistes de la santé dans ces documents a été très faible.
Le Volume II présente une analyse multi-sectorielle de la documentation. De quelques 2.000
livres et articles, et environ 300 documents publiés par la Banque, il fait un résumé des thèmes
principaux de la documentation, en démontrant que, en dehors du secteur de la santé, la santé n'a
pas encore joué un rôle important dans l'élaboration des politiques et des priorités.
Le Volume III discute de la compatibilité des questions environnementales avec celles de la
santé, leurs implications sur la politique de la Banque, et les recommandations pour une
collaboration future avec d'autres agences. Ces recommandations visent à exploiter le potentiel
des secteurs hors de la santé pour améliorer la santé humaine.
Définition
L'étude définit la santé environnementale comme l'élément central de la connaissance qui se
préoccupe de la prévention des maladies par le contrôle des agents biologiques, chimiques, ou
physiques dans l'air, l'eau, et la nourriture, et le contrôle du facteur environnemental qui pourrait
avoir un impact sur le bien-être de la population (Frank J. Lisella, ed., The VNR Dictionary of
Environmental Health and Safety, Van Nostrand Reinhold, New York, 1994).
La santé environnementale diffère de la santé publique en ce qu'elle insiste sur la prévention et se
concentre sur le cadre environnemental de la vie de l'homme. Dans son sens large, la santé
environnementale réduit l'exposition aux conditions environnementales adverses et est souvent
discutée comme "santé professionnelle et environnementale". Au sens restreint elle considère les
maladies et les dommages associées à :
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l'approvisionnement en eau et assainissement, l'évacuation des déchets solides, par exemple, la
diarrhée ;
une mauvaise gestion des ressources en eau et mauvais drainage, par exemple la malaria et la
schistocomiase ;
des logements surpeuplés et une mauvaise aération de la fumée des maisons, par exemple, les
infections respiratoires ;
des expositions à la pollution automobile et industrielle, par exemple, les maladies respiratoires
et les cancers ;
des altérations dans les terrains d'alimentation et de prolifération des vecteurs des maladies
comme les moustiques, la fièvre "dengue" par exemple ;
des problèmes de "santé professionnelle" qui deviennent des problèmes de santé publique à
cause de leur étendue, par exemple, l'intoxication aux pesticides ;
des expositions à des substances toxiques survenant de façon naturelle, par exemple,
l'empoisonnement à l'arsenic ; et
des altérations de la base des ressources naturelles qui créent des problèmes de sécurité, par
exemple, des torrents de boue et des inondations.
Définirà moitié un problème - Inventer à moitié une solution
Une notion mal comprise selon laquelle ce qui est bon pour l'environnement est aussi bon
pour la santé publique s'est développée. Ceci a conduit à une réaction en chaîne nuisible
allant des politiques nationales aux activités des ménages. Partant de l'ignorance de base
concernant les liens entre l'écologie, la santé, et le comportement humain, la réaction
aboutit à un message erroné pour l'élaboration des politiques durables, la promotion des
incitations économiques, et l'encouragement des changements du comportement. La
manifestation la plus remarquable de la réaction en chaîne est de trop mettre en relief le
contrôle de la pollution en ignorant d'autres questions de santé publique également
importantes. Les exemples suivants sont donnés à titre indicatif :
La science "couper et coller" conduit inévitablement à des priorités semblables. Une
importance incorrecte peut être portée sur les données, avec pour conséquence une
insistance inexacte sur des mesures correctrices. Les index de la qualité d'air, par
exemple, reflètent l'air ambiant, mais contrôlent rarement l'air au niveau du nez ou,
encore, dans les habitations, où la fumée ménagère non ventilée peut être de loin plus
grave que les émanations des automobiles. Interprétées incorrectement, les données sur la
pollution devraient mettre l'accent sur le transport, l'industrie, et l'énergie, pendant qu'on
néglige les logements, où les gens passent la plus grande partie de leur temps.
Des responsabilités sectorielles qui ne sont pas claires mènent à des solutions
incomplètes. Etant donné que les responsabilités pour l'environnement ne sont pas
définies, les agences s'empressent de rassembler une série de données de pure forme
plutôt que de contribuer à un ensemble de principes directeurs. Réduire par exemple les
émanations automobiles n'aborde pas le problème du plomb déjà émis qui peut recirculer
dans la poussière pendant plus de 30 ans.
Le développement durable est confondu avec la diminution durable de la pollution. En se
concentrant sur la pollution, les maladies comme la tuberculose, le choléra, le dengue, et
la malaria, qui réapparaissent dans le monde, sont peu souvent présentées dans les
rapports environnementaux. Au Moyen-Orient où l'eau est rare, par exemple, les
stratégies du développement durable se sont concentrées sur la réduction de la pollution
de l'air et de l'eau et l'amélioration de l'utilisation de l'eau mais n'ont pas traité de la
réaction de l'homme face à la rareté de l'eau - la conservation de l'eau au niveau des
ménages ou l'endiguement d'eau. Ces deux activités peuvent répandre les moustiques
dans les habitations et d'autres vecteurs de propagation de maladies. Et la malaria est
encore endémique dans plus de 100 pays, avec une population globale de plus de 2
milliards de personnes menacée, 150 millions de nouveaux cas, et 1,5 million de décès
par an.
Début d'enseignements
Les enseignements de la Banque sont limités, étant donné son expérience limitée en
matière de santé environnementale. Le message dans l'ensemble est cependant simple : la
plupart des maladies, de blessures ou la mort dans les pays en développement - un
assainissement inadéquat, une mauvaise hygiène personnelle, des accidents de route, la
pollution - se situent hors du contrôle du secteur de la santé. Cependant, les secteurs qui
ont des effets directs sur la santé ne déterminent pas leurs politiques sur les critères de la
santé. En fait, la Conférence panaméricaine sur la Santé et l'Environnement sur le
Développement Durable (1995) fut la première conférence à se tenir pour discuter les
liens entre la santé, l'environnement, et l'économie. Elle a réuni les ministres venant des
trois domaines pour examiner les facteurs en dehors du système de soins de santé.
L'hypothèse fut que le concept de développement durable exige l'intégration des
différentes disciplines. L'expérience a déjà montré que beaucoup de projets de
développement ont créé plus de problèmes, plus par ce qu'ils ont oublié que par ce qu'ils
ont réalisé.
Une série impressionnante d'enseignements est venue de la sous-section
eau/assainissement, particulièrement l'initiative de la Technologie Appropriée dans
l'Approvisionnement en Eau et l'Assainissement à Faible Coût (Appropriate Technology
in Low-cost Water Supply and Sanitation) des années 70, et la Décennie des NationsUnies pour l'Approvisionnement en Eau Potable (the United Nations International
Drinking Water Supply) et la Décennie d'Hygiène (Sanitation Decade) des années 80.
Elles font remarquer l'importance de l'intégration de l'approvisionnement en eau dans le
drainage d'assainissement, l'éducation de la communauté et les pratiques d'hygiène. En
une phrase, le lavage des mains est devenu aussi important que le génie.
L'étude a identifié une meilleure pratique dans l'application d'une technique - évaluation
comparative de risque/exposition - que les épidémiologistes ont utilisée pendant environ
une dizaine d'années mais que les écologistes n'ont pas encore utilisée. La technique aide
à identifier la multiplicité des sources qui autrement pourraient être ignorées lorsque
l'attention est portée sur un seul secteur, même si elle met l'accent sur la pollution. Jusque
là, seulement très peu de ce genre d'études ont été réalisées, mais elles démontrent
l'avantage d'une vue compréhensive des problèmes environnementaux de la santé
lorsqu'il s'agit d'élaborer les politiques et les priorités - même lorsque les agences et les
professions deviennent plus spécialisées.
Avantages
Une approche de santé environnementale offre à la Banque et à ses clients certains
avantages, en ce qu'elle permet de :
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avoir une très bonne idée du potentiel et des limites des projets pour améliorer la santé ;
identifier les populations à risque ;
estimer le coût économique des dommages de la santé ;
rendre plus efficaces les investissements dans l'infrastructure ;
réduire les coûts de la recherche et de la surveillance en promouvant l'échange d'informations
sur les questions de la santé environnementale ;
renforcer d'autres programmes environnementaux traitant de la pollution.
Recommandations
L'étude propose de :
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promouvoir un ensemble des meilleures pratiques trans-sectorielles et des directives au sein de
la Banque ;
faciliter une collaboration ciblée entre les Ministères de la Santé et les autres ministères et
agences dans les pays emprunteurs ;
concevoir les meilleures estimations des calculs concis tel que celui qui suggère que le secteur
de l'infrastructure peut avoir un effet sur 44% du poids des maladies en Afrique Sub-Saharienne
(le chiffre est obtenu essentiellement en considérant l'amélioration de la santé à partir de la
position avantageuse des solutions potentielles ;
élever la compréhension des liens entre les maladies respiratoires et l'infrastructure,
particulièrement l'habitat, au même niveau que les maladies liées à l'eau et l'assainissement ;
avoir une meilleure emprise sur " l'urbanisation" des maladies traditionnellement rurales et
leurs liens avec le changement de climat et ainsi que sur les mesures correctrices dans le
domaine de l'infrastructure.
James A. Listorti. 1996. Bridging Environmental Health Gaps, 3 vols. AFTES, document de travail no. 20
Région Afrique, Banque mondiale, Washington.
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