"à partir d'un signal simple et bien défini, à savoir la modification du taux de stéroïdes
sexuels dans la circulation sanguine, on voit se produire une modification radicale des
relations interindividuelles." (Signoret: 1980, p. 934).
Malgré sa détermination endocrinologique le comportement sexuel animal est
replacé dans "l'ensemble du contexte social de l'espèce" sur lequel il produirait des
modifications. Sur ce premier fondement, le comportement sexuel humain est défini
de manière beaucoup plus complexe:
"Le comportement sexuel humain apparaît comme le terme d'une évolution où la part
prise par le système nerveux devient dominante, tandis que le système hormonal,
tout en restant présent et actif, perd de son importance pour n'être que facultatif."(....)
On tendrait à considérer l'ensemble du domaine sexuel comme ressortissant à la
biologie, en limitant la dimension socio-culturelle à l'addition d'un mélange de
permissions et d'interdits à un phénomène purement physiologique. Or il semble
possible, au contraire, de discerner en de nombreux domaines une participation
extrêmement importante et souvent dominante des influences socio-culturelles,
souvent là où on les attendrait le moins." (Signoret: 1980, p. 934).
Cette deuxième définition procède d'un renversement de perspective dans
lequel les dimensions socio-culturelles auraient un rôle sur l'élaboration et l'expression
du comportement sexuel.
Gebhard, un des associés de Kinsey, donne sa définition du comportement
sexuel après en avoir exclu les aspects liés au sexe (genre) et à la reproduction:
"Le comportement sexuel peut être défini de la meilleure façon comme ces
mouvements, vocalisations et réactions directement impliqués avec l'émergence des
réponses physiologiques qui constituent en partie, l'excitation sexuelle et qui -
lorsqu'elles sont poursuivies - devraient ordinairement aboutir à l'orgasme." (Gebhard:
1971, p.251).
"Le comportement sexuel peut être défini comme toute activité - solitaire, entre deux
personnes, ou en groupe - qui amène de l'excitation sexuelle." (Gebhard: 1974,
p.593).
Enfin, le sexologue G. Zwang replace de manière radicale le comportement
sexuel dans le champ de la biologie et de la nature animale de l'homme:
"Longtemps hostile à son animalité autant qu'à ses déterminismes instinctifs,
l'humanité dut reconnaître l'existence imprimée dans ses gènes, de schémas
comportementaux obligatoires, inhérents à sa constitution biologique. S'inscrivant
dans le cadre d'une biologie comportementale, la science des comportements,
l'éthologie proposa donc aux humains de mieux se connaître pour "se" mieux vivre.
(...) La sexologie couvre donc un domaine étendu de la biologie, et c'est ainsi qu'elle
doit s'inscrire dans la somme des connaissances scientifiques humaines. Donnant
une vue globale du comportement sexuel des hommes et des femmes, autant que de
son fondement anatomique et physiologique, et de ses retentissements culturels
sociaux, moraux, etc..." (Zwang: 1990, p.4).
Les définitions du comportement sexuel ne sont pas unanimes. Le débat
oppose deux conceptions:
1/. l'assimilation et la réduction de l'ensemble des activités et des réactions
définies comme sexuelles, au comportement sexuel, c'est-à-dire résultant d'une