Anniversaire ATHÈNES PREND DATE POUR LE FUTUR LES CÉLÉBRATIONS DU 90 ANNIVERSAIRE DES JEUX DE LA PREMIÈRE OLYMPIADE e e Comme nous l’avons mentionné dans notre précédente édition, le 90 anniversaire des premiers Jeux rénovés a été célébré avec ampleur à Athènes au mois d’avril. Le Comité Olympique Hellénique nous a adressé sa relation des cérémonies accompagnée de larges extraits des allocutions prononcées à cette occasion par M. Lambis Nicolaou, président du COH, le Président Juan Antonio Samaranch et le Premier ministre grec, M. Andreas Papandreou. On verra dans le discours de ce dernier, que la Grèce s’apprête déjà à mettre sur les rangs la candidature de sa capitale pour les Jeux du centenaire en 1996. Inauguration des stèles, le Président Samaranch et M. Nicolaou sont entourés de MM. Willi Daume, membre du CIO en FRG (à g.), Cornelis Kerdel, membre aux Pays-Bas, et Nikolaos Nissiotis, membre en Grèce. 372 C ette cérémonie s’est déroulée le mardi 15 avril au soir. Devant le Président du CIO, S.E. M. Juan Antonio Samaranch, le président du COH, M. Lambis Nicolaou, accompagné de personnalités grecques et étrangères, a dévoilé deux plaques de marbre au stade Panathénaïque. La première renvoie à l’histoire du stade et aux premiers Jeux Olympiques qui s’y sont tenus, tandis que la seconde cite les noms des présidents du CIO qui se sont succédé depuis sa création jusqu’à nos jours. La cérémonie dans l’ancien parlement grec, à laquelle assistaient les représentants des pays qui avaient pris part à la première édition des jeux Olympiques (1896) et la quasi-totalité des membres du gouvernement grec, n’était pas seulement une fête olympique, mais aussi une fête nationale pour la Grèce. En effet, quelques jours avant seulement, le Parlement-grec avait décidé à l’unanimité de réclamer l’organisation des Jeux Olympiques de 1996 en Grèce. Ce décret a été transmis par l’intermédiaire du président du Parlement, M. John Alevras, au Comité International Olympique, et constitue la déclaration officielle au nom de l’ensemble du peuple grec, selon laquelle la Grèce, à l’occasion du centenaire de la rénovation des Jeux, souhaite les organiser à nouveau dans l’esprit des idéaux olympiques de l’Antiquité. La célébration du premier centenaire de cette institution à Athènes, constituait le thème central du discours du Premier ministre grec, M. Andreas Papandreou. Au cours de la cérémonie organisée par le COH à l’occasion de ce 90 e anniversaire, le président du COH, M. Lambis Nicolaou, prit le premier la parole. Il déclara notamment : « . . . La rénovation des Jeux Olympiques et la célébration de la première Olympiade à Athènes en 1896 sont considérés à juste titre depuis toujours comme l’un des événements les plus importants qui ont marqué la fin du 19 e siècle. C’est dans ce site tout imprégné d’histoire qu’il y a 90 ans, on faisait revivre la tradition de compétition vieille de trois millénaires. Nous nous devons de rappeler les faits et de louer les initiatives de nos prédécesseurs qui, avec enthousiasme et une foi ardente dans les idéaux de l’Antiquité, ont ouvert la voie au progrès grandiose de l’Olympisme et des Jeux Olympiques au cours des neuf dernières décennies ». M. Papandreou remet un souvenir au Président Samaranch. Il poursuivit en disant : La Grèce pense qu’elle a tous les droits de revendiquer l’honneur d’organiser les Jeux de 1996, afin de célébrer, avec toutes les autres nations, le premier centenaire de cette grande institution, à l’endroit même où ils ont été rénovés. Nous savons que ce sera une entreprise difficile et que les responsabilités que nous prenons sont énormes. Nous ne nous faisons aucune illusion, mais la Grèce a les moyens de relever ce défi et entend mettre sa marque rénovatrice à cette institution, tout comme en 1896. Une marque qui peut se résumer par cette phrase très prometteuse : nous organiserons les grands Jeux avec la modestie qu’impose leur prestige, sans négliger pour autant toutes les améliorations techniques modernes que les différents sports exigent ». Le Président du CIO, M. Juan Antonio Samaranch, intervint à son tour : « . . . C’est la raison pour laquelle la Grèce occupera toujours une place si particulière en notre sein. C’est pourquoi nos pas nous conduisent tous les quatre ans à Olympie pour y embraser de nouveau le feu éternel, ce feu que Prométhée déroba aux dieux pour le donner aux hommes. La Grèce a offert à l’humanité le feu olympique, sans réserve, sans restriction. C’est au monde olympique tout entier maintenant de veiller sur lui. Avant de terminer, Monsieur le président, qu’il me soit permis de souhaiter en ma qualité de Président du Comité International Olympique, que nous nous retrouvions ici même dans dix ans, pour un anniversaire encore plus symbolique, celui du centenaire des Jeux Olympiques de l’ère moderne. Merci à Athènes qui méritait, sans doute plus que toute autre ville, l’honneur d’accueillir les premier Jeux Olympiques. Merci à la Grèce pour ce don si précieux qu’elle a fait à l’humanité tout entière! Vive les Jeux Olympiques! 373 Anniversaire Enfin, le chef du gouvernement grec, M. Andreas Papandreou, a déclaré : « . . . Dans ce contexte, notre pays a proposé de discuter avec le Comité International Olympique de toutes les dispositions nécessaires qui permettraient d’accueillir les Jeux Olympiques en permanence en Grèce. Nous voulons les organiser de façon à sauvegarder leur esprit, leurs perspectives futures et la formidable influence qu’ils peuvent avoir sur les individus et la jeunesse en particulier. Cette proposition reste valable et ouverte. Toutefois, nous ne voulons en aucun cas être mal compris, et ne tenons pas à ce que l’on nous prête d’autres desseins. C’est au Comité International Olympique de décider si oui ou non il accepte l’offre de notre pays, et quand. Du point de vue de la symbolique, l’esprit olympique s’étend bien au-delà du domaine athlétique. La trêve, par exemple, qui dans l'Antiquité accompagnait les Jeux Olympiques, était un ins- 374 trument de paix. Je crois que de toute façon il est temps que le Comité International Olympique, le Comité Olympique Hellénique et les autres Comités Nationaux Olympiques examinent la possibilité de promouvoir aujourd’hui le principe de la trêve dans le cadre des Jeux, quelles que soient les difficultés, par l’intermédiaire des Nations Unies. Toutefois, au-delà des mesures et institutions spécifiques, l’esprit olympique symbolise invariablement la lutte pour le rapprochement des peuples et la compréhension mutuelle, pour la paix, la culture et la vie. C’est là le message dont le monde a aujourd’hui grand besoin. Davantage d’esprit olympique, en particulier pour faire face à l’énorme problème de l’armement nucléaire et des autres moyens de destruction de masse qui menacent l’existence même du genre humain. Davantage d’esprit olympique, en particulier pour éduquer les nouvelles générations ».