EXPOSITIONS POUR UN ANNIVERSAIRE Les festivités mises sur pied à l’occasion du 75 e anniversaire de l’établissement du CIO à Lausanne ont un parfum de classicisme, le drapé de l’antique et le soyeux du marbre. On a choisi un retour aux sources et aux valeurs fondamentales pour célébrer dans l’élégance la longue et solide union entre le CIO et la ville olympique. U n mariage d’amour, comme se plaît à le répéter le Président Samaranch et comme l’a joliment dessiné Jean Tinguely sur l’affiche qu’il a créée pour l’occasion: un joli cœur, tout enrubanné et encotillonné. Deux expositions seront ainsi offertes à la curiosité du public. Pour l’une d’entre elles, nous l’avions déjà présentée dans ces colonnes à la fin de l’année dernière. Il s’agit du « Corps et l’esprit », qui nous vient d’Athènes, où elle faisait partie d’un triptyque entièrement consacré à ce thème dans la Grèce antique, ainsi que dans celle du tournant du siècle, époque de la Rénovation des Jeux (voir l’article de Marie-Hélène Roukhadzé, R.O. No 266). LE CORPS ET L’ESPRIT À L’HERMITAGE Cent cinquante et un chefs-d’œuvre de l’art grec ancien provenant de dix-huit musées hellènes sont donc accueillis par la Fondation de l’Hermitage, à Lausanne, jusqu’en juillet. Son inauguration a bénéficié de toutes les attentions, de nombreux journalistes de la presse internationale couvraient l’événement. Le ministre grec de la Culture, M. Georges Mylonas, qui, avec Mme Olga Tzachou Alexandri, conserva- trice du Musée national d’archéologie d’Athènes, accompagnait ces trésors, a souligné, à travers un passionnant « cours d’histoire ancienne », la permanence des idéaux olympiques dans son pays, laissant Mme Tzachou parler d’idéal d’harmonie à la fois dans l’Antiquité et dans la conception de cette exposition où se succèdent tous les éléments culturels de la civilisation grecque en s’appuyant avec talent sur les techniques modernes de présentation, comme les écrans vidéo, lesquels sont parfaits pour magnifier le détail. On ne cache pas qu’il s’agit d’une fantastique vitrine artistique et culturelle pour la candidature d’Athènes aux Jeux de 1996, attendue à Tokyo au moment où le CIO procédera à son choix pour les Jeux de 1996 en septembre. Si cet arrêt à Lausanne est voulu Imprimé dans le marbre. un geste si familier témoigne de cettecivilisation grecque, à la fois artistique et sportive. 185 ACTUALITE grande classe la préfiguration de ce que seront les activités du Musée olympique qui ouvrira ses portes dans trois ans. ATHÈNES 1896 AU MUSÉE Vernissage à l’Hermitage : On reconnaît le Président du CIO, ainsi que, à côté de Mme Cotti, à droite, MM. Georges Mylonas et Flavio Cotti. Le stade des Jeux de 1896 au Musée olympique. 186 comme un hommage au CIO et à l’idéal olympique qu’il promeut, M. Flavio Cotti, chef du Département de l’intérieur (ministre du gouvernement fédéral helvétique), a relevé la longue tradition de relations amicales qui unissent la Grèce et la Suisse sur le plan aussi bien culturel que politique. Le Président juan Antonio Samaranch, pour sa part, voit dans cette présentation de Dans ses locaux provisoires, le Musée du CIO n’a toutefois pas voulu être en reste et nous gratifie d’une brillante présentation autour du thème de la rénovation des Jeux à Athènes en 1896. Une exposition qui vaut le détour, en premier lieu pour la superbe maquette du stade panathénaïque qui étale sa forme en U dans le centre même de la première ville olympique, et dont les dimensions n’avaient, semble-t-il, rien à envier à ceux de nos stades modernes puisque aussi bien ce sont, paraît-il, près de 70 000 personnes qui purent y prendre place pour la première édition des Jeux modernes. Sans compter les cinquante mille personnes qui, juchées sur les collines environnantes, la télévision n’avait pas encore fait son entrée dans le monde sportif, assistèrent au même spectacle sans bourse délier. Le Musée a ouvert ses collections de timbres, d’affiches et de cartes postales et a bénéficié du concours du ministère grec de la Culture. De nombreux documents originaux curieux ou anecdotiques jalonnent ainsi l’espace environné de statues d’athlètes. Un voyage dans le temps garanti.