Le temps de l’esclavage : les negro spirituals
Aux 17ème et 18ème siècles, de nombreux européens, anglais et irlandais surtout, ont colonisé le territoire
américain, jusqu'alors habité par des amérindiens (les Indiens d'Amérique). Ils ont amené leurs cultures, leurs
traditions, leur religion et leur musique. Dans les régions agricoles du Sud, les propriétaires blancs des grandes
plantations de coton vont chercher en Afrique de l'Ouest une main-d'œuvre d'esclaves. La traite des noirs durera
deux siècles, jusqu’à la fin de la guerre de sécession. Ces Noirs, coupés de leurs cultures ancestrales, inventent de
nouveaux chants au rythme de leurs travaux, comme le font les peuples africains. Ces chants sont appelés « work-
songs », c’est-à-dire chants de travail
« Take this hammer »
Dans le Nord, les esclaves ont été affranchis plus tôt que dans le Sud. Les Noirs peuvent se réunir pour prier ; ayant
tout perdu de leurs racines et de leurs Dieux, ils adoptent la religion chrétienne de leurs maîtres et trouvent leur
place dans les Eglises. Leurs prières chantées sont appelées des « negro-spirituals »
« Go down Moses » - Louis Armstrong
Exploitation
Ecoute : ce Negro-spritual raconte un épisode de la bible.
Alternance entre un soliste dialogue et le chœur qui lui répond. On peut noter la particularité de la voix de
Louis Armstrong.
Claude Nougaro, un chanteur français, a repris la musique de ce negro-spiritual et écrit un texte dans lequel
il s'adresse à Louis Armstrong. Sa chanson s’appelle d’ailleurs “ Armstrong ”
Apprentissage de la chanson de Claude Nougaro, “ Armstrong ”
L’émancipation et la ségrégation : le blues
Après l’abolition de l’esclavage, les negro spirituals sont arrangés et chantés en concert par des chorales
« Nobody knows the trouble I’ve seen »
Les blancs venus d’Europe amènent avec eux leurs traditions et leurs musiques. Les ballades folkloriques des
Blancs deviennent "le blues", musique dans laquelle ils expriment leurs douleurs mais aussi leurs espoirs, en
ajoutant des particularités vocales, rythmiques et harmoniques héritées de l’Afrique
« The Saint Louis Blues » - Bessie Smith
Exploitation
Ecoute « The Saint Louis Blues »
Proposer aux élèves de réaliser des cartes « sentiments » : joie, tristesse, désespoir, mélancolie, colère,
étonnement … Choisir la ou les cartes les plus adaptées à l’extrait sonore.
Lister les astuces utilisées par le compositeur pour transcrire ces sentiments.
Le blues introduit donc spasmes de nostalgie et repose sur différents éléments techniques pour rendre cet
effet :
- Un tempo lent
- Des rythmes (ternaires) syncopés : Chaque temps est donc découpé en trois croches dont on ne marque que
la première et la troisième.
- une structure harmonique articulée autour de 3 accords, désignés par les chiffres romains I-IV-V,
représentants les degrés principaux dans l'harmonie tonale à savoir premier, quatrième et cinquième degrés
(c.-à-d. tonique, sous-dominante et dominante)
- Des notes tenues liées le sune saux autres et qui traînent. Des mélodies bluesy qui utilisent les "notes
bleues". La gamme blues traditionnelle est simplement une gamme pentatonique mineure ou majeure à
laquelle on a ajouté une note. C'est cette dernière (la quinte diminuée pour la gamme mineure et la tierce
mineure ou la septième pour les gammes majeures) qui donne la couleur blues au morceau, d'où son nom de
blue note (« note bleue »).
Ex : Transformation blues de « J’ai du bon tabac » ( Cf Partition)
- Le choix des timbres, ici les sons de la trompette ainsi que les modes de jeux sur les instruments sont aussi
un facteur qui accentue l’expressivité : On pourra remarquer un jeu de vibrato (effet qui consiste à