Document réalisé par Nadia Métivier, CPEM 33
Ecouter du jazz
CARACTERISTIQUES DU JAZZ
Les éléments distinctifs dans la majorité des styles de jazz sont :
1) Extrait A string of pearls - Glenn Miller meets the dorsey bros
- Le rythme « swing »: A des accents rythmiques [« beat »], se superposent de minimes
déplacements d’accents [« after-beat »]. Les appuis se font sur les temps forts 2 et 4.
Exploitation
Déplacements sur pulsation et frappés des temps forts
- La structure des standards :
Trio rythmique : piano / contrebasse / batterie
Présentation du thème par le tutti
Chorus (improvisation de différents instruments)
Reprise du thème tutti pour finir.
Exploitation
A partir d’une chanson jazzy, faire une interprétation respectant la structure typique du jazz
« Bubble gum »
- L’intonation : La méthode de production des sons repose sur des intentions individuelles
(glissando, vibrato…)
2) Extrait Lullaby of birdland – The calling – Interprété par Diane Reeves
- L’improvisation : un processus par lequel le musicien de jazz crée ou produit une œuvre musicale
spontanée en se servant de sa créativité dans l'instant et de son savoir technique et théorique des
divers styles de jazz. L'interaction du groupe repose sur le fait que les musiciens se donnent la
parole grâce à la notation basée sur des grilles d’accords.
Exploitation
Improvisation sur « La p’tite voiture rouge »
Reproduction de formules rythmiques
Invention de cellules rythmiques
- La virtuosité des artistes : instrumentiste ou développement d'une voix individuelle
PETITE HISTOIRE DU JAZZ : à la découverte de la musique Afro-américaine
Origines
Le jazz est né au début du XXème siècle du mélange des cultures et des peuples.
Si le JAZZ était un arbre, ses racines seraient :
- les chants des esclaves africains qui rythment leurs travaux : les "work-songs"
- les chants religieux des Noirs dans les églises chrétiennes : les "negro-spirituals"
- les ballades folkloriques des Blancs chantées à leur façon par les Noirs : le "blues"
- la musique élaborée jouée par des pianistes Noirs ou Blancs ayant une bonne connaissance de la musique
classique européenne : le "ragtime".
Le temps de l’esclavage : les negro spirituals
Aux 17ème et 18ème siècles, de nombreux européens, anglais et irlandais surtout, ont colonisé le territoire
américain, jusqu'alors habité par des amérindiens (les Indiens d'Amérique). Ils ont amené leurs cultures, leurs
traditions, leur religion et leur musique. Dans les régions agricoles du Sud, les propriétaires blancs des grandes
plantations de coton vont chercher en Afrique de l'Ouest une main-d'œuvre d'esclaves. La traite des noirs durera
deux siècles, jusqu’à la fin de la guerre de sécession. Ces Noirs, coupés de leurs cultures ancestrales, inventent de
nouveaux chants au rythme de leurs travaux, comme le font les peuples africains. Ces chants sont appelés « work-
songs », c’est-à-dire chants de travail
« Take this hammer »
Dans le Nord, les esclaves ont été affranchis plus tôt que dans le Sud. Les Noirs peuvent se réunir pour prier ; ayant
tout perdu de leurs racines et de leurs Dieux, ils adoptent la religion chrétienne de leurs maîtres et trouvent leur
place dans les Eglises. Leurs prières chantées sont appelées des « negro-spirituals »
« Go down Moses » - Louis Armstrong
Exploitation
Ecoute : ce Negro-spritual raconte un épisode de la bible.
Alternance entre un soliste dialogue et le chœur qui lui répond. On peut noter la particularité de la voix de
Louis Armstrong.
Claude Nougaro, un chanteur français, a repris la musique de ce negro-spiritual et écrit un texte dans lequel
il s'adresse à Louis Armstrong. Sa chanson s’appelle d’ailleurs “ Armstrong ”
Apprentissage de la chanson de Claude Nougaro, “ Armstrong ”
L’émancipation et la ségrégation : le blues
Après l’abolition de l’esclavage, les negro spirituals sont arrangés et chantés en concert par des chorales
« Nobody knows the trouble I’ve seen »
Les blancs venus d’Europe amènent avec eux leurs traditions et leurs musiques. Les ballades folkloriques des
Blancs deviennent "le blues", musique dans laquelle ils expriment leurs douleurs mais aussi leurs espoirs, en
ajoutant des particularités vocales, rythmiques et harmoniques héritées de l’Afrique
« The Saint Louis Blues » - Bessie Smith
Exploitation
Ecoute « The Saint Louis Blues »
Proposer aux élèves de réaliser des cartes « sentiments » : joie, tristesse, désespoir, mélancolie, colère,
étonnement … Choisir la ou les cartes les plus adaptées à l’extrait sonore.
Lister les astuces utilisées par le compositeur pour transcrire ces sentiments.
Le blues introduit donc spasmes de nostalgie et repose sur différents éléments techniques pour rendre cet
effet :
- Un tempo lent
- Des rythmes (ternaires) syncopés : Chaque temps est donc découpé en trois croches dont on ne marque que
la première et la troisième.
- une structure harmonique articulée autour de 3 accords, désignés par les chiffres romains I-IV-V,
représentants les degrés principaux dans l'harmonie tonale à savoir premier, quatrième et cinquième degrés
(c.-à-d. tonique, sous-dominante et dominante)
- Des notes tenues liées le sune saux autres et qui traînent. Des mélodies bluesy qui utilisent les "notes
bleues". La gamme blues traditionnelle est simplement une gamme pentatonique mineure ou majeure à
laquelle on a ajouté une note. C'est cette dernière (la quinte diminuée pour la gamme mineure et la tierce
mineure ou la septième pour les gammes majeures) qui donne la couleur blues au morceau, d'où son nom de
blue note (« note bleue »).
Ex : Transformation blues de « J’ai du bon tabac » ( Cf Partition)
- Le choix des timbres, ici les sons de la trompette ainsi que les modes de jeux sur les instruments sont aussi
un facteur qui accentue l’expressivité : On pourra remarquer un jeu de vibrato (effet qui consiste à
provoquer une variation rapide de la hauteur de la note, vite ou lentement, de façon fluide ou saccadée) ainsi
que des effets de glissando qui sonnent comme des plaintes.
- On note aussi beaucoup de variations d’intensité : passages abruptes du forte au piano / présence de
crescendo.
Fin XIXème / début XXème : le ragtime
Les nouveaux citoyens américains constituent des fanfares et jouent des marches ou des polkas. Dans les bars et les
salons, les pianistes qui ont appris les œuvres pour piano de la musique classique européenne inventent une
nouvelle forme de musique rythmée et syncopée : « le ragtime ». Scott Joplin publie sur partition et perfore sur des
rouleaux de piano mécanique les premiers exemples d’une musique afro-américaine « savante ».
« The entertainer » ou « Maple Leaf Rag » - Scott Joplin
Naissance du jazz à la Nouvelle-Orléans
Le JAZZ naît au début du 20ème siècle à La Nouvelle Orléans (New-Orleans), ville cosmopolite de Louisiane, de
ce mélange de peuples, de cultures et de musiques.
Des fanfares blanches, noires et créoles apparaissent puis des brass bands, orchestres de cuivres comprenant
trompettes ou cornets, trombones, soubassophones, clarinettes, saxophones, batterie (caisse-claire et grosse-caisse
avec cymbale), contrebasse, banjos. Chaque événement donne lieu à un défilé musical, dans lequel l’improvisation
collective prend de plus en plus de place.
« Black Bottom Stomp » ou « Burnin the iceberg » - Jerry Roll Morton
Sweet Dixie New Orleans
Exploitation
Ecoute « Burnin the iceberg »
Classer les instruments en deux colonnes pour faire apparaître ceux qui jouent la mélodie et ceux qui jouent
l’accompagnement rythmique.
L’âge d’or du swing
La naissance à Chicago
A partir de 1910, de nombreux noirs émigrent vers les usines du nord des Etats-Unis, et le jazz gagne les grandes
villes, en particulier New York et Chicago. Le swing apparaît : c’est une façon, non écrite, de « balancer », en
décalant les notes sur un rythme ternaire.
« Frankie and Johnny » - Jimmie Rodgers
Les années folles à New York
Les éditeurs, producteurs, auteurs et compositeurs s’installent à Broadway, sont montées de fabuleuses
comédies musicales. Les musiciens se rassemblent pour former des orchestres de jazz, constitués de quatre grandes
sections instrumentales :
- 3 ou 4 trompettes
- 3 trombones
- 5 saxophones (2 altos, 2 ténors et 1 baryton)
- une section « rythmique » (piano, parfois guitare, contrebasse et batterie).
De grands musiciens compositeurs sont à leur tête, tels que Duke Ellington, qui fait les beaux soirs du Cotton Club
boîte chic de Harlem ou Cab Calloway.
« Black ans tan fantasy » ou « East Saint Louis Toodle Oo » ou « Take the A train » ou « Don’t get
around much anymore » - ou « Caravan » - Duke Ellington
« Minnie the moocher » - Cab Calloway
Exploitation
Ecoute « Caravan »
Dans une petite introduction, les instruments à vent glissent d’une note à l’autre (glissando) accompagnés
par le banjo et la batterie, ce qui crée une ambiance particulière. Ensuite commence le premier solo par la
trompette.
Comparer le mode de jeu de la trompette dans cette musique populaire avec celui utilisé dans la musique
savante (« Concerto pour trompette » de J.N Hummel au XIXème siècle)
Caractériser les timbres et les modes de jeux des instruments (glissando / vibrato / trompette bouchée…)
Travail vocal : à partir d'une chanson simple connue de tous (Au clair de la lune, Frère Jacques…), trouver
différentes façons de déformer le son de la voix.
- chanter en se bouchant le nez
- chanter en mettant la bouche dans une assiette contenant de l'eau
- chanter en plaçant devant la bouche un long cylindre de carton
- chanter en plaçant la main devant ta bouche
Les années 30 et la grande époque des Big Band
Le jazz noir atteint sa maturité avec la vogue des Big bands, qui rivalisent de swing et de puissance sonore. Ces
orchestres s’arrachent les meilleurs arrangeurs, engagent les meilleurs solistes et les plus grands chanteurs. Duke
Ellington est bientôt détrôné par Count Basie dont le fameux big band devient une « usine à swinguer » aux riffs
célèbres.
« One o’clock jum » ou « Beaver junction » ou « splanky » ou « Jumping at the woodside » - Count Basie
L’avant-guerre et le Middle Jazz
Une des particularités du jazz, est le travail du timbre, la liberté pour les solistes de jouer de leurs instruments de
façon inhabituelle et originale. Avec les instruments à vents, les musiciens peuvent travailler le son avec leur
gorge, leurs lèvres, ou même leurs cordes vocales ! Ils utilisent aussi des éléments extérieurs tels que les sourdines
qui bouchent les pavillons (trompette bouchée).
Bien que joué en orchestre, le jazz met à l'honneur les musiciens solistes qui, les uns après les autres, se donnent la
parole en improvisant sur le thème.
Parmi les plus grands solistes, on trouve :
Louis Armstrong, trompettiste et chanteur - « What a wonderful world » ou « Mack the kniffe »
Sidney Bechet, saxophoniste - « Petite fleur »
Art Tatum, pianiste - « I got rythm »
Charlie Christian, pionnier de la guitare électrique
Lionel Hampton batteur, pianiste et vibraphoniste
Dans le domaine de la voix, on découvre :
Billie Holiday - « The man I love »
Ella Fitzgerald - « Cow cow Boogie » ou « Summertime »
Les années de guerre
Parallèlement, des big bands blancs sont créés et occupent souvent les meilleures places. Pendant la guerre, celui
de Glenn Miller (chef de L’Air force Orchestra) est le plus connu. Ces orchestres font entendre les premiers
crooners.
In the mood – Glenn Miller
Le Gospel
Les anciens hymnes et spirituals ont toujours fait partie du répertoire religieux. Dorénavant, des auteurs-
compositeurs écrivent des gospels songs. Certains injectent dans cette musique sacrée les rythmes du blues et le
swing du jazz. Mahalia Jackson et Le Golden Gate Quartet en sont l’illustration.
Le Golden Gate Quartet, quatuor vocal - « Rock my soul »
L’après-guerre et le Be Bop
Dans tous les arts et de tous temps, il y a toujours des artistes qui remettent en question ce qui existe, qui
recherchent de nouvelles formes d'expression, de nouvelles techniques, de nouveaux sons ou de nouvelles couleurs.
Le jazz n'échappe donc pas à la règle.
En 1941, la mobilisation de nombreux musiciens marque la dissolution de la plupart des grands orchestres.
Certains musiciens comme Charlie Parker, saxophoniste ou Dizzy Gillespie, trompettiste, ou encore Thelonius
Monk, pianiste, bousculent le jazz “ classique ”. Ils introduisent dans la musique des rythmes plus complexes, plus
libres, et bouleversent les mélodies en laissant une place de plus en plus importante à la virtuosité et à
l’improvisation. Ce jazz contestataire a pris pour nom « bebop » (mot imitant la batterie). Charlie Parker connu
sous le nom de « The Bird » est considéré comme son créateur.
« Night in Tunisia » ou « Bloomdido » ou « Now the time » – Charlie Parker
« Diz and Bird at Carnegie Hall » - Charlie Parker et Dizzie Gillespie
« The complete Blue Note recording – Thelonius Monk
Exploitation
Ecoute « Bloomdido » de Charlie Parker
Repérer le tempo
Quant à la durée des notes, elles ne sont pas tenues comme dans le morceau de Sidney Bechett. Au contraire,
on assiste à un défilé en cascade de notes brèves.
Repérer les différents instruments et les entrées des différents solo
1) Cymbale de la batterie
2) Piano
3) Batterie complète
4) Mélodie au saxophone et à la trompette
5) Improvisations au sax / à la trompette / au piano / à la batterie
6) Reprise du thème au saxophone et à la trompette
Le rythm and blues
Les techniques évoluant, Les musiciens sont sonorisés et la guitare électrique fait son apparition. Six musiciens
sont alors aussi sonores autant qu’un big band. La basse électrique remplace souvent la contrebasse à cordes. Ces
petits ensembles jouent une musique plus simple basée sur le blues
Ils serviront de modèles aux groupes anglais des sixties.
« You’re gonna need my help I said » - Muddy Waters
Le cool jazz
A la fin des années 40, le jazz a conquis le monde entier !
Il subit alors l'influence d'autres musiques populaires et les musiciens américains, noirs ou blancs, font souvent
appel à des musiciens d'Amérique du Sud, de Cuba… Beaucoup s'installent en Californie. Ces musiciens de la côte
ouest jouent un jazz « tranquille », le cool jazz.
Le tempo est modéré, les mélodies se détachent bien et on ne retrouve ni les notes brèves en cascade de Charlie
Parker ni les notes tenues en vibrato de Sidney Bechett. Parmi les musiciens du cool jazz, on trouve Stan Getz,
saxophone ténor ou Miles Davis, trompettiste.
»Desafinado » – Stan Getz
« Round Midnight » - Miles Davis
« My funny Valentine » - Chet Backer
« Take five » - Dave Brubeck
Les années 60 et le free jazz
« Blue in green » ou « Love suprême » - John Coltrane
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