Ces deux contraceptifs combinent l’EE et un progestatif qui
est le métabolite actif d’un progestatif de troisième génération.
La contraception par patch transdermique ou par anneau vagi-
nal évite la prise quotidienne d’une pilule, ce qui devrait amé-
liorer l’observance, à condition de ne pas prolonger l’intervalle
libre d’une semaine entre deux cycles de traitement.
Contraception progestative
Les progestatifs peuvent être utilisés seuls dans un but
contraceptif. Le premier contraceptif oral administré à des fem-
mes par Pincus était d’ailleurs un progestatif.
Le choix d’une contraception progestative est motivé par
des raisons aussi diverses que la présence d’une contre-
indication aux estrogènes, la recherche d’un effet retard ou
encore le traitement d’une pathologie gynécologique requérant
un progestatif (Jamin et Madelenat, 2008).
Quelle que soit la voie d’administration, la contraception
est assurée par les effets du progestatif sur la glaire cervicale,
la muqueuse utérine et accessoirement sur les trompes (réduc-
tion de la mobilité tubaire empêchant la migration de l’ovule).
Dans certains cas, si la dose du progestatif est suffisante, l’effi-
cacité contraceptive est renforcée par l’inhibition de la fonc-
tion gonadotrope aboutissant à la suppression de l’ovulation.
Micropilule progestative
La contraception par micropilule consiste à ingérer quoti-
diennement et en continu une faible dose d’un progestatif
dérivé de la 19-nortestostérone : acétate de norethistérone
(Milligynon
®
), lévonorgestrel (Microval
®
) ou désogestrel
(Cerazette
®
).
L’efficacité contraceptive est assurée par les seuls effets péri-
phériques. L’inhibition gonadotrope est inconstante et partielle
sauf pour la micropilule à base de désogestrel. En effet, même
lorsque le pic ovulatoire est supprimé, ce qui s’observe dans 15
à 20 % des cas, la sécrétion basale des gonadotrophines persiste,
permettant la croissance folliculaire, d’où une tendance à
l’hyperestrogénie et parfois à terme au développement de kystes
ovariens. L’effet endométrial est primordial, car en s’opposant à
l’effet prolifératif de l’E2 endogène, les progestatifs créent un
endomètre hypotrophique impropre à une éventuelle nidation.
La contrepartie de cette action est la modification fréquente de
la chronologie des saignements génitaux.
La micropilule est prescrite en cas de contre-indication à
l’EE, chez les femmes hypertendues, diabétiques, dyslipidémi-
ques, ayant des antécédents thromboemboliques ou qui
fument beaucoup. Elle est également indiquée dans la période
du post-partum, notamment chez les femmes qui allaitent.
L’efficacité contraceptive est inférieure à celle de la pilule estro-
progestative et, en cas d’échec, le risque de grossesse extra-
utérine est accru.
Progestatifs normodosés
La contraception par des progestatifs de synthèse prescrits
de façon discontinue aux posologies habituellement employées
en gynécologie est une spécialité presque exclusivement fran-
çaise. Elle met à profit l’inhibition de l’ovulation par le proges-
tatif administré en séquences de 21 jours séparés d’une
semaine. Cette contraception est indiquée en cas de contre-
indication aux estrogènes ou chez les femmes ayant une affec-
tion gynécologique requérant un traitement progestatif.
Un seul progestatif, dérivé de la 19-nortestostérone a une
indication officiellement reconnue comme contraceptif « en
deuxième intention » : le lynestrénol (Orgametril
®
), prescrit à
raison de 10 mg par jour.
Plusieurs progestatifs dérivés de la 17α-hydroxyprogesté-
rone ou de la 19-norprogestérone, et de ce fait dénués d’effets
androgéniques, inhibent l’ovulation lorsqu’ils sont administrés
à dose suffisante en séquence de 21 jours : l’acétate de chlor-
madinone (Luteran
®
), l’acétate de nomégestrol (Lutenyl
®
)et
la promégestone (Surgestone
®
). Bien qu’ils n’aient pas été
moins étudiés que le lynestrénol, ils ne sont pas officiellement
reconnus comme contraceptifs.
Contraception progestative par voie parentérale
Deux progestatifs peuvent être administrés seuls par voie
parentérale pour assurer une couverture contraceptive prolongée :
–l’acétate de médroxyprogestérone, en suspension huileuse
injectée par voie intramusculaire à raison de 150 mg
(Depo-Provera
®
) tous les trois mois ;
–l’étonogestrel, métabolite actif du désogestrel, contenu à raison
de 68 mg dans un implant de 4 cm de long et 2 mm de diamètre
(Implanon
®
), destiné à être inséré sous la peau du bras à l’aide
d’un applicateur, et dont la durée d’action est de trois ans.
L’efficacité contraceptive des progestatifs ainsi administrés
repose à la fois sur l’inhibition de l’ovulation et les effets péri-
phériques. Ils conviennent aux femmes qui ne peuvent
s’astreindre à des prises orales quotidiennes, qui ne désirent
plus d’enfants et ont une contre-indication au stérilet. Leur
efficacité contraceptive est satisfaisante mais ils ont l’inconvé-
nient d’entraîner dans 50 % des cas des saignements génitaux
irréguliers parfois prolongés. Ils sont plus fréquents en début
de traitement, se raréfient avec le temps et font place à une
aménorrhée chez 20 % des femmes. La mise en place et le
retrait d’Implanon
®
nécessite l’intervention d’un médecin
expérimenté afin de réduire la fréquence des incidents locaux.
On peut rapprocher de ces contraceptifs le stérilet au lévo-
norgestrel (Mirena
®
). Mis en place dans la cavité utérine, il
délivre le progestatif au contact même de l’endomètre.
La contraception est assurée par le dispositif utérin et renforcé
par l’action du progestatif sur la glaire et la muqueuse utérine.
Le stérilet au lévonorgestrel a l’avantage de diminuer l’impor-
tance des saignements menstruels chez les femmes et convient
à celles ayant des métrorragies.
Contraception du lendemain
Il s’agit d’une contraception d’urgence destinée à éviter
une grossesse après un rapport non protégé, potentiellement
JFE 2009
Épilepsies, vol. 21, n° 4, octobre-novembre-décembre 2009 394
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