La paix commune de 346 av. J.-‐C.

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Introduc)on •  La guerre est un état normal •  La paix est l’interrup3on de l’état de guerre •  La Grèce au IVe siècle –  Des conflits incessants –  L’interven3onnisme perse –  L’âge d’or du mercenariat « À tout prendre, 386 marque, bien mieux que 404, la fin du Ve siècle » P. Brun, Le monde grec aux temps classiques, t. 2, Le IVe siècle, Paris, PUF, 2004 (Nouvelle Clio. L'histoire et ses problèmes), p. 25.
La paix commune de 386 av. J.-­‐C. […] Λακεδαιμόνιοι κακοπαθοῦντες τῷ πολέμῳ τῷ τε πρὸς τοὺς Ἕλληνας καὶ τῷ πρὸς τοὺς Πέρσας, Ἀνταλκίδαν τὸν ναύαρχον ἐξαπέστειλαν πρὸς Ἀρταξέρξην ὑπὲρ εἰρήνης. […] ὁ βασιλεὺς ἔφησεν ἐπὶ τοῖσδε ποιήσασθαι τὴν εἰρήνην: τὰς μὲν κατὰ τὴν Ἀσίαν Ἑλληνίδας πόλεις ὑπὸ βασιλέα τετάχθαι, τοὺς δ᾽ ἄλλους Ἕλληνας ἅπαντας αὐτονόμους εἶναι: τοῖς δὲ ἀπειθοῦσι καὶ μὴ προσδεχομένοις τὰς συνθήκας διὰ τῶν εὐδοκούντων πολεμήσειν. οἱ μὲν οὖν Λακεδαιμόνιοι τούτοις εὐδοκήσαντες ἡσυχίαν ἦγον, Ἀθηναῖοι δὲ καὶ Θηβαῖοι καί τινες ἕτεροι τῶν Ἑλλήνων βαρέως ἔφερον ἐπὶ τῷ τὰς κατὰ τὴν Ἀσίαν πόλεις ἐγκαταλελεῖφθαι: καθ᾽ αὑτοὺς δὲ οὐκ ὄντες ἀξιόμαχοι, κατ᾽ ἀνάγκην συνεχώρησαν καὶ προσεδέξαντο τὴν εἰρήνην. « […] Les Lacédémoniens, qui étaient durement affectés par la double guerre qu’ils menaient contre les Grecs et contre les Perses, dépêchèrent le navarque Antalcidas auprès d’Artaxerxès pour négocier une paix. […][Le Grand Roi] accepta de conclure la paix aux condi3ons suivantes : les cités grecques d’Asie seraient soumises au Roi, tous les autres Grecs seraient autonomes ; il ferait la guerre avec le concours des contractants aux réfractaires qui n’accepteraient pas les clauses du traité. Les Lacédémoniens admirent ces clauses sans faire de difficultés. Les Athéniens, les Thébains et quelques autres prirent très mal l’abandon des cités d’Asie ; mais étant incapables de soutenir à eux seuls une guerre, ils furent contraints de céder et acceptèrent la paix. » (Diodore de Sicile, XIV, 110, 1-­‐4. Trad. CUF) La paix commune de 386 av. J.-­‐C. Ἀρταξέρξης βασιλεὺς νομίζει δίκαιον τὰς μὲν ἐν τῇ Ἀσίᾳ πόλεις ἑαυτοῦ εἶναι καὶ τῶν νήσων Κλαζομενὰς καὶ Κύπρον, τὰς δὲ ἄλλας Ἑλληνίδας πόλεις καὶ μικρὰς καὶ μεγάλας αὐτονόμους ἀφεῖναι πλὴν Λήμνου καὶ Ἴμβρου καὶ Σκύρου: ταύτας δὲ ὥσπερ τὸ ἀρχαῖον εἶναι Ἀθηναίων. ὁπότεροι δὲ ταύτην τὴν εἰρήνην μὴ δέχονται, τούτοις ἐγὼ πολεμήσω μετὰ τῶν ταῦτα βουλομένων καὶ πεζῇ καὶ κατὰ θάλατταν καὶ ναυσὶ καὶ χρήμασιν. […] καὶ οἱ μὲν ἄλλοι ἅπαντες ὤμνυσαν ἐμπεδώσειν ταῦτα, οἱ δὲ Θηβαῖοι ἠξίουν ὑπὲρ πάντων Βοιωτῶν ὀμνύναι. ὁ δὲ Ἀγησίλαος οὐκ ἔφη δέξασθαι τοὺς ὅρκους, ἐὰν μὴ ὀμνύωσιν, ὥσπερ τὰ βασιλέως γράμματα ἔλεγεν, αὐτονόμους εἶναι καὶ μικρὰν καὶ μεγάλην πόλιν. « "Le Roi Artaxerxès es3me juste que les villes d’Asie lui appar)ennent et aussi, parmi les îles, Clazomènes et Chypre, et que, par contre, on laisse aux autres villes grecques, grandes et pe)tes, leur autonomie, excepté Lemnos, Imbros, et Scyros, qui, comme par le passé, appar3endront aux Athéniens. Ceux qui ne consen3ront pas à ces condi3ons de paix, je leur ferai personnellement la guerre avec l’aide de ceux qui les accepteront, sur terre, sur mer, avec ma flo¶e et avec mon trésor." […] Et tous les députés jurèrent de la respecter, sauf les Thébains, qui prétendirent jurer au nom de tous les Béo3ens. Agésilas déclara qu’il n’accepterait pas leur serment s’ils ne juraient pas conformément aux termes du rescrit du Roi « qu’il y aurait l’autonomie aussi bien pour une pe3te ville que pour une grande ». (Xénophon, Helléniques, V, 1, 31-­‐32. Trad. CUF) La paix commune de 386 av. J.-­‐C. •  Les clauses –  L’autonomie –  La poursuite des contrevenants –  Les cités grecques d’Asie Mineure aux mains des Perses •  Trois nouveautés : –  un règlement mul3latéral –  Une paix pour tous les Grecs –  Une paix « permanente » •  Une étape paradoxale de l’idéal panhellénique Les autres paix communes Le traité de 375 av. J.-­‐C. Le traité de 371 av. J.-­‐C. Le congrès de Delphes et le « rescrit de Suse » La paix commune de 362 av. J.-­‐C. La paix de Philocrate et la paix commune de 346 av. J.-­‐C. •  Le congrès et la ligue de Corinthe (338 av. J.-­‐C.) • 
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La Paix (Εἰρήνη) tenant dans ses bras l’enfant Richesse (Πλοῦτος) Sculpture de Céphisodote, copie romaine d’un original athénien de 370 av. J.-­‐C. environ. La paix commune de 371 av. J.-­‐C. Le traité de 375 av. J.-­‐C. Le traité de 371 av. J.-­‐C. Le congrès de Delphes et le « rescrit de Suse » La paix commune de 362 av. J.-­‐C. La paix de Philocrate et la paix commune de 346 av. J.-­‐C. •  Le congrès et ligue de Corinthe 338 av. J.-­‐C. • 
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La paix commune de 346 av. J.-­‐C. ἀκολούθως δὲ τούτοις διέταξαν οἱ Ἀμφικτύονες τὰ περὶ τὴν ἐπιμέλειαν τοῦ μαντείου καὶ τἄλλα πάντα τὰ πρὸς εὐσέβειαν καὶ κοινὴν εἰρήνην καὶ ὁμόνοιαν τοῖς Ἕλλησιν ἀνήκοντα. Conformément à ces décrets, les Amphictyons réglèrent l'administra3on de l'oracle ainsi que toutes les affaires propres à ramener la piété, la paix commune et la concorde parmi les Grecs. Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, XVI, 60. La paix commune de 346 av. J.-­‐C. •  Le contexte : la fin de la troisième guerre sacrée. •  Les arguments contra –  La terminologie –  La fonc3on « tradi3onnelle » de l’Amphic3onie •  Les arguments pro –  Une guerre panhellénique –  Le discours Sur la paix de Démosthène –  Le « synode des Grecs » •  La nouvelle caractéris3que de la paix : la concorde (homonoia) La paix commune de 346 av. J.-­‐C. φοβοῦμαι μὴ πάντες περὶ τῶν ἰδίων ἕκαστος ὀργιζόμενος κοινὸν ἐφ᾽ ἡμᾶς ἀγάγωσι τὸν πόλεμον, τὰ τῶν Ἀμφικτυόνων δόγματα προστησάμενοι « […]j’ai bien peur qu’irrités pour des mo3fs propres à chacun, tous ne mènent en commun la guerre contre nous en se couvrant des décisions des Amphic3ons » (Démosthène, Sur la Paix, 19. Trad. CUF) La paix commune de 346 av. J.-­‐C. •  Le contexte : la fin de la troisième guerre sacrée. •  Les arguments contra –  La terminologie –  La fonc3on « tradi3onnelle » de l’Amphic3onie •  Les arguments pro –  Une guerre panhellénique –  Le discours Sur la paix de Démosthène –  Le « synode des Grecs » •  La nouvelle caractéris3que de la paix : la concorde (homonoia) La paix commune de 346 av. J.-­‐C. Ἀφῃρέθησαν δὲ οἱ Φωκεῖς καὶ μετεῖναί σφισιν ἱεροῦ τοῦ ἐν Δελφοῖς καὶ συνόδου τῆς ἐς τὸ Ἑλληνικόν, καὶ τὰς ψήφους αὐτῶν Μακεδόσιν ἔδοσαν οἱ Ἀμφικτύονες. « Les Phocidiens furent exclus du sanctuaire à Delphes et du synode des Grecs, et les Amphic3ons donnèrent leurs suffrages aux Macédoniens. » Pausanias X 3.3. La paix commune de 346 av. J.-­‐C. •  Le contexte : la fin de la troisième guerre sacrée. •  Les arguments contra –  La terminologie –  La fonc3on « tradi3onnelle » de l’Amphic3onie •  Les arguments pro –  Une guerre panhellénique –  Le discours Sur la paix de Démosthène –  Le « synode des Grecs » •  La nouvelle caractéris3que de la paix : la concorde (homonoia) L’évolu)on des paix communes •  Le désengagement progressif de la Perse •  La progression de l’idée panhellénique •  La montée en puissance de la Macédoine –  Le rôle historique de Philippe II •  De l’autonomie à la concorde (homonoia) La Grèce et nous •  L’Europe après 1945 et la Grèce du IVe siècle –  La recherche de la paix –  La garan3e d’une grande puissance –  L’« or des Perses » –  Les mercenaires au service de l’Empire •  Le panhellénisme et l’unité européenne –  Le problème de l’iden3té commune •  Un éternel paradoxe : unité vs liberté •  De la liberté des Anciens comparée à celle des Modernes (B. Constant). 
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