MAPAR 2010
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intention dans la majorité des cas et elle peut être efcace même en cas de
coma hypercapnique[6].
L’utilisation de la VNI augmente aussi chez les patients qui présentent une
détresse respiratoire aiguë hypoxémique dite «de novo» sans maladie respi-
ratoire sous jacente (pneumonie, inhalation, atélectasie, syndrome de détresse
respiratoire aigu), et plus de 20% de ces patients sont traités par de la VNI[1]
Plusieurs travaux ont montré que la VNI pouvait réduire le risque d’intubation et
même la mortalité[7]. Cependant, d’autres études sont contradictoires et n’ont
pas retrouvé de bénéce[8] ou parfois même une augmentation de la mortalité
probablement liée à un retard à l’intubation[9]. Chez les patients hypoxémiques,
le taux d’intubation est élevé de l’ordre de 50 à 60%[3,5] et l’échec de la VNI
est associé à une surmortalité [5]. Cependant, la balance globale n’est ni en
faveur ni en défaveur de la VNI dans cette indication. Ces résultats font penser
que l’on peut augmenter les chances de survie du patient en cas de succès mais
que l’on a peut être réduit ses chances en cas d’échec. La VNI doit donc être
discutée au cas par cas. La gravité du patient est bien entendu un facteur d’échec
et l’indication d’intubation doit être rapidement réévaluée après la mise en route
de la VNI. Des équipes ont même utilisé la VNI pour la prise en charge initiale
d’un syndrome de détresse respiratoire aigu[10]. Dans ce cas, l’amélioration
rapide de l’oxygénation était un critère majeur de réussite.
2. INDICATIONS DE LA VNI EN POST-EXTUBATION
L’épreuve de sevrage ou épreuve de ventilation spontanée permet de
détecter les patients capables de respirer sans le ventilateur et d’être extubés.
On réalise cette épreuve avec de l’oxygène branché sur une pièce en T ou avec le
ventilateur en aide inspiratoire minimale (environ 7cmH2O). Malgré une épreuve
de sevrage réussie, l’échec de l’extubation (réintubation dans les 72h) survient
dans 10 à 20% des cas. Les patients qui sont réintubés ont une mortalité très
élevée d’environ 50%[11,12]. L’extubation est donc une période à haut risque
et la VNI peut favoriser le sevrage et réduire le taux de réintubation chez certains
patients. Il faut distinguer 3situations très différentes:
• La VNI en relais de l’intubation chez des patients insufsants respiratoires
chroniques qui n’ont pas tous les critères d’extubation.
• La VNI préventive pour des patients à haut risque de réintubation. Le patient
ne présente pas de détresse respiratoire à l’initiation de la VNI.
• La VNI pour traiter une détresse respiratoire survenant après l’extubation.
2.1. VNI EN RELAIS DE L’INTUBATION CHEZ LES PATIENTS INSUFFISANTS
RESPIRATOIRES CHRONIQUES DIFFICILES À SEVRER (TABLEAU I)
La VNI en relais de l’intubation signie que le patient est extubé alors qu’il ne
présente pas tous les critères de réussite à l’épreuve de sevrage (fréquence respi-
ratoire >35/min, SpO2 <90%, respiration paradoxale, fréquence cardiaque >140
ou <50/min, PAS >180 ou <70mmHg, agitation ou troubles de conscience).
La VNI est ensuite appliquée à «haute dose» juste après l’extubation. Cette
situation se discute principalement chez des patients insufsants respiratoires
chroniques qui ont un risque de sevrage prolongé et qui nécessitent parfois
une trachéotomie, alors que c’est dans cette indication que la VNI est la plus
efcace. Au plan physiologique, le travail respiratoire augmente nettement après
l’extubation mais la VNI permet de réduire l’effort du patient à la même valeur que