Les moyens d`unions radio-ulnaires Anatomie et Biomécanique

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UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL
MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE,
d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE
2012-2013
UNIVERSITE DE NANTES
Les moyens d’unions radio-ulnaires
Anatomie et Biomécanique
Par
ETOURNEAU Pierre
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. R. ROBERT
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
·
·
·
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·
·
·
·
·
·
·
·
Laboratoire :
Pr. O. ARMSTRONG
Pr. O. BARON
Pr. G. BERRUT
Pr. H. DESAL
Pr. B. DUPAS
Dr. F. ESPITALIER
Dr. E. FRAMPAS
Pr. A. HAMEL
Dr. O. HAMEL
Dr. M.D. LECLAIR
Pr. P.A. LEHUR
Dr. G. MEURETTE
Dr. J.M. SERFATI
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
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UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL
MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE,
d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE
2012-2013
UNIVERSITE DE NANTES
Les moyens d’unions radio-ulnaires
Anatomie et Biomécanique
Par
ETOURNEAU Pierre
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. R. ROBERT
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
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Laboratoire :
Pr. O. ARMSTRONG
Pr. O. BARON
Pr. G. BERRUT
Pr. H. DESAL
Pr. B. DUPAS
Dr. F. ESPITALIER
Dr. E. FRAMPAS
Pr. A. HAMEL
Dr. O. HAMEL
Dr. M.D. LECLAIR
Pr. P.A. LEHUR
Dr. G. MEURETTE
Dr. J.M. SERFATI
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
2
REMERCIEMENTS
Merci au Professeur Antoine Hamel pour la suggestion de ce sujet, ses conseils
et ses enseignements.
Merci aux Professeurs d’anatomie de la faculté de médecine de Nantes pour
leur enseignement unique.
Merci aux laborantins M. Lagier Stéphane et M. Blin Yvan pour leur aide
durant les travaux de dissection et de rédaction.
Merci à ma famille et ma belle-famille qui m’ont apporté leurs
encouragements.
Merci à mes enfants qui ont dû supporter l’absence croissante de leur papa.
Un grand merci à mon épouse, sans qui ce travail n’aurait pas été réalisable.
Et merci à mon Père Céleste pour sa patience.
3
Sommaire
INTRODUCTION ........................................................................................................................................... 5
1-Embryologie ............................................................................................................................................. 6
2 – Ostéologie.............................................................................................................................................. 7
2.1 L'ulna ................................................................................................................................................. 7
2.1.1 – Faces diaphysaires .................................................................................................................... 7
2.1.2 – Bords diaphysaires.................................................................................................................... 7
2.1.3 – Les extrémités ulnaires ............................................................................................................. 8
2.2 - Le Radius .......................................................................................................................................... 9
2.2.1 – Faces diaphysaires .................................................................................................................... 9
2.2.2 – Bords diaphysaires.................................................................................................................... 9
2.2.3 – Les extrémités .........................................................................................................................10
3 – Rappels anatomiques ............................................................................................................................12
3.1 - Les moyens d’unions directs ligamentaires ......................................................................................12
3.2 - Les moyens d’unions radio-ulnaires directs musculaires .................................................................13
3.3 - Les moyens d’unions radio-ulnaires indirects ..................................................................................14
4 – Matériels et méthodes ..........................................................................................................................17
4.1 - Matériels.........................................................................................................................................17
4.2 - Méthode .........................................................................................................................................17
5 – Résultats ...............................................................................................................................................18
5.1 – Les moyens d’unions radio-ulnaires directs ligamentaires...............................................................18
5.2 – Les moyens d’unions radio-ulnaires directs musculaires .................................................................22
5.3 - Moyens d’unions radio-ulnaires indirects ........................................................................................27
6 – Discussion .............................................................................................................................................31
6.1 - Le complexe de l’avant-bras ............................................................................................................31
6.2 - L’articulation radio-ulnaire proximale..............................................................................................31
6.3 - L’articulation radio-ulnaire moyenne...............................................................................................32
6.4 - L’articulation radio-ulnaire distale ...................................................................................................34
6.5 – Les muscles ....................................................................................................................................35
6.6 - Aperçu des pathologies et des traitements......................................................................................35
CONCLUSION ..............................................................................................................................................37
Références..................................................................................................................................................38
4
INTRODUCTION
Lors de l’organogénèse des membres supérieurs, il est possible de distinguer trois
segments : le stylopode, le zeugopode et l’autopode qui correspondent respectivement au bras, à
l’avant-bras et à la main. En grec, le mot « zeugos » signifie « deux » d’où cette appellation du
segment moyen puisqu’il comporte deux os. Le radius et l’ulna sont les deux os de l’avant-bras et
sont à la fois liés et mobiles pour permettre des mouvements complexes tels que la pronation et la
supination. Cette mobilité assure le positionnement de la main dans tous les plans de l’espace.
De nombreuses structures anatomiques peuvent être considérées comme moyen d’union
radio-ulnaire. Certaines sont insérées sur les deux os et permettent ainsi de maintenir le radius et
l’ulna ensembles. D’autres structures sont soit insérées sur le radius ou l’ulna, soit ne possèdent
aucune insertion sur les deux os. Dans ces conditions, c’est leurs actions actives ou passives qui
permettent de rapprocher le radius et l’ulna.
Cette étude a pour objectif de décrire l’anatomie de certains des nombreux moyens d’union
radio-ulnaires et de tenter d’expliquer la mécanique articulaire de l’avant-bras à travers la
littérature récente sur le sujet.
C’est dans ce but que, après quelques rappels d’embryologie, d’ostéologie et d’anatomie,
nous nous intéresserons aux résultats des différentes dissections réalisées. Enfin, en nous référant
à la littérature médicale et chirurgicale, nous discuterons de la biomécanique du cadre
antébrachial.
5
1-Embryologie
Vers la fin de la 4ème semaine du développement intra-utérin apparaît les bourgeons des
membres supérieurs. Ceux-ci précèdent d’environ un à deux jours l’apparition des bourgeons des
membres inférieurs. Ils dérivent de la lame latérale du mésoderme et sont recouverts d’ectoderme.
Ce dernier va proliférer au niveau de l’apex des bourgeons, formant ainsi la crête apicale
ectodermique. Cette crête est à l’origine de la prolifération et de l’indifférenciation des cellules
mésenchymateuses constituant alors une zone de progression permettant l’allongement du
membre dans le sens proximo-distal. La crête apicale ectodermique s’éloignant vers la distalité, les
cellules de la partie proximale arrêtent leur prolifération pour se regrouper et former les premières
pièces cartilagineuses. La création de la maquette cartilagineuse se fait donc de proximale en
distale également. Sur le bord postérieur du bourgeon se trouve une zone d’activité polarisante qui
permet la croissance du membre dans le sens antéro-postérieur.
Une fois la maquette cartilagineuse formée, vers la 8ème semaine de développement, le
processus d’ossification commence. A la 12ème semaine, tous les os longs possèdent un centre
d’ossification primaire au niveau de leur diaphyse correspondant à un processus d’ossification
enchondrale. Dans leurs extrémités apparaissent ensuite des centres d’ossifications secondaires
(épiphyses). C’est entre la diaphyse et l’épiphyse que se trouve le cartilage de conjugaison qui
permettra la croissance des os en longueur. L’épaisseur des os longs est assurée par une
ossification membraneuse grâce au périoste.
Les muscles dérivent du mésoderme para-axial. Ces cellules vont migrer dans les membres
accompagnées de leurs racines nerveuses [16].
5ème semaine.
6ème semaine.
7ème 8ème
semaine.
Figure 1 : Formation de la maquette cartilagineuse d’après Kamina.P [2]
6
2 – Ostéologie
Une description de l'ostéologie [1] des deux os de l'avant-bras s'impose avant de décrire les
différentes structures anatomiques les unissant.
2.1 L'ulna
Signifiant « avant-bras », est un os long, pair et non symétrique. Il est triangulaire à la
coupe dans sa partie proximale et plutôt cylindrique dans sa partie distale. Il s'articule en haut avec
l'humérus, latéralement et en bas avec le radius. L'ulna est composé de sa diaphyse, d'une
extrémité supérieure et d'une extrémité inférieure (photographie n°1).
2.1.1 – Faces diaphysaires
La diaphyse ulnaire possède trois faces :
La face antérieure est plus large en haut qu'en bas. Les deux tiers supérieurs de cette face
donnent l'insertion au muscle fléchisseur profond des doigts. Le tiers inférieur donne l'insertion au
muscle carré pronateur. Ces deux insertions sont séparées l'une de l'autre par une crête
inconstante qui est oblique en bas et en dedans.
La face médiale est également plus large en haut qu'en bas que l'on divise aussi en trois
tiers. Les deux tiers supérieurs qui servent d'insertion au muscle fléchisseur profond des doigts, le
tiers inférieur qui est lisse et libre d'insertion musculaire permettant ainsi le glissement des fibres
du muscle fléchisseur ulnaire du carpe.
La face postérieure est oblique vers l'arrière et le dehors, toujours plus large en haut qu'en
bas. Une crête oblique en bas et en arrière située à la partie supérieure divise la face postérieure
en trois. Cette crête, la crête supinatrice, s'étend de l'angle postéro-inférieur de l'incisure radiale
au bord postérieur de la diaphyse ulnaire. Au-dessus se trouve une surface triangulaire à sommet
inférieur où s'insère le muscle anconé. En-dessous, une crête verticale issue de la crête supinatrice
distingue deux champs:
- Antérieur, qui donne l'insertion à quatre muscles profonds de la loge postérieure de l'avant
bras, de haut en bas, le long abducteur du pouce, le court extenseur du pouce, le long
extenseur du pouce et l'extenseur de l'index.
- Postérieur, qui est déprimé en sillon vertical pour le logement du corps charnu du muscle
extenseur ulnaire du carpe.
2.1.2 – Bords diaphysaires
L'ulna est aussi composé de trois bords :
Le bord antérieur fait la séparation entre la face antérieure et la face médiale. C'est un bord
mousse dont les deux tiers supérieurs donnent l'insertion au muscle fléchisseur profond des doigts.
7
Le bord postérieur est également appelé « crête ulnaire ». Il est saillant et sous-cutané, on
lui décrit trois parties:
- Supérieure qui se divise en deux pour aller de part et d'autre de l'olécrâne.
- Moyen qui possède deux versants : le versant médial pour l'insertion du muscle fléchisseur
ulnaire du carpe et le versant latéral pour l'extenseur ulnaire du carpe.
- Inférieur qui va se perdre dans la styloïde ulnaire.
Le bord latéral que l'on nomme le bord interosseux, situé entre les deux os de l'avant-bras.
Il est tranchant et est divisé en deux parties :
- Supérieure, donnant une branche antérieure qui rejoint le bord antérieur de l'incisure
radiale. Cette branche marque la jonction entre la face antérieure de la diaphyse et le
processus coronoïde. La partie supérieure donne également une branche postérieure qui
monte verticalement et rejoint le bord postérieur de l'incisure radiale. C'est une branche
saillante appelée « crête supinatrice ». Elle donne l'insertion au faisceau superficiel du
muscle supinateur. Entre ces deux branches se dessine une surface triangulaire à base
supérieure : c'est la fosse supinatrice qui donne l'insertion au faisceau profond du muscle
supinateur.
- Inférieure représentant les trois quarts du bord latéral. Très marquée, elle donne l’insertion
de la membrane interosseuse.
2.1.3 – Les extrémités ulnaires
L'extrémité supérieure de l'ulna est plus volumineuse que l'extrémité inférieure. On y
trouve le processus coronoïde et l'olécrâne qui encadrent l'incisure trochléaire répondant à la
trochlée humérale (ginglyme). Latéralement se trouve l'incisure radiale qui répond au pourtour de
la tête radiale (articulation de type trochoïde). Cette incisure est de forme rectangulaire à grand
axe antéro-postérieur. Les bords antérieur et postérieur donnent tous deux les insertions pour le
ligament annulaire de la tête radiale et le ligament collatéral latéral (faisceau moyen pour le bord
postérieur et le faisceau antérieur pour le bord antérieur). Le bord inférieur donne l'insertion au
ligament carré.
L'extrémité inférieure présente trois parties :
1/ Le col : portion cylindrique et rétrécie qui supporte la tête. Cette partie est libre d'insertion.
2/ La tête : proéminence qui surpasse le périmètre du col seulement en avant et en dehors. On lui
décrit une face périphérique et une face inférieure.
- Portion antéro-latérale en forme de diadème, large à sa partie moyenne et effilée sur les
extrémités, correspondant à la surface articulaire de l'incisure ulnaire du radius. C'est une
articulation de type trochoïde ni congruente ni concordante.
- Portion postéro-médiale qui est saillante sous la peau et déprimée verticalement par deux
sillons : un sillon antérieur pour le tendon du fléchisseur ulnaire du carpe et un postérieur
pour le tendon de l'extenseur ulnaire du carpe.
- Face inférieure représente une surface articulaire répondant au disque articulaire du
poignet ou ligament triangulaire du carpe.
3/Le processus styloïde est conique à sommet inférieur. Il est situé plus haut et plus postérieur que
la styloïde radiale. La partie latérale de sa base donne l'insertion au ligament triangulaire du carpe
et son apex au ligament collatéral ulnaire du poignet.
8
2.2 - Le Radius
Le radius est un os long, pair et symétrique et constitue le squelette latéral de l'avant bras.
Il est articulé avec l'ulna, l'humérus et le carpe. C'est un os mobile de l'avant-bras qui pivote autour
de l'ulna lors des mouvements de prono-supination. Il est triangulaire à la coupe. Le radius
présente une large courbure pronatrice au sommet de laquelle on trouve l'insertion du muscle
rond pronateur. Inversement, le radius possède une tubérosité médiale dite bicipitale qui donne
l'insertion à un muscle supinateur le biceps brachial (photographie n°2).
2.2.1 – Faces diaphysaires
La diaphyse radiale est composée de trois faces.
La face antérieure, située sous la tubérosité bicipitale du radius. Elle est plutôt large vers le
bas et gracile vers le haut. On la divise en deux parties :
- les deux tiers supérieurs pour l'insertion du muscle long fléchisseur du pouce.
- le tiers inférieur pour l'insertion du carré pronateur.
-
-
La face postérieure, divisée en trois parties :
le tiers supérieur qui est libre d'insertion pour permettre le glissement des fibres du
supinateur.
le tiers moyen qui est le lieu d'insertion du long abducteur du pouce et du court extenseur
du pouce.
le tiers inférieur qui lui aussi ne possède pas d'insertions musculaires et permet ainsi le
glissement des tendons des muscles profonds de la loge postérieure de l'avant-bras.
La face latérale est convexe verticalement et pareillement divisée en trois parties :
le tiers supérieur pour l'insertion du chef profond du muscle supinateur.
le tiers moyen, surface rugueuse et ovale à grand axe vertical, pour l'insertion du rond
pronateur.
le tiers inférieur où il n'y a pas d'insertion pour le glissement des tendons latéraux.
2.2.2 – Bords diaphysaires
Le bord antérieur est étendu du bord inférieur de la tubérosité bicipitale au processus
styloïde du radius. Il est le lieu d'insertion du septum inter-musculaire antéro-latéral. La moitié
supérieure est oblique vers le bas et le dehors et donne l'insertion du fléchisseur superficiel des
doigts et du chef superficiel du supinateur. La moitié inférieure est plus verticale.
Le bord médial ou interosseux est tranchant. Il s'étend du pôle inférieur de la tubérosité
bicipitale vers l'extrémité inférieure du radius où il bifurque. À sa partie haute, on y trouve
l'insertion de la corde oblique de Weitbrecht. Le reste du bord médial sert d'insertion à la
membrane interosseuse.
Le bord postérieur sépare la face latérale et la face postérieure et donne l'insertion du
9
septum inter-musculaire postéro-latéral. Il est marqué par les insertions du long abducteur du
pouce et du court extenseur du pouce.
2.2.3 – Les extrémités
L'extrémité supérieure du radius est composée de trois parties :
1/ La tête qui est une surface articulaire avec une face supérieure répondant au capitulum de la
palette humérale, de forme ovale à grand axe oblique orienté vers le dedans et l'avant. La tête
possède également un pourtour qui répond à l'incisure radiale de l'ulna et au ligament annulaire.
C'est une articulation de type trochoïde non congruente sur le plan osseux mais qui le devient sur
le plan articulaire grâce au ligament annulaire.
2/ Le col est une portion cylindrique rétrécie qui soutient la tête. Il est oblique en bas et en dedans
et est le lieu d'insertion des chefs superficiel et profond du supinateur.
3/ La tubérosité radiale ou bicipitale, qui est la partie inféro-médiale du col, est une protrusion
ovale à grand axe vertical. Elle présente un versant postérieur rugueux correspondant à l'insertion
du tendon du biceps brachial et un versant antérieur qui est lisse pour le glissement de la bourse
synoviale du biceps.
L'extrémité inférieure est de forme quadrangulaire du fait de l'apparition de la face médiale
dans la bifurcation du bord interosseux. Elle possède cinq faces :
1/ La face antérieure est large et lisse pour permettre le glissement des tendons fléchisseurs. Dans
sa partie supérieure déborde l'insertion du carré pronateur.
2/ La face postérieure est bien séparée de la face latérale par le bord postérieur qui forme une
crête saillante et palpable appelée le tubercule dorsal (tubercule de Lister). La face postérieure
descend plus que la face antérieure. Elle est séparée en un sillon latéral, oblique vers le bas et le
dehors pour le passage du tendon du long extenseur du pouce et en un sillon médial plus large et
vertical pour le passage des tendons de l'extenseur des doigts et de l'extenseur de l'index.
3/ La face latérale est divisée en trois parties :
- une partie moyenne prolongée par le processus de la styloïde radiale qui est plus bas et
plus antérieur que la styloïde ulnaire.
- une partie antérieure pour le passage des tendons du court extenseur du pouce en arrière
et du long abducteur du pouce en avant. Elle est le lieu d'insertion distale du brachio-radial.
- une partie postérieure pour le passage des tendons du court extenseur radial du carpe et
du long extenseur radial du carpe.
4/ La face médiale est de forme triangulaire avec une base inférieure. Elle est due à la bifurcation
du bord interosseux. La partie supérieure est triangulaire à sommet supérieur et reçoit le
débordement du carré pronateur ainsi que la membrane interosseuse sur le bord postérieur. La
partie inférieure est une surface articulaire. Cette surface quadrangulaire dont le grand axe est
antéro-postérieur, est concave vers le dedans. C'est l'incisure ulnaire du radius qui répond au
pourtour de la tête ulnaire.
5/ La face inférieure qui est une surface articulaire. Il s'agit de la glène radiale répondant au
condyle carpien (articulation de type ellipsoïde). Elle est de forme triangulaire à base médiale et
présente deux champs :
- latéral qui est triangulaire à sommet styloïdien et s’articule avec le scaphoïde.
- médial qui est quadrangulaire et qui s'articule avec une portion de l'os lunaire .
10
Crânial
Crânial
Antérieur
Tête
radiale
Postérieur
Incisure
trochléaire
Incisure
radiale de
l’ulna
Tubérosité
bicipitale
Fosse
supinatrice
Face
latérale
Crête
supinatrice
Bords
interosseux
Face
postérieure
Bord
postérieur
Face
postérieure
Tubercule dorsal
(de Lister)
Tête
ulnaire
Photographie
1. Vue postéro3 – Rappel anatomique
[2,
latérale de l’ulna
Processus
styloïde de
l’ulna
Incisure
ulnaire du
radius
Processus
styloïde du
radius
Photographie 2. Vue postéromédiale du radius
11
3 – Rappels anatomiques
Nous commencerons par les structures qui unissent le radius et l’ulna directement, en
s’insérant sur les deux os. Nous décrirons ces structures sur le plan ligamentaire puis sur le plan
musculaire. Ensuite, nous rappellerons l’anatomie des moyens d’unions radio-ulnaires dit indirects,
c'est-à-dire qui possèdent un contact avec le radius ou l’ulna ou ni l’un ni l’autre.
3.1 - Les moyens d’unions directs ligamentaires
· Le ligament annulaire
Tendu du bord antérieur au bord postérieur de l’incisure radiale de l’ulna, le ligament annulaire
est recouvert de cartilage à sa face intérieure pour répondre au pourtour de la tête radiale et
permettre la congruence de l’articulation radio-ulnaire proximale. Sa face externe est renforcée par
le faisceau antérieur du ligament collatéral latéral du coude.
· Le ligament carré
Tendu du col de la tête radiale au bord inférieur de l’incisure radiale de l’ulna, le ligament carré
est une lame fibreuse résistante. Il sert notamment à limiter les mouvements de rotation de
l’extrémité supérieure du radius.
· La corde oblique (ligament de Weitbrecht)
La corde oblique, considérée comme un ligament puissant, est oblique vers le bas et le dedans.
Elle s’insère latéralement sur le processus coronoïde de l’ulna et sur le radius en dessous de la
tubérosité bicipitale. L’artère interosseuse commune passe juste en dessous de la corde oblique.
· La membrane interosseuse antébrachiale
Cet élément anatomique relie les bords interosseux des deux os de l’avant-bras. La membrane
interosseuse est composée de deux nappes de fibres obliques à direction croisée.
Les fibres antérieures obliques en bas et en dedans. On distingue trois portions:
- Proximale qui est pratiquement horizontale.
- Intermédiaire qui est plus oblique et plus épaisse.
- Distale qui est davantage oblique.
Les fibres postérieures sont obliques en haut et en dedans. Elle possède un faisceau proximal
ascendant, constant et solide ainsi qu’un faisceau distal.
Les faisceaux proximaux antérieur et postérieur s’insèrent sur le tubercule des interosseux du
bord médial de la diaphyse radiale.
12
La membrane interosseuse a un rapport intime avec les paquets vasculo-nerveux interosseux
antérieur et postérieur. Elle est également le lieu d’insertion des muscles profonds des loges
antérieure (fléchisseur profond des doigts et long fléchisseur du pouce) et postérieure (long
abducteur du pouce, court extenseur du pouce, long extenseur du pouce et extenseur de l’index) de
l’avant-bras.
· Les ligaments radio-ulnaires antérieur et postérieur
Ils sont décrits comme un simple épaississement de la capsule articulaire de l’articulation radioulnaire distale. Le ligament antérieur est tendu de la face antérieure de la tête ulnaire au bord
antérieur de l’incisure ulnaire du radius. Le ligament postérieur s’étend de la face postérieure de la
tête ulnaire au bord postérieur de l’incisure ulnaire du radius.
· Le ligament triangulaire du carpe
Ce ligament est également appelé disque articulaire radio-ulnaire. Il s’agit d’un fibrocartilage de
forme triangulaire, à base externe insérée au bord inférieur de l’incisure ulnaire du radius et à
sommet interne inséré sur la face latérale du processus styloïde de l’ulna.
Les faces supérieure et inférieure du ligament triangulaire sont toutes deux recouvertes de
cartilage pour répondre aux articulations radio-ulnaire distale et radio-carpienne.
3.2 - Les moyens d’unions radio-ulnaires directs musculaires
· Le Supinateur
Il est constitué de deux faisceaux - superficiel et profond - entre lesquels chemine la branche
profonde motrice du nerf radial qui lui donne son innervation. L’artère récurrente radiale assure sa
vascularisation. C’est un muscle qui a une action supinatrice.
Le faisceau superficiel naît sur l’épicondyle latérale de l’humérus en s’insérant sur le faisceau
moyen du ligament collatéral latéral. Il prend également son origine sur la crête supinatrice de
l’ulna. Ce faisceau se terminer sur la partie supérieure du bord antérieur du radius.
Le faisceau profond naît dans la fosse supinatrice de l’ulna et se termine sur la face postérolatérale du col du radius.
· Le rond pronateur
Il est composé de deux chefs, un chef huméral qui naît de l’épitrochlée de l’humérus et un chef
ulnaire qui s’insère sur le processus coronoïde. Les deux chefs fusionnent et obliquent en bas et en
dehors pour venir se terminer sur le tiers moyen de la face latérale du radius. Le chef huméral est
surplombé par l’expansion aponévrotique du biceps brachial. Entre les deux chefs chemine le nerf
médian qui lui donne son innervation. Son action est principalement pronatrice.
13
· Le carré pronateur
Comme son nom l’indique, c’est un muscle de forme carré qui s’insère sur le quart inférieur de
la face antérieure de l’ulna et se termine sur le quart inférieur de la face antérieure du radius. Il est
innervé par le nerf interosseux antérieur qui est une branche du nerf médian. Ce muscle a une
action pronatrice sur l’avant bras.
· Le fléchisseur superficiel des doigts
Il possède deux chefs. Un chef, huméro-ulnaire, s’insère sur l’épitrochlée et le processus
coronoïde de l’ulna. Ses fibres donneront les tendons des 3ème et 4ème rayons. Un second chef,
radial, prend son origine de la moitié supérieure du bord antérieur du radius. Ses fibres, plus
profondes, donneront les tendons des 2ème et 5ème rayons. Ces deux chefs sont réunis par une
arcade fibreuse.
Après leur passage sous le rétinaculum des fléchisseurs, les tendons se terminent par une
bifurcation au niveau de la métacarpo-phalangienne et une réunion sous le tendon du fléchisseur
profond des doigts au niveau de la phalange intermédiaire.
Le nerf médian assure l’innervation du fléchisseur superficiel des doigts. L’action de ce muscle
est de fléchir la phalange intermédiaire sur la phalange proximale entraînant la flexion de ces
derniers sur les métacarpiens puis, la flexion de la main sur l’avant-bras.
· Le long abducteur du pouce
Il s’insère sur la face postérieure de l’ulna, sur la membrane interosseuse et sur la partie
moyenne de la face postérieure du radius. Son tendon est oblique vers le bas et le dehors, passe
sous le rétinaculum des extenseurs et se termine sur la bas du métacarpien du 1er rayon. Le long
abducteur du pouce est innervé par le nerf interosseux postérieur. Il est principalement abducteur
du pouce mais également extenseur.
· Le court extenseur du pouce
Il naît du tiers moyen de la face postérieure du radius, sur la membrane interosseuse et sur la
face postérieure de l’ulna. Son tendon passe sous le rétinaculum des extenseurs et se termine sur
la base de la phalange proximale du 1er rayon. Il est également innervé par le nerf interosseux
postérieur. Il est extenseur mais également abducteur du pouce.
3.3 - Les moyens d’unions radio-ulnaires indirects
· Le biceps brachial
Il est constitué de deux chefs, un long et un court. Le chef long s’insère sur le tubercule
supraglénoïdien et le chef court sur l’apex du processus coracoïde de la scapula. Les deux chefs
14
fusionnent pour se terminer par un tendon direct sur la tubérosité bicipitale du radius et par une
expansion aponévrotique qui rejoint le fascia antébrachial. Cette expansion passe au dessus des
muscles épitrochléens.
Sous le muscle biceps brachial chemine le nerf musculo-cutané qui lui donne son innervation.
Ce muscle a une action supinatrice sur l’avant-bras et fléchit l’avant-bras sur le bras.
· L’anconé
Il naît sur la face postérieure de l’épicondyle latérale de l’humérus et se termine à la fois sur la
face postéro-latérale de l’olécrâne et sur le quart supérieur du bord postérieur de l’ulna. Il est
innervé par le nerf radial. Il est extenseur accessoire de l’avant-bras sur le bras.
· Le rétinaculum des extenseurs
Il est situé à la face postérieure du poignet. Il s’insère sur la styloïde radiale et sur le pisiforme
et le triquetrum. Il communique avec le rétinaculum des fléchisseurs par une expansion antérieure.
· Les tendons de la tabatière anatomique
La tabatière anatomique est délimitée, latéralement par les tendons du long abducteur du
pouce et du court extenseur du pouce, médialement par le tendon du long extenseur du pouce.
Elle est traversée par les tendons des muscles long et court extenseurs radiaux du carpe et l’artère
radiale.
· Les tendons des muscles fléchisseur et extenseur ulnaire du carpe
Ces deux tendons passent de part et d’autre de la tête ulnaire. En effet, comme rappelé dans la
description ostéologique de l’extrémité inférieure de l’ulna, la partie postéro-médiale de la tête
ulnaire est déprimée par un sillon antérieur pour le tendon du fléchisseur ulnaire du carpe et un
sillon postérieur pour l’extenseur ulnaire du carpe.
15
Crânial
Crânial
Supinateur
Latéral
Ligament
annulaire
Corde
oblique
Médial
Ligament
annulaire
Corde
oblique
Long
abducteur
du pouce
Rond
pronateur
Fléchisseur superficiel
des doigts
Membrane
interosseus
Court
extenseur
du pouce
Membrane
interosseuse
Carré
pronateur
Complexe fibrocartilagineux
triangulaire
Complexe fibrocartilagineux
triangulaire
Figure 2 : schémas d’anatomie des moyens d’unions radio-ulnaires directs .
16
4 – Matériels et méthodes
Trois bras ont été disséqués lors de cette étude : les bras droit et gauche d’un sujet
masculin âgé d’environ 89 ans et e bras gauche d’un sujet féminin âgé de 89 ans. Les trois pièces
ont été prélevées à l’état frais.
4.1 - Matériels
Un manche de bistouri avec lame n°23.
Une paire de ciseaux courbes à disséquer.
Une pince à disséquer à griffes.
Une pince à disséquer sans griffe.
Des écarteurs.
Seringue.
Aiguille.
Encre de Chine.
4.2 - Méthode
Les bras ont été amputés au niveau de l’articulation de l’épaule. Les pièces ont ensuite été
disséquées et conservées dans une solution formolisée.
L’abord anatomique a été identique sur les trois pièces. Il s’agit d’un abord antérieur avec
une incision longitudinale allant du tiers inférieur du bras au tiers supérieur de la main. Deux
incisions circulaires ont été faites aux extrémités de l’incision longitudinale.
Le plan cutané et le plan adipeux sous-jacent ont été réséqués. La circulation veineuse
superficielle fut mise à jour mais non conservée. L’étude de certaines structures, notamment
musculaire, fut réalisée sur le plan des muscles superficiels des différentes loges de l’avant-bras.
Puis, la résection des muscles superficiels antérieurs et postérieurs a permis une exploration des
muscles profonds. Enfin, l’ablation des muscles profonds a laissé libre accès aux structures
ligamentaires.
Le bras droit a été utilisé pour explorer les structures citées précédemment dans les rappels
anatomiques. Plusieurs photographies ont pu être prises à partir de ce sujet.
Le premier bras gauche a été utilisé pour une expérience consistant à injecter de l’encre de
chine à l’intérieur des capsules articulaires des articulations radio-ulnaires proximales et distales.
Les techniques d’injection ont été calquées su les méthodes d’infiltration des ces articulations en
rhumatologie. Le résultat a été décevant à cause d’une aiguille de trop grand diamètre ou d’une
capsule endommagée. L’encre de chine n’est pas restée dans le seul compartiment articulaire mais
a complètement inondé les structures avoisinantes rendant impossible toute description
anatomique.
Le deuxième bras gauche fut injecté au latex néoprène pour mettre en évidence la
circulation artérielle. Plusieurs structures anatomiques ont pu être explorées avec cette pièce
anatomique.
17
5 – Résultats
Les résultats seront présentés dans le même ordre que les rappels anatomiques : les moyens
d’unions directs ligamentaires, musculaires, puis les moyens d’unions indirects.
5.1 – Les moyens d’unions radio-ulnaires directs ligamentaires
· Le ligament annulaire et le ligament carré
Crânial
Antérieur
Incisure
trochléaire
Incisure
radiale de
l’ulna
La corde
oblique
Olécrâne
Ligament
carré
sectionné
Ligament
annulaire de la
tête radiale
Photographie n°3: Vue latérale de l’extrémité supérieure d’un ulna gauche
Cette photographie nous permet de visualiser les insertions antérieur et postérieur du ligament
annulaire. La tête radiale a été difficilement luxée avant la section du ligament carré (Denucé). Une
fois ce ligament sectionné, retirer la tête radiale de l’articulation fut aisé. Nous apprécions sur cette
photographie la continuité entre l’incisure radiale de l’ulna et la face interne du ligament annulaire.
Il est également difficile de distinguer le ligament carré du ligament annulaire, le tout formant un
véritable entonnoir pour la tête radiale.
18
· La corde oblique (ligament de Weitbrecht)
Crânial
Médial
Artère
ulnaire
sectionnée
Tubérosité
bicipitale
La Corde
Oblique
Artère
interosseuse
postérieure
Artère
interosseuse
récurrente
Artère
interosseuse
antérieure
La partie
proximale de la
membrane
interosseuse
Photographie n°4 : Vue antérieure du tiers supérieur d’un avant-bras gauche
Lors de la première dissection, la corde oblique n’a pas été retrouvée. Il semblerait, d’après
cette dissection, que la corde oblique appartiendrait à la membrane interosseuse.
Malheureusement, la corde oblique a été sectionnée sur son insertion radiale entraînant sa
rétraction. Il est cependant fort probable que la corde oblique soit en contigüité avec la membrane
interosseuse étant donné la proximité des deux insertions au niveau du radius.
19
· La membrane interosseuse
Crânial
Crânial
Médial
Latéral
Corde
oblique
Partie
proximale
La bande
centrale
Partie
distale
Branche de l’artère
interosseuse
antérieure
Artère
interosseuse
antérieure
Photographies n°5 et 6 : Vue antérieure et postérieure de la membrane interosseuse d’un avantbras gauche par transillumination
20
Ces photographies ont été obtenues à l’aide d’un scialytique. Elles nous permettent de
distinguer les différentes épaisseurs de la membrane interosseuse. Nous visualisons bien trois
parties, une centrale plus épaisse que les deux autres. Nous avons pu observer l’aspect en maille
de la membrane interosseuse sur d’autres dissections non présentées ici.
·
Le complexe fibro-cartilagineux triangulaire
Antérieur
Latéral
Bord inférieur
de l’incisure
ulnaire
Ligament
triangulaire
Styloïde
ulnaire
Antérieur
Latéral
Photographies n°7 et 8 : Vue inférieure d’un poignet droit avec résection des os du carpe
21
Nous n’avons pas mis en évidence les ligaments radio-ulnaires antérieur et postérieur. En
revanche, sur cette vue inférieure, le ligament triangulaire est bien visible. Nous remarquerons
qu’il y a deux portions : une portion radiale et une portion, plus grande, ulnaire. Les deux sont
séparées par une fente antéro-postérieure.
5.2 – Les moyens d’unions radio-ulnaires directs musculaires
· Le Supinateur
Crânial
Médial
Crânial
Insertion
ulnaire du
chef
superficiel
Insertion
ulnaire
du chef
profond
Latéral
Insertion sur
l’épicondyle
latérale du
chef
superficiel
Branche
profonde
du nerf
radial
Insertion
radiale du
chef
profond
Insertion
Radiale du
chef
superficiel
Photographie n°10: vue postéro-latérale
d’un avant-bras droit
Photographie n°11: vue postéro-latérale
d’un avant-bras gauche. Section du chef
superficiel du Supinateur
22
Les deux chefs du muscle supinateur s’insèrent à la fois sur l’ulna et le radius. Il est bien montré,
sur la photographie n°11, que le chef profond entoure le col du radius. Ces photographies
permettent également de visualiser le passage de la branche profonde du nerf radial entre les
deux chefs du muscle supinateur.
· Le rond pronateur
Crânial
Médial
Crânial
Insertion
sur
épitrochlée
Insertion
ulnaire du
chef
profond
Médial
Nerf
Médian
Union des
deux chefs
du rond
pronateur
Artère
radiale
Insertion
radiale du
rond
pronateur
Photographie n°12: vue antérieure d’un
avant-bras gauche. Ecartement des
muscles épicondyliens latéraux
Photographie n°13: vue antérieure d’un
avant-bras gauche. Section du chef
superficiel du rond pronateur
23
Seul le chef profond uni directement l’ulna au radius. Sur la photographie n°13, nous
visualisons très bien l’union des chefs profond et superficiel. Ce n’est qu’après cette union que le
rond pronateur s’insère sur la diaphyse du radius.
· Le carré pronateur
Crânial
Médial
Artère
interosseuse
antérieure.
Nerf
interosseux
antérieur.
Insertions
ulnaires du
carré
pronateur.
Insertions
radiales du
carré
pronateur
Muscle
Carré
pronateur.
Capsule
articulaire
du poignet.
Photographie n°14 : vue antérieure de la partie distale d’an avant-bras gauche
Cette photographie n’a été possible qu’après l’exérèse des muscles superficiels et profonds
de la loge antérieure de l’avant-bras. Les insertions sur le radius et l’ulna sont parfaitement visibles.
Nous pouvons également décrire des fibres musculaires plus ou moins orientées dans le même
sens. Le carré pronateur ne serait donc pas composé d’un seul chef, mais de plusieurs chefs qui se
superposent
24
· Le fléchisseur superficiel des doigts
Crânial
Artère
ulnaire
proximale
Médial
Insertion
sur
l’épitrochlé
e
Fléchisseur
ulnaire du
carpe.
Chef
huméroulnaire
Artère
radiale
proximale
Nerf
médian
Arcade
fibreuse
réunissant
les deux
chefs
Chef radial
Artère
ulnaire
distale
Artère
radiale
distale
Photographie n°15 : vue antérieure d’un avant-bras gauche. Ecartement des muscles s’insérant sur
l’épicondyle latérale
25
L’insertion ulnaire n’est pas visible sur cette photographie. Le chef radial s’insère
pratiquement sur toute la longueur de la diaphyse radiale. L’arcade fibreuse, en forme du « U »
serait donc le moyen d’union des deux os de l’avant-bras. Le nerf médian chemine sous le
fléchisseur superficiel des doigts.
· Long abducteur du pouce et court extenseur du pouce
Crânial
Latéral
Artère
interosseuse
postérieure
Artère
radiale
Nerf
interosseux
postérieur
Long
abducteur
du pouce
Diaphyse
ulnaire
Court
extenseur
du pouce
Photographie n°16 : vue postérieure d’un avant-bras gauche
En écartant le long abducteur du pouce, nous pouvons voir les insertions du muscle court
extenseur du pouce. Ces dernières sont bien ulnaires, radiales et sur la membrane interosseuse.
Les insertions du long abducteur sont elles aussi localisées sur les deux os de l’avant-bras ainsi que
sur la membrane interosseuse.
26
5.3 - Moyens d’unions radio-ulnaires indirects
· Le Biceps Brachial
Crânial
Biceps
brachial
Médial
Artère
humérale
Nerf
médian
Rond
pronateu
r
Tendon direct
du Biceps
brachial
Brachio-radial
Expansion
aponévrotique
Veine
radiale
accessoire
Photographie n°17 : Vue antérieure superficielle d’un avant-bras gauche
Nous avons considéré le biceps brachial comme étant un moyen d’union radio-ulnaire de
part son insertion direct sur le radius, au niveau de la tubérosité bicipitale, et son action
coaptatrice sur les deux os de l’avant-bras par la mise en tension de l’expansion aponévrotique. En
effet, d’après la description anatomique, lors d’une flexion de l’avant-bras sur le bras, le tendon
direct amène le radius vers l’ulna et l’expansion aponévrotique amène l’ulna vers le radius. Bien sûr,
cela reste une hypothèse qui ne sera pas approfondie dans cette étude.
27
· L’anconé
Crânial
Médial
Insertion
humérale
de l’anconé
Olécrâne
Tête
radiale
Insertion
ulnaire de
l’anconé
Col du
radius
Photographie n°18 : vue postérieure d’une articulation radio-ulnaire proximale droite. Le coude est
fléchi à 90°
Michel Dufour [1] décrit un deuxième vecteur force lors de la contraction de l’anconé. Cette
force permet la coaptation des deux os du segment antébrachial. Cette photographie met en
évidence ce phénomène. Nous pouvons penser, d’après les insertions de l’anconé montrées cidessus, que lors de l’extension du bras, l’anconé va amener l’ulna vers le radius.
28
· Le rétinaculum des extenseurs
Médial
Caudal
Tendon du
court
extenseur du
carpe
Rétinaculum
des
extenseurs
Tendon de
l’extenseur
ulnaire du
carpe
Tendons de
l’extenseur
des doigts
Tendon du
long
extenseur du
carpe
Branche
superficielle du
nerf radiale
(sensitive)
Photographie n°19 : vue postérieure d’un poignet droit
Le rétinaculum des extenseurs est considéré comme un moyen d’union passif et indirect. Il
entoure pratiquement la globalité des tendons des muscles extenseurs de l’avant-bras. Il fait le
tour des deux os de l’avant-bras en étant en continuité avec le rétinaculum des fléchisseurs.
· Les tendons du fléchisseur ulnaire du carpe et de l’extenseur ulnaire du carpe
Aucune photographie n’a pu être faite de ces deux structures anatomiques. Au cours d’un
mouvement d’inclinaison radiale, les tendons de ces deux muscles, qui sont situés de part et
d’autres du processus styloïde de l’ulna, permettraient le rapprochement distal de l’ulna vers le
radius.
29
· La Tabatière anatomique
Crânial
Antérieur
Long extenseur
radial du carpe
Court
extenseur
radial du carpe
Tabatière
anatomique
Long
abducteur
du pouce
Long
extenseur
du pouce
Court
extenseur
du pouce
Photographie n°20 : vue latérale d’un poignet gauche. Visualisation de la tabatière anatomique.
Le processus styloïde du radius participant au plancher de la tabatière anatomique se retrouve
encadré : postérieurement par les tendons des court et long extenseur radiaux du carpe et
latéralement par les tendons du long abducteur du pouce et du court extenseur du pouce.
Au cours d’un mouvement d’inclinaison ulnaire, ces tendons sont distendus et permettraient le
rapprochement distal du radius vers l’ulna.
30
6 – Discussion
Nous concentrerons notre discussion sur les moyens d’unions radio-ulnaires directs
ligamentaires. Un bref paragraphe nous introduira au rôle des muscles dans la mécanique
articulaire radio-ulnaire.
6.1 - Le complexe de l’avant-bras
L’avant-bras de l’homme est essentiel dans la vie de tous les jours. Il ne facilite pas
uniquement les mouvements du poignet ou du coude mais permet également la prono-supination,
la rotation du radius sur l’ulna [8]. Ce mouvement complexe fonctionne pour pouvoir positionner
la main dans tous les plans de l’espace [7].
Encore aujourd’hui, certains auteurs pensent que l’avant-bras ne consiste qu’en deux
articulations [4]. Mais contrairement aux autres segments de membres comme le bras ou la cuisse,
l’avant-bras est plus un complexe articulaire en soi qu’un simple segment entre deux articulations.
Il semble donc plus judicieux de considérer l’avant-bras comme un système à trois verrous et non
deux [5].
En effet, le concept de l’articulation radio-ulnaire moyenne permet une meilleure
appréhension de la pathologie de l’avant-bras. Le premier verrou représente l’articulation radioulnaire proximale constituée notamment par la tête radiale, l’incisure radiale de l’ulna, le ligament
annulaire et le ligament carré. Le second verrou est l’articulation radio-ulnaire distale qui se
compose de la tête ulnaire, de l’incisure ulnaire du radius et du complexe fibro-cartilagineux
triangulaire du poignet (TFCC). Enfin, le troisième verrou est incarné par la membrane interosseuse
et les diaphyses radiale et ulnaire. Le bon état de ces trois points cardinaux de l’avant-bras
conditionne une biomécanique efficace. Certains auteurs ont comparé le complexe antébrachial au
genou, la membrane interosseuse jouant le rôle du pivot central (Hagert cité dans [5]).
La stabilité du complexe antébrachial est permise par l’ostéologie des deux os de l’avant –
bras mais également par l’appareil ligamentaire qui assure le positionnement relatif des deux os
entre eux [5]. Au cours de la supination, les deux os de l’avant-bras forment un rectangle. Les
articulations radio-ulnaires proximales et distales sont congruentes en temps normal, grâce
respectivement au ligament annulaire de la tête radiale et au complexe fibro-cartilagineux
triangulaire, dans n’importe quelle position de prono-supination [6].
6.2 - L’articulation radio-ulnaire proximale
Le ligament annulaire est une bande solide qui permet de maintenir la tête radiale dans
l’incisure radiale de l’ulna.
Des études anthropométriques des positions de la tête radiale lors de mouvements de prono31
supination ont été entreprises [9]. D’après cette étude, lorsque l’on part de la position neutre (ente
pronation et supination), le centre de la tête radiale (par rapport au capitulum) serait plus
postérieur et médial en supination et plus antérieur et latéral en pronation. Après la section du
ligament annulaire, il s’est avéré que la tête radiale avait une position plus postérieure et plus
latérale [9]. En revanche, l’axe de prono-supination, qui normalement passe par la tête radiale et la
tête ulnaire, n’est pas altéré par la section du ligament annulaire. Ce ligament permet donc de
stabiliser la tête radiale lors des mouvements de prono-supinations, ce qui est important car un
accroissement de la mobilisation de la tête radiale vis-à-vis du capitulum pourrait être en rapport
avec une perte de cartilage [9].
L’instabilité postéro-latérale du coude est bien connue [10]. Dans certaines études, il a été
conclu que le ligament annulaire avait un rôle majeur dans le support latéral du coude. Cohen et al
ont montré que la stabilité latérale du coude était assurée par une fusion du ligament annulaire et
du ligament collatéral latéral [10]. D’autres auteurs ont trouvé que ni la section du ligament
collatéral latéral ni la section du ligament collatéral médial ne provoquait d’instabilité postérolatérale tant que le ligament annulaire était intact. En plus de stabiliser la tête radiale, le ligament
annulaire permet la stabilité latérale du coude.
Le ligament carré permettrait par ses fibres antérieures de stabiliser l’articulation radio-ulnaire
proximale lors de la supination complète et par ses fibres postérieures de la stabiliser en pronation
complète [7].
Il semble donc important, en pathologie, de respecter ou de réparer le ligament annulaire. La
stabilité transversale et la mobilité de l’articulation radio-ulnaire proximale sont assurées par
l’intégrité du ligament annulaire et du ligament carré.
6.3 - L’articulation radio-ulnaire moyenne
La membrane interosseuse (MIO) est au centre de cette articulation. On distingue
généralement trois composantes de la MIO. Une partie proximale et une partie distale (qualifiées
de membraneuses) et une partie centrale dite ligamentaire. Cette dernière est appelée bande
centrale et se situe au tiers moyen de la MIO. C’est la région la plus épaisse [5, 11].
L’innervation de la MIO et ses rapports avec les muscles profonds des loges de l’avant-bras
pourraient en faire un récepteur proprioceptif pour adapter la tension des muscles de l’avant-bras
[5].
La plupart des auteurs s’entendent sur le fait que la MIO possède deux vecteurs de forces
(figure 3). L’addition de ces deux vecteurs aboutit à un vecteur force de même orientation que les
fibres de la MIO.
La composante transversale diminue les contraintes s’exerçant sur la convexité des deux os. Ces
contraintes sont responsables des fractures lors de traumatismes indirects. La MIO joue un rôle
préventif sur les fractures des deux os de l’avant-bras.
32
La composante verticale est la deuxième structure qui maintient la stabilité longitudinale de
l’avant-bras après la tête radiale [12]
Figure 3: Les vecteurs de force au niveau de la MIO. D’après Soubeyrand et al [5]
La composante verticale consiste en un transfert de charges du radius vers l’ulna (figure 4).
Il a été montré que lorsque l’on impose une contrainte axiale au poignet, cette contrainte est
transmise à l’avant-bras. La plus grande partie de cette force (60% à 94%) est transmise par
l’articulation radio-carpienne, le reste passant par l’articulation ulno-carpienne. Au coude, ces
répartitions sont modifiées : 60% à 70% de la force est transmise via l’articulation huméro-ulnaire
contre seulement 30% par l’huméro-radiale [5, 7, 13, ]. La structure responsable de ce transfert de
charges est la bande centrale de la MIO. Lorsque cette dernière est sectionnée, les forces
transmises au poignet sur le radius sont identiques à celles transmises au coude pour le même os.
Figure 4: Transmission de contraintes axiales.D’après Soubeyrand et al.[5]
33
La stabilité longitudinale de l’avant-bras est surtout due à la tête radiale. La résection de la
MIO uniquement ou associée à une section du complexe fibro-cartilagineux triangulaire n’a pas
d’influence sur l’ascension du radius par rapport à l’ulna. La résection de la tête radiale engendre
une ascension du radius lorsqu’une force longitudinale est appliquée. La MIO à la structure qui
permet de diminuer significativement l’ascension du radius et l’apparition d’une instabilité de
l’articulation radio-ulnaire distale [5, 7, 8, 12,.14].
La dernière contribution de la MIO est d’être assez souple pour permettre les mouvements
de pronation et de supination. Majoritairement, la MIO est plus tendue en supination qu’en
pronation. Mais chaque partie se comporte différemment. Ainsi, le secteur proximal serait en
tension maximale lors de la pronation, la bande centrale serait en tension maximale en position
neutre et le secteur distal serait en tension maximale en supination. Avec les articulations radioulnaires proximales et distales la MIO permet d’harmoniser la prono-supination [5, 7].
En résumé, les principales fonctions de la membrane interosseuse sont de stabiliser le
radius et l’ulna, de transmettre les contraintes axiales et de permettre un bon mouvement de
pronation et de supination.
6.4 - L’articulation radio-ulnaire distale
Le complexe fibro-cartilagineux triangulaire (TFCC pour trianglar fibro-cartilage complex) est
une compilation de ligaments dont fait partie le ligament triangulaire ou disque articulaire décrit
anatomiquement dans les résultats. Ce ligament stabilise l’articulation radio-ulnaire distale et
permet également la séparation avec le carpe [7].
Les mouvements de la tête ulnaire lors de la prono-supination sont inverses aux mouvements
de la tête radiale. En pronation, la tête ulnaire est plus postérieure et médiale tandis qu’elle est
plus antérieure et latérale en supination [15]. Il a été vu précédemment que la tête radiale en
pronation est plus antérieure et latérale et qu’elle est plus postérieure et médiale en supination [9].
Tout comme la tête radiale a besoin du ligament annulaire pour assurer sa stabilité, la tête
ulnaire a besoin du TFCC. Il semblerait même que ce complexe est un stabilisateur crucial de
l’articulation radio-ulnaire distale dans toutes les positions [15]. Mais il a également été montré
que l’articulation radio-ulnaire distale était majoritairement stabilisé par la membrane
interosseuse [5, 15].
Ce complexe permet également un partage des charges lors de contraintes longitudinales sur le
poignet. Palmer et al ont procédé à quelques expérimentations qui ont permis de montrer les
différences de charges au niveau du radius et de l’ulna intacts, avec section du TFCC et enfin avec
excision de la partie distale de l’ulna (Figure 5).
34
Figure 5 : résultat de l’expérimentation sur la transmission des charges au niveau de l’articulation
radio-ulnaire distale. Palmer et al[15].
D’après ces résultats, les charges transmises au radius augmentent lorsqu’il y a une section
du TFCC et lors d’une exérèse de la partie distale de l’ulna. La conservation de ce complexe paraît
donc importante pour ne pas surajouter de charge sur le radius.
Palmer et al ont également mesuré la pression exercée sur le carpe par le radius et l’ulna. Il
y a trois localisations principales où s’exerce une pression : l’articulation entre l’ulna et l’os lunaire,
l’articulation entre l’os lunaire et la radius et l’articulation entre le scaphoïde et le radius. Lorsque
les auteurs retirent le TFCC, la pression devient centrale c'est-à-dire concentrée au niveau de
l’articulation radio-lunaire augmentant ainsi le risque d’arthrose dégénérative. L’allongement de
l’ulna (ascension du radius) augmente la charge sur l’articulation ulno-lunaire et entraîne aussi une
arthrose dégénérative.
6.5 – Les muscles
Il est évident que les mouvements de l’avant ne sont possibles que par l’action des muscles.
Certains d’entre eux, s’insèrent sur la membrane interosseuse et auraient un rôle sur la tension de
ses fibres. Ainsi, au cours de leur contraction, ces muscles permettraient de renforcer la composante
transversale de la membrane interosseuse [5]. D’autres muscles, et notamment ceux de la pronosupination, stabiliseraient le cadre antébrachial [4, 5, 15]. La cicatrisation de la membrane
interosseuse serait cependant altérée due à l’interposition des muscles profonds des loges antérieure
et postérieure de l’avant-bras [8].
6.6 - Aperçu des pathologies et des traitements
Après cette description des composantes mécaniques de chacun des trois verrous, nous
comprenons que l’atteinte d’un des verrous aura une répercussion sur la biomécanique du
complexe antébrachial à plus ou moins court terme.
35
Soubeyrand et al [5] classe les lésions du cadre de l’avant-bras en fonction du nombre de
verrous atteints et de leur localisation. Il définit un verrou comme pathologique soit par son
blocage (synostose radio-ulnaire) soit par son instabilité (fracture, luxation) soit par son absence
(résection de la tête radiale).
C’est extrêmement rare de trouver une instabilité isolée. Généralement elle est accompagnée
d’une lésion ligamentaire ou osseuse. Leung et al on montré un effet miroir de la luxation de
l’articulation radio-ulnaire proximale sur la distale et vice et versa avec une intégrité de la
membrane interosseuse. Il s’agit de la « crisscross injury » [5, 6]. Les lésions de types « Galeazzi »
ou son homologue ulnaire « Monteggia » sont des lésions de deux verrous [5]
L’atteinte des trois verrous d’emblée est rare mais peut être la complication de l’atteinte d’un
verrou ou de deux. Le syndrome d’Essex-Lopresti correspond généralement à une fracture de la
tête radiale, une déchirure de la membrane interosseuse et une rupture du complexe fibrocartilagineux triangulaire. En aiguë, le syndrome est rarement complet, d’où l’importance d’un
dépistage précoce. Soubeyrand et [17] propose un signe échographique possédant une sensibilité
et une spécificité proche de 100%. Il s’agit du signe de la « hernie musculaire ». Les muscles
profonds de la loge antérieure peuvent traverser la membrane interosseuse, lorsque celle-ci est
lésée, d’autant plus si l’on exerce une pression antérieure. Cette technique permettrait d’évaluer
les différentes parties de la membrane interosseuse [5, 17]. Le seul inconvénient est que l’examen
échographique est toujours opérateur dépendant.
Si un syndrome d’Essex-Lopresti n’est pas diagnostiqué, les ruptures de la membrane
interosseuse, du complexe fibro-cartilagineux triangulaire ajoutées à la résection de la tête radiale
aboutiront à l’ascension du radius et entraîneront un endommagement des articulations radiocapitulaire et ulno-carpienne.
La simple reconstruction de la membrane interosseuse permettrait d’éviter cela [14]. Une
ligamentoplastie autoriserait une fonction de prono-supination et un rétablissement de la
transmission des contraintes longitudinales [8, 13, 14].
La prothèse de tête radiale est également une solution si cette dernière n’est pas réparable [8].
Enfin, la prise en charge du complexe fibro-cartilagineux triangulaire dépend de la partie lésée.
En effet, la partie radiale n’est pas vascularisée et ne pourra donc pas cicatriser. La partie ulnaire
est vascularisée et un traitement arthroscopique lui permettra de cicatriser [8, 18].
36
CONCLUSION
L’anatomie descriptive des moyens d’unions radio-ulnaires permet d’affirmer l’importance de la
position des deux os de l’avant-bras l’un par rapport à l’autre. Effectivement, le radius et l’ulna sont
réunis sur toute leur longueur par des structures ligamentaires et musculaires.
Ainsi, la présence de deux os au niveau de l’avant-bras lui permet de supporter des charges
longitudinales plus importantes. Cependant, des conditions sont requises pour assurer cette
mécanique : des ligaments intègres au niveau des articulations radio-ulnaires proximale et distale,
une membrane interosseuse saine et deux os intacts. Leur préservation ou leur reconstruction
devrait être fortement envisagées en cas de lésions d’une ou de plusieurs de ces structures.
Cette étude nous incite à examiner systématiquement les trois articulations radio-ulnaires au
cours d’une pathologie dégénérative ou traumatique de l’une de ces articulations.
37
Références
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Les moyens d’unions radio-ulnaires
Anatomie et biomécanique
Pierre Etourneau, Antoine Hamel, Olivier Hamel, Stéphane Ploteau, Stéphane Lagier, Yvan Blin,
Roger Robert, Jean-Michel Rogez
Laboratoire d’anatomie – Faculté de Médecine de Nantes
BUT
La mécanique articulaire de l’avant-bras nécessite une bonne stabilité entre le radius et l’ulna. Le
but de cette étude est, dans un premier temps, d’explorer anatomiquement les structures unissant
ces deux os et de détailler la biomécanique, de certaines de ces structures, par le biais de la
littérature.
MATERIEL ET METHODES
Il s’agit d’une étude cadavérique dans laquelle trois membres supérieurs ont été disséqués. Pour
chaque sujet, un abord antérieur de l’avant-bras a été réalisé. Trois plans ont été exploré l’un après
l’autre : le plan musculaire superficiel, le plan musculaire profond et le plan ligamentaire.
Une revue de la littérature récente à permise la description de la mécanique articulaire du
complexe de l’avant-bras.
RESULTATS
Les dissections ont montré, sur le plan ligamentaire, trois structures fondamentales dans la
stabilité radio-ulnaires (de crânial à caudal) : le ligament annulaire de la tête radiale, la membrane
interosseuse et le complexe fibro-cartilagineux triangulaire. Des muscles, des différentes loges de
l’avant-bras, participent également à l’union radio-ulnaire par leurs insertions. Le supinateur, le
rond pronateur, Le carré pronateur, le fléchisseur superficiel des doigts, le long abducteur du
pouce et le court extenseur du pouce sont des muscles qui s’insèrent directement sur le radius et
l’ulna et permettent ainsi leur union.
De nombreux auteurs sont d’accord sur le fait que l’avant-bras n’est pas constitué de deux
articulations radio-ulnaires mais de trois : proximale, moyenne et distale. Ces articulation sont
fonctionnellement dépendante l’une de l’autre.
CONCLUSION
Les structures anatomiques décrites dans cette étude ont un rôle crucial dans la mécanique
articulaire de l’avant-bras. Une lésion de l’une de ces structures, aura un effet, non seulement sur
l’articulation radio-ulnaire concernée, mais sur l’ensemble du complexe antébrachial. Ainsi, devant
toute souffrance d’une articulation radio-ulnaire, une exploration des deux autres devrait être
systématique.
Mots clés : Membrane interosseuse, articulation radio-ulnaire, ligament annulaire, complexe fibrocartilagineux triangulaire, anatomie de l’avant-bras.
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