révention du risque infectieux
Conduite à tenir devant une
ou plusieurs infections respiratoires basses
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Les infections respiratoires basses posent dans les établissements d’hébergement pour
personnes âgées, des problèmes de deux natures : à l’échelle individuelle, ce sont des
infections potentiellement graves ; à l’échelle de l’établissement, elles peuvent évoluer
sur un mode épidémique.
1ÈRE SITUATION : CONDUITE À TENIR DEVANT UN CAS ISOLÉ
Faire le diagnostic
Signes cliniques :
•Le tableau clinique de pneumonie est souvent
trompeur chez le sujet âgé. Fièvre, toux, expec-
toration et dyspnée peuvent manquer. Des
symptômes peu spécifiques peuvent être
révélateurs : état confusionnel, anorexie, chutes,
altération de l’état général, somno-lence, etc.
Les signes cliniques les plus sensibles sont la
tachypnée supérieure à 25/mn, et, à l’auscul-
tation pulmonaire, la présence de râles, ronchi
ou crépitants dans une partie du champ
pulmonaire.
Examens complémentaires utiles :
•Numération formule sanguine.
•C Réactive Protéine (CRP).
•Mesure de la saturation en oxygène par capteur
digital.
•Radiographie pulmonaire :
- lorsque l’examen peut être fait sur place,
toute suspicion d’infection respiratoire basse
demande une radiographie thoracique ;
- lorsque l’examen ne peut pas être fait sur
place, il faut tenir compte de l’existence ou
non de signes de gravité (annexe 1) ;
- en l’absence de signes de gravité,
la radiographie thoracique peut ne pas
être faite dans un premier temps ;
- en présence de signes de gravité,
le patient doit être adressé à l’hôpital.
•Si le patient n’est pas hospitalisé, en dehors
d’une suspicion de tuberculose, le seul examen
microbiologique recommandé est la recherche
dans les urines d’antigènes de Legionnella
pneumophila.
Discuter l’hospitalisation
•L’hospitalisation s’impose dans les cas suivants :
(1) en présence de signes de gravité clinique,
(2) en cas de complication de la pneumonie
(notamment suspicion d’épanchement
pleural ou d’abcédation),
(3) lorsque les soins requis et une surveillance
pluriquotidienne du patient ne peuvent pas
être assurés dans l’EHPAD,
(4) secondairement, lorsque l’évolution n’est
pas favorable.
•Dans les autres cas, l’hospitalisation doit être
discutée en tenant compte des facteurs de
risque de mortalité liées aux co-morbidités, des
souhaits du patient et de sa famille, des
possibilités de prise en charge dans l’EHPAD.
Traiter
Antibiothérapie :
•En cas de bronchite aiguë, hormis exacer-
bation de bronchite chronique pour laquelle les
recommandations sont différentes, l’attitude
classique consiste à ne pas prescrire d’anti-
biotiques. Toutefois, chez le sujet âgé fragile,
quand il n’est pas possible de différencier sur le
plan clinique bronchite simple et pneumonie, et
que la radiographie de thorax ne peut être
obtenue, on peut être amené à prescrire un
antibiotique. Le patient doit être surveillé
étroitement et la situation réévaluée. Dans ces
circonstances, l’amoxicilline est l’antibiotique
de choix.
•En cas de pneumonie, le traitement antibio-
tique doit être instauré sans retard.
•Les recommandations de l’Afssaps en matière
d’antibiothérapie s’appliquent à la pneumonie
du sujet âgé vivant en EHPAD.