Les sarcomes sont des tumeurs conjonctives malignes des tissus mous (muscles, graisse, tendons, cartilage…) et des os. La prise en charge médicale des sarcomes est face à deux challenges : résoudre les difficultés de diagnostic de ces tumeurs et procurer une prise en charge thérapeutique adaptée à chaque patient Des tumeurs rares de diagnostic difficile Les sarcomes représentent moins de 1% des tumeurs malignes de l’adulte, mais sont d’une extrême variété, comprenant près d’une centaine de soustypes. De plus, les tumeurs conjonctives bénignes (lipomes léiomyomes…) sont très fréquentes, ce qui peut fausser et compliquer l’identification immédiate des formes malignes. Ainsi, leur rareté, la multiplicité des types et la fréquence des formes bénignes font des sarcomes des tumeurs de diagnostic difficile. Pour une prise en charge médicale adaptée : réseaux d’experts et décisions collégiales En raison de leur rareté, un professionnel de santé non spécialisé dans le domaine des sarcomes aura rarement l’occasion d’être confronté à ce type de tumeur. Lorsqu’un sarcome sera suspecté, il est donc important que la prise en charge soit faite après avis d’un réseau d’experts. L’Institut National du Cancer a donc émis depuis 2010 des recommandations, telles que la double lecture anatomo-pathologique organisée par le Réseau de Référence En Pathologie des Sarcomes (RREPS) pour tout nouveau cas de sarcome. La prise en charge clinique des patients atteints de sarcomes s'articule autour de deux réseaux : NETSARC (pour les sarcomes des tissus mous) et RESOS (pour les sarcomes des os) (http://www.e-cancer.fr/) Une aide indispensable au diagnostic : la génétique moléculaire Les études de génétique moléculaire ont bouleversé le diagnostic des sarcomes. Ces tumeurs présentent des anomalies génétiques quantitatives ou qualitatives qui sont différentes d’un type à l’autre et sont utiles à leur classification et leur identification. Le CHU de Nice est depuis 2008 le centre coordonnateur d’une grande étude multicentrique promue par l’INCa : l’étude « GENSARC » consacré à l’évaluation médico-économique des analyses moléculaires dans les sarcomes. Les premiers résultats de cette étude dirigée par le Pr F. Pedeutour viennent d’être publiés dans la revue internationale The Lancet Oncology et démontrent le caractère indispensable des analyses de génétique moléculaire pour une prise en charge médicale adéquate des patients atteints de sarcomes ou de tumeurs conjonctives bénignes (Italiano A, Di Mauro I et al), Clinical effect of molecular methods in sarcoma diagnosis (GENSARC) : a prospective, multicentre, observational study. Lancet Oncol. 2016 Mar 9. pii: S1470-2045(15)00583-5) Prise en charge des sarcomes en région PACA-EST Plusieurs réunions de concertation pluridisciplinaire sont organisées par les établissements du pôle régional de cancérologie de PACA dans le cadre des réseaux nationaux de cancers rares de l’INCa. Les coordonnateurs de la RCP sarcomes sont le Pr Thyss (Centre Antoine-Lacassagne) et Pr Trojani (CHUN). La RCP se tient le mercredi à 13h au 5ème étage au Centre Antoine-Lacassagne. Le rôle des associations de patients Les patients peuvent trouver des informations précieuses et échanger leurs expériences auprès de différentes associations, telles que (liste non exhaustive) : www.ensemblecontrelegist.com, www.infosarcomes.org, www.sos-desmoide.asso.fr, www.sarcoma-patients.eu. Ces associations ont également un rôle dans le soutien à des projets de recherche : récemment l’association InfoSarcomes a soutenu financièrement le projet de recherche mené par le Dr L. Bianchini, dans l’équipe du Pr Pedeutour à l’IRCAN de NICE, Ircan.org. Ce projet, intitulé « La voie de signalisation cellulaire FGF/FGFR: une nouvelle cible thérapeutique dans les liposarcomes dédifférenciés » a pour objectif d’améliorer les traitements dans les formes métastatiques des liposarcomes, souvent résistantes ou chimiothérapies classiques (http://www.infosarcomes.org/projets-de-lannee-2015). Analyse de l’ADN d’un liposarcome par technique de « CGH-array » (à gauche): Profil génétique quantitatif anormal montrant une amplification du gène MDM2 situé dans le chromosome 12 (pic d’intensité élevée indiqué par la flèche), caractéristique des liposarcomes bien différenciés et dédifférenciés Détection de l’amplification du gène MDM2 dans une cellule de liposarcome par technique « FISH » (hybridation in situ en fluorescence, à droite). On observe de multiples grains de fluorescence verts, correspondant au gène MDM2, alors qu’une cellule normale ne devrait en comporter que deux. Les grains rouges correspondent au centromère du chromosome 12, présent à deux exemplaires. CENTRE DE COORDINATION EN CANCÉROLOGIE - HOPITAL PASTEUR - PAVILLON H Tél. : 04 92 03 88 12 ou 04 92 03 81 15 - Fax : 04 92 03 88 14 - Mail : [email protected]