Etude 2006 Opérations Marketing-Ventes

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Etude 2006
Opérations
Marketing-Ventes
Métiers/Compétences
L’ère du marketing de l’innovation
tourné vers le système de soins
Synthèse de l’étude menée, avec le
concours du cabinet AEC partners, sur les
facteurs stratégiques et organisationnels
qui déterminent l’évolution des profils et
des compétences.
Avec le soutien de :
Sommaire
I. L’évolution de l’environnement et de la stratégie
et ses implications sur les besoins de compétences ...................................................... 3
II. Les évolutions des métiers du Marketing et des Ventes
......................
III. Choix d’organisations en France et à l’international
IV. Le profil des managers
.................
....................................................................................................
4
7
10
V. Recrutement et parcours :
les passerelles entre métiers..................................................................................... 12
Pharmaceutiques, en partenariat avec le Leem, vient de réaliser une étude spécifique sur
l’évolution des compétences et des métiers dans les opérations Marketing-Ventes.
Cette synthèse a été réalisée par le cabinet AEC partners à partir des éléments suivants:
• Une étude réalisée à travers une série d’entretiens qualitatifs approfondis
auprès de 29 managers
- Les interviewés sont des dirigeants de l’industrie pharmaceutique – opérationnels
en France et à l’international, des DRH d’entreprises de taille et d’origine différentes.
Ce sont également des dirigeants de cabinets de recrutement.
- Un guide d’entretien qualitatif a été élaboré pour explorer, suivant la fonction
de l’interviewé, les thèmes suivants :
➱ L’évolution de l’environnement et de la stratégie produit/marché et ses
implications sur les organisations et les métiers Marketing et Ventes
➱ Les métiers du Marketing et des Ventes, leurs compétences et leurs évolutions
➱ Le management
➱ Les carrières et filières à l’international
➱ Le recrutement
• Une enquête quantitative menée en parallèle, à partir d’un questionnaire en
ligne adressé par PHARMACEUTIQUES à un panel de 300 cadres des filiales françaises, pour approfondir les thèmes de l’étude qualitative. Cette enquête valide tout
à fait les grandes hypothèses d’évolution relevées dans les entretiens qualitatifs.
• Une analyse documentaire des grandes études réalisées par la profession, notamment
l’Étude prospective sur les métiers et l’emploi dans les entreprises du médicament
à 5 et 10 ans (Observatoire des métiers, de l’emploi et de la formation du LEEM).
• Une analyse transversale de la soixantaine de missions de stratégie, d’organisation et
de performance menées par le cabinet durant ces 3 dernières années.
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I. L’évolution de l’environnement
et de la stratégie et ses implications
sur les besoins de compétences
Parmi les cinq facteurs structurant l’évolution des opérations Marketing-Ventes, le plus discriminant est la généralisation
d’un Marketing de l’innovation tourné vers les systèmes de soins.
Facteur 1 : Évolution d’un modèle économique de « blockbuster » à un modèle d’innovation; type
« Biotechnologie » ou « blockbuster de niche »
Forte évolution du
nombre de biomédicaments
200
200
150
96
100
50
0
15
1994
2005
2009
Le développement en croissance des produits issus des biotechnologies et des produits de spécialités pour de petites cohortes
devrait rendre caduque le modèle économique de « blockbuster » tel qu’il existait et laisser place à celui de « blockbuster de
niche ». Trois tendances se renforcent :
- Marketing de l’innovation : la compréhension et l’analyse des besoins et du maillage des acteurs du système de soins
prennent une place centrale dans les opérations Marketing-Ventes
- Intensification de la médicalisation des organisations et du Marketing-Ventes
- Développement des stratégies de market access avec les fonctions européennes ou Corporate
Facteur 2 : Importance croissante de l’orientation client : évolution des organisations et développement de
nouvelles compétences au sein du Marketing et des Ventes
Le système de soins s’articule autour d’acteurs dont les rôles évoluent et qui souvent gagnent en importance : le patient,
les partenaires institutionnels, les cliniciens et les pharmaciens à l’hôpital, les assureurs privés, etc. En conséquence, les
entreprises pharmaceutiques modifient leur organisation pour leur donner une orientation client et développent de nouvelles
compétences (Santé Publique, négociation hospitalière) pour élaborer des stratégies clients de plus en plus pointues.
Facteur 3 : Recherche du maintien de la rentabilité face à la pression économique croissante des autorités
de santé
Dans un contexte de restrictions budgétaires importantes se traduisant par des baisses de prix, des déremboursements et
une taxation toujours croissante du chiffre d’affaires et de la promotion, les opérations commerciales sont contraintes
à une évaluation constante des résultats de l’ensemble des efforts engagés par leurs équipes pour en maximiser la rentabilité
et la productivité.
Facteur 4 : Prise en compte du risk management par tous les acteurs de l’entreprise
Le « Sarbanes Oxley Act » et ses implications en termes d’audit et de surveillance des entreprises a déclenché le
développement d’une culture de la « compliance » et de codes d’éthique au sein de l’industrie pharmaceutique (charte et
certification de la visite médicale en France). Aujourd’hui, face à une « judiciarisation » croissante et mondialisée de la santé,
ces politiques s’appliquent désormais à tous les départements de l’entreprise, de la R&D aux opérations commerciales.
Facteur 5 : Collaboration accrue avec le Corporate selon des modes de fonctionnement internationaux
La collaboration entre les équipes en filiale et les équipes européennes et Corporate est encore renforcée. Elle s’avère
particulièrement critique dans la gestion du cycle de vie des produits : optimisation du lancement de nouveaux produits et
dynamisation des produits matures par leur développement.
La taille relative du marché français (4e mondial) donne à la filiale France une place de choix. C’est l’opportunité qu’elle
doit saisir pour s’intégrer dans les équipes européennes et Corporate, en sachant communiquer selon des modalités anglosaxonnes pour tenir un rôle de leader en Europe.
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II. Les évolutions des métiers
du Marketing et des Ventes
La plupart des métiers Marketing-Ventes en filiale gagneront en importance
Fonctions Marketing
Marketing : Stratégie Produit
Marketing : Stratégie client et système de soins
Responsable réseau de soins
Responsable patients
Responsable service clients
Fonctions Transversales
Direction nouveaux produits
Produits matures
Direction de la planification stratégique
Direction Commercial Effectiveness
Responsable de la pharmaco-économie
Fonctions Terrain
Direction ventes
Directeur régional
Délégué médical
Médecin régional
Négociateur hospitalier
Responsable relations extérieures
La nature et le nombre de postes Marketing-Ventes se diversifient. Pour des raisons économiques comme stratégiques,
un équilibrage sera nécessaire entre les postes. Les interviewés prévoient que les investissements nécessaires viendront
de la baisse du nombre de visiteurs médicaux.
À part la visite médicale, les métiers terrain gagnent tous en importance,
• Plus particulièrement les Médecins Régionaux ou Responsables Scientifiques Régionaux
• Mais aussi les négociateurs hospitaliers et les responsables institutionnels locaux
(payeurs/conseils régionaux)
LE RESPONSABLE SCIENTIFIQUE RÉGIONAL
Il a un rôle clé dans la communication de la stratégie thérapeutique :
• Promouvoir la valeur ajoutée du médicament en réponse à une pathologie et face au traitement de référence et aux
autres alternatives thérapeutiques
• Communiquer sur les études pré-AMM en cours auprès des cliniciens, voire des pharmaciens et autres décideurs de
prescription
LE NÉGOCIATEUR HOSPITALIER
Le métier de négociateur hospitalier tend à s’enrichir de la relation avec les institutionnels responsables de l’hôpital :
• En interface étroite avec le délégué hospitalier et le responsable scientifique régional, il s’adapte aux évolutions
du rôle des directeurs de pôles et des pharmaciens
• Lorsqu'il est affecté en région, il peut être responsable de la relation avec les Agences Régionales d’Hospitalisation
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LE RESPONSABLE INSTITUTIONNEL LOCAL OU CHEF DE PROJET SANTÉ PUBLIQUE
Face à des partenaires institutionnels qui se régionalisent, ces métiers spécialisés sont parfois créés au niveau local pour
établir des partenariats ou démontrer le bien-fondé de la thérapeutique. Leurs objectifs sont de :
• Démontrer au niveau régional ce qui l’a déjà été au niveau national : le bien-fondé du traitement par le médicament
pour un prix fixé…
• S’impliquer dans des programmes de santé publique aux côtés des acteurs de la société civile - conseils régionaux,
mairies, associations de patients : par exemple, prévention ou prise en charge de malades ou de personnes âgées
Leur rôle diffère selon les stratégies et répond à l’un ou plusieurs de ces objectifs :
➱ Forger l’image du laboratoire dans son implication dans le traitement de la pathologie
➱ Accroître le marché par une meilleure prise en compte de la maladie
➱ Sécuriser le financement de certains produits : par exemple, en améliorant la codification
➱ Éviter que des payeurs régionaux avertis tardivement ne réagissent négativement à des coûts supplémentaires
imprévus
Les métiers qui vont le plus évoluer sont les métiers traditionnels
de la visite médicale et du marketing
La visite médicale : une évolution qualitative majeure pour apporter davantage de valeur ajoutée aux médecins…
• La visite médicale doit s’adapter aux besoins du médecin et aux caractéristiques de sa clientèle : le profil des
visiteurs médicaux requiert désormais :
- Davantage de qualités d’écoute et un savoir-faire de questionnement / recueil d’informations
- Une capacité d’analyse locale de l’environnement et du secteur
- Des connaissances médico-économiques pour expliquer la valeur du médicament pour un prix donné
• L’information médicale dépasse le strict cadre de la présentation des produits pour instaurer une relation d’accompagnement thérapeutique et assurer la promotion du bon usage des médicaments par les acteurs de santé
• La visite médicale est plus qu’un simple élément du « mix-Marketing » et reste le centre de gravité de la relation
entre le laboratoire et ses «clients» (médecins/patients)
Le rôle du Marketing en filiale sur la stratégie produit se limite désormais à nourrir les teams produit européens
et Corporate pour que la stratégie produit définie au niveau mondial soit adaptée au marché français…
• Le Marketing produit est réalisé dans sa partie stratégique et dans une partie de sa déclinaison opérationnelle
au niveau des fonctions Corporate, voire européenne
- Le même produit, les mêmes pathologies et les mêmes concurrents génèrent les mêmes éléments promotionnels
et les mêmes packs de formation
- Ces tendances existent déjà dans le secteur de la grande consommation
• La fonction de Marketing en filiale reste néanmoins critique pour influencer / orienter les stratégies produit
internationales
…notamment pour optimiser le lancement de produits et la gestion du cycle de vie
• Le Marketing filiale devient critique pour préparer et optimiser les lancements de nouveaux produits
- L’évolution permanente des structures et des politiques de santé publique nationales ainsi que leur degré de
complexité rendent nécessaire la capitalisation de savoir-faire de « Market Access » en filiale
- Cette fonction « Marketing » est assurée soit par une direction marketing, soit une direction « nouveaux produits »,
soit par la direction médicale
- Elle est parfois fortement encadrée par une structure européenne ou Corporate
• L’unité de gestion des produits matures est localisée en filiale
- Gestion du cycle de vie des produits matures
- Mise en place de moyens de promotion qui lui sont propres; par exemple, développement du marketing direct et
réduction ou absence de visite médicale
- Recherche d’accords de business development
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Le marketing en filiale se voit doté d’un nouveau rôle tourné davantage vers le système de soins que vers le
produit et la définition de ses attributs compétitifs. En effet,
• Les patients occupent une place centrale
• Il s’agit d’identifier le rôle de chaque acteur ainsi que son maillage avec les autres pour les faire évoluer vers la
connaissance de l’innovation
• Le processus [diagnostic-initiation du traitement-renouvellement-achat-observance] doit être étudié en profondeur
afin d’identifier une stratégie face à chaque acteur clé
Associations patients
Payeurs
Pharmaciens
Médecins
PATIENTS
Sécurité sociale
Médias
KOL
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Assureurs privés
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III. Choix d’organisations en France
et à l’international
Des liens forts entre les filiales et les sièges européens et Corporate
Les sociétés pharmaceutiques ont centralisé leurs modes de décisions, rendant les filiales dépendantes des
fonctions européennes et Corporate.
Si les fonctions support dépendent souvent hiérarchiquement de l’Europe, les fonctions Réglementaire et Médical ont
un double reporting Europe et France. Les fonctions Marketing et Ventes, quant à elles, restent les dernières fonctions
sous le seul management de la Direction Générale France.
Le Directeur Général d’une filiale assure donc la conduite des opérations commerciales et la coordination des fonctions
support.
En décroisssance
L’influence du siège européen ou Corporate est aujourd’hui
majoritairement perçue en croissance par les répondants au
questionnaire de PHARMACEUTIQUES et elle s’exerce essentiellement
sur la stratégie produit, les processus, les règles de conduite
(compliance) et le choix des organisations.
2%
Stable
23%
75%
En croissance
Domaines d'influence du siège européen ou Corporate
Les processus
Les règles de conduite
(compliance)
Le choix des
organisations
21%
21%
22%
La stratégie
produit
15%
Le classement des domaines d’influence du siège européen ou Corporate dépend de l’origine des groupes : les règles de
conduite arrivent en tête pour les groupes américains alors que ce sont les choix d’organisations pour les groupes français.
Groupes américains
Groupes français
Les règles de conduite (compliance)
23%
16%
Les processus
22%
17%
Le choix des organisations
14%
18%
Les choix de l’organisation en France tout comme ses modalités de fonctionnement sont plus que
jamais un critère de différenciation face à la concurrence.
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15* sont en modèle organisationnel
"Business Units"
3* sont en modèle mixte
Business Units/Directions Marketing Vente
ENTREPRISE
BU 1
BU 2
ENTREPRISE
BU 3
BU
Direction
Marketing
Direction
Ventes
* Sur 18 organisations étudiées
L’étude menée montre qu’une très grande majorité des entreprises de l’industrie pharmaceutique sont
encore organisées en Business Units.
Ce modèle apporte en effet des avantages majeurs :
• Expertise : focalisation sur un domaine thérapeutique, sur un segment de clients ou sur un temps du cycle de vie
des produits
• Responsabilité : engagement de la responsabilité du Directeur de la Busines Unit sur les résultats
• Articulation avec le Corporate : organisation de la filiale en miroir de l’organisation Corporate
• Coordination : maillage et solidarité des fonctions Marketing / Ventes et éventuellement Médical
Les modes de fonctionnement gagnants de ce modèle s’appuient :
• Sur une logique de projets au-delà d’un simple fonctionnement matriciel : les équipes s’articulent autour de la gestion
et de la réalisation d’un projet
• Sur un management « en étoile » où le client est placé au cœur de l’entreprise et les Business Units ont la charge
d’articuler les expertises à son service
Facteurs clés de succès
➱ Stratégies et projets exprimés en fonction
des segments de clients
➱ Marketing actif en transversal en intégrant
les cycles de chaque fonction terrain, par
exemple, appels d’offre / programmes
URCAM
➱ Indicateurs de performance des différents
acteurs terrain (à l’intérieur ou en dehors
de la BU)
Articulation par la BU gardienne
de la coordination autour du client
Santé
publique
BU
➱ Compréhension de la notion d’orientation
clients interne et externe
➱ Localisation géographique des fonctions par
Business Unit (réglementaire-médical…)
Contrôle
Gestion
Réglementaire
Médical
Comm
Effetiven
L’orientation client est prédominante
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La pertinence de ce modèle d’organisation en Business Units est aujourd’hui en question :
• L’importance croissante du système de soins fragilise ce modèle qui privilégie les clients médecins et ne s’occupe
pas toujours des autres acteurs du soin.
• Le modèle en Business Units se focalise sur la réussite de l’interface Marketing / Ventes, or le marketing en filiale
traite désormais des stratégies client avant tout, ce qui rend plus aisé l’interface avec les ventes.
• La masse critique en chiffre d’affaires devient parfois insuffisante avec la sortie de la promotion des produits
matures : les vraies gammes deviennent rares.
• La relation avec les leaders d’opinion est rarement établie dans la durée alors que les managers du Marketing et de
la Business Unit évoluent rapidement vers d’autres fonctions.
Pour y pallier, un nouveau modèle a récemment été mis en place : le modèle des « parties prenantes », où
l’organisation est en symbiose avec le système de soins au niveau de sa direction même.
• Les attributions entre l’Europe et les filiales sont clairement définies, respectivement en termes de stratégie produit
et stratégie client / système de soins.
• L’orientation client marquée se reflète dans l’organisation : organisation en osmose avec le système de soins désormais
maillé et très structuré
Exemple d’organisation d’un laboratoire ayant mis en place un modèle des « parties prenantes »
Structure Europe
Pôle Oncologie
Pôle Infectiologie
Urologie/Pneumologie
Pôle Cardiovasculaire
Métabolisme
Pôle Ophtalmologie
Endocrinologie
Pôle SNC/Douleur/
Inflammation
Division marketing
Oncologie
Infectiologie
Urologie/Pneumologie
Cardiovasculaire
Métabolisme
Ophtalmologie
Endocrinologie
Division
Relations
prescripteurs
Division
Relations scientifiques
et patients
Division
Relations politiques
et institutionnelles
Division
Relations
Commerciales
Prescripteurs
en ville et
à l'hôpital
KOLs, patients
et associations
de patients
Politiques, Grand
public, Autorités,
Institutions
Grossistes,
répartiteurs,
hôpitaux, cliniques
et assureurs privés
SNC/Douleur/
Inflammation
Système de soins national
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IV. Le profil des managers
• Des comportements en mutation
Les entreprises recherchent aujourd’hui des personnalités qui savent à la
fois penser hors de leur contexte culturel et agir dans le respect de leur
environnement. Cela se traduit par une part importante accordée à la créativité
et à l’innovation dans le respect des contraintes réglementaires et de la politique
de « compliance ». Cela se traduit également par une compréhension et une
analyse des enjeux des marchés internationaux pour contribuer à l’élaboration des stratégies globales et pour s’assurer que les éléments indispensables
à l’application de ces stratégies sur son marché sont bien pris en compte.
L’influence que peut exercer la filiale française auprès des équipes Europe et
Corporate est en effet légitime : la France est le quatrième marché mondial et
les stratégies globales se doivent d’intégrer les spécificités de son marché.
Think global
and Act local
Think out of the box
and Act in the box
Japon
Allemagne
France
USA
France
5%
95%
ROW
Mais, attention, la France ne représentant que 5 % du marché mondial, son
absence d’effort de collaboration peut la marginaliser.
Des relations étroites et nourries avec l’Europe et le Corporate sont donc vitales pour la filiale France.
Elles passent par la mobilisation du management Marketing pour :
• Savoir nourrir les programmes pour obtenir des plans de développement/Marketing utiles à son marché
• Savoir s’unir aux leaders d’autres pays et trouver les facteurs structurants communs
• Être reconnu pour faire partie des teams internationaux et bénéficier d’un réseau international interne
Le comportement des Français dans les équipes internationales est en pleine évolution. Si certains véhiculent encore
une image d’arrogance et d’égocentrisme en mettant en avant leurs difficultés et les spécificités propres à leur marché,
la plupart d’entre eux sont perçus comme de brillants stratèges et leur contribution est très appréciée des équipes
européennes et Corporate.
Les Français, pâtissant souvent de complexes culturels et linguistiques, bénéficient d’un atout majeur : ils sont à la
charnière entre les cultures latine et anglo-saxonne. Le mouvement déjà amorcé va donc se poursuivre et les résultats
sont déjà de très bon augure : aucun autre secteur n’a autant de Français à des postes de présidents ou de vice-présidents
de grands groupes étrangers.
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• Du management hiérarchique au leadership
Les managers « autoritaires / contrôlants » ne sont plus recherchés et laissent place aux managers « leaders ». Le leader
étant défini comme « une personne qui a la capacité d’influencer, de motiver, et de rendre les autres capables de contribuer
à l'efficacité et au succès des organisations dont ils sont membres » (fr.wikipedia.org).
Dans cette mutation, les entreprises ont besoin de redéfinir des comportements attendus du manager / leader et
établissent des programmes de formation et d’évaluation des managers.
Exemples de critères d’évaluation d’une entreprise américaine
(parmi les 10 premières mondiales) :
•
•
•
•
•
•
•
Communication, transparence et courage
Collaboration transverse
Développement d’une vision stratégique à moyen terme
Développement personnel et développement de l’équipe
Dynamique fédératrice
Cohérence et visibilité
Compliance
Le portrait robot du leader se présente ainsi :
•
•
•
•
•
•
•
Il
Il
Il
Il
Il
Il
Il
intègre les règles et les contraintes de l’entreprise et de l’environnement réglementaire et concurrentiel
établit des objectifs pertinents à court et moyen termes
est charismatique et sait transmettre sa vision
sait négocier, influencer et convaincre pour travailler en équipe et en réseau interne et externe
inspire, anime et fait émerger de nouvelles idées
sait prendre des décisions et déléguer
maîtrise les modalités de communication anglo-saxonnes
• La notion de Territoire est en mutation : du périmètre contrôlé vers le projet
Dans un contexte d’évolution rapide de l’environnement, de délégation croissante à des expertises nombreuses et
évolutives, de faible contrôle de l’information, de multiplication des circuits d’information et de complexification accrue
des processus… le fonctionnement par projet s’impose.
• Le nouveau « Savoir être », c’est « Être »
En résumé, à la question sur les nouveaux « savoir être », les interviewés répondent que le comportement du nouveau
manager doit être en parfaite résonance avec ses valeurs. Il fait donc preuve d’une personnalité épanouie :
• Se connaître soi-même pour connaître ses limites et adoucir ses défauts
• Se sentir « bien dans sa peau » pour que ses collaborateurs puissent aussi s’épanouir
• Développer le plaisir au travail dans son équipe
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V. Recrutement et parcours :
les passerelles entre métiers
• Un engagement des entreprises dans la gestion des talents et des hauts potentiels
Certains groupes pharmaceutiques mettent en place des programmes de gestion des talents et des hauts potentiels pour
les attirer et les fidéliser, mais aussi pour développer les compétences des cadres de l’entreprise et garantir la succession
aux postes clés.
Cette démarche, aujourd’hui installée de façon durable pour six grands groupes internationaux, dépend principalement
de la structuration et de la force des processus RH dans la durée, de l’engagement de la Direction Générale et de la
taille et de l’origine du groupe.
On constate que l’engagement des entreprises dans la gestion des parcours professionnels de leurs cadres est davantage
mis en œuvre dans les groupes américains.
« Dans votre entreprise, la gestion des carrières vous semble :
pertinente et adaptée, réduite ou en développement ? »*
Pertinente
et adaptée
19%
Réduite
38%
43%
Pertinente
et adaptée
28%
Réduite
33%
En développement
Résultats sur la totalité
des interviewés
Pertinente
et adaptée
39%
9%
En développement
Réduite
Résultats
pour les groupes américains
45%
46%
En développement
Résultats
pour les groupes français
A partir de cette gestion des talents et des hauts potentiels, se dessine un parcours professionnel standard. Il n’est
cependant pas le seul possible.
Délégué
médical
Marketing
DR
Marketing Europe
ou Corporate
DG
de petite filiale
Directeur de BU
ou DG France
Un parcours professionnel dans plusieurs pays est fortement encouragé et valorisé par l’entreprise.
Le poste à l’international est devenu incontournable pour qui espère un jour accéder à un poste de Direction Générale,
pour des raisons de compréhension de la dimension internationale de l’activité et de connaissance des modes de
fonctionnement Corporate des groupes, mais aussi pour la richesse et l’ouverture d’esprit que l’expérience procure.
La majorité des répondants au questionnaire de PHARMACEUTIQUES* en est convaincue :
« Souhaitez-vous dans l’avenir tenir un poste à l’international ? »*
non oui
47% 53%
32%
Dans un siège européen, international
ou Corporate à l'étranger
31%
Dans un siège européen, international
ou Corporate à France
26%
Dans une filiale à l'étranger
11%
Autre
* Source : questionnaire envoyé par PHARMACEUTIQUES aux fonctions Marketing-Ventes de l'industrie pharmaceutique en octobre 2006 ; 300 répondants.
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Pourtant, prendre un poste à l’international ne peut être le calcul d’une trajectoire professionnelle déterminée à
l’avance. En effet, l’international n’est pas la panacée et exige souvent de gérer des ruptures, à l’aller comme au retour
(conditions matérielles et familiales de déménagements difficiles, différences de niveau de vie élevées entre le pays
d’expatriation et la France).
Faut-il alors pour autant s’expatrier ?
• Un poste à l’international apporte une ouverture d’esprit incontestable.
• Des centres d’excellence ou des divisions Europe ou Corporate existent en France et peuvent offrir sans expatriation
l’opportunité de connaître des modes de travail internationaux et une meilleure compréhension des groupes.
• Cependant, en définitive, avoir su changer de pays et tenir un poste dans une filiale à l’étranger ou dans un siège
international reste très apprécié d’un candidat. Il a alors démontré sa capacité aux échanges culturels, aux
contacts humains, à se remettre en cause.
• Pour des postes de direction, la notion de carrière linéaire laisse place à celle d’un parcours
professionnel qui se négocie étape après étape
Aujourd’hui, le parcours professionnel se construit et s’appuie sur la richesse d’expériences.
Ce n’est plus une ligne droite prévue d’avance, mais un assemblage de briques qu’il s’agit de combiner comme des pièces
d’un puzzle afin de progresser.
Trois dimensions structurent la polyvalence recherchée pour les postes de direction :
• La dimension « MÉTIER » : le Marketing est un passage obligé à coupler avec un poste aux Ventes pour le management,
ou dans un autre département (Médical, Business Development, Finances, etc)
• La dimension « SEGMENT » : la connaissance d’au moins deux segments (hôpital, ville, génériques…) est valorisée
• La dimension « INTERNATIONAL » aux apports indiscutables
Marketing
VM
Produit
Matures
Hôpital
Finances
DR
Management
Business
Médical Development
Blockbuster
Métiers
Segments
Biotech
Ville
Génériques
Filiale
étrangère
Corporate
Europe
International
Les parcours professionnels sont désormais ponctués de nombreux changements et ruptures. Dans un contexte de
concentration de l’industrie pharmaceutique, les parcours professionnels comptent désormais des périodes de progression
et d’évolution rapides dans l’entreprise mais également des périodes de changement d’environnement, voire même d’entreprise
et parfois de chômage.
Les calculs sur les trajectoires professionnelles seront plus que jamais soumis aux aléas de la conjoncture et gérer sa
carrière consistera avant tout à « savoir gérer les ruptures et rebondir ».
La règle d’or pour accepter un nouveau poste se résume alors à deux questions :
« Le poste me fait-il plaisir ? » et « Vais-je apprendre quelque chose ? »
Alors que les cadres semblent prêts à assumer les risques de ce nouveau modèle de carrière, les entreprises montrent
plus de réticences. Elles préfèrent encore recruter des cadres qui ont déjà fait leurs preuves dans le même secteur, voire
le même type de produit, et surtout qui sont en poste. Ce mode de recrutement devra évoluer comme dans d’autres
secteurs, pour réintégrer les cadres licenciés lors des fusions et autoriser les passerelles entre métiers et secteurs.
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• Le cabinet de recrutement : un partenaire clé du recrutement
Plusieurs voies existent pour évoluer dans son développement professionnel.
Recrutement organisé par l'entreprise
Mobilité interne
Recrutement par connaissances
ou légitimité dans le domaine
Recrutement externe par activation
des réseaux de contacts externes à l'entreprise
Utilisation de partenaires extérieurs
Recrutement externe de candidats en poste
ou non, dans l'industrie pharmaceutique
ou dans d'autres industries
Recrutement de personnes inaccessibles
facilement pour l'entreprise
La mobilité interne reste prépondérante, mais 25 à 29 % des embauches se font par l’intermédiaire des cabinets de
recrutement.
"Pour obtenir votre poste actuel…"
Vous avez bénéficié
d'une promotion interne
48%
29%
23%
L'entreprise a eu recours
à un cabinet de recrutement
Vous avez fait une démarche
directe auprès de l'entreprise
"Pour recruter vos collaborateurs…"
Vous avez favorisé
la mobilité interne
36%
Vous avez procédé à un
recrutement avec l'aide
d'un cabinet de recrutement
25%
22%
17%
Vous avez procédé à un
recrutement sans l'aide
d'un cabinet de recrutement
Vous n'avez pas choisi
votre collaborateur
Source : questionnaire envoyé par Pharmaceutiques aux fonctions Marketing-Ventes de l'industrie PHARMACEUTIQUE en octobre 2006 ; 300 répondants.
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Les cabinets de recrutement suivent un processus de recherche des candidats potentiels bien rôdé et l’évaluation des
candidats et de leur adéquation à l’entreprise constitue leur cœur de métier et leur valeur ajoutée.
Processus de recrutement
Rédaction d'un
cahier des charges
Recherche et sélection
de candidats (3 à 10)
Évaluation des
candidats sélectionnés
Élaboration d’une définition
de poste détaillée avec
l’entreprise :
• Entreprise et organisation,
caractéristiques et enjeux
• Le poste, objectifs, contraintes
et exigences
• Profil recherché
• Conditions matérielles de son
intégration
• Salaire, délai, date de prise de
fonction
Recherche des candidats :
• Exploration de la base
de données interne
• Contact des écoles et
associations d’anciens élèves
• Interrogation du fichier central
professionnel “Candidathèque”
• Utilisation des réseaux et
contacts du cabinet pour
identifier les candidats
potentiels en poste
Organisation d’entretiens
pour analyser :
• Les intérêts professionnels
et désirs d’évolution
• Les principaux traits de
personnalité
• Les faiblesses et atouts
du candidat
• L’environnement personnel
et/ou professionnel
• Les contraintes et les
opportunités dans le cadre
de la culture d’entreprise
Critères de sélection :
• Formation, expérience
• Adéquation “homme – poste”,
“caractère personnel vs
culture de l’entreprise”
• Motivation du candidat
• Probabilité d’aboutissement
de la démarche
Proposition de
candidats (3 à 5)
• Proposition d’une liste
des personnes les plus
significatives rencontrées
dans le cadre de la recherche
• Pour chaque candidat, envoi
d’un CV et d’un document
d’appréciations personnelles
du cabinet
• Note : il est recommandé
au client de recevoir 3 à 5
candidats
Finalisation
• Contrôle des antécédents
professionnels du ou des
candidats les mieux placés
• Veille du dispositif de ciblage,
d’entretien, d’identification de
nouveaux candidats potentiels
• Aide éventuelle à la rédaction
de la proposition et du contrat
• Suivi du candidat pendant la
période de garantie
Prise de références (clients,
patrons et collaborateurs)
Utilisation de tests
psychologiques à la demande
du client
8 semaines
L’échec d’un recrutement venant plus souvent du comportement du candidat et de son inadéquation à l’entreprise
que de ses compétences professionnelles, les cabinets de recrutement doivent avoir une connaissance poussée de
l’entreprise, de ses modes de fonctionnement et de ses managers pour réussir une bonne sélection des candidats. Cette
connaissance dépend de la relation de confiance instaurée entre les cabinets de recrutement et les entreprises, relation
qui se traduit par des partenariats d’exclusivité pour attirer les talents externes sans perdre les talents internes.
Certaines entreprises, ayant une taille critique en volume de recrutement peuvent être tentées de limiter l’intervention
des cabinets à l’étape « Évaluation des candidats » en se chargeant de la recherche proprement dite des candidats en
amont ou en la sous-traitant à des partenaires moins onéreux. Même dans ce cas de figure, le cabinet de recrutement
reste le partenaire privilégié de l’entreprise pour sa compétence, sa rapidité, son efficacité et sa fiabilité.
Les auteurs de cette étude sont Christine Garnier et Marie Ferrero,
respectivement associée et consultante de AEC partners
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15
Novembre 2006
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