DÉCEMBRE 2006 _ PHARMACEUTIQUES
81
FORUM PHARMACEUTIQUES dossier
gestion des produits matures, quant à elle, est localisée
en filiale. Son rôle ? La gestion du cycle de vie des pro-
duits matures, la mise en place de moyens de promo-
tion qui lui sont propres ou encore la recherche d’accords
de « business development ». Le marketing en filiale se
voit attribuer un nouveau rôle davantage tourné vers le
système de soins que vers le
produit. Les patients occu-
pent une place centrale. Il
s’agit d’identifier le rôle de
chaque acteur et son mail-
lage avec les autres. L’objec-
tif ? Les faire évoluer vers la
connaissance de l’innova-
tion. Ainsi, le processus (diagnostic-initiation du traite-
ment-renouvellement-achat-observance) doit être étu-
dié afind’identifier une stratégie pour chaque acteur clé.
Un critère de différenciation.Les entreprises pharma-
ceutiques ont centralisé leurs modes de décisions. Les fi-
liales sont dépendantes de fonctions européennes ou
corporate. Si les fonctions support dépendent souvent
hiérarchiquement de l’Europe (ressources humaines, fi-
nances, achats…), celles réglementaires et médicales ont
un double « reporting » Europe et France. Quant aux
fonctions marketing et ventes, elles restent les dernières
àêtre sous le seul management de la direction générale
France. Le directeur général d’une filiale assure ainsi la
conduite des opérations commerciales et la coordination
des fonctions support. Mais pour la majorité des profes-
sionnels interrogés (75 %), l’influence du siège européen
ou corporate est perçue en croissance. Elle s’exerce no-
tamment sur la stratégie produit, les processus, les règles
de conduite et les choix des organisations. Le classement
des domaines d’influence du siège européen ou corpo-
rate dépend de l’origine des groupes : les règles de
conduite arrivent en tête pour les groupes américains in-
terrogés. Pour les groupes français, ce sont plutôt les
choix d’organisation qui prédominent. Les choix d’or-
ganisation en France et leurs modalités de fonctionne-
ment constituent, plus que jamais,un critère de différen-
ciation face à la concurrence. Car les fonctions du mar-
keting se diversifient : les choix de création de postes et
d’organisation de l’entreprise font ainsi la différence. Se-
lon l’étude, une très grande majorité des entreprises
pharmaceutiques sont organisées en « business units ».
Ce modèle comporte plusieurs avantages. Il favorise l’ex-
pertise,la focalisation sur un domaine thérapeutique, sur
un segment de clients ou sur un temps de cycle de vie des
produits. Il induit l’engagement de la responsabilité du
directeur de la « business unit » sur les résultats. Mais il
permet aussi une organisation de la filiale en miroir de
l’organisation corporate. Et encourage la solidarité en-
tre les fonctions marketing, ventes et éventuellement
médicales. Au-delà d’un simple fonctionnement matri-
ciel, les équipes s’articulent autour de la gestion et la réa-
lisation d’un projet. Le management en « étoile » des
« business units » place le client au cœur de l’entreprise.
Les « business units » ont alors la charge d’articuler les ex-
pertises à son service.
L’organisation en « business units » restera-t-elle tou-
tefois le modèle adéquat dans l’avenir ? Une chose est
sure, sa pertinence est aujourd’hui en question. En ef-
fet, l’importance croissante du système de soins fragi-
lise ce modèle qui privilégie les clients médecins. Et ne
s’occupe pas toujours des autres acteurs du soin. Le mo-
dèle en « business units » s’intéresse à la réussite de la
relation entre le marketing et les ventes. Or, le marke-
ting en filiale traite désormais des stratégies client avant
tout. La masse critique en chiffre d’affaires devient par-
Cette synthèse a été réalisée à partir des éléments suivants :
•Une étude réalisée à travers une série d’entretiens qualitatifs
approfondis auprès de 29 managers.
-Les interviewés sont des dirigeants de l’industrie
pharmaceutique - opérationnels en France et à l’international,
DRH d’entreprises de taille et d’origine différentes. Ce sont
également des dirigeants de cabinets de recrutement.
-Un guide d’entretien qualitatif a été élaboré pour explorer,
suivant la fonction de l’interviewé, les thèmes suivants :
➔L’évolution de l’environnement et de la stratégie
produit/marché et ses implications sur les organisations et
lesmétiers marketing et ventes
➔Les métiers du marketing et des ventes, leurs
compétences et leurs évolutions
➔Lemanagement
➔Les carrières et filières et les carrières à l’international
➔Le recrutement
-Une enquête quantitative menée en parallèle, à partir d’un
questionnaire adressé par
Pharmaceutiques
àun panel de 300
cadres des filiales France, pour approfondir les thèmes de l’étude
qualitative.
-Une analyse documentaire des grandes études réalisées par la
profession, notamment l’Étude prospective sur les métiers et
l’emploi dans les entreprises du médicament à 5 et 10 ans
(Observatoire des métiers, de l’emploi et de la formation du Leem).
-Une analysetransversale de la soixantaine de missions de
stratégie,d’organisation et de performance menées par le cabinet
AEC Partners durant ces trois dernières années.
4Méthodologie de l’étude
Eviter que des payeurs
régionaux avertis tardivement
ne réagissent négativement à
des coûtssupplémentaires
imprévus
Sécuriser le financement
de certains produits :
par exemple, en améliorant
la codification
Accroîtrele marché par
une meilleureprise
en compte de la maladie
Forger l’image du laboratoire
dans son implication
dans le traitementde la
pathologie
Valeur ajoutée
LEUR RÉUSSITE DÉPEND DE L’ADÉQUATION DES
PROGRAMMES ENGAGÉS À LA FOIS AUX OBJECTIFS
DE SANTÉ PUBLIQUE ET À LA STRATÉGIE
DU PRODUIT
Modes de
décisions
centralisées
444
444
DossierMraketing.qxp 30/11/06 11:33 Page 5