11
AGENDA MT 6/2001
une croissance de 2,1%, puis 2,2% en 2002. Le
taux de chômage se situera selon eux à 1,9%
cette année et à 1,8% l’an prochain. La con-
joncture à certes un peu perdu de sa su-
perbe, mais la croissance reste solide et on
ne voit pas encore la fin de l’euphorie con-
joncturelle qui dure depuis quatre ans:
l’humeur des consommateurs a atteint un
niveau record et le marché du travail est
quelque peu tendu. La croissance plus lente
des exportations du fait de la conjoncture
américaine fortement rafraîchie pourrait
être compensée par une robuste envie de
consommation. Même le refus clair et net
d’une adhésion rapide de la Suisse à l’Union
européenne ne devrait pas avoir d’effets sur
la conjoncture.
Les experts de la K o n j u n k t u r f o r -
schungsstelle (KOF) de l’EPFZ nous prédi-
sent de leur côté des taux d’intérêt plus bas,
des augmentations de salaires et une dimi-
nution du nombre des chômeurs, le tout as-
socié cependant à une croissance moindre.
Pour eux, les exportations sont le moteur de
la croissance, et l’économie helvétique de-
vrait progresser de 2,1% cette année et de
1,6% l’an prochain, soit nettement moins que
l’année précédente. Le responsable de la
KOF Bernd Schips explique ainsi pourquoi
la Suisse n’a pas davantage le vent en poupe:
«Désormais, la main-d’œuvre est rare dans
pratiquement tous les secteurs». Quant au
taux de chômage, il devrait continuer à bais-
s e r, passant de 1,5% cette année à 1,3% en
2002. L’offre de nouveaux bras peu impor-
tante a également une incidence sur les sa-
laires, et les employés auront cette année
ainsi que l’année prochaine trois pour cent
d’argent en plus dans leur porte-monnaie –
alors que la KOF ne décèle pour l’heure pas
de risque immédiat d’inflation.
Le ralentissement que l’on peut attendre
est expliqué par des influences extérieures.
Par rapport à ce que l’on prévoyait jusqu’à
présent, les perspectives pour les USA et le
Japon sont ainsi nettement plus mauvaises
et celles de l’UE plus mitigées, poursuivent
les experts de la KOF. En Amérique, le cycle
des gros investissements dans les équipe-
ments et la technique a pris fin de façon
abrupte, la croissance économique passant
de cinq pour cent pour la première moitié de
l’an 2000 à zéro pour cent à la fin de l’année.
L’Institut d’études conjoncturelles de l’Uni-
versité de Lausanne (Créa) ne prédit un
rythme à nouveau plus soutenu que pour la
fin de l’année 2002. Selon ses estimations, le
produit intérieur brut (PIB) devrait progres-
ser de 2% cette année et de 1,7% l’année pro-
c h a i n e .
L’an dernier, le PIB avait atteint une pro-
gression de 3,4%, ce qui n’avait plus été le cas
depuis 1990. Le coup de frein à la croissance
peut selon le Créa être relativisé par trois
L’économie suisse devrait poursuivre sur
sa lancée pour les deux prochaines
années, c’est du moins ce qu’affirment les
économistes et instituts conjoncturels qui
ont présenté leurs pronostics au cours des
dernières semaines. Mais le marché du
travail menace toutefois de prendre l’eau
aux Etats-Unis et les prévisions pour la
conjoncture mondiale sont pour l’heure
sujettes à des incertitudes inhabituelles.
Nick Manouk
Si l’apogée a sans doute déjà été atteint
après les records de l’an 2000 avec une crois-
sance économique de 3,4% (cf. encadré),
l’optimisme reste néanmoins de mise,
comme s’accordent généralement à le dire
les professionnels ès conjoncture qui ont ré-
cemment publié leurs prévisions: les chiffres
attendus pour cette année varient entre 2 et
2 , 2 % .
Encore deux ans de chômage réduit
Les économistes interrogés semblent ne pas
être impressionnés outre mesure par les
nuages assombrissant actuellement le ciel
de la conjoncture mondiale. Certes, les
craintes d’une récession sont de plus en plus
exprimées aux Etats-Unis, le Japon se traîne
tandis que de nombreux marchés boursiers
font grise mine. Dans l’ensemble toutefois,
le bémol planant sur la conjoncture interna-
tionale ne devrait pas avoir d’effets trop ra-
dicaux sur notre économie – à condition ce-
pendant que les Etats-Unis ne soient pas
frappés de plein fouet par une crise. Dans le
détail, les experts ont ainsi prévu les déve-
loppements suivants:
Les économistes suisses de renom re-
groupés au sein de la Business Economists’
Consensus (BEC)attendent pour cette année
La récession n’aura pas lieu si l’économie américaine reste performante
La valse des pronostics
conjoncturels
1. Alsthom Suisse 650
2. Credit Suisse Group 623
3. Banques Raiffeisen 399
4. Dosenbach/Ochsner 326
5. Sunrise/Diax 323
6. La Poste 316
7. SAir 305
8. Huber+Suhner 304
9. Planzer 290
10.Cablecom 255
11.McDonald´s 245
12.Esec 200
13.IBM 200
14.Banque cantonale de Zurich 198
15.Hotelplan 189
16.Ikea 186
Source: Blick, AZ
Les plus grands pourvoyeurs
d’emploi en l’an 2000