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La question de la gouvernance de l'Union Européenne reste centrale et le cap qui sera
tenu sera certainement une des clés pour sortir de la situation actuelle. La question de
l'harmonisation sociale et fiscale notamment ne pourra être éternellement repoussée.
Poursuite de la montée du chômage en France et des chiffres préoccupants en
région Centre
Dans ce contexte, le chômage augmente en France et en avril 2013 nous étions au
24ème mois de hausse consécutive. La région Centre, bien que toujours dans une situation
moins défavorable que la métropole, voit le différentiel se réduire en ce qui concerne le
taux de chômage.
Le chômage de longue durée notamment augmente, tant en nombre qu'en durée. C'est
là un indicateur encore plus préoccupant que l'augmentation du nombre de chômeurs. En
avril 2013, 39,2 % des demandeurs d'emplois étaient inscrits depuis plus d'un an
(+ 19,2 % en un an de cette population). Pôle Emploi réfléchit d’ailleurs à l’heure
actuelle à la mise en place d’un indicateur conjoncturel de chômage de longue durée et
commence à comptabiliser désormais les chômeurs de très longue durée. Cette situation
entraine mécaniquement une augmentation des bénéficiaires des minima sociaux dans la
région (+ 4,38 % en 2012).
Autre conséquence, désormais clairement identifiée, la baisse du pouvoir d’achat des
ménages ; compte tenu de la croissance de la population, la baisse serait de l’ordre de
1,5 % en 2012 soit la plus forte régression constatée depuis 1984. Ce chiffre est d’autant
plus inquiétant que la consommation des ménages était jusqu’alors l’un des principaux
facteurs de « croissance » du PIB.
La région Centre, de par son tissu économique, a toujours été plus sensible aux aléas de
la conjoncture et avait d'ailleurs une certaine facilité à repartir quand la conjoncture
s'améliorait. Cependant, la crise qui touche le secteur automobile n’est pas que
conjoncturelle. Cette situation, qui avait été parfaitement identifiée, avait donné lieu
en 2008 à la signature de la charte automobile qui prévoyait, entre autres actions, un
soutien aux sous-traitants de ce secteur. La « prime à la casse », qui a été mise en place
par la suite a, un temps, masqué les difficultés, mais a asséché pour plusieurs années le
marché de la vente de véhicules neufs sans d'ailleurs forcément profiter aux productions
nationales. Les actions prévues dans la charte automobile pour les sous-traitants du
secteur automobile ne se sont pas mises en place et les moyens financiers prévus dans le
plan ont essentiellement bénéficié aux groupes constructeurs et plus encore à leurs
filiales financières.
Ces entreprises de sous-traitance du secteur de l'automobile se trouvent aujourd'hui en
grande difficulté sans avoir les moyens et le temps de se positionner sur des secteurs
plus porteurs. La dissolution du cluster automobile –déjà pointé dans l’avis sur les aides
économiques– ne peut qu’inquiéter encore davantage sur la capacité de réaction
régionale.
On peut déplorer qu'une fois de plus, face à des mutations économiques qui étaient
pourtant connues, des actions d'évolution et d'anticipation n'aient pu être prises à temps.
Le nombre d'emplois salariés en région Centre a baissé de 1,4 % en 2012, de manière
plus marqué qu'en métropole (- 0,6 %). C'est notamment sur le secteur industriel que
cette baisse est la plus forte. En six ans, le secteur industriel a perdu près de 14 % de
ces effectifs. Au regard des effets induits sur les autres secteurs (sous-traitance, secteur
marchand) cette réduction d’effectifs dans le secteur industriel est particulièrement
préoccupante. La récente décision du groupe Michelin d’une réduction drastique des
effectifs sur son site de Joué-lès-Tours ne peut que confirmer cette tendance.