Lundi 24 septembre 2007 a.d.
Notre-Dame de la Merci
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Sommaire (hypertexte)
1. Éditorial
2. Chronique biblique
5. Théologie morale
6. Dialogue islamo-chrétien
9. Théologie sociale
14. Chant liturgique
15. Pénitence
17. Avortement
18. L’Église à Paris
regnat.phg@wanadoo.fr
Directeur de la publication
Philippe GUIDAL
Ont collaboré à ce numéro :
Philippe GUIDAL
Yann GWELTAZ
Abbé Guy PAGÈS
Conception Réalisation
PHG
Les articles publiés
n’engagent que leurs auteurs.
© 2007
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près trois mois d’absence, Regnat reparaît en bénéficiant de quelques
améliorations esthétiques et fonctionnelles, dues au renouvellement de
notre matériel informatique. Le passage à la dernière version de Microsoft
Word (2007) nous permet notamment de vous offrir désormais un sommaire
en mode hypertexte (essayez-le ci-contre) et des liens actifs, tant pour les
adresses de courriel que pour les sites Internet. Avec Adobe Reader 7.0 sous
Windows Vista, cela fonctionne parfaitement bien, de même qu’avec KPDF
0.5.5 sous Linux.
Pour cause d’incompatibilité d’humeur avec Windows Vista, nous avons
été contraints de nous parer de PDFCreator1, notre convertisseur PDF
préféré, mais nous tenons à lui rendre hommage pour les multiples services
rendus au cours de ces dernières années. Les fichiers PDF générés par Word
2007 sont beaucoup plus lourds, mais nous espérons que nos lecteurs dont la
connexion à Internet est encore en bas débit ne nous en tiendront pas trop
rigueur…
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La publication de la lettre apostolique Summorum pontificum de Benoît
XVI le 7 juillet dernier2 a fait couler beaucoup d’encre et de salive ; nous
n’en ajouterons pas. Enfin, pas trop. Il semble que, pour une fois, nous puis-
sions faire confiance aux évêques français. Le jour même était publié le
motu proprio, le Cardinal Jean-Pierre Ricard, président de la Conférence des
évêques de France et membre de la commission Ecclesia Dei, donnait le ton
et la consigne dans un entretien accordé au quotidien La Croix : « J’ai envie
de dire aux catholiques, et en particulier aux prêtres : ne vous inquiétez pas !
Rien n’est changé dans votre façon de célébrer. »
Rien n’est changé, et rien ne changera. Et même, on veut bien nous dire
pourquoi : « Il pourrait […] y avoir danger si la demande de célébrer selon
l’ancien missel s’accompagnait, dans les paroisses qui en acceptent le prin-
cipe, de tout un mode particulier de vie en Église, coupé de l’ensemble de la
communauté pour la catéchèse, l’animation des jeunes, la formation chré-
tienne, etc. Là, je craindrais qu’on ne recrée des chapelles qui risquent de se
refermer sur elles-mêmes. »
Vous pensez ! S’il fallait remettre en question tout ce qui se fait en ces
domaines décisifs depuis quarante ans, où irions-nous ?
Philippe GUIDAL
1 http://sourceforge.net/projects/pdfcreator/
2 Cf. La Documentation Catholique, n° 2385, 5 août 2007, pp. 702-708.
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« Vraiment, je vous le dis, si vous ne vous convertissez
et ne devenez comme les enfants, non, vous n’entrerez
pas dans le Royaume des Cieux1. »
es enfants posent beaucoup de questions. C’est
normal : ils ont tout à apprendre, et leur intelli-
gence affamée quête sa pitance. Sans honte. Les en-
fants n’ont pas honte d’être ignorants. Lorsqu’ils ne
connaissent pas quelque chose, ils demandent sponta-
nément une réponse à qui leur paraît plus savant. Et ils
sont très heureux d’avoir pu découvrir du nouveau.
Les adultes posent beaucoup moins de questions.
Certains n’en posent même jamais. C’est normal : ils
croient tout savoir, et leur intelligence satisfaite de peu
est au repos les mauvaises langues parleraient même
de sclérose. Et puis, contrairement aux enfants, les
adultes sont honteux d’être ou simplement de pa-
raître ignorants. Pour les adultes, bien souvent, c’est
très humiliant de ne pas savoir quelque chose, de de-
voir avouer son ignorance à qui sollicite une réponse,
et d’être obligé de quémander ladite réponse auprès de
plus savant que soi. Enfin, beaucoup d’adultes ne sont
pas forcément heureux de découvrir du nouveau. La
nouveauté, c’est déstabilisant. Cela peut remettre en
cause des habitudes intellectuelles, le prêt-à-penser qui
sied si bien dans les discussions entre collègues de
bureau ou dans les réunions familiales.
Il y a plusieurs façons de mettre son intelligence au
repos. Face à un enfant qui demande : « Papa, com-
ment ça marche un sous-marin ? », il est généralement
possible de gagner au moins un peu de temps le
temps nécessaire pour consulter une encyclopédie en
répondant : « Mon petit, Papa est très fatigué par sa
journée de travail ; je te répondrai un autre jour ». Face
à un adulte, qui serait bien capable de poser la même
question, on pourra sans doute trouver un autre expé-
dient. Mais plus radicalement, on peut aussi décréter,
plus ou moins consciemment, que certaines questions
n’ont tout simplement pas lieu d’être posées. Le philo-
1 Mt 18 3.
sophe viennois Ludwig Wittgenstein affirmait ainsi
que « la juste méthode de philosophie serait en somme
la suivante : ne rien dire sinon ce qui se peut dire, donc
les propositions des sciences de la nature donc
quelque chose qui n’a rien à voir avec la philosophie
et puis à chaque fois qu’un autre voudrait dire quelque
chose de métaphysique, lui démontrer qu’il n’a pas
donné de signification à certains signes dans ses pro-
positions. Cette méthode ne serait pas satisfaisante
pour l’autre il n’aurait pas le sentiment que nous lui
enseignons de la philosophie mais elle serait la seule
rigoureusement juste2 ». D’où l’axiome final de son
Tractatus logico-philosophicus : « Ce dont on ne peut
parler, il faut le taire3 ». Et ce dont on ne peut parler,
c’est ce que Wittgenstein qualifie de « métaphysique »,
ou de « mystique ». Dieu, par exemple. Il faut Le
taire…
Et c’est bien aujourd’hui l’attitude de nombreux
adultes, qui évacuent spontanément de leur pensée
toute question sur ce qu’on appelle « le sens de la
vie », « les questions de fond qui caractérisent le par-
cours de l’existence humaine : Qui suis-je ? D’
viens-je et vais-je ? Pourquoi la présence du mal ?
Qu’y aura-t-il après cette vie4 ? » À la décharge de nos
contemporains, il faut reconnaître que ni l’éducation
nationale, laïque, sexuelle et obligatoire, ni ce qui tient
lieu de catéchèse depuis quelques décennies en France
ne les ont préparés à traiter ce genre de questions.
Ne serait-ce pas une façon de retrouver certain « es-
prit d’enfance » que de poser à nouveau des ques-
tions ? Des questions d’enfant, bien r. Et pas
n’importe lesquelles, mais de vraies questions
d’enfant : les premières que pose un enfant, et qui sont
des questions proprement métaphysiques et philoso-
phiques. Celles auxquelles Wittgenstein invitait à ne
pas répondre.
À partir de la deuxième année, l’enfant normalement
constitué veut connaître le nom des êtres qui parsèment
son champ d’expérience : « C’est quoi, ça ? »,
« Qu’est-ce que c’est ? » Ou comme disaient les petits
latins : Quid est ? Connaître le nom d’un être, c’est la
2 WITTGENSTEIN (Ludwig), Tractatus logico-philosophicus,
traduit de l’allemand par Pierre Klossowski, Paris, Galli-
mard, collection « Bibliothèque des Idées », 1961 (réédi-
tion : collection « Tel », 1998), proposition 6.53, pp. 106-
107.
3 Ibid., proposition 7, p. 107.
4 JEAN-PAUL II, Lettre encyclique Fides et ratio,
14 septembre 1998, n. 1 (La Documentation Catholique,
2191, 1er novembre 1998, p. 901).
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première opération symbolique de l’intelligence, la
première appréhension de l’essence. Dans cette pé-
riode de l’enfance, l’intérêt ne se porte pas du tout sur
le fonctionnement ou le rôle de l’être, mais sur l’être
lui-même :    [   ], « l’être en tant
qu’être », qui est l’objet propre de la métaphysique5.
Aussi étonnant que cela puisse paraître pour les adultes
en général, et les parents en particulier, la prime en-
fance est un âge radicalement métaphysique.
Puis, vers sept ans, l’enfant élargit son questionne-
ment : c’est l’âge des « Pourquoi ? » Autrement dit,
l’exercice de la raison autonome à la recherche des
causes suprêmes et des explications dernières des
choses ce qui est la définition classique de la philo-
sophie : « La sagesse dans la vie commence peut-être à
se demander à tout propos : pourquoi6 ? »
Ce n’est qu’un peu plus tard, vers huit ans, que
l’enfant commence à s’interroger à propos du « Com-
ment ? », question qui marque d’ailleurs la fin de
l’esprit d’enfance. En effet, à partir de ce moment, on
constate le plus souvent une augmentation de la
culture proportionnelle à une certaine dégradation de
l’intelligence proprement dite, comme en témoignent
les questions typique de l’adolescence « À quoi ça
sert ? » et de l’âge adulte « Combien ça coûte ? »
L’utilitarisme de l’adolescent constitue encore un posi-
tionnement moral susceptible d’être élevé et orienté
vers les fins les plus nobles, mais le matérialisme de
l’adulte marque l’ultime stade de la sclérose neuro-
nale…
Eh bien, dans cette chronique biblique que nous
espérons la plus régulière possible , nous commence-
rons par affronter une question d’enfant : « La Bible,
qu’est-ce que c’est ? »
Après nous être posé nous-mêmes cette question
pendant un certain temps, il nous a paru que l’enquête
étymologique pouvait fournir une piste de travail inté-
ressante. Le mot français « bible », nom féminin singu-
lier, vient du mot latin biblia, nom féminin singulier
également. Mais, comme il arrive souvent, le mot latin
biblia vient lui-même d’un mot grec,  [] ;
or  est un nom neutre pluriel le grec, comme
d’autres langues (allemand, anglais, latin, etc.), possé-
5 Cf. ARISTOTE, La Métaphysique, Γ, 1, 1003a21 ; Ε, 1,
1026a31 (traduction de Jules Barthélemy-Saint-Hilaire,
Presses Pocket, collection « Agora. Les classiques », 1991,
pp. 123, 220).
6 BALZAC (Honoré, de), La peau de chagrin (Paris, Flamma-
rion, s.d., p. 252).
dant un genre grammatical neutre, en sus du féminin et
du masculin que nous connaissons en français. 
est le pluriel de  [], mot signifiant
« papier, livre ». Le passage d’un neutre pluriel grec à
un féminin singulier latin est à une évolution lin-
guistique bien attestée : « Avec le temps et conformé-
ment à la tendance générale de la basse latinité, qui
transformait souvent les neutres pluriels en féminins
singuliers, on cessa de traiter le mot  comme un
pluriel neutre, et on en fit un féminin singulier latin7 ».
Dans l’antique traduction des Septante, le mot grec
 est utilisé pour rendre le mot hébreu 
[], « lettre, document, livre », comme dans les
passages suivants :
Ex 17 14 : « [Le Seigneur dit à Moïse :] “Écris cela
dans un livre pour en garder le souvenir…” »
Hébreu :     [ 
 ]
Grec :     
 [    
]
Ex 24 7 : « [Moïse] prit le livre de l’Alliance… »
Hébreu :    [ 
]
Grec :      [ 
  ]
Jos 24 26 : « Josué écrivit ces paroles dans le livre
[de la Loi de Dieu]. »
Hébreu :     
[   
]
Grec :      
 [     
]
2 Ch 25 26 : « [Le reste de l’histoire d’Amasias]
n’est-il pas écrit au livre [des Rois de Juda et
d’Israël ?] »
Hébreu :     [
  ]
Grec :      [
   ]
7 LESÊTRE (Henri), article « Bible », in : VIGOUROUX (Fran-
çois), Dictionnaire de la Bible, Paris, Letouzey et Ané,
1912, tome I, 2e partie, col. 1776.
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Ps 40h (39g) 8-9 : « Dans le rouleau du livre [il
m’est prescrit de faire Tes volontés.] »
Hébreu :  []
Grec :    [ 
]
Is 29 18 : « [En ce jour-là, les sourds entendront]
les paroles du livre »
Hébreu :  []
Grec :   [ ]
1 M 12 9 : « […] les saints livres [qui sont en nos
mains]… »
Grec :     [   ]
Dans les textes bibliques les plus tardifs, dont cer-
tains furent vraisemblablement rédigés directement en
grec, on trouve également le mot  [], qui,
tout comme , dérive de  [],
« papyrus ». Ainsi dans les passages suivants :
Dn 9 2 : « Moi, Daniel, je remarquai dans les
livres… »
Hébreu :     [
  ]
Grec (Septante) :     
 [     ]
Grec (Théodotion8) :     
 [     ]
2 M 8 23 : « [Maccabée ordonna à Éléazar] de lire
le Livre saint… »
Grec :    
[   ]
Le même mot  est employé pour désigner
l’Ancien Testament dans la fameuse lettre d’Aristée à
Philocrate (vers le IIe siècle avant l’ère chrétienne), qui
prétend raconter l’origine de la version des Septante :
« Je tiens aussi personnellement du poète tragique
Théodecte que, à l’instant il allait emprunter
pour une pièce quelque passage tiré des textes de la
8 La version grecque de Théodotion d’Éphèse, postérieure à
celle des Septante puisqu’elle date du IIe siècle de l’ère
chrétienne, est très proche du texte hébreu massorétique. La
traduction que Théodotion avait faite du livre de Daniel
avait fini par supplanter celle des Septante dans l’usage
ecclésiastique.
Bible (   [  ]), ses yeux furent
atteints de la cataracte9 ».
Les écrits néotestamentaires usent indifféremment de
 ou , de même que la littérature paléo-
chrétienne. Saint Clément de Rome, par exemple, écri-
vait aux chrétiens de Corinthe, vers la fin du Ier siècle :
« [Moïse] avait consigné dans les livres saints (
   [   ])
tout ce qu’on lui avait ordonné10 ».
Ce petit survol lexical nous amène donc à faire un
double constat : la Bible est à la fois un livre et des
livres, un livre composé de plusieurs livres.
(à suivre…)
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Ce site religieux purement catholique vous
propose une riche collection de textes, écrits
reconnus par le Magistère de l’Église Catho-
lique ou produits de prêtres en charge d’une
mission par leur évêque ou supérieur reli-
gieux. Ces prêtres n’ont d’autre but que de
faire aimer la Vérité qui est Jésus-Christ.
L’association Théotime, à l’origine de ce
site, a pour but de promouvoir la culture chré-
tienne et la vie spirituelle catholique dans les
âmes par de multiples moyens. Elle édite de
petits ouvrages de spiritualité et de piété, à la
fois riches en doctrine, agréables et faciles à
lire (rubrique « Éditions »).
Enfin, vous trouverez sur ce site les numé-
ros de Regnat déjà publiés (rubrique « Re-
gnat », en bas et à gauche de la page
d’accueil).
9 ARISTÉE, Lettre à Philocrate, XII, § 316 [traduction par
André Pelletier, Paris, Cerf, collection « Sources chré-
tiennes » (n° 89), 1962, pp. 236-237].
10 S. CLÉMENT DE ROME, Épître aux Corinthiens, 43 1 [tra-
duction par Annie Jaubert, Paris, Cerf, collection « Sources
chrétiennes » (n° 167), 1971, pp. 170-171].
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»
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ous avons tous entendu un jour ou l’autre le fa-
meux adage « L’exception confirme la règle… »
être avancé pour justifier ce qui nous paraissait, juste-
ment, injustifiable ! Mais est-ce vrai, finalement, que
l’exception confirmerait la règle, et si oui, en quoi et
comment ?
Une règle, par définition, est générale, s’applique à
tous ceux à qui elle s’adresse, et ne souffre pas de ce
fait d’exception, ou, si elle en souffre, elle les a pré-
vues comme telles, et celles-ci ne sont donc pas, dès
lors, en dehors de ce que prévoit la règle. Mais autre
chose est le cas, ici visé, de l’exception qui, bien que
non-prévue par la règle, est tout de même affirmée en
relever, et, qui plus est, lui donner sa confirmation
La maxime est alors utilisée comme le joker ou le pou-
voir magique de transformer à point nommé « le doux
en amer et l’amer en doux, le bien en mal et le mal en
bien1 », ce qui est transgression en ce qui ne l’est pas,
et vice versa. Le principe de non-contradiction étant
ouvertement bafoué (une chose ne peut pas en même
temps et sous le même rapport être et ne pas être, être
confirmée et être transgressée), l’intelligence est trom-
pée par la formule rendue absconse du fait de son
usage fallacieux mais péremptoire. Car la formule en
elle-même est vraie, mais comment ?
La sentence n’est vraie que si l’exception, tout en
échappant à la totalité des cas cessairement visés par
la règle, n’infirme évidemment pas l’énoncé en soi
universel de la règle. Par exemple, le Maître des no-
vices dira à ceux-ci : « Vous ne pouvez rien com-
prendre lorsque vous lisez l’Écriture sainte ! » (sous-
entendu : livrés aux seules ressources de votre intelli-
gence, ou : sans l’assistance du Saint-Esprit). Quel-
qu’un pourra alors lui faire remarquer que cela, juste-
ment, il le comprend, à savoir qu’il ne comprend rien
lorsqu’il lit l’Écriture sainte. Il confirmera alors la
règle qui dit que personne ne comprend, et en même
temps, comme il comprend quelque chose savoir :
qu’il ne comprend rien), il échappe à la règle selon
1 Is 5 20.
laquelle il ne comprend rien… Ou encore, la règle
dira : « Les menteurs auront la bouche fermée2 ». Que
quelqu’un l’ouvre pour, se reconnaissant menteur,
annoncer qu’il ne mentira plus, et la règle est trans-
gressée (qui dit que les menteurs auront la bouche
fermée) pour être confirmée (sa bouche de menteur
sera bien désormais close). Etc.
Bref, ce petit billet n’avait pas d’autre but que de
donner à ceux qui se trouveront à l’avenir en présence
de cet aphorisme quelque assurance pour en déjouer
l’éventuelle utilisation frauduleuse. Si, de toute parole
sans fondement il nous faudra rendre compte3, il est un
péché de la langue parmi tous exceptionnel, en ceci
qu’il ne recevra jamais de rémission4 : c’est celui qui, à
l’instar des pharisiens maudits5, consiste à se parer de
la vertu pour la mieux violer…
Abbé Guy PAGÈS
« C’est une marque d’infantilisme de penser qu’une
vérité cesse d’être vraie du fait que des myopes la
voient mal ou que des aveugles ne la voient pas. »
MARITAIN (Jacques), La philosophie morale. Exa-
men historique et critique des grands systèmes, Paris,
Gallimard, collection « Bibliothèque des Idées », 1960,
p. 360
une association au service de la liturgie latine
A
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oc
ci
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9c avenue Georges Clemenceau
F-67560 ROSHEIM
03.88.50.75.24
E-mail : info@proliturgia.org
Site Internet : http://www.proliturgia.org
2 Ps 63 12.
3 Cf. Mt 12 36.
4 Cf. Mc 3 29.
5 Cf. Mt 23 13-32.
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