REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’AGRICULTURE ET DU DEVELOPPEMENT RURAL SEMINAIRE DE PRESENTATION DU PROGRAMME D’APPUI A LA DIVERSIFICATION DE L’ECONOMIE (DIVECO 1) Alger, 25 mars 2013 ALLOCUTION DU DR RACHID BENAÏSSA, MINISTRE DE L’AGRICULTURE ET DU DEVELOPPEMENT RURAL 1 Monsieur le Ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Monsieur le Secrétaire Général du Ministère de l’Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise et de la Promotion de l’Investissement, Monsieur le Directeur Général Europe du Ministère des Affaires Etrangères, Monsieur le Chef de la Délégation de l’Union Européenne en Algérie, Mesdames et Messieurs, Il m’est particulièrement agréable d’être parmi vous aujourd’hui et de présider l’ouverture de cet événement important qui a lieu à mi-parcours de l’exécution du Programme DIVECO. Ainsi que vous le savez, le renforcement de la diversification de notre économie constitue une des priorités majeures des pouvoirs publics car la réalisation de cet objectif conditionne le renforcement de la capacité de notre pays à minimiser les risques liés à une trop forte dépendance à l’égard des exportations du seul secteur des hydrocarbures, qui fournit 98 % de nos rentrées en devises et contribue à hauteur de 40% au PIB. Il apparait, à partir de ces indicateurs, que le processus de diversification économique est déjà bien engagé, même si la croissance enregistrée dans les secteurs hors hydrocarbures n’a pas encore atteint le niveau escompté lui permettant d’influer sensiblement sur le niveau de nos exportations. Le processus de diversification économique est déjà bien engagé mais reste encore trop timide en matière d’exportation. Mesdames et Messieurs, Il existe au moins trois secteurs sur lesquels les pouvoirs publics fondent de grands espoirs dans ce domaine et qui peuvent assurer une forte contribution à la diversification de l’économie nationale. Il s’agit de l’agriculture, des industries agroalimentaires et du tourisme. Dans leurs interventions, mes collègues vous ont dit en quoi et comment une croissance rationnelle de l’Industrie et un développement soutenu du secteur du Tourisme peuvent, en offrant de nouveaux produits et de nouveaux services de qualité, élargir nos capacités en matière de couverture de la demande intérieure tout en exploitant des créneaux tournés vers l’exportation. Ces stratégies devraient, à terme, améliorer sensiblement la structure de notre 2 balance commerciale et répondre à notre objectif commun de diversification de nos ressources. Pour sa part, le secteur de l’Agriculture, grâce à la politique de Renouveau agricole et rural mise en œuvre depuis 2009, a consolidé sa croissance à un taux relativement élevé – 13,8 % par an, ces quatre dernières années –, ce qui s’est traduit par des niveaux de production en forte hausse pour tous les produits, qu’il s’agisse de produits végétaux ou de produits animaux, permettant ainsi une nette amélioration de la couverture de nos besoins par la production locale. Mesdames et Messieurs, Ayant pour vocation d’assurer la sécurité alimentaire du pays – condition majeure de sa sécurité et de sa souveraineté nationales –, de contribuer à la croissance économique et de promouvoir le développement des territoires et du niveau de vie des populations rurales, le Renouveau agricole et rural s’est d’abord attelé à créer les conditions les plus appropriées pour : - sécuriser les agriculteurs et les éleveurs dans leur rapport au foncier agricole, parce que la terre est leur premier outil de production ; - faciliter l’accès de ces derniers aux crédits et aux aides qui soutiennent l’effort d’investissement indispensable à l’application de technologies modernes dans leurs itinéraires techniques ; - permettre à ces acteurs une meilleure maîtrise de leurs revenus à travers la mise en place de l’approche filière et d’un mécanisme de régulation des marchés les plus instables, mécanisme aujourd’hui connu sous l’appellation de système de régulation des produits agricoles de large consommation (SYRPALAC) ; - renforcer, enfin, leurs capacités humaines – grâce à l’appui technique, à la multiplication des formations ciblées et à l’intensification de la vulgarisation agricole, sous toutes ses formes –, pour accélérer leur maîtrise des nouvelles techniques. Par ailleurs, le Renouveau agricole et rural accorde une grande place à l’organisation des filières en privilégiant le mutualisme et le caractère nécessairement interprofessionnel, ce dernier permettant un échange constant 3 et un partage des préoccupations entre tous les opérateurs œuvrant au sein d’une même filière, qu’il s’agisse d’agriculteurs et/ou d’éleveurs ou d’industriels, de distributeurs ou de prestataires de services. C’est ainsi qu’aujourd’hui plusieurs Conseils Interprofessionnels existent, qui œuvrent dans l’esprit de concertation souhaité et créent les conditions leur permettant de devenir de véritables partenaires économiques et une interface responsable des pouvoirs publics. Il ne fait pas de doute que cette démarche appliquée aux filières agricoles stratégiques va permettre de maintenir le taux de croissance du secteur à un niveau élevé. L’industrie agroalimentaire, aujourd’hui intégrée dans les faits au secteur de l’agriculture et du développement rural pour les principales filières, devra être soutenue pour jouer le rôle moteur, qui est le sien, dans la modernisation de notre production agricole. Son action sur l’amont agricole devient à présent une priorité et les premiers partenariats public-privé établis – qui doivent être renforcés et élargis –, constituent un autre axe important qu’il convient de soutenir fortement. Nous assistons ainsi à la fin des cloisonnements qui ont hypothéqué l’émergence de pôles de production forts. Mesdames et Messieurs, Sur un autre plan, nous nous devons de rappeler une très forte conviction qui touche au monde rural et à son devenir. Ainsi, nous croyons que le développement ne sera durable que s’il touche l’ensemble des régions et des zones sans marginalisation et sans exclusion aucune, qu’il n’existe pas de territoires sans avenir mais seulement des territoires sans projets et, enfin, que le rural est synonyme d’avenir et de potentialités à découvrir et à valoriser. La dimension rurale de la politique de Renouveau se traduit par la volonté de veiller à la réduction des disparités de développement entre zones et régions, en adaptant les mesures de soutien et d’accompagnement aux conditions spécifiques des régions de montagne, de la steppe et du Sahara, dans le but de mettre en valeur leurs atouts spécifiques . Les projets de proximité de développement rural intégré (PPDRI) – engagés actuellement dans des milliers de localités, selon une démarche participative et ascendante –, ont, entre autres objectifs, celui de créer les conditions 4 favorables à l’émergence de nouvelles productions à partir de la grande diversité des territoires ruraux. C’est dans ces territoires que devront être identifiées les productions éligibles à la labellisation, territoires où pourra être développée une agriculture biologique, source d’une amélioration durable des revenus des agriculteurs et des éleveurs. C’est dans ces territoires également qu’on pourra développer un tourisme rural orienté vers la découverte de terroirs riches par leurs produits et par la qualité de vie qu’ils offrent, des territoires où la diversification des activités économiques sera significative de promesses de revenus décents, de promotion et de stabilité pour les populations rurales qui les habitent. A l’échelle macroéconomique, cette démarche devrait offrir des opportunités nouvelles en matière de création de nouvelles activités durables mais aussi en matière d’exportations de produits agricoles à haute valeur ajoutée, ce qui contribuera à la diversification de notre économie. Mesdames et Messieurs, En définitive, le Programme d’Appui à la Diversification de l’Economie (DIVECO), qui bénéficie de l’appui de l’Union Européenne en application de l’Accord d’Association, s’inscrit parfaitement dans la logique définie par les pouvoirs publics. Les soutiens qu’il permettra d’apporter au secteur de l’Agriculture ont été définis d’un commun accord sur la base des besoins exprimés, qu’il s’agisse d’appui au renforcement des capacités humaines ou d’appui en matière de fournitures destinées aux différents acteurs et opérateurs du secteur. En ciblant un grand nombre d’acteurs, diversifiés dans leurs statuts, le Programme présente l’intérêt de permettre d’améliorer l’impact des efforts engagés en vue d’une meilleure efficience de leurs actions. Mesdames et Messieurs, Le Programme DIVECO permet de renforcer l’intersectorialité entre trois segments de l’économie nationale dont la forte complémentarité n’a nul besoin d’être soulignée. Ainsi, au plan pratique, les activités prévues dans ce 5 Programme permettent de mettre en évidence la convergence entre les actions sectorielles et faciliteront un meilleur partage des expériences. Nul doute que le transfert de savoir et de savoir-faire attendus de ce Programme permettront à l’Algérie de renforcer les efforts considérables qu’elle déploie pour diversifier son économie. Que nos partenaires de l’Union européenne en soient sincèrement remerciés. Les outils modernes de suivi et évaluation – aussi bien en termes économiques et sociaux qu’en termes écologiques – de l’évolution du processus de diversification de l’économie nationale sont d’autres facteurs qui permettent, à la fois, de consolider la nouvelle gouvernance des filières agricoles et agroalimentaires et des territoires ruraux et de renforcer les convergences nécessaires au développement intégré, harmonieux et transparent porté par la politique de Renouveau agricole et rural. Merci de votre aimable attention. 6