Mesdames, Messieurs,
J’aimerais tout d’abord vous remercier sincèrement de votre invitation à participer au présent
déjeuner rassemblant les différentes Chambres de commerce étrangères ou conjointes que vous
représentez si efficacement au Grand-Duché.
J’ai particulièrement apprécié l’opportunité que vous m’offrez de vous entretenir d’un sujet qui me
tient à cœur, à savoir notre politique de diversification économique.
J’en suis d’autant plus ravi que contrairement à d’aucuns qui feignent avoir découvert ou peut-être
plus justement avoir redécouvert ces derniers temps les vertus d’une politique de diversification bien
comprise et rondement menée, alors qu’il n’y a pas si longtemps, ils ne juraient que par le
développement unilatéral de la place financière, j’étais personnellement toujours un partisan du
développement industriel.
Mesdames, Messieurs,
Lorsque je parle de diversification économique, je pense tout d’abord mais, et je voudrais le souligner,
pas exclusivement à la diversification industrielle, mais également aux services ayant une influence
motrice sur le développement économique.
Dans la lignée de mes prédécesseurs, j’estime qu’une structure économique saine et résiliente doit
pouvoir reposer sur plusieurs piliers, dont le secteur industriel.
Au cours des dernières décennies, l’économie luxembourgeoise a subi un changement radical de ses
fondations.
Alors qu’en 1975 le secteur manufacturier et surtout l’industrie sidérurgique dominaient encore le
paysage économique, force est de constater qu’un quart de siècle plus tard, les services et,
notamment, la place financière ont pris la relève.
Loin de moi l’idée de vouloir critiquer cette évolution. Bien au contraire, je me félicite du glissement
réussi d’une économie secondaire vers une économie tertiaire.
Cette évolution inévitable et salutaire a grandement contribué à l’essor de notre force économique et
a créé les richesses, et partant les revenus, indispensables pour financer le niveau de vie
exceptionnel dont nous bénéficions.
Le relâchement de la pression fiscale sur les entreprises et les citoyens, associé à une augmentation
sensible des transferts sociaux - pour mémoire je renvoie à l’introduction d’une assurance
dépendance ou aux décisions du fameux « Rentendësch » de relever le niveau des pensions
touchées dans le secteur privé - n’auraient été possibles sans la manne quasi providentielle en
provenance de la place financière.
Mais, hélas, toute médaille a également un revers.
Tout en profitant des richesses générées par la place financière, nous sommes également rentrés
dans une situation de dépendance de plus en plus prononcée.
Le monolithisme financier s’est substitué au monolithisme sidérurgique.
Les conséquences en sont connues et ont été amplement commentées sur la place publique, de
sorte je fais abstraction d’y revenir à cette tribune.
Je voudrais seulement relever qu’en 2001, mis à part le secteur financier qui battait déjà
sérieusement de l’aile, les autres secteurs de notre économie et notamment le secteur industriel,
enregistraient encore un taux de croissance satisfaisant.