Le 5 août dernier, le Président Sissi a inauguré le chantier de creusement d’un canal qui
doublera sur 72 km le canal de Suez existant. Il est également prévu d’élargir le canal actuel
sur 35 km et de l’approfondir de 45 à 66 pieds. Ces travaux ont pour but de fluidifier le trafic
pour réduire le temps d’attente des navires et de permettre le transit de bâtiments de plus gros
tonnage.
Selon les autorités, ces travaux devraient permettre une augmentation des revenus des
redevances d’utilisation du Canal à 13 Mds USD d’ici à 2023.
A la demande du Président, le délai de construction de ce deuxième canal, dont le coût
est estimé à 4 Mds USD, a été ramené de 3 à 1 an. 33 sociétés égyptiennes, aidées par 2
bataillons militaires, travaillent 24 heures sur 24 à cette construction, sous la supervision de
l’Armée.
Le financement de ces travaux se fera par un grand emprunt populaire. Depuis le 4 septembre
les Egyptiens sont invités à acheter des certificats d’investissements dont le prix est fixé à
10, 100 ou 1000 LE pour un rendement de 12% et une maturité de 5 ans. Les 4 premiers jours
de vente ont permis de lever 27 Mds LE.
Le gouvernement égyptien prévoit également développement de zones économiques
spéciales attenantes au canal et dédiées aux services maritimes et à la logistique (terminaux
pour container et liquides, ravitaillement des navires, centres de réparation et de services, aires
de stockage), aux activités industrielles (médicament, assemblage automobile, agro-
alimentaire, textile-habillement, électronique, chimie et pétrochimie, métallurgie, mécanique,
matériaux de construction) et aux activités non industrielles (agriculture, pêche, aquaculture,
mines, construction, éducation, tourisme).
Pour accompagner ces développements, les autorités planifient la construction
d’infrastructures : 6 tunnels sous le canal, l’aménagement de 5 ports au nord et au sud du
canal, la création de 3 nouveaux ports et de 2 aéroports, des routes et autoroutes, des centrales
électriques, des réseaux d’électricité et de gaz, d’adduction d’eau, d’évacuation et traitement
des eaux usées, des réseaux de télécommunications et des usines de dessalement d’eau de mer.
L’Autorité du Canal de Suez a annoncé le 19 août qu’elle attribuait le contrat pour la
réalisation du plan directeur de développement de la zone au consortium formé par l’armée
égyptienne et le groupe libanais Dar Al Handasah Shair and Partner, enregistré à Bahreïn
suite à un appel d’offre international lancé en décembre 2013. Dar Al Handasah dispose de 8
mois pour achever ses travaux.
Selon le Président de l’Autorité du Canal de Suez, l’Amiral Mamish, la réalisation de cette
seconde phase s’étendra jusqu’en 2022. Le montant total de l’investissement requis est
estimé à 100 Mds USD qui pourraient être avant tout financés par des IDE sous forme
de PPP et de BOT.