immeuble par un attribut moyen sur la parcelle. Non seulement les valeurs
d’ensoleillement sont différentes suivant l'orientation des façades (qui peuvent avoir
elles-mêmes des formes et hauteurs différentes) mais de plus, par les effets de
masques propres aux milieux urbains denses, ces valeurs varient considérablement
entre les niveaux bas et haut d’un même immeuble. Il en va de même pour ce qui
concerne l’exposition au vent, aux bruits ou au regard. Dans tous ces cas, il est
nécessaire de moduler les données en fonction des différents niveaux des bâtiments,
c’est-à-dire d’affecter les données non pas aux entités géographiques représentées en
deux dimensions, mais aux éléments composant l’enveloppe des objets analysés.
Le développement de SIG 3D environnementaux urbains se situe ainsi à la
croisée de deux domaines de recherche :
– Celui de l’analyse environnementale des milieux urbains, développé de longue
date dans de nombreux champs physiques (phénomènes sonores, pollution
atmosphérique, hydrologie, accessibilité visuelle, etc). Même si la simulation de ces
phénomènes est généralement réalisée dans l’espace 3D en intégrant les effets des
bâtiments, les informations sont souvent produites dans une logique cartographique,
plaquées au sol ou sur un plan horizontal arbitraire. Ces représentations ne
renseignent pas sur les propriétés des bâtiments ; elles peuvent même s’avérer
trompeuses en laissant supposer que l’on peut inférer ces propriétés par simple
contiguïté spatiale.
– Le domaine de la modélisation de l’information tridimensionnelle dans les
bases de données géographiques, qui connaît de fortes extensions depuis dix ans
(Cambray, 1994, De La Losa, 2000, Zlatanova, 2000, Ramos, 2003, Arens et al,
2003, Koehl, 2004). Ainsi, la troisième dimension fait progressivement son
apparition au sein des SIG urbains, avec une grande variété d’applications (Shiode,
2001). Cependant, les possibilités de représentation 3D des informations urbaines
sont souvent perçues comme un moyen de produire des images texturées
photoréalistes. La 3D est alors envisagée comme une forme supplémentaire de
visualisation interactive, sans interférer avec les modèles de données sous-jacents.
Peu de systèmes proposent aujourd’hui une synthèse de ces deux voies et ces
synthèses, lorsqu’elles existent, portent généralement sur une seule dimension de
l’environnement urbain (cf. DRAST, 2003 pour la représentation des niveaux
sonores sur les parois d’immeubles urbains, le long de voies de circulations, ou
Gomes Mendes et al, 2003 pour la détermination d’indicateurs géométriques
caractérisant les tissus urbains). Cet article propose une généralisation de ces
approches à tous types d’information environnementale concernant les constructions
et les espaces ouverts urbains. Nous y présentons un SIG 3D environnemental
urbain, actuellement développé dans notre laboratoire et mis en œuvre dans des
situations concrètes à Nantes.
La première section expose la structure générale du système, le modèle de
données et les méthodes proposées pour la reconstruction des fragments urbains
analysés. Nous proposons une modélisation hiérarchique des bâtiments permettant