HÔPITAL GÉNÉRAL JUIF – SIR MORTIMER B. DAVIS
POUR LES PATIENTS ET LEURS FAMILLES
Créé par le comité Humanization of Care en memoire de Benjamin Freedman z'l
Bulletin de liaison Benjamin Freedman
Bulletin de liaison Benjamin Freedman
Avril 2003
L
’un des plus grands penseurs de notre milieu hospi-
talier est décédé en 1998. Cet homme fut également
un leader en éthique médicale de renommée.
L’héritage qu’il nous laisse a sans doute atteint des pro-
portions globales. Sa pensée dont l’influence est indéni-
able et ses idées rassemblées dans ses écrits ont marqué la
pratique clinique de façon novatrice et significative.
Nombreux sont les changements qui se sont déjà matéri-
alisés à l’Hôpital.
C’est pour moi un immense privilège que d’écrire ces
quelques mots au sujet de Benji Freedman du bulletin
d’information dédié aux patients en son nom. Ayant siégé
au Comité d’éthique clinique de l’Hôpital général juif
durant la dernière année de la vie de Benji, j’ai eu le bon-
heur d’être inspiré par sa profonde sagesse et d’être influ-
encé aux plans professionnel et personnel par son
enseignement, ses écrits et son humour. Parmi les nom-
breuses réalisations du docteur Freedman visant à assurer
l’excellence en matière de pratiques cliniques, mention-
nons la qualité des soins au terme de la vie, le respect de
l’autonomie et de l’autodétermination, ce qui constitue la
pierre angulaire d’une bonne pratique éthique, laquelle
est essentielle à une bonne pratique médicale. L’une de
ses plus importantes contributions fut sa politique à l’é-
gard des interventions critiques à l’Hôpital. Créée conjoin-
tement avec le regretté docteur Allan Spanier, le docteur
Harold Frank et d’autres membres du Comité d’éthique
clinique, cette politique formelle vise à permettre les prises
de décision rationnelle quant à l’utilisation de traitements
de réanimation, comme la réanimation cardio-respiratoire
et la dialyse pour les patients au seuil de la mort. Ces poli-
tiques s’avèrent particulièrement importantes pour ce qui
est des décisions thérapeutiques prises en cas d’inaptitude
des patients. Ces personnes sont parfois trop malades
pour s’exprimer ou elles sont atteintes de déficience cog-
nitive au point d’être inaptes à prendre des décisions.
L’instrument de travail de la politique de Benji est
désigné feuille d’intervention critique. Cette feuille fournit
des renseignements sur les préférences du patient et de sa
famille concernant les interventions associées au maintien
des fonctions vitales. Introduit en 2001, ce document vise
FAIS CE QUE DOIS
L’héritage du docteur Benjamin Freedman
à faciliter la communication entre l’équipe soignante
(médecins, infirmières, travailleurs sociaux et autres) et la
famille d’un patient gravement atteint, et ce, tout au long
de sa maladie. Cette feuille, qui fait maintenant partie du
dossier médical du patient, est disponible partout dans
l’Hôpital. Elle permet à la famille et aux professionnels de
la santé de discuter de la nature du traitement, notam-
ment en ce qui a trait au maintien des fonctions vitales. En
plus de fournir des renseignements sur l’intervention
critique, cette feuille facilite les importantes discussions
avec les familles, souvent paralysées par l’état du malade
et incapables de prendre une bonne décision. Les rencon-
tres des familles avec les équipes multidisciplinaires
favorisent la tenue de meilleures discussions concernant
les soins devant être administrés à une personne grave-
ment malade. La feuille d’intervention critique peut être
modifiée, au besoin, selon l’évolution de l’état des patients
et selon l’objectif du traitement. Il y est, entre autres, ques-
tion d’éventuelles admissions lorsque les patients doivent
être transférés dans d’autres institutions. Cet outil assure la
continuité des soins. La feuille peut toujours être revue et
révisée en fonction des changements de choix thérapeu-
tiques, notamment si la prolongation de la vie cesse d’être
un choix judicieux, et si le confort du malade devient l’ob-
jectif principal.
L’amélioration de la qualité des soins en fin de vie se
traduit par une prestation de soins palliatifs de qualité
optimale. Ce processus facilite les prises de décisions du
patient ou de sa famille, et permet de mieux respecter ses
préférences ainsi que ses valeurs culturelles et sociales.
Cela permet également d’agir conformément aux volontés
du patient, dont la vie est en jeu, et de répondre à ses
désirs en termes de confort et de dignité. Fais ce que dois,
dit la devise. L’amélioration de la qualité des soins en fin
de vie à l’Hôpital général juif constitue un hommage à
Benjamin Freedman et à son travail.
Docteur Michael A. Dworkind,
Centre de Médecine Familiale Herzl
Président, Projet Testament de vie
Comité d’éthique clinique