Vol. 83 (2008) Théorie d’Iwasawa des représentations cristallines II 607
(1) la conjecture CIw(K∞/K, V ) est vraie ;
(2) la conjecture CEP(L/K, V ) est vraie pour toute extension finie Lde Kcontenue
dans K∞.
En utilisant les propriétés fonctorielles de la conjecture CEP(L/K, V ),onen
déduit le corollaire suivant :
Corollaire B. Si Kest une extension non-ramifiée de Qpet si Vest une représentation
cristalline de GK, alors :
(1) la conjecture CEP(L, V ) est vraie pour toute extension L/K contenue dans Qab
p;
(2) la conjecture CEP(K, V (η)) est vraie pour tout caractère de Dirichlet ηde .
Le théorème A et le corollaire B sont démontrés à la fin de cet article (cf. le
théorème 4.22 et le corollaire 4.23). Disons quelques mots du plan de l’article. Les
chapitres 1 et 2 sont consacrés à des rappels, qui aboutissent à l’énoncé de la conjecture
CEP(L/K, V ). Les chapitres 3 et 4 sont le coeur technique de l’article. On commence
par y rappeler la construction de l’exponentielle de Perrin-Riou, puis on y énonce
la conjecture CIw(K∞/K, V ). Après cela on montre dans les paragraphes §§4.2,
4.3, en utilisant des techniques de descente en théorie d’Iwasawa, que la conjecture
CIw(K∞/K, V ) est équivalente à la conjecture CEP(Kn/K, V ) pour tout n1. Enfin
dans le §4.4 on démontre la conjecture CIw(K∞/K, V ).
Les mêmes arguments, avec un peu plus de calculs, permettent de démontrer la
conjecture CEP(L/K, V ) pour toute extension L/K contenue dans Qab
p. Cette petite
généralisation est importante pour la version équivariante des conjectures de Bloch
et Kato ; nous en laissons les détails au lecteur.
Pour terminer cette introduction, remarquons que dans le cas où Vest ordinaire,
ces résultats étaient déjà connus (voir [Per94], [BN02], [BF04]).
Remerciements. Nous remercions Pierre Colmez pour avoir attiré notre attention
sur ce problème et nous avoir encouragés au long de notre travail. Nous remercions
aussi le rapporteur pour sa lecture minutieuse du texte qui nous a permis de beaucoup
l’améliorer.
1. Représentations potentiellement semi-stables
Dans tout cet article, le corps Kest une extension finie de Qp(dans les chapitres 3
et 4, on suppose qu’elle est non-ramifiée). L’anneau des entiers de Kest noté OK
et son corps résiduel kKest de cardinal qK. On fixe une fois pour toutes une suite
compatible de racines primitives pn-ièmes de l’unité ε=(ζpn)n0et pour n1, on