Préparant Niveau 4

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Préparant Niveau 4
Plan
I Anatomie fonctionnelle du SN (description)
11 Organisation générale
12 SN Central
13 SN Périphérique
14 SN Autonome
II Le neurone
II Physiologie du SN (fonctionnement)
21 Fonctionnement général du SN
22 Réflexes, automatisme et conscience
III Effets de la plongée sur le SN
Pour se mouvoir et survivre c'est-à-dire s’adapter, les animaux et l’homme doivent être
informés de l’état du milieu extérieur dans lequel ils évoluent et dans lequel ils doivent
organiser leur comportement, selon la chaîne fonctionnelle suivante :
Information - Traitement de l’information – Action
C’est le rôle du système nerveux (SN), chef d’orchestre de notre corps et réseau
complexe de communication.
Le plongeur, ce terrien immergé, sollicite son système nerveux à plusieurs titres pour s’adapter
à cet environnement aquatique merveilleux mais hostile à la survie de l’homme : sensations
(vue, audition, équilibre), repères et savoir faire nouveaux générateurs de stress voire de
panique, froid, toxicité des gaz respirés sous pression (Nitrox, recycleur, narcose), risques de
l’apnée, accidents de décompression, surpression pulmonaire…
Pour un guide de palanquée, connaître et comprendre le fonctionnement du système nerveux
est essentiel pour adapter ses comportements auprès des plongeurs surtout débutants qu’il
aura la responsabilité d’accompagner en exploration.
06/12/2009
Sylvie BOULLY – N4
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I Anatomie fonctionnelle du SN (description)
11 Organisation générale
Le SN est un réseau complexe de communication (neurones) qui met en relation le milieu
extérieur (l’environnement) et le milieu intérieur (le corps) et a pour fonctions :



de capter et acheminer les informations du milieu extérieur (environnement) ou intérieur
(organisme) par des voies de conduction du système nerveux périphérique (SNP) sensitif à partir
de récepteurs.
de les traiter et intégrer pour élaborer une décision adaptée à la survie ou aux motivations de
l’individu au niveau de centres nerveux : système nerveux central (SNC) ou autonome (SNA)
puis de communiquer la réponse choisie aux muscles et organes pour réaliser l’action en vue
de s’adapter à son environnement par les voies de conduction du SNP moteur.
CENTRES NERVEUX
Traitement et Intégration des
informations
(Substance grise :cortex)
SNC - SNA
PERCEPTION, ANALYSE, DECISION
NERF SENSITIF
(Voies afférentes)
transmet les informations
NERF MOTEUR
( Voies efférentes )
transmet les informations
(substance blanche)
(substance blanche)
SNP
SNP
Organes récepteurs qui captent l’information à
partir d’une stimulation : Peau, œil, nez, oreille,
articulation, cœur, vaisseaux, poumon…
SENSATIONS- SENSIBILITE
Organes effecteurs qui reçoivent les
informations (ordres) : Muscles striés (rouges) et
lisses (blanc), glandes
ACTIONS- COMPORTEMENTS-PENSEES
12 le système nerveux central (SNC)
Centres nerveux de traitement et d’intégration des informations (conscientes et inconscientes)
et de commande des actions (volontaires ou involontaires), il comprend :
- l’encéphale comprenant « le cerveau », le tronc cérébral et le cervelet protégé par le
crâne et prolongé par
- la moelle épinière protégée par la colonne vertébrale
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121 L’encéphale
- Le « cerveau », centres nerveux de la mémoire, sensibilité, motricité, du langage, de
l’attention, de la concentration, du raisonnement et de l’abstraction est composé de :
- 2 hémisphères cérébraux : cerveau de l’intelligence et de la créativité ou néocortex
- des organes de régulation dont l’hypothalamus qui contrôle tous les organes végétatifs par
le SNA (para et sympa), du système hormonal (par le contrôle de l’hypophyse), fonction
sexuelle, régulation de la température, faim, soif, cycle veille -sommeil, rôle dans les émotions.
- le système limbique : cerveau émotionnel (peur, joie, agressivité, plaisir…)
.
- Le tronc cérébral contient plusieurs organes dont le bulbe rachidien ; centre de
régulation des fonctions vitales (respiratoire, cardio-vasculaire, réflexes vitaux (toux,
vomissements, éternuement, déglutition…), réflexes visuels et auditifs et zone de liaisons moelle
épinière, cerveau et cervelet, centre d’où émerge les nerfs crâniens.
- Le cervelet (10% du volume, mais 50% des neurones) situé sous le cerveau, centre
de coordination des mouvements complexes et de maintien de l’équilibre, liaison avec les
centres moteurs du cortex qui, lui, agit sur les muscles.
122 La moelle épinière :
Elle fait suite au bulbe rachidien et est logée dans la colonne vertébrale dans le canal rachidien ;
Zone de centres réflexes vitaux primitifs et voies de passage des neurones moteurs et sensitifs.
13 le SN périphérique (SNP) :
Réseaux de transmission des informations ou nerfs (sensitifs ou moteurs) qui relie le SNC aux
différentes parties du corps.
- les nerfs sensitifs assurent le retour des informations des organes récepteurs
disposant de capteurs sensitifs (peau, muscles, articulations…) vers le SNC ; ils permettent les
sensations de température, douleur, tact, position du corps et renseignent sur l’état du milieu
intérieur…
- les nerfs moteurs assurent les transmissions d’information du SNC vers les organes
effecteurs ou muscles. Ils permettent les mouvements volontaires ou involontaires ; ils
comprennent :
- 12 nerfs crâniens : somatiques/végétatifs, sensitifs/moteurs/ mixtes,
- 31 paires de nerfs rachidiens essentiellement somatiques
14 le SN autonome (SNA) végétatif ou viscéral : .centres et nerfs permettant la
régulation automatique de l’équilibre du milieu intérieur : fonctions vitales (respiratoire,
cardiaques vasculaires…) nutritionnelles et de survie (attaque/fuite)
- Centres : tronc cérébral, hypothalamus, moelle épinière
- Réseaux nerveux :
- le système nerveux entérique (digestif : sécrétion et motricité) indépendant
- le système nerveux (ortho) sympathique : actif en cas d’urgence, prépare l’organisme
à affronter un danger .
- le système nerveux para sympathique : actif au repos.
Les effets antagonistes de ces 2 systèmes sur les organes sont :
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ORGANE
COEUR
VAISSEAUX
BRONCHES
PUPILLE
VESSIE/RECTUM
SALIVE
EFFETS DU SN SYMPATHIQUE
Accélération (tachycardie)
Constriction (pâleur)
Dilatation
dilatation
relâchement
Sécheresse de la bouche
EFFETS DU SN PARASYMPATHIQUE
Ralentissement (bradycardie)
Dilatation (rougeur)
constriction
constriction
contactions
Salivation
Schéma système nerveux parasympathique et sympathique
Cerveau :
-Hémisphères
cérébraux droit/gauche
-Hypothalamus
-Système limbique
Cervelet
Tronc cérébral (bulbe
rachidien)
Moelle épinière
SNC
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II Le Neurone
Le SN est composé d’environ 12 milliards de cellules nerveuses encore appelées neurones. Les
neurones sont les cellules spécialisées du SN. Ils sont composés d’un corps cellulaire et de 2
types de prolongements : les dendrites qui captent le message nerveux jusqu’au corps
cellulaire du neurone et un axone qui conduit le message nerveux en direction d’une cellule
effectrice de la réponse ou jusqu’à une synapse, zone de communication entre 2 neurones.
La synapse permet la transmission des messages nerveux entre deux neurones, ou entre un
neurone et une cellule musculaire ou une glande. Cette transmission a lieu par l’intermédiaire de
substances chimiques, les neurotransmetteurs (ex : l’adrénaline pour le SN sympathique).
L’influx nerveux est donc une impulsion électrochimique.
Le nombre de synapses détermine la compétence du cerveau à se mettre en relation et à
apprendre.
La gaine de myéline s’enroule autour de l’axone et accélère la vitesse de conduction de
l’influx nerveux.
Le neurone est très sensible à l’oxygène et à son manque.
Schéma d’un neurone
Substance
grise
Substance
blanche
Dendrites
de qq µm à 1m
Sens de la transmission de l’influx nerveux
Dentrite ► Corps cellulaire ►Axone
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III Physiologie du SN (fonctionnement)
21 Fonctionnement général du SN
Tout organisme est en relation avec son milieu intérieur et l’extérieur pour s’adapter à son
environnement. Le SN organise et régule cette relation et son activité selon le modèle suivant :
- Réception d’informations, renseignements sur le milieu extérieur et intérieur par les récepteurs
(SNP) : Information
- Envoi de ces informations au SNC via les neurones sensitifs afférents.
- Traitement de ces informations (interprétation, régulation, mémorisation…) par le SNC :
Perception/Analyse/Décision
- Envoi des ordres/réponses aux effecteurs via les neurones moteurs : Action
22 Réflexe, automatisme et conscience : la voie des apprentissages
Le fonctionnement du SN humain a évolué selon 3 modèles au fil du développement que l’on
retrouve dans la nature de nos comportements :
le cerveau instinctif et réflexe (archencéphale/ reptilien)
le cerveau impulsif, automatique et émotionnel(paléencéphale/ mammifères)
le cerveau conscient, puis rationnel (néencéphale/ Homme)
Ainsi, les réponses de notre SN, manifestées par nos actions/ mouvements (comportements,
gestes, attitudes, pensées…) peuvent suivent 3 voies:
- Réflexe : Action/réaction régie par la moelle épinière (arc réflexe) impliquant 2
synapses. Comportement instinctif involontaire; c’est une réponse innée : immédiate,
incontrôlable, et inconsciente
Ex : retrait de la main au contact d’un objet brûlant.
- Automatisme : Action réflexe issue de l’expérience (apprentissage) et stockée
dans la mémoire régie par le système limbique (émotions), le tronc cérébral et le cervelet.
Circuit court impliquant peu de synapses. Ex : faire du vélo, utiliser son gilet, respirer à la
remontée… L’expérience peut être soit consciente (apprentissage), soit inconsciente (issue de
l’éducation , de son histoire de vie) ; Il peut être à l’origine des réactions de panique relayées
par le SN sympathique .Ex : peur des serpents, panique au remplissage inopiné du masque…
- Conscience : Action issue de l’attention, réflexion et décision volontaires régie
par le néo cortex cérébral. Circuit long impliquant un nombre très important de synapses.
Ex : apprentissage de l’utilisation du gilet, prise de conscience de sensations en plongée.
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ANALYSE
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Interprétation
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Perception
(Cortex cérébral)
(Moelle épinière)
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(Système limbique
Tronc cérébral
Cervelet)
Circuit court
(Cortex cérébral)
Circuit long
- Apprentissages, prise de conscience
Automatismes
- Situation inconnue: Réaction lente ou inadaptée
- Situation connue : Réaction adaptée si bien apprise
Réflexe inné
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Action
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IV Effets de la plongée sur le système nerveux
41 La peur, le stress, l’anxiété.
Le plongeur notamment débutant est soumis à des stimulations et sensations nouvelles qui
peuvent engendrer de la peur, du stress et de l’anxiété par son cerveau émotionnel (circuit
court). Menacé, le SN sympathique est alors stimulé et des réponses et actes inappropriés
peuvent ainsi le mettre en péril au lieu de résoudre le problème.
Ex : eau dans le masque, danger rencontré au fond… risque de remontée rapide, surpression
pulmonaire.
En plongée, il est donc essentiel de développer des automatismes c'est-à-dire répéter les
apprentissages (conscient) jusqu’à intégration dans la mémoire de stockage (automatisme en
utilisant le circuit court de l’action) pour réagir en toute sécurité: réaction à la panne d’air,
remontée sur expiration…
42 Le froid
Soumis au froid, le SN Sympathique va provoquer :
- la constriction des vaisseaux cutanés, d’où une limitation des pertes par échange avec
le milieu extérieur et la sensation de froideur des extrémités
- l’augmentation de l’activité musculaire (frissons) va augmenter la production de
calories.
43 La toxicité des gaz respirés sous pression
- L’Azote
La gaine de myéline riche en lipide est un lieu de stockage de l’azote. Cet azote dissout entraîne
une difficulté ou interruption du passage de l’influx nerveux. L’azote a un effet anesthésiant,
c’est la narcose.
- l’oxygène
Dans le cadre des plongées au Nitrox et aux recycleurs, l’exposition du SN à une pression
partielle en oxygène supérieure ou inférieure à la normale peut générer des troubles
neurologiques hypoxiques ou hyperoxiques (Cf. cours sur la toxicité des gaz.)
La pratique de l’apnée peut affecter sévèrement le fonctionnement du S N avec le risque de
syncope hypoxique.
44 Les accidents de plongée (noyade, ADD, SP).
Les neurones sont particulièrement sensibles au manque d’oxygène. Ils se détruisent rapidement
en cas de privation. C’est pourquoi l’oxygénothérapie (normo bar, 15 litres/minute) est à mettre
en œuvre dès qu’un accident de plongée est suspecté.
En cas de remontée rapide, la formation de bulles dans les vaisseaux comprime les nerfs
perturbant la transmission de l’influx nerveux en provoquant des troubles correspondant à
l’atteinte des centres nerveux. Ce sont les accidents de décompression (ADD), avec troubles
auditifs et visuels, de la parole, de l’équilibre, moteurs (paraplégie, hémiplégie) et sensitifs
(paresthésies), respiratoires, cardio-vasculaires….
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