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Chapitre 1.
Evènement aléatoire et Probabilité.
1. Hasard et déterminisme. Evènement aléatoire.
On se demande souvent si le hasard existe ou non : peut-être pas si on se fère
à lexemple dAlexandre Flemming.Tout phénomène de la nature est bien rég
(déterministe) . Sil se produit, cest forcément sous lenvironnement, les
conditions ou facteurs (qui peuvent être très nombreux et quon ne peut pas tous
conntre) qui ont conduit à sa réalisation.
En revanche du point de vue de lindividu qui ne connaît pas cet environnement (les
conditions), le phénomène est inconnu. Lexemple le plus simple est le jet dune
pièce de monnaie, dont le sultat (Pile ou Face ?) est (en apparence) hasardeux,
imprévisible, aléatoire. Nous disons « en apparence », car si nous avions un
ensemble de données physiques (résistance de lair, force de lancer, inclinaison de la
trajectoire.), on pourrait peut-être trouver un modèle mathématique ou
expérimental qui permette de prédire le résultat. Ce nest visiblement pas le cas, car
aucune expérience connue, ni aucune équation mathématique ne donne une méthode
pour trouver le résultat.
La littérature relate par contre, et de manière abondante des expériences qui tente
dévaluer le nombre de chances pour Pile ou Face de sortir au cours dun lancer. On
y observe une certaine « stabilité » de chaque issue , et que lintuition suggère
effectivement : il y a pratiquement autant de chances pour « Pile » que pour
« Face ». Est-ce raisonnable ? La théorie des probabilités fournit le cadre formel qui
permet de justifier ces résultats expérimentaux.
Par événement aléatoire, on entendra donc un fait dont on ne sait pas a priori sil
se réalisera ou non à lissue dune expérience aléatoire. Par exemple :
1 Tir sur une cible
2 Virus dans votre boîte e-mail ou sur un site Web http.www.site.dz
.
3 Résultat du lancer dune pièce de monnaie ou dun dé
4 Temps de téléchargement dune page Web
8
5 Occurrence dun défaut au cours du contrôle de qualité dun lot darticles
6 Existence dun gisement pétrolifère dans une région du grand Sud.
7 Niveau de pénétration dun produit innovant (NTIC, Mobile, Informatique
8 Résistance dun matériau à des contraintes
9 Occurrence dun séisme (lieu, date,
10 Niveau de qualité de lair
11 Qualité dune image transmise par satellite
12 Panne dune machine
2. Fréquence et notion intuitive de la probabilité.
La définition classique (ou intuitive) de la probabilité est basée sur la notion
fréquentielle (ou statistique): cest la fréquence doccurrence dun événement (Par
exemple Face) observée au cours d'un grand nombre d'expériences aléatoires (par
exemple des lancers de pièces de monnaie). Cette définition trouve lune des ses
justifications dans la fameuse loi des grands nombres énoncée plus loin. Si on lance
notre pièce un grand nombre de fois, on peut sattendre à obtenir autant de Pile que de
Face, soit une fréquence de ½ . Voici, à titre dexemples relatés dans la littérature, les
fréquences de Face observées par des scientifiques du XVIIème siècle au cours de séries
de lancers réels de pièces de monnaie.
Expérience fréquence Erreur Nombre de lancers
Buffon 0.5069 0.0069 4040
Pearson (1
ère
expérience) 0.5016 0.0016 12000
Pearson (2
ère
expérience) 0.5005 0.0005 24000
Exemple 1: Le tableau ci-dessous résume des séries de jet dune pièce de monnaie.
Chaque expérience est répétée 100 fois, et on observe le nombre de fois lévénement
« Face » se réalise. On constate que la fréquence de réalisation est voisine de 0.5.
Nombre de faces dans des séries de n=100 expériences Nombre total de « face
»
dans une série de
1000 expériences
54 46 53 55 46 54 41 48 51 53 504
48 46 40 53 49 49 48 54 53 45 485
43 52 58 51 51 50 52 50 53 49 509
9
58 60 54 55 50 48 47 57 52 55 536
48 51 51 49 44 52 50 46 53 41 485
49 50 45 52 52 48 47 47 47 51 488
45 47 41 51 49 59 60 55 53 50 500
53 52 46 52 44 51 48 51 46 54 497
45 47 46 52 47 48 59 57 45 48 494
47 41 51 59 51 52 55 39 41 48 484
On peut émettre la conjecture que cette stabilité limite ») observée peut faire usage
de loi.
Pour formaliser cette intuition, on considère une série de
n
observations, où intervient
le hasard (appelées expériences aléatoires). On note pour chaque expérience si un
événement donné
A
se réalise ou non. Soit
)(AN
n le nombre doccurrences de
lévénement
A
au cours des n expériences. Par probabilité de lévénement
A
, on
comprend la « limite »
n
AN
AP
n
n
)(
lim)(
¥®
=
si elle existe. La quantité
n
AN
n
)(
, sappelle fréquence relative de lévénement
A
: cest
la proportion de fois où lévénement
A
sest réalisé au cours des
n
expériences. Le
numérateur de cette expression
)(AN
nsappelle fréquence absolue de lévénement
A
.
La probabilité de
A
, est donc définie ici comme la limite de la fréquence de réalisation
de
A
dans une série dexpériences. On utilise alors lapproximation
n
AN
AP
n
)(
)( »
,
pour peu que
n
soit suffisamment grand. Cette définition correspond tout à fait à notre
intuition. Cependant, elle ne peut être vérifiée expérimentalement de manière
traditionnelle, car il est pratiquement impossible dobserver une série réelle infinie
dexpériences et vérifier si la limite existe.
Exemple 2: Aujourdhui, la plupart des logiciels permettent de générer artificiellement
des suites de Face (ou Pile) (codées en binaires : 0 ou 1) avec des probabilis
équiprobables et de vérifier expérimentalement cette loi. Les graphiques ci-dessous
10
illustrent ces expériences sur ordinateur, et montrent bien la tendance (convergence) de
la fréquence
n
AN
n
)(
à se « stabiliser » autour de la valeur ½ lorsque le nombre de
lancers n augmente. Cest cette valeur ½ qui sera prise en guise de valeur de la
probabilité doccurrence de pile.
20 40 60 80100
n
0.4
0.5
0.6
0.7
N
n
n
2004006008001000
0.425
0.45
0.475
0.525
0.55
0.575
20 40 60 80 100 Nombre de lancers
0.2
0.4
0.6
0.8
1
fré quence
Figure 1. Fréquence dapparition de « Face » lors de
100
=
n
et 1000 lancers dune
pièce parfaite
Exemple 3: La figure ci-dessous illustre une simulation de
100
=
n
tirs sur une cible
(
77
succès) et
000.1
n
(
792
succès).
11
On peut noter quelques propriétés de la fréquence relative :
(i)
1
)(
0££
n
AN
n ;
(ii) Si
A
est lévénement certain, il se réalisera dans toutes les n expériences et
dans ce cas,
1
)(
)( ===
n
n
n
AN
AP
n.
3. Axiomatique de Kolmogorov.
Lapproche axiomatique de Kolmogorov, communément admise (même sil en
existe dautres) suppose que les phénomènes aléatoires étudiés peuvent être décrits à
laide dun certain ensemble (non vide) dévènements élémentaires
{
}
w=W
appelés
ensemble des éventualités, des issues, des épreuves (univers des issues possibles). Les
évènements élémentaires
w
sont interprétés comme des issues exhaustives du
phénomène aléatoire étudié. Tout événement A peut être décrit à laide dévènements
élémentaires de
W
:
A
se réalise si lun de ses évènements élémentaires se réalise.
Dans lexemple du jeu de Pile ou Face, on peut prendre
{
}
FacePile,=W
; dans
lexemple du jet dun dé, ce peut être
{
}
6,5,4,3,2,1=W
Cela dépend bien entendu du
type dexpérience menée : ici on sintéresse au numéro sortant. Il est vrai que dans
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