Retour sur l'équation AM=MB
par Patrick Teller
Résumé
Etant données deux matrices (A; B)2 Mn(K)2il est bien connu que l'équation AM=MB ne
possède de solution non nulle que si et seulement si Spec(A)TSpec(B) =/ ?et le théorème de
Cecioni-Frobenius ([1]) détermine exactement la dimension de l'espace vectoriel des solutions en
fonction des facteurs invariants des deux matrices A et B; nous allons retrouver ce résultat de
manière élémentaire au moyen de la forme de Jordan dans le cas où les polynômes caractéristi-
ques sont scindés et déterminer le rang maximal des solutions; nos résultats s'appliquent aussi
au cas où A2 Mm(K)et B2 Mn(K), avec (m,n) quelconques.
Dans la première partie nous allons réduire le problème de manière tout à fait classique au
cas de matrices qui sont des sommes de matrices (pas forcément de même taille) de Jordan asso-
ciées à une seule valeur propre en rappelant des résultats classiques; la démarche étant similaire
à celle de [2].
Dans la deuxième nous allons étudier le noyau de l'application linéaire Φ: M! AM-MB où
A2 Mm(K)et B2 Mn(K)(on notera que Φ2 L(Mm;n(K)) au moyen du produit tensoriel de
matrices, ce qui donne plus de rapidité et de clarté que dans [2], puis nous appliquerons dans la
troisième partie la technique développée pour déterminer la dimension de l'espace vectoriel des
solutions de l'équation AM=MB et le rang maximal des solutions.
1 Réduction du problème, notations et résultats classiques
Remarque 1. Dans tout ce qui suit les matrices seront considérées comme possédant un poly-
nôme caractéristique scindé.
Proposition 2. Soient deux matrices (A; B)2 Mn(K)2et les matrices régulières (P ; Q)2
Gln(K)2l'espace vectoriel des solutions de l'équation AM=MB est isomorphe à l'espace vectoriel
des solutions de l'équation P ¡1APM=MQ¡1BQ.
Démonstration. Il s'agit d'un simple calcul.
Proposition 3. Soient deux matrices (A,B)2Mn(K)2et une matrice M telle que AM=MB
alors, quels que soient le scalaire λet l'entier u, M(Ker(B¡λIn)u)Ker(A¡λIn)u.
Démonstration. De l'égalité AM=MB on déduit que 8P2K[X]; P (A)M=MP(B)soit alors
X2Kn, tel que (B¡λIn)uX= 0 on en déduit que M(B¡λIn)uX= 0 , d'où (A¡λIn)uMX = 0
M(Ker(B¡λIn)u)Ker(A¡λIm)u.
Proposition 4. Soient deux matrices (A,B)2Mm(K)× Mn(K)de polynômes caractéristiques
respectifs Qi=1
r(X¡λi)miet Qi=1
s(X¡µj)njet une matrice M telle que AM=MB alors
i) Km=Li=1
rKer(A-λiIm)miet Kn=Li=1
sKer(B-µjIn)nj
ii) Si µj2/Spec(A), M(Ker(B¡µjIn)nj=f0g
. Patrick Teller, Cpge Lycee Charlemagne, Paris 75004, France, (patrick.teller@free.fr)
1
iii) Si µj=λi02Spec(A), M(Ker(B¡µjIn)njKer(A¡λi0Im)mi0.
Démonstration. i) découle immédiatement du théorème de Cayley-Hamilton.
ii) d'après la proposition précédente M(Ker(B¡µjIn)nj)Ker(A¡µjIm)njet si µj2/Spec(A)
alors Ker(A¡µjIm)nj=f0g.
iii) Km=Li=1
rKer(A-λiIm)miet chacun de ces sous-espaces vectoriels est stable par A,
donc si y2Li=1
rKer(A-λiIm)mis'écrit y=Pi=1
ryi, où 8i2 f1; :::; rg; yi2Ker(A-λiIm)mialors
pour que (A¡λi0Im)ni0(y) = Pi=1
r(A¡λi0Im)ni0(yi)soit nul il est nécessaire que 8i2 f1; :::;
rg(A¡λi0Im)ni0(yi) = 0; or si i=/ i0(X¡λi0)ni0^(X¡λi)ni=1 et donc (A¡λi0Im)ni0(yi) =
0() yi= 0; donc Ker(A¡λi0Im)nij\Li=1
rKer(A-λiIm)miKer(A¡λi0Im)mi0.
Proposition 5. Soit P2 Mn(K)et son polynôme caractéristique Qi=1
r(X¡λi)nialors P est
semblable à la matrice diagonale par blocs Li=1
rPi, où pour chaque i=1,..,r Pi¡λiI est une
somme de blocs de Jordan nilpotents.
Démonstration. Ceci est un résultat classique.
Ceci nous permet de nous limiter à l' étude de l'espace vectoriel des solutions de l'équation
AX=XB lorsque A=Li=1
rAiet B=Lj=1
sBj, où pour chaque i=1,..,r Ai¡λiIet Bj¡µjI
sont des sommes de blocs de Jordan nilpotents.
Proposition 6. Soient deux matrices (A,B)2Mm(K)× Mn(K)comme au-dessus où A=
Li=1
rAiet B=Lj=1
sBj, où pour chaque i=1,..,r Ai¡λiIet Bj¡µjIsont des sommes de
blocs de Jordan nilpotents, A=0
B
B
B
B
@
A10::: ::: 0
0A2::: ::: :::
0 0 ::: ::: :::
::: ::: ::: ::: 0
0 0 ::: ::: Ar
1
C
C
C
C
A
et B=0
B
B
B
B
@
B10::: ::: 0
0B2::: ::: :::
0 0 ::: ::: :::
::: ::: ::: ::: 0
0 0 ::: ::: Bs
1
C
C
C
C
A
; nous supposerons
qu'il existe un indice δtel que 8i2 f1; :::; δg; λi=µiet fλi+1; :::; λrg \ Spec(B) = ?et fµi+1; :::;
µsg \ Spec(A) = ?.
Soit une matrice de Mm;n(K), écrite sous forme de blocs rectangulaires M=
(Mij)(i;j)2f1;:::;rg×f1;:;sg, qui vérifie la relation AM=MB.
Alors i) M est la matrice diagonale par blocs M=0
B
B
B
B
B
B
@
M11 0::: ::: 0 0
0M22 ::: ::: ::: :::
::: 0::: ::: ::: 0
::: ::: ::: Mδδ 0:::
0 0 ::: ::: 0 0
0 0 0 ::: ::: 0
1
C
C
C
C
C
C
A
ii) 8(i; j)2 f1; :::; δg2,AiMii =MiiBii:
Démonstration. i) Il suffit de remarquer que Mij représente la projection sur Ker(A-λiIm)mi
de la restriction à Ker(B-µjIn)njet d'appliquer le résultat de la proposition 4.
ii) Découle de la multiplication des matrices par blocs.
Par suite et comme toute matrice commute avec les matrices scalaires, il suffira d'étudier le
cas de deux matrices nilpotentes A et B, sommes de blocs de Jordan: A= Lk=1
pJ(ik)et
B=Lt=1
qJ(jt).
2 Le résultat principal
Il est bien connu que la matrice (dans la base canonique de Mm;n(K)) de l'endomorphisme
M7! AM-MB est AIn¡ImB
t, d'où l'intérêt de la proposition suivante:
2Section 2
Proposition 7. Soient deux matrices nilpotentes A= Lk=1
pJ(ik)2 Mm(K)et B, telle que B0=
Lt=1
qJ(jt)2 Mn(K)alors la dimension du noyau de AIn¡ImB' est égale à
P(ik;jt)min (ik; jl).
Démonstration. Soient A=
0
B
B
B
@
0a10::: 0
0 0 a2::: :::
::: ::: ::: ::: am¡1
0 0 ::: ::: 0
1
C
C
C
A
et B0=0
B
B
B
@
0b10::: 0
0 0 b2::: :::
::: ::: ::: ::: bn¡1
0 0 ::: ::: 0
1
C
C
C
A
, où les complexes
aiet bjsont égaux à 0 ou 1 (suivant les tailles des blocs de Jordan).
Alors AIn¡ImB0=¡
0
B
B
B
B
B
@
0na1In::: ::: :::
0 0na2In::: :::
0::: ::: ::: :::
::: ::: ::: ::: aam¡1In
0::: ::: 0 0n
1
C
C
C
C
C
A
+
0
B
B
B
B
B
@
B00 0 ::: 0
0B00::: :::
0 0 ::: ::: :::
::: ::: 0::: 0
0 0 ::: ::: B 0
1
C
C
C
C
C
A
=
0
B
B
B
B
B
@
B0¡a1In0n:::: 0n
0rB0¡a2In0n:::
::: 0r::: ::: 0r
::: ::: ::: ::: ¡am¡1In
0r::: ::: ::: B 0
1
C
C
C
C
C
A
;0
B
B
B
B
@
B0¡a1In0r:::: 0r
0rB0¡a2In0n:::
::: 0r::: ::: 0r
::: ::: ::: ::: ¡am¡1In
0r::: ::: ::: B 0
1
C
C
C
C
A
X= 0 ()
8
>
>
>
>
<
>
>
>
>
:
B0X1=a1X2
B0X2=a2X3
::::::
B0Xm¡1=am¡1Xm
B0Xm= 0
, where X=0
B
B
@
X1
X2
::::
Xm
1
C
C
A.(*)
Nous supposerons que A=Lk=1
pJ(ik), où i1>i2>::: >ip, et donc ai1=ai1+i2=::: =
ai1+:::+ip¡1= 0 et que 8i2 f1; ::::; m ¡1gfi1; i1+i2; :::; i1+:::ip¡1g; ai= 1 et de même suppo-
sons que B0=Lt=1
qJ(jt)j1>j2>::: >jqque bj1=bj1+j2=::: =bj1+:::+jq=br= 0 et 8j2
f1; ::::; n ¡1gfj1; j1+j2; :::; jqg; bj= 1; alors (*) est équivalent à
8
>
>
>
>
>
>
>
>
>
>
>
<
>
>
>
>
>
>
>
>
>
>
>
:
8i2 f1; ::::; i1¡1g; Xi+1 =B0iX1
B0i1X1= 0
8i2 f0; :::; i2¡1g; Xi1+i+1 =B0iXi1+1
B0i2Xi1+1 = 0
::::::
8i2 f0; ip¡1g; Xi1+:::+ip¡1+i+1 =B0iXi1+:::+ip¡1+1
B0ipXi1+:::+ip¡1+1 = 0
. (**)
Comme B0=0
B
B
B
@
J(j1) 0 0 ::: 0
0J(j2) 0 ::: :::
::: ::: ::: ::: 0
0 0 ::: ::: J(jq)
1
C
C
C
A
alors B0u=0
B
B
B
@
J(j1)u0 0 ::: 0
0J(j2)u0::: :::
::: ::: ::: ::: 0
0 0 ::: ::: J(jq)u
1
C
C
C
A
, son noyau
est de dimension Pl=1
qmin (u; jl), et par suite le noyau de AIr¡IrB0a pour dimension
P(ik;jt)min (ik; jl); il est immédiat que les partitions I= (i1; :::; ip)et J= (j1; :::; jq)ont des
rôles symétriques, nous désignerons cet entier par µ(I ; J ).
Théorème 8. Soient deux matrices nilpotentes A= Lk=1
pJ(ik)et B= Lt=1
qJ(jt)comme au-
desssus, l'ensemble des matrices M telles que AM=MB est un espace vectoriel de dimension µ(I ;
J), où I= (i1; :::; ip)et J= (j1; :::; jq).
Démonstration. Comme la matrice dans la base canonique de Mm;n(K)de l'endomorphisme
M7! AM-MB est AIn¡ImB
til suffit d'appliquer le résultat précédent à A et à B0=B
t; les
vecteurs X1; :::; Xmreprésentent les lignes successives de M.
Ce qui démontre (dans un cadre plus général quant aux tailles des matrices mais sous la
condition que les polynômes caractéristiques soient scindés) le théorème de Cecioni-Frobenius:
Le résultat principal 3
Théorème 9. Soient deux matrices (A,B)2Mm(K)× Mn(K)l'ensemble des matrices M telles
que AM=MB est un espace vectoriel de dimension Pi=1
δµ(Ii; Ji), où δdésigne, comme dans la
proposition 6. le nombre de valeurs propres communes , et pour chaque i2f1; :::; δ gIiet Jisont
les partitions associées respectivement pour A et pour B aux différentes valeurs propres com-
munes λi.
La formulation du théorème de Cecioni-Frobenius ([1]) est équivalente, les entiers min (ik; jl)
apparaissant comme degrés des pgcd de facteurs invariants de A et B.
Exemple 10. Soient A=J(3) J(2) = 0
B
B
B
B
@
0 1 0 0 0
0 0 1 0 0
0 0 0 0 0
0 0 0 0 1
0 0 0 0 0
1
C
C
C
C
A
et B=J(4) J(1) = 0
B
B
B
B
@
01000
00100
00010
00000
00000
1
C
C
C
C
A
,
l'ensemble des matrices M telle que AM=MB est un espace vectoriel de dimension 7.
B
t3=0
B
B
B
B
@
0 0000
0 0000
0 0000
1 0000
0 0000
1
C
C
C
C
A
et B
t2=0
B
B
B
B
@
0 0 0 0 0
0 0 0 0 0
1 0 0 0 0
0 1 0 0 0
0 0 0 0 0
1
C
C
C
C
A
d'où M est de la forme
0
B
B
B
B
@
0a b c d
0 0 a b 0
0 0 0 a0
0 0 e f g
0 0 0 e0
1
C
C
C
C
A
; on
vérifie
bien que AM=MB.
Exemple 11. Appliquons notre démarche au cas du commutant d'une matrice nilpotente, c'est
à dire posons A=B= J(3) 0
0J(2) !, alors la dimension du commutant de A est égale à 9; B
t3= 0
et B
t2=
0
B
B
B
B
@
00100
00000
00000
00000
00000
1
C
C
C
C
A
d'où M est de la forme 0
B
B
B
B
@
a b c d e
0a b 0d
0 0 a0 0
fg0h i
0f g 0h
1
C
C
C
C
A
, on reconnait le résultat classique
([3]).
3 Le maximum des rangs des solutions de l'équation
AX=XB
Dans la suite nous considérerons un couple de matrices (A,B)2Mn(K)2dont les polynômes
caractéristiques sont scindés, de spectres respectifs fλ1; :::; λrget fµ1; :::; µsg, un indice δtel que
8i2 f1; :::; δg; λi=µiet fλi+1; :::; λrg \ Spec(B) = ?et fµi+1; :::; µsg \ Spec(A) = ?et pour
chaque i2f1; :::; δ gIiet Jiles partitions ordonnées (décroissantes) associées respectivement pour
A et pour B aux différentes valeurs propres λi=µi; l'objet de cette partie est de déterminer le
maximum des rangs des solutions de l'équation AX=XB.
Remarque 12. Si I=/ Jles matrices A et B ne sont pas semblables et il ne peut donc exister
de matrice inversible M telle que AM=MB, ce que l'on retrouve en remarquant que, soit il existe
k tel que 8t; ik> jtauquel cas l'une des lignes de M est nulle, soit il existe t tel que 8k; jt> iket
on applique le même raisonnement à l'équation B
tM
t=M
tA
t.
Tandis que si I=Jles matrices A et B sont semblables et notre méthode fournit une famille
libre (X1; :; Xn), donc une matrice inversible P telle que AP=PB.
Théorème 13. Soient deux matrices nilpotentes A= Lk=1
pJ(ik)2 Mm(K)et B= Lt=1
qJ(jt)2
Mn(K), où on suppose que I= (i1; :::; ip)et J= (j1; :::; jq)sont croissantes. Le maximum des
rangs des solutions de l'équation AM=MB est égal à Pu=1
δmin (iu; ju).
4Section 3
Démonstration. Nous allons décrire les matrices solutions en détaillant la résolution du sys-
tème (**) de la proposition 7. dans le cas où B' est une matrice blocs dont les blocs sont des
blocs de Jordan triangulaires inférieurs B0=0
B
B
B
@
J0(j1) 0 0 ::: 0
0J0(j2) 0 ::: :::
::: ::: ::: ::: 0
0 0 ::: ::: J 0(jq)
1
C
C
C
A
; la résolution des diffé-
rentes parties
8
>
>
>
>
<
>
>
>
>
:
8i2 f0; :::; it¡1g; Xi1+:::+it¡1+i+1 =B0iXi1+:::+it¡1+1
B0itXi1+:::+it¡1+1 = 0 permet de déterminer les
lignes i1+::: +it¡1+ 1 jusqu'à i1+::: +itde la matrice M; comme J0(jk)=
0
B
B
B
B
@
000::: 0
1 1 ::: ::: :::
0 0 ::: ::: :::
::: 0::: ::: 1
0 0 ::: ::: 0
1
C
C
C
C
A
alors J0(jk)it=
0
B
B
B
B
@
000::: 0
0 0 ::: ::: :::
1 0 ::: ::: :::
::: 1::: ::: 0
0 0 ::: 1 0
1
C
C
C
C
A
où les 1 sont au nombre de max (0; jk¡it), sur une parallèle à la
diagonale principale, par suite Xi1+:::+it¡1+1 =
0
B
B
B
B
B
B
B
B
@
0
0
:::
:::
:::
1
C
C
C
C
C
C
C
C
A
, les max (0; jk¡it)premières coordonnées
étant nécessairement nulles, ce qui décrit la ligne i1+::: +it¡1+ 1 de M; les vecteurs suivants
Xi1+:::+it¡1+i+1 pour i2 f1; :::; it¡1gs'en déduisent par multiplication par
J0(jk)=
0
B
B
B
B
@
000::: 0
1 0 ::: ::: :::
0 1 ::: ::: :::
::: 0::: ::: 0
0 0 ::: 1 0
1
C
C
C
C
A
, donc sont de la forme Xi1+:::+it¡1+i+1 =
0
B
B
B
B
B
B
B
B
@
0
0
:::
:::
:::
1
C
C
C
C
C
C
C
C
A
, les max (0; jk¡it)+i
premières coordonnées étant nécessairement nulles.
Donc le bloc formé par les lignes i1+::: +it¡1+ 1 jusqu'à i1+::: +itde la matrice M est de
la forme
¡Rt;1::: :::: Rt;k ::: Rt; q où chaque rectangle Rt;k est de la forme ¡0Tt;k si it6jkou
¡0Tt;k si jk6it, les termes arbitraires formant le triangle rectangle Tt;kdont l'hypothénuse
est parallèle à la diagonale principale de M et le côté vertical est de longueur min (jk; it); par
ailleurs la relation de récurrence sur les Xientraine la forme suivante pour Tt;k
0
B
B
B
B
B
B
@
a b c d :::: w x
a b c ::: ::: w
a b ::: ::: v
::: ::: ::: :::
::: ::: :::
a
1
C
C
C
C
C
C
A
, d'où on voit qu'un bon choix des éléments rend les lignes de Tt;klinéaire-
ment indépendantes.
On remarquera que pour tout k le support du triangle Tt;kest inclus dans celui du triangle
Tt¡1;kde même que dans celui de Tt;k¡1; ces matrices étant à lignes échelonnées on déduit au
moyen d'un raisonnement de type pivot que le rang de M est inférieur ou égal au maximum de
la somme des rangs des blocs diagonaux T11, ...,Tmin(p;q), c'est à dire Pk=1
min(p; q)min (ik; jk)et
que cette valeur est atteinte, donc le maximum des rangs des matrices M telles que AM=MB est
exactement Pk=1
min(p; q)min (ik; jk).
Notation 14. Si I= (i1; :::; ip)et J= (j1; :::; jq)sont deux suites d'entiers (strictement positifs)
croissantes, !(I ; J)désignera Pk=1
min(p; q)min (ik; jk).
Dans le cas de l'exemple 10. on vérifie qu'une matrice de rang maximal sera 0
B
B
B
B
@
01100
00110
00010
00111
00010
1
C
C
C
C
A
.
Comme la condition AM=MB induit que la matrice M est diagonale par blocs, où les blocs
vérifient le résultat du Théorème 14, on en déduit le
Théorème 15. Soient deux matrices (A,B)2 Mm(K)× Mn(K),où δdésigne, comme dans le
Théorème 9., le nombre de valeurs propres communes , et pour chaque i 2f1; :::; δgIiet Jisont
les partitions associées respectivement pour A et pour B aux différentes valeurs propres com-
munes λi. Le maximum des rangs des matrices M telles que AM=MB est égal à Pi=1
δ!(Ii; Ji),
Le maximum des rangs des solutions de l'équation AX=XB 5
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