Démonstration. Nous allons décrire les matrices solutions en détaillant la résolution du sys-
tème (**) de la proposition 7. dans le cas où B' est une matrice blocs dont les blocs sont des
blocs de Jordan triangulaires inférieurs B0=0
B
B
B
@
J0(j1) 0 0 ::: 0
0J0(j2) 0 ::: :::
::: ::: ::: ::: 0
0 0 ::: ::: J 0(jq)
1
C
C
C
A
; la résolution des diffé-
rentes parties
8
>
>
>
>
<
>
>
>
>
:
8i2 f0; :::; it¡1g; Xi1+:::+it¡1+i+1 =B0iXi1+:::+it¡1+1
B0itXi1+:::+it¡1+1 = 0 permet de déterminer les
lignes i1+::: +it¡1+ 1 jusqu'à i1+::: +itde la matrice M; comme J0(jk)=
0
B
B
B
B
@
000::: 0
1 1 ::: ::: :::
0 0 ::: ::: :::
::: 0::: ::: 1
0 0 ::: ::: 0
1
C
C
C
C
A
alors J0(jk)it=
0
B
B
B
B
@
000::: 0
0 0 ::: ::: :::
1 0 ::: ::: :::
::: 1::: ::: 0
0 0 ::: 1 0
1
C
C
C
C
A
où les 1 sont au nombre de max (0; jk¡it), sur une parallèle à la
diagonale principale, par suite Xi1+:::+it¡1+1 =
0
B
B
B
B
B
B
B
B
@
0
0
:::
:::
∗
:::
∗
1
C
C
C
C
C
C
C
C
A
, les max (0; jk¡it)premières coordonnées
étant nécessairement nulles, ce qui décrit la ligne i1+::: +it¡1+ 1 de M; les vecteurs suivants
Xi1+:::+it¡1+i+1 pour i2 f1; :::; it¡1gs'en déduisent par multiplication par
J0(jk)=
0
B
B
B
B
@
000::: 0
1 0 ::: ::: :::
0 1 ::: ::: :::
::: 0::: ::: 0
0 0 ::: 1 0
1
C
C
C
C
A
, donc sont de la forme Xi1+:::+it¡1+i+1 =
0
B
B
B
B
B
B
B
B
@
0
0
:::
:::
∗
:::
∗
1
C
C
C
C
C
C
C
C
A
, les max (0; jk¡it)+i
premières coordonnées étant nécessairement nulles.
Donc le bloc formé par les lignes i1+::: +it¡1+ 1 jusqu'à i1+::: +itde la matrice M est de
la forme
¡Rt;1::: :::: Rt;k ::: Rt; q où chaque rectangle Rt;k est de la forme ¡0Tt;k si it6jkou
¡0Tt;k si jk6it, les termes arbitraires formant le triangle rectangle Tt;kdont l'hypothénuse
est parallèle à la diagonale principale de M et le côté vertical est de longueur min (jk; it); par
ailleurs la relation de récurrence sur les Xientraine la forme suivante pour Tt;k
0
B
B
B
B
B
B
@
a b c d :::: w x
a b c ::: ::: w
a b ::: ::: v
::: ::: ::: :::
::: ::: :::
a
1
C
C
C
C
C
C
A
, d'où on voit qu'un bon choix des éléments rend les lignes de Tt;klinéaire-
ment indépendantes.
On remarquera que pour tout k le support du triangle Tt;kest inclus dans celui du triangle
Tt¡1;kde même que dans celui de Tt;k¡1; ces matrices étant à lignes échelonnées on déduit au
moyen d'un raisonnement de type pivot que le rang de M est inférieur ou égal au maximum de
la somme des rangs des blocs diagonaux T11, ...,Tmin(p;q), c'est à dire Pk=1
min(p; q)min (ik; jk)et
que cette valeur est atteinte, donc le maximum des rangs des matrices M telles que AM=MB est
exactement Pk=1
min(p; q)min (ik; jk).
Notation 14. Si I= (i1; :::; ip)et J= (j1; :::; jq)sont deux suites d'entiers (strictement positifs)
décroissantes, !(I ; J)désignera Pk=1
min(p; q)min (ik; jk).
Dans le cas de l'exemple 10. on vérifie qu'une matrice de rang maximal sera 0
B
B
B
B
@
01100
00110
00010
00111
00010
1
C
C
C
C
A
.
Comme la condition AM=MB induit que la matrice M est diagonale par blocs, où les blocs
vérifient le résultat du Théorème 14, on en déduit le
Théorème 15. Soient deux matrices (A,B)2 Mm(K)× Mn(K),où δdésigne, comme dans le
Théorème 9., le nombre de valeurs propres communes , et pour chaque i 2f1; :::; δgIiet Jisont
les partitions associées respectivement pour A et pour B aux différentes valeurs propres com-
munes λi. Le maximum des rangs des matrices M telles que AM=MB est égal à Pi=1
δ!(Ii; Ji),
Le maximum des rangs des solutions de l'équation AX=XB 5