B u
11
e t i n
in
t e r
na
ti
o n a 1 d e
l'A
c a d é m i e t c h
c'!
q u e d e 1 S c
in
c e s 1 9 4 4 .
Extrait
du
texte tchèque publié dans la revue
Ro:(;pravy
II. tfîdy
éeJké
akademie.
Année
LIV.
Numèro
16.
Sur l'évolution
embryonnaire des griffes
tarsales des Opilions.
Par
le
Dr
VLADIMiR
SILHAVY.
Présenté
le
25
jili 1944
Prague 1946
Bulletin
international
de
l'Acad
é
mi
e
tch
è
qu
e
de
s
Sciences
.
1944.
Extrait
du
texte tchèque publié dans la revue Rozpravy
Il.
tfidy
Ceské akademie
."
Année
LIV.
Num
é
ro
16.
0 -
Sur
l'évolution
embryont;taire
des
griffes
tarsales
des
· Opilions.
Par
le
Dr.
V.
LADIMfR
SILH
:
AV
·
Y.
Pr
ése
nt
é le
25
j'uli
1944
.
Résum
é.
L'anné
1934
faisant
une
étude
de jeunes Opilions
j'ai
observé
que
la
grüfe
tarsale
des
pattes
chez certaines espèces
était
munie
d'un
petit
den-
ticule accessoire,
situé
sur
le
côté
concave
près
de
la
pointe
et
que
celui-ci
manquait
aux
adultes.
Pour
expliquer
ce
fait
j
'a
i
étudié
l'évolution
embryon
-
naire
des griffes des espèces Opilio parietinus, Phalangium opilio, Lopho-
pilio tridentatus, Oligolophus tridens
et
Lacinius labacensis.
Dans
cet
travail
je
publie les
resultat
s de ces mes
études
embryo-
logiques·
et
j'
ajoute
quelques
remarques
sur
la
co
pulation
,
la
morphologie
des oeufs,
la
physiologie de l'éclosion
et
la
première
mue
d'
un
Opilion.
La
matière:
les oeufs de l'Opilio parientinus,
pondus
le
plus
souvent
sous le crépi
détaché
ou
entre
deux
briques
au
nombre
d'e
nviron
c
inquante
,
de
diamètre
. de 0,
7-0
,8
mm
,
exceptionnellement
de plus d'
un
milimètr
e.
Je
ne
peux
pas
affirmer
la
constatation
de H
EN
KI
NG
que les oeufs
pendant
l'évolution s'
agrandissent
. Les oeufs
sont
pâles, chez Opilio parietinus ils
sont
jaune-citron
clair, chez Phalangium opilio
un
peu
plus
foncé, à
la
·
surface d'
éclat
gras
brillant
, de 0, 7
mm
de
diamètre
environ. Espèce Lopho-
pilio tridentatus a les oeufs
presque
blancs
, de
diamètre
de 1,
0-1
,3
mm
.
La
méthode
. Les oeufs
ramassés
pour
la
plupart
au
printemps
et
contenants
des
embryons
dans
diverses
phases
d'évolution
,
sont
fixés a
ZENKER
ou
formol.
Une
partie
des oeufs
étaient
observés
en
tranches
colo-
rées
par
de l'hématoxyline-éosine.
La
plupart
en
étaient
observés à
partir
de
2
leur
coloration avec de
l'hématoxyline
,
dans
le glycérol.
Pour
le contrôle,
j'ai
étudié
à
la
fois
matière
non
fixée
et
non
colorée.
L
volution
de
la
grüfe
tarsale
.
Le
s
eul
travail
qui
se
rapporte
à
notre
sujet
est
,
Entwickelung
des
Spinnapparates
bei
Trochosa singoriensis
LAXM
.
...
"
de
JAWOROWSKI
,
dans
lequel
un
chapître
est
consacré à
l'évolution
de
la
griffe
tarsale
de
cett
e
araignée. Mais
parce-que
J A
WOROWSKI
n'
avait
pas
observé
l
volution
s
premières
phases
, il s'
était
par
erreur
imaginé
l'évolution
de
la
~iffe
comme
une
modification simple de
l'épine
a l'
extrémité
du
tarse
. ·
Mais chez
toutes
les espèces des Opilions
que
j'ai
observées il se pro-
duit
d'abord
d'une
petite
île des ,cellules onychogènes"
une
formation
plasmatique
molle
que
j'appelle ,
protonychium
".
De
cet
protonychium
· se forme
par
la
fusion des
parties
voisin~s
de l'
extrémité
de
la
patte
la
,griffe
embryonnaire
".
On
peut
diviser l'évolution de
la
griffe
tarsale
d'un
Opilion
en
étapes
suivantes:
I.
Naissance d'
une
île de cellules onychogènes.
II.
Transformation
de
cette
île
en
protonychium
plasmatique
.
III.
Transformation
du
protonychium
en
griffe
embryonnaire
met
a-
plasmatique.
IV.
Formation
de
la
première griffe jevénile.
V.
Formation
des griffes juvéniles
ultérie~res.
VI.
Formation
de
la
griffe
tarsale
définitive.
I.
A
la
fin
du
février
e~
en
mars
les
pattes
et
les
palpes
d'
un
embr
yo
n
sont
visibles comme cinq paires de
tubercules
qui
se
prolongent
en
sacs
aveugles
un
peu
rétrécis a
l'endroit
des
articulations
prochaine
.s.
A
la
section sagitale
on
peut
voire (fig.
l)
que
la
paroi
du
sac e
st
composée
d'une
couche de cellules cubiques d'
ectoderm
aux
noyaux
réla-
tivement
grands.
Mais
cette
couche
de
cellules
n'est
pas
épaissie
sur
le pôle.
La
médulle
est
composée d'
un
stroma
mesenchymatique
, se
trouvent
tantôt
des
noyaux
petits,
entourés
d'une
couche de
protoplasma
(cellules
mesenchyJUatiques),
tantôt
de plus
grandes
cellules mesodermiques sphéri-
ques
qui
se
rangent
en
bandes
obliques; de ces
bandes
prennent
origine
les muscles, le
stroma
mesenchymatique
donne
naissance
aux
tendons.
Les cellules
du
pôle
ne
se
distinguent
ni
par
leur
morphologie
ni
par
leur
teinture
des
autres
cellules épidermiques, toutefois
pendant
leur
évo-
lution
, ills diffèrent
nettement
par
la
modification
de
leur
fonction.
Tout
d'
abord
les cellules
du
pôle
apical
forment
une
cuticule
très
mince;
puis
il se differencie
un
peu
e:Xcentriquement
une
petite
île
de
cellules
que
j'appelle
,onychogènes" . Ces cellules se
couvrent
d'
une
cuticule
sur
leur
surface;
celles
qui
se
trouvent
sur
la
périphérie
de
l'île
produissent
aussi
une
mem-
brane
sur
leur
côté
lateral
de
sorte
que
cette
île
est
separée des
autres
cellules
d'eètoderm
(fig .. 1).
3
II.
La
seconde
étape
d'évolution
que
j'ai
observée
en
plusieurs cen-
taines
de
préparations,
rentre
par
son
mécanisme
parmi
les phénomènes
les plus
interessants
d'embryologie. -
L'île
plate
de
cellules onychogènes
s'enfonce
au
centre, les cellules s'accroissent (fig. 2),
plus
tard
l'île
toute
entière fond; les cellules se
touchent
par
leurs surfaces, munies de
la
cu-
ticule,
qui
est
par
ce mécanisme
attirée
en
forme
d'
un
entonnoir
dedans
(fig. 3).
Puis
suit
la
phase
de
sécrétion.
Les
cellules,
sourtout
les cellules
ony-
chogènes
qui
sont
restées sous le surface
de
l'
extrémité
du
tarse
,
secrètent
sous
la
cuticule
un
liquide (fig. 6, So). Mais les cellules
on
yc
hogènes en-
foncées
qui
en
.
attendant
se
sont
divisées,
ne
secrètent
rien.
La
c~t
icule
est
soulevée
par
la
secrétion
de
la
surface des cellules,
mais
non
dans
la
péri-
phérie
de
l'île,
elle
est
implantée
entre
les cellules;
l'humeur
sous
la
cuticule
est
incolore,
réfractant
et
elle se
teint
moins
que
le
protoplasma
de
cellules.
La
sécrétion
continue,
mais
la
cuticule
ne
s'
étend
plus
;
par
la
pres-
sion
de
l'humeur
qui
s'accumule
sous
la
cuticule,
la
surface
molle de l'ecto-
derme, é
tant
fixée a
l'endfoit
de-l'enfoncement
, se déforme
en
un
cône
au
point
un
peu
courbé (fig. 6, 5). A
l'endroit
la
cuticule
s'e
nfonce,
nou
s
pouvons
.z
·emarquer
une
sorte
d'
entonnoir
sur
la
pointe
du
proton
y
chium
(fig.
ti
, N).
En
même
temps
on
peut
suivre
le mêhle procès
sur
les
autres
parties
du
pôle
de
la
patte,
par
la
sécrétion, les cellules se
sont
éloignées
de
la
cutièule
jusqu
'à
une
certaine
distance
de
la
pointe.
C'est
l'origine d'
un
protonychium
plasmatique
qui
est
jusque
composé
de
plu
sieurs cellules
aux
grands
noyaux
sphériques
(fig.
6)
.
La
médulle
mésenchymatique
vue
de
côté
ressemble à
un
reticulum
fin,
qui
,
en
forme
d'
un
Y,
embrasse
avec
ses
branches
les cellules
onycho
~
gènes originaires.
Le
proton
ych
ium
prend
alors son origine
du
pôle d'
un
sac
originaire
par
un
proces
mécanique
,
par
la
pression
de
l'
humeur
sur
les
parties
molles
de
la
surface.
III.
La
troisième
étape
de
l'évolution
du
protonychium
commence
par
la
forma
_
tion
de
la
seconde cuticule
sur
la
surface
du
protonychium,
dont
la
forme
est
par
cette
cuticule fixée.
La
première
cuticule
se dissout
peu
a
peu
dans
le
liquide
de
l'oeuf
; les cellules
de
la
pointe
du
protonychium
se
rétirent
et
elles
sont
remplacées
par
-
la
chitine
transparente
noirâtre
,
dont
la
forme
est
un
peu
changée (fig.
7-10).
Au
moment
de
la
dissolu-
tion
de
la
première
cuticule
on
peut
voir
les
premiers
fondements
d
pine
s
des
pattes
comme des
petits
tubercules
conoïdes
qui
s'accroissept (fig.
7,
8,
T~>
T2, T3
).
Les onges
embryonnaires
metaplasmatique
s
sont
pour
vous
au
côté
dorsale
de
deux
proéminences, crista supet·ior (fig. 8, C),
'c
rista inferior (fig.
8, D)
et
d:
une
proéminence
ventrale,
auricula (fig. 8, B).
La
partie
centrale
de
la
griffe
prend
son origine des cellules onychogènes (fig.
8,
A),
tandis
4
que
crista superior, inferior
et
auricula
viennent
des cellules
d'ectoderme
voisines.
Dans
la
crista
superior
et
auricula
sont
inserés
deux
tendons
très
fins (fig.
lü).
La
chitine
à
l'endroit
du
retréciment
près
de
la
base
de
l'ongle
est
molle,
de
sorte
que
toute
la
formation
se
prête
aux
mouvements
faci"
lement.
J'ai
souvent
observé
que
les ongles
embryonnaires
même
long-
temps
devant
l'éclosion se
mettent
brisquement
en
mouvement
dans
le
sens
d'une
extension.
IV.
La
première
griffe juvénila
ne
se
forme
qu'à
la
fin
de
l'évolution
embryonnaire.
Les
jeunes
quittent
l'oeuf
à
la
vérité
avec
les griffes em-
bryonnaires,
sous lesquelles
la
griffe
juvénile
est
déjà
complèment
déve-
loppée.
La
griffe
embryonnaire
est
d'habitude
rejetée
avec
la
première
exuvia
au
bout
de
quelques
minutes.
La
griffe juvénile se développe
tout
indépendamment
de
la
griffe
embryonnaire,
située
rélativement
bien
au
dessus
de
cet
ongle.
Le
dévelop-
pement
de
la
griffe
embryonnaire
fini, les cellules se
~etirent
de
telle manière
que, sous
la
cuticu1e à
la
fin
de
la
patte
,
reste
ur:
espace,
rempli
·
d'un
liquide
transparent
qui
est,
du
coté
proximal,
délimité
par
la
fondation
hémi-
sphéroïde
du
tarse
(fig.
lü,
S).
La
surface
du
tarse
au
commencement
n'est
pas
distincte
,
mais
plus
tard
, elle
est
nettement
arrêtée
et
on
peut
voir
au
pôle les fibres fines,
qui
ne
sont
visibles
que
par
leur
refraction.
Elles sem-
blent
pousser
de
l'intérieur
du
tarse
(fig.
11
, V).
Parmi
ces fibres se
trouvent
plusieurs
petits
granules (fig. 11, Z),
par
lesquels 1a
transparence
du
liquide
est
troublée
en
form
d
'u
n
triangle
(vu
de
dessous,
c'est
la
formation
plaque)
.
L'endroit
granuleux
se déplace
vers
la
pointe
apicalement
et
on
y
peut
voir
tout
de
suite
la
base
de
la
griffe juvénile,
plus
tard
la
griffe
tout
entilre;
'chez
certaines
espèces
d'Opilions
on
peut
remarquer
aussi
le
denticule
accessoire.
La
griffe juvénile développée, les
petits
granules
disparaissent
tandis
que
les fibres
restent
quelque
temps
encore visibles;
même
les
tendons
de
l'ongle
embryonnaire
sont
toujours
bien
évidents
et
leur
fonction
est
aussi
intégrée.
La
griffe se développe
outre
les cellules
par
la
modification d'
un
humeur
(bioplasma?) à
l'aide
de
fibres
et
de
granules.
JAWOROWSKI
nous
montre
sur
la
figure 34 (Tab. IV)
la
partie
termi
-
nale
de
la
patte
d'un
embryon
de Trochosa singoriensis
en
é
tat
d'
avant
la
première
mue.
Nous
y
pouvons
remarquer
que
les
deux
griffes juvéniles
sont
entourées
de
fibres. Mais
dans
le
texte
nous
ne
trouvons
rien
sur
ces
fibres.
Pourtant
je
crois,
que
le
développement
de
la
griffe
tarsale
chez les
araignées
est
semblable a celui des Opilions.
'
La
signification
du
petit
denticule accessoire,
qui
se
trouve
sur
la
griffe
juvénile
de
quelques espèces d'Opilions (fig. 13, 14, 15)
est
peu
claire.
Il
est
possible
qu'il
porte
une
fonction biologique (meilleure possibilité
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