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Pères de l'Église), III – Providence, histoire et destinée (la modernité). La notion de création permet de
répondre à la question de l'ordre et de l'intelligibilité de l'Univers (ce qui est au cœur de la philosophie de la
science). Elle apporte une lumière spécifique respectant à la fois la grandeur de Dieu et l'être humain comme
fondement et raison d'être ultime de la création. La création est toujours confrontée au scandale du mal. On
remarque dans la discussion l'absence de référence à la providence. Au départ, la providence est un concept
stoïcien, c'est l'idée qu'il y a un ordre cosmique global garanti par la déité et permettant à l'homme de vivre.
Y a-t-il une relation entre cette idée et l'idée plus biblique de l'histoire du salut ? La providence chrétienne se
joue d'abord dans la relation de personne à personne, pas de la personne au cosmos. Une autre question porte
sur la toute-puissance. On peut interpréter, dans le récit du chapitre 1 de la Genèse, le septième jour comme
une décision de Dieu de limiter sa puissance sur le monde qu'il vient de créer. On peut dire que la divinité de
Jésus consiste en sa foi parfaite, en sa relation totale avec celui qu'il appelait son Père.
CR 12-03-08 : « Foi et raison » dans leur rapport avec les sciences à partir de l'encyclique « Spe Salvi »
(Introduction par Marcelle L'Huillier). Marcelle rappelle quelques phrases qui l'ont marquée : « Tout agir
sérieux et droit de l'homme est espérance en acte... La science peut contribuer beaucoup à l'humanisation du
monde et de l'humanité, mais on demande trop à la science et l'on s'est trompé en considérant que l'homme
serait racheté par la science. La victoire de la raison sur l'irrationalité est aussi un but de la foi chrétienne »
mais si la raison n'est pas ouverte sur une transcendance, ouverte sur Dieu, elle se fourvoie et finalement
l'homme tombe dans un esclavage au lieu d'être libéré : « l'homme a besoin de Dieu, autrement il reste privé
d'espérance ». Benoît XVI souligne constamment les liens entre raison, liberté et amour. Divers points de
vue critiques ont été émis, dont l'un assez radical : C'est un beau texte intemporel, un beau texte de théologie.
L'Eglise, le christianisme a quelque chose à dire pour les gens de notre époque, pas pour des intellectuels
théologiens ! D'autres étaient plus positifs, donnant comme exemple : Si au progrès technique ne correspond
pas un progrès dans la formation éthique de l'homme, …, alors ce n'est pas un progrès, mais une menace
pour l'homme et pour le monde. La discussion est très animée, et un point important ressort : comment parler
aujourd'hui d'espérance pour l'homme, pour l'humanité, quel rôle peut-on attendre de la science ?
CR 09-04-08 : Exercice pratique sur le thème : « Comment voyons-nous Dieu dans la nature ? Peut-on
parler d'une théologie naturelle ? ». Les participants sont d'accord pour s'émerveiller devant la nature, mais
on peut au mieux en tirer l'idée d'une déité. Comment concilier cela avec l'incarnation du fils de Dieu? « Je
suis impressionnée par la structuration du cosmos, mais aussi par la gratuité, la diversité et la profusion
qu'on y observe à tous les niveaux. Cela exprime et signifie à mes yeux quelque chose de l'œuvre de Dieu ».
« Les sciences, la théologie sont du côté du "récit" et peuvent nous permettre, à nous croyants, avec l'aide de
l'Esprit, de lire l'œuvre et le projet du Créateur. Il y a aussi ce qui est indicible, la part de mystère connue
seulement de nuit. Dieu personne ne l'a jamais vu ! ». La nature est aussi source d'inspiration pour la prière.
Reste le problème du mal...
CR 14-05-08 : Discussion autour de la Préface du livre « Dieu dans la création » de J. Moltmann. On
souligne le rôle important du 7ème jour de la création, le sabbat où Dieu se repose de son œuvre, qui n'est pas
achevée. L'acte de création est expression de puissance, et Dieu maîtrise cette puissance en sachant s'arrêter.
C'est une incitation aux hommes de faire de même, de ne pas faire tout ce qui leur est possible, de gérer la
nature et pas seulement de l'exploiter.
CR 11-06-08 : Suite du tour de table du 9 avril sur la théologie naturelle. Quelques idées se dégagent : 1. La
contemplation de la nature est éveil à la transcendance pour certains, pas pour d'autres. 2. Si on croit en
Jésus-Christ, cette contemplation peut devenir relation à l'Autre et alimenter notre prière. 3. La création ne
concerne pas seulement l'univers matériel, elle est aussi combat contre le mal. 4. La foi en Jésus-Christ
donne aussi une espérance dans l'avenir de l'humanité, espérance particulièrement précieuse dans notre
monde actuel rempli d'incertitudes.