RÉSUMÉ
Les prématurés subissent un stress oxydant qui résulte d’une défense antioxydante faible
et/ou d’une charge oxydante. Des données suggèrent qu’un stress oxydant peut affecter le
métabolisme énergétique et mener au syndrome métabolique.
Hypothèse: Une faible défense antioxydante tôt dans la vie est suffisante pour affecter le
métabolisme énergétique à long terme.
Méthodes: Quatre groupes de cobayes (n=21) ont reçu entre leurs 3e et 7e jours de vie une
diète standard (C-1sem, C-14sem) ou une diète déficiente (DC-1sem, DC-14sem). À 7
jours, les groupes C-1sem et DC-1sem ont été sacrifiés, le plasma et le foie collectés. Les
groupes C-14sem et DC-14sem ont reçu la diète standard jusqu’à 14sem de vie. La
glycémie et les triglycérides plasmatiques ont été mesurés à 1, 3, 11, et 13-14sem. La
tolérance au glucose a été évaluée à 13sem. Les antioxydants hépatiques et les protéines
régulant le métabolisme énergétique ont été analysés à 1 et 14sem.
Résultats: Un statut redox oxydé du glutathion était associé avec la diète déficiente et était
maintenu oxydé au moins jusqu’à 14sem (p<0.01). Les faibles niveaux de triglycérides
plasmatiques et de glycémies, ainsi qu’une meilleure tolérance au glucose à 14sem
(p<0.05) étaient associés avec un statut redox plus oxydé.
Conclusion: Le faible taux de glutathion observé chez les prématurés a été reproduit dans
notre modèle. Puisque nos données suggèrent un rôle protecteur d’un redox plus oxydé et
que l’environnement redox est un important régulateur métabolique influençant le
développement, il faudrait faire attention avant d’initier des traitements antioxydants
agressifs chez les prématurés.
MOTS-CLÉS
Cobaye, défense antioxydante, foie, glycémie, métabolisme énergétique, nutrition
néonatale, redox du glutathion, stress oxydant néonatal, syndrome métabolique,
triglycéridémie