
La Lettre du Cardiologue • n° 468 - octobre 2013 | 21
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Références bibliographiques
thérapeutiques en raison d’une surveillance accrue
des patients, est notamment important à déterminer
en cas de récidive embolique sous NACO. La question
de savoir quel traitement doit être instauré en relais
en cas de récidive d’IC lorsque le patient est sous
NACO reste aussi en suspens.
Cas particulier de la phase
aiguë de l’infarctus cérébral
L’indication d’une anticoagulation efficace – c’est-
à-dire curative – par héparine non fractionnée ou
héparine de bas poids moléculaire en phase aiguë de
l’IC reste exceptionnelle à cause du risque de trans-
formation hémorragique cérébrale (ou plus rarement
d’hémorragie systémique) lié à ce traitement. Toutes
les études à l’heure actuelle ne montrent aucun
bénéfice du traitement anticoagulant en phase aiguë
de l’IC. Le bénéfice de ce traitement, en particulier
chez les patients qui présentent une FA, reste contre-
balancé par l’augmentation du risque d’hémorragies
intracérébrales symptomatiques (figure 2).
À ce jour, l’étude HAEST (the Heparin in Acute
Embolic Stroke Trial) est la seule étude réalisée à la
phase aiguë de l’IC chez les patients en FA (7). Elle
montre que l’héparine (de bas poids moléculaire
dans cette étude) augmente le risque hémorragique
et que ce traitement n’apporte aucun bénéfice par
rapport à l’aspirine à la posologie de 160 mg par jour.
En pratique, les recommandations européennes (8)
et américaines (9) préconisent de différer le début du
traitement anticoagulant, sans qu’un délai optimal
soit défini. Il convient donc de rester très prudent
sur l’anticoagulation en cas de FA dans les premiers
jours. D’autre part, chez ces patients en FA, le risque
de récidive ischémique précoce dans les 14 jours qui
suivent le premier événement a été estimé entre 4 et
12 % (10,11), et dans l’étude IST, ce taux n’était pas
différent entre les patients avec et sans FA (respecti-
vement 3,9 % et 3,3 %) [12]. Aussi, au moins 2 para-
mètres doivent être pris en compte avant de mettre
en place une anticoagulation curative : la sévérité
de l’IC (car le risque hémorragique est d’autant plus
important que l’IC est étendu) et le risque de récidive
ischémique (présence d’un thrombus intracavitaire
en particulier). L’anticoagulation curative en phase
aiguë d’IC est donc potentiellement dangereuse et
ne doit pas être utilisée, sauf exception. En revanche,
après un accident ischémique transitoire, un traite-
ment immédiat est recommandée d’emblée. Pour
les cardiopathies à haut risque emboligène telles
que les thrombus intracardiaques ou les PVM, le
traitement anticoagulant doit être mis en place dès
que possible.
Conclusion
Il est essentiel de se poser les bonnes questions
avant d’instaurer un traitement anticoagulant (AVK
ou NACO) et d’évaluer non seulement le bénéfice
attendu du traitement mais aussi les risques liés
à celui-ci, en particulier les complications hémor-
ragiques. Le développement de stratégies de plus
en plus poussées, notamment avec l’aide de l’ima-
gerie cérébrale, pourra conduire à sélectionner
les patients les plus “à risque” de saignement. De
plus, pour pallier les inconvénients des traitements
anticoagulants, la fermeture de l’auricule est une
nouvelle stratégie prometteuse en cours de déve-
loppement. ■
L’auteur déclare ne pas avoir
deliens d’intérêts.