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La deuxième partie du rapport s’intéresse aux comportements socialement 
responsables (CSR). Elle se penche donc sur leurs déterminants, leur efficacité, et 
sur les façons dont les pouvoirs publics pourraient intervenir à la marge pour en 
améliorer le fonctionnement. 
 
Nous offrons dans les lignes qui suivent un résumé des principaux arguments et des 
principales propositions. 
 
 
Partie I : La régulation par les pouvoirs publics 
 
 
I.1 Pour une évaluation des politiques publiques : l’analyse coûts-bénéfices  
 
De nombreuses instances ont déploré le manque d’évaluation des politiques 
publiques françaises, soit ex-ante, soit ex-post. Les mesures en faveur de 
l’environnement semblent particulièrement difficiles à évaluer, puisque cela nécessite 
de donner une valeur à des gains environnementaux de natures diverses, et à les 
comparer à des coûts induits. Or ces techniques de valorisation existent depuis 
longtemps. Sous le nom d’analyses coûts-bénéfices, elles sont couramment 
employées dans les pays anglo-saxons et les pays nordiques pour évaluer les 
réglementations environnementales. Cela permet une hiérarchisation des priorités, et 
un débat public assis sur des données transparentes et opposables.  
Il est temps aujourd’hui que la France systématise l’emploi de l’analyse coûts-
bénéfices. La Loi française devrait imposer que toute mesure environnementale 
ayant des impacts significatifs fasse l’objet d’une telle évaluation, dans un cadre 
méthodologique défini par un groupe d’experts. Un corps d’évaluateurs devrait être 
constitué, et des structures de formation à l’analyse coûts-bénéfices mises en place.  
 
I.2 Réglementation et compétitivité des firmes. 
 
A priori, toute réglementation environnementale, en contraignant les actions 
possibles des entreprises, augmente leurs coûts de production et réduit ainsi leurs 
profits. Pourtant on avance souvent l’argument opposé : en favorisant la R&D, la 
réglementation améliorerait finalement la compétitivité des firmes. Il faut souligner ici 
que l’analyse économique moderne ne cautionne pas ce dernier argument. D’un 
point de vue théorique, ce type d’effet paradoxal ne peut intervenir que dans des cas 
très précis, et difficiles à identifier. De même, les études empiriques identifient parfois 
un lien positif entre réglementation et efforts de R&D, mais concluent à un effet 
globalement négatif de la réglementation sur la productivité. Ainsi, ne cherchons pas 
à justifier une action en faveur de l’environnement par des arguments périphériques 
fragiles : si une mesure est favorable à l’environnement, il est malheureusement 
inévitable qu’elle suscite des coûts supplémentaires. Encore une fois, c’est bien la 
comparaison des effets sur l’environnement et des coûts induits qui permet d’évaluer 
une politique publique.